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Tom Clancy’s Ghost Recon Advanced Warfighter

Zaza le Nounours par Zaza le Nounours,  email  @ZazaLeNounours
Après le semi-ratage que fut l'adaptation vidéoludique de King Kong, on attendait clairement Ubi Soft au tournant pour Tom Clancy’s Ghost Recon Advanced Warfighter. Le jeu, originellement prévu pour sortir en même temps que la Xbox 360, s'est vu finalement repoussé de plus de trois mois, pour un peaufinage qui n'aura pas été superflu, bien au contraire : avec ce titre, et malgré un bon paquet de défauts, Ubi nous livre tout simplement un des titres majeurs de la console.

Ghost Recon est à l'origine une série ayant vu le jour sur PC. Sorte de lointaine cousine de Rainbow Six, elle proposait de prendre part à des affrontements tactiques dans de vastes environnements ouverts. Sa suite, sobrement intitulée Ghost Recon 2, aurait dû elle aussi être disponible sur PC, mais Ubi a préféré en faire un jeu uniquement console, avec tout ce que ça implique de modifications dans le gameplay, au grand dam des joueurs PC. Et puis vient ce troisième épisode, d'abord disponible sur Xbox 360, mais qui sera par la suite porté sur Xbox, PS2 et PC (si toutefois cette adaptation ne se perd pas en route). Evolution logique de la série, ce GRAW n'est pas un retour aux sources comme certains l'espéraient peut-être encore. Non, on est ici en présence d'un pur shooter console, très scénarisé, et laissant peu de place aux libertés. Amis puristes, vous voilà prévenus, vous pouvez regagner votre grotte en maudissant Ubi Soft.

Part man, part machine


Passons rapidement sur le scénario, pas franchement folichon ni original : en 2013, vous incarnez Scott Mitchell, commandant l'escouade des Ghosts, qui va devoir protéger le monde d'une guerre atomique après qu'un chef militaire mexicain a tenté de faire un coup d'Etat. L'action se déroulera donc exclusivement au Mexique, et s'étendra sur trois jours. Au menu : protection de VIP, destruction d'objectifs, élimination massive de soldats mexicains, le tout en solitaire ou accompagné d'autres Ghosts... Que du très classique, mais le tout est finalement bien mis en scène : ici, pas de cut-scenes, on ne quitte pas un seul instant (ou presque) la vue à la troisième personne. Le scénario évolue grâce aux communications radios et vidéos que vous recevez directement à l'écran.

Car l'un des gros points forts du jeu, c'est tout simplement que l'on rentre complètement dans le trip "soldats du futur", grâce à cette mise en scène simple mais efficace, et ce notamment grâce à tout le barda technologique embarqué sur notre vaillant Capitaine Mitchell. On en a déjà suffisamment parlé, mais il est quand même bon de rappeler tout ce que propose l'envahissante interface du jeu : en haut à gauche de l'écran se trouve la Crosscom, un petit écran permettant de voir à travers les yeux d'un de ses frères d'armes, mais également de donner des ordres simples ("aller ici", "regroupement", "attaquer") au moyen de la croix directionnelle. En haut à droite, on trouve par intermittance la fameuse petite fenètre affichant les diverses vidéos, qu'il s'agisse de votre pilote d'hélico, ou encore du président américain. En bas, on trouve la posture actuelle du personnage (debout, accroupi ou couché), son indicateur de santé (oscillant du vert au rouge), et son armement et les munitions restantes. Dans la fenètre de jeu à proprement parler, viennent se rajouter en permanence une quantité assez impressionnante d'indicateurs divers, vous permettant de savoir où se trouve un ennemi à partir du moment où vous l'avez déjà repéré. Tout ceci facilite grandement la progression, mais pour ceux qui assimileraient tout ça a de la triche, il est possible de désactiver une grande partie de ces aides.

La jouabilité de l'ensemble déroute un peu au début, et même si un tutorial plutôt bien fait permet de se mettre dans le bain, il faut reconnaitre qu'on est pas tout de suite complètement opérationnel, et que quelques missions sont nécessaires avant de tout maitriser parfaitement. Pour ce qui est du déroulement des missions, celui est à peu près toujours le même : on choisit au début son armement (et si le soft vous propose d'office un fusil de snipe ou un lance-roquettes, mieux vaut lui faire confiance), ses équipiers, et en avant pour une bonne séance de dégommage de moustachus. Les équipiers, d'ailleurs, brillent dans l'ensemble par leur inutilité : dotés d'une IA assez lamentable, il faudra leur indiquer en permanence où se placer si vous ne voulez pas les voir rester en plein milieu du passage, attendant bêtement de se faire dégommer. Mais même si ils venaient à s'effondrer sous le feu ennemi, pas de panique : vous avez la possibilité d'aller les soigner, et ce autant de fois que vous le voulez.

Par moments, vous aurez la possiblité de vous faire accompagner par des véhicules, qu'il s'agisse de tanks ou d'hélicoptères. Si les hélicos pourront être positionnés où bon vous semble, au moyen d'une carte tactique en 3D bien pratique, les tanks eux resteront fixés sur leurs rails, les seuls ordres que vous puissiez leur donner se limitant à "avance", "recule" et "canarde-moi cette racaille révolutionnaire". Durant certaines missions, vous vous retrouverez également accompagné par un drone volant, permettant d'effectuer un repérage des lieux avant de vous lancer à l'assaut. Méfiance toutefois : lorsqu'il est en mode reconnaissance, donc relativement près du sol, le drone est parfaitement vulnérable aux tirs ennemis. On pourra par contre regretter que les développeurs aient jugé indispensable d'inclure dans le jeu des phases de shoot bourrin depuis la mitrailleuse d'un hélicoptère : d'un crétinisme profond, ces phases (peu nombreuses, heureusement) achèvent de gommer le semblant d'aspect tactique que le jeu aurait encore pu avoir.

Les ennemis quant à eux, à l'instar de vos coéquipiers, ne brillent malheureusement pas non plus par leur nervosité. Restant la plupart du temps bien statiques, quand leur apparition ou leurs mouvements ne sont pas conditionnés par un quelconque script, ils compenseront leur déficience intellectuelle par des yeux bioniques leur permettant de vous aligner à plusieurs centaines de mètres, dans le noir. Certains passages du jeu, tout simplement horripilants mais heureusement assez peu nombreux, se résumeront ainsi à apprendre par coeur la position des vilains, rechargeant le dernier point de sauvegarde à chaque fois que vous vous faites plomber.

Une réalisation explosive


Le gameplay est donc finalement assez simple et classique, les quelques aspects tactiques se retrouvant complètement anéantis la plupart du temps par cette IA largement déficiente. Néanmoins, on arrive quand même à se prendre au jeu, grâce à certains passages réellement excellents (tels que la défense de l'ambassade américaine, incontestablement un grand moment de jeu vidéo), mais surtout à une réalisation de tout premier ordre. C'est bien simple, GRAW est un des plus beaux jeux actuellement disponibles sur Xbox 360. Les personnages des Ghosts sont finement modélisés et texturés, et dotés d'animation criantes de réalisme (à quelques petites exceptions près, comme le rechargement des armes par exemple). Les environnements ne sont pas en reste : véritablement immenses, très bien architecturés (même si le syndrôme du couloir n'est jamais bien loin), dotés de textures là aussi très fines et croulant sous les effets de lumières HDR qui en mettent plein les yeux. Bien sûr, on pourra trouver de-ci de-là une petite texture un peu plus faiblarde, ou encore des reflets sur les vitres tout simplement moches, mais l'ensemble n'en reste pas moins une véritable orgie visuelle, comme les diverses explosions, probablement les plus belles jamais vues. On regrettera quand même les missions nocturnes, affreuseument sombres (oui, je sais, c'est le principe de la nuit, mais quand même) et qui obligent à se servir des lunettes thermiques qui font baigner le jeu dans une sorte de flou artistique verdâtre qui devient rapidement lassant.

Point de vue sonore, la aussi c'est du sans faute : les voix françaises sont d'une remarquable justesse, les différents effets sonores, se limitant en grande majorité aux rafales de balles et aux explosions, sont bien puissants, et une musique viendra ponctuer les actions les plus héroïques.

Et le plus fort dans tout ça, c'est que les loadings sont quasiment inexistants : soit ils sont camouflés par un déplacement en véhicule, soit un écran noir de deux ou trois secondes s'affiche lorsque s'écoule un certain laps de temps entre deux missions. On regrettera quand même un léger popping de certains éléments du décor, mais c'est le prix à payer pour afficher des environements aussi immenses et détaillés. On saluera aussi le fait que le tout tourne sans subir la moindre baisse de framerate, ou alors rarement, lorsque l'écran croule sous les hordes d'ennemis et affiche des explosions dans tous les sens.

Orgie fantomatique


Mais GRAW ne se limite pas à son mode solo. Et vu la durée de vie assez limite du solo en question, c'est plutôt une bonne chose. Ainsi, pour varier les plaisirs, le jeu propose une sacrée variété de modes multijoueurs. À commencer par la campagne coop, tout simplement géniale mais malheureusement limitée à quatre maps, à l'environnement cependant complètement différent de ce que propose la campagne solo. Mais attention, pas de la map de merde : immenses et complètement ouvertes, le level design de ces cartes est une franche réussite, et fait qu'à quatre sur le Live, on rentre complètement dans le jeu. Bien sûr, ça reste encore assez bourrin, peut-être même encore plus qu'en solo, mais on s'amuse réellement, communiquant à l'aide du casque pour mettre au point des tactiques d'approche, utilisant la Crosscom (qui prend donc ici tout son sens) pour voir ce que voient nos partenaires. Les ennemis, si ils ne sont pas subitement devenus des lumières, ont tout de même réussi à nous surprendre quelques fois, on nous jetant une grenade en plein sur la tronche alors que l'on tentait de les approcher discrètement (croyions-nous) en rampant dans les hautes herbes. Une franche réussite, donc, et on espère de tout coeur qu'Ubi Soft proposera de nouvelles maps coop en téléchargement sur le Live.

Le mode multi traditionnel propose quant à lui une grande variété de modes de jeu : DM, TDM, CTF, et j'en passe, sur une nombre de maps assez élevé mais au design malheureusement pas très heureux. Là aussi, l'aspect bourrin du jeu se fait encore plus sentir que dans le solo, avec des déplacements rapides, et des respawns quasi-immédiats, qui enterrent encore un peu plus tout l'aspect tactique du titre. Pas très original, le mode multi est en revanche assez amusant, même si il ne propose rien de bien nouveau. On regrettera simplement que le framerate chute parfois de manière assez impressionnante, alors que la réalisation est bien plus légère que dans le solo, avec un paquet d'effets visuels en moins.

Ce nouveau Ghost Recon next gen est donc, malgré certains nombres de défauts, une incontestable réussite. Doté d'un gameplay simple mais très efficace, de quelques scènes d'anthologie, et d'une réalisation ébourriffante, il n'y a que les allergiques aux FPS/TPS au pad et les vieux de la vieille pleurnichant devant ce qu'est devenue la série qui pourraient avoir un motif valable de passer à côté du jeu. Car malgré ses faiblesses d'IA, principal défaut du titre, il faudrait faire preuve d'une sacrée dose de mauvaise foi pour ne pas reconnaitre tout le potentiel "fun" du jeu, aussi bien en solo qu'en multi. GRAW n'a plus rien de tactique, mais il se contente d'être un jeu d'action de tout premier ordre, de ceux qui hapent le joueur dès le début et qui ne le relâchent qu'une fois l'aventure terminée, complètement lessivé. Avec ce titre, Ubi signe rien de moins qu'un des titres incontournables de la jeune console de Microsoft.

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