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Un Rédacteur Factornews vous demande :

ACTU

Black Mirror. Saison 1. Episode 2.

CBL par CBL,  email  @CBL_Factor
 
Tout a commencé en 2006 avec une armure pour ch'wal. Le DLC pour Oblivion était un des premiers exemples de micro-transactions. C'était ridicule à l'époque. Ca l'est toujours. Puis progressivement ces micro-transactions pour des accessoires cosmétiques se sont démocratisées et sont devenus la base d'un nouveau modèle économique : les free-to-play. Mais elles ont aussi permis aux gros éditeurs d'engranger un pognon délirant sur leurs AAA payants. EA se fait plus d'un milliard et demi de dollars de chiffre d'affaire avec le mode Ultimate Team.

Pourtant ce n'est que le début. Le futur des micro-transactions, ce sont les NFTs. Rappelons que quand vous achetez un NFT, vous n'achetez pas vraiment du contenu mais grosso modo une URL vers le contenu en question et un certificat d'authenticité. Mais de par leur nature, les NFTs ont deux avantages sur les micro-transactions classiques:
  • chaque NFT peut être produit à un nombre limité d'exemplaire (voir unique)
  • un NFT peut être revendu
Appliquons cela aux modes Ultimate Team d'EA. EA peut maintenant produire des séries limitées de certaines cartes et les vendre la peau des fesses. Et si les acheteurs les revendent, EA touchera une commission sur la vente en question. Je prends l'exemple d'EA car le PDG de l'éditeur dit que les NFTs sont le futur du jeu vidéo. Et ce n'est pas tout.

Il mentionne aussi un concept appelé "play-to-earn". Voyez-vous, les NFTs sont attachés à une chaîne de blocs et il y a généralement une cryptomonnaie associée à cette chaîne de blocs. Dans un jeu play-to-earn, vous recevez des récompenses pour jouer souvent sous forme de jetons d'une cryptomonnaie. Vous pouvez alors utiliser les jetons en question pour acheter des NFTs mais aussi des choses qui n'ont rien à voir avec le JV si les jetons sont acceptés comme forme de paiement voir même les échanger contre de l'argent réel sur un marché des changes.

Dans les deux cas, l'éditeur du play-to-earn en question est gagnant. Emettre les jetons ne leur coûte pas grand chose. Par contre vendre des NFTs est ultra-rentable. Et plus les jetons sont utilisés, plus ils gagnent en valeur et l'éditeur qui émet les jetons en gardera toujours une quantité considérable comme trésor de guerre. Le tout pose tout plein de questions éthiques et juridiques.  Si vous êtes payés pour jouer, est-ce que cela fait de vous des employés de l'éditeur ? Ou des travailleurs indépendants ? Devez-vous payer des charges sociales et des impôts ? Si les récompenses sont aléatoires, est-on plus proche du modèle casino ?

Ce qui est sûr, c'est que toute l'industrie du JV réfléchit de près ou de loin à coller des NFTs dans leurs jeux . Citons par exemple: Chez Konami, on a lu mon dictionnaire et on veut impressionner ses actionnaires en parlant de cloud/AI/5G/NFT alors que dans les faits ils n'arrivent même plus à sortir un jeu de foot potable.

Toute ? Non. Un petit village du nord-ouest américain résiste encore et toujours à l'envahisseur : Valve a mis les NFTs et les cryptomonnaies sur la liste noire de Steam et a dégagé des jeux de sa boutique pour cette raison. Bien entendu, Tim Sweeney n'a pas attendu longtemps pour expliquer que l'EGS accepterait les jeux en question ce à quoi on a envie de répondre qu'il y a peut être d'autres priorités pour l'EGS comme ajouter un putain de panier.

En tout cas si vous voulez vous faire de l'argent facile, c'est le moment. Les capital-risqueurs lâchent des centaines de millions de dollars pour financer les jeunes pousses qui planchent sur le sujet. Mythical Games a par exemple levé 150 millions de dollars. Ce nom ne vous dit peut être rien mais c'est l'éditeur de Blankos Block Party. C'était à la base un clone de Roblox mais c'est depuis devenu un play-to-earn gorgé de NFTs. On parle d'un machin coloré et rigolo conçu pour les gamins. Yep, bon courage aux parents actuels et futurs. Achetez Nintendo : il y a peu de chances qu'ils trainent là-dedans.

Histoire d'ajouter une cerise moisie sur le gâteau de merde, la majorité des NFTs actuels sont attachés à l'Ethereum. Comme le Bitcoin, cette dernière repose sur le proof-of-work : pour valider des transactions, il faut enregistrer un nouveau bloc en faisant des calculs de bourrin aussi inutiles qu'artificiels. Digiconomist, une source citée directement par Ethereum, estime que la consommation électrique des ordinateurs faisant tourner le tout équivaut à celle de la Finlande tandis que l'empreinte carbone équivaut à celle de la Suisse. Sans parler de la puissance de calcul gâchée... Le plus prodigieux est que les annonces des éditeurs cités plus haut sont arrivées en plein COP26...
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