ACTU
EA se fait bourrer le PIF
par CBL,
email @CBL_Factor
On continue de décortiquer l'annonce du rachat d'EA avec quelques joyeusetés. Le rachat n'est pas encore officiel que les futurs acquéreurs songent déjà à saigner la bête. Selon le Financial Times, les futurs proprios veulent "réduire les coûts opérationnels" (traduction : virer les gens) en utilisant de l'IA à toutes les sauces. Le but est de réduire la dette massive du groupe. La dette ? Quelle dette ? Selon les derniers résultats financiers, EA n'avait "que" 2 milliards de dollars de dette, une paille pour une société de cette taille. Mais c'est sans compter la magie du capitalisme.
Voyez-vous, à la place d'utiliser uniquement leur propre argent, les nouveaux proprios ont emprunté 20 milliards de dollars à JP Morgan Chase pour financer le rachat. Et devinez qui doit rembourser ces 20 milliards ? Electronic Arts ! Et c'est légal ! Encore plus fort : selon Bloomberg, le prêt en question serait super toxique. Jugez plutôt.
Il serait noté "B" et doit donc avoir des intérêts massifs. JP Morgan va se faire un plaisir de le découper en morceaux pour les revendre afin qu'ils soient re-conditionnés dans des collateralized loan obligations ou CLO. Si vous avez vu The Big Short, vous vous dites : "Ça ressemble vachement aux collateralized debt obligations (CDO) qui ont coulé l'économie en 2008" (si vous ne l'avez pas vu, prenez six minutes pour tout comprendre). C'est normal. C'est le même principe : on prend une série de prêts très risqués et on crée une nouvelle valeur mobilière qu'on revend après lui avoir collé une note "A".
La grosse différence est que les CDO contiennent en général des prêts immobiliers, tandis que les CLO sont constitués de prêts d'entreprises. Il y a une demande massive pour les CLO. Du coup, les rachats comme celui d'EA deviennent monnaie courante, histoire d'alimenter la machine. On peut ensuite regrouper les CLO dans un exchange-traded fund (ETF) dont les parts peuvent être vendues en bourse.
Évidemment, il est possible qu'EA soit en défaut de paiement. Si les autres prêts du CLO connaissent le même sort, la valeur du CLO est réduite à zéro. Si les autres CLO d'un ETF ont le même problème, c'est l'ETF qui tombe... et ainsi de suite jusqu'à une nouvelle crise financière. Bien entendu, c'est improbable dans une situation normale mais les choses peuvent changer. Par exemple, on peut imaginer que les habitants de la première puissance mondiale aient quelques soucis financiers à cause d'une inflation non maîtrisée, voire même amplifiée par les taxes douanières d'un président incompétent. Ils vont donc privilégier l'achat de choses essentielles comme de la nourriture à des jeux Electronic Arts.
Voyez-vous, à la place d'utiliser uniquement leur propre argent, les nouveaux proprios ont emprunté 20 milliards de dollars à JP Morgan Chase pour financer le rachat. Et devinez qui doit rembourser ces 20 milliards ? Electronic Arts ! Et c'est légal ! Encore plus fort : selon Bloomberg, le prêt en question serait super toxique. Jugez plutôt.
Il serait noté "B" et doit donc avoir des intérêts massifs. JP Morgan va se faire un plaisir de le découper en morceaux pour les revendre afin qu'ils soient re-conditionnés dans des collateralized loan obligations ou CLO. Si vous avez vu The Big Short, vous vous dites : "Ça ressemble vachement aux collateralized debt obligations (CDO) qui ont coulé l'économie en 2008" (si vous ne l'avez pas vu, prenez six minutes pour tout comprendre). C'est normal. C'est le même principe : on prend une série de prêts très risqués et on crée une nouvelle valeur mobilière qu'on revend après lui avoir collé une note "A".
La grosse différence est que les CDO contiennent en général des prêts immobiliers, tandis que les CLO sont constitués de prêts d'entreprises. Il y a une demande massive pour les CLO. Du coup, les rachats comme celui d'EA deviennent monnaie courante, histoire d'alimenter la machine. On peut ensuite regrouper les CLO dans un exchange-traded fund (ETF) dont les parts peuvent être vendues en bourse.
Évidemment, il est possible qu'EA soit en défaut de paiement. Si les autres prêts du CLO connaissent le même sort, la valeur du CLO est réduite à zéro. Si les autres CLO d'un ETF ont le même problème, c'est l'ETF qui tombe... et ainsi de suite jusqu'à une nouvelle crise financière. Bien entendu, c'est improbable dans une situation normale mais les choses peuvent changer. Par exemple, on peut imaginer que les habitants de la première puissance mondiale aient quelques soucis financiers à cause d'une inflation non maîtrisée, voire même amplifiée par les taxes douanières d'un président incompétent. Ils vont donc privilégier l'achat de choses essentielles comme de la nourriture à des jeux Electronic Arts.