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The Complex

billou95 par billou95,  email  @billou_95
Développeur / Editeur : Wales Interactive
Supports : PC / Xbox One / PS4 / Switch
Franchement, qui aurait pu croire qu'en 2020 on aurait enchaîné coup sur coup deux tests de jeux en FMVs en 3 mois à peine dans nos colonnes ? Et pourtant on en est là : après un She Sees Red juvénile certes, mais qui laisse envisager un avenir certain pour son jeune studio biélorusse Rhinotales, c'est au tour du désormais iconique producteur Wales Interactive de nous sortir son tout dernier film interactif en Full Motion Video. Sortez les popcorns !
Produit en interne et 100% britannique puisque dirigé à Londres par un Paul Raschid déjà à la direction sur le thriller dystopique White Chamber, The Complex (c'est son petit nom) propose une aventure en huis clos nanardesque comme on les aime. Des nanocellules tueuses échappées d'un complexe pharmaceutique ultra-sécurisé, des tenues hazmat futuro-cheaps et un peu trop moulantes, des terroristes asiatiques à la solde d'un guide suprême et des choix à faire façon Bandersnatch. Pas besoin de régler votre téléviseur, vous n'êtes pas sur NRJ12 un samedi soir après minuit, mais bien sur Factor et on vous assure vous allez quand même passer un bon moment en notre compagnie devant votre écran. L'histoire du "flim" démarre au Kindar, une vraie-fausse péninsule asiatique plongée dans une guérillera totalitaire, le pays étant en proie à un el-Assad local qui n'hésite pas à massacrer sa population à grand renfort d'armes chimiques pour asseoir son autorité. Dans cet enfer, les humanitaires de l'impossible Amelia Tenant et Rees Wakefield font ce qu'ils peuvent pour soigner les locaux au plus près des combats.

Pendant ce temps, à Kindar County

Ce set dramatico-classique sert principalement de tutoriel au jeu qui nous met ainsi dans le bain et présente ce qui va nous attendre pendant l'heure et demie qui suit (ou fait cocasse ce qui attendra nos soignants pendant l'entièreté du pic de l'infection COVID-19) : avec une dose de remède miracle en main et deux malades à soigner, qui sauver, qui sacrifier ? A la manière du premier essai interactif de Netflix, plusieurs choix s'offrent à nous et un timer nous oblige à prendre une décision dans un délai assez court. Bref, un retour au FMV très classique qui a déjà fait ses preuves dans Late Shift. Cinq ans plus tard, on retrouve Amelia en scientifique porte-parole de Kensington Corp, une multinationale spécialisée dans la biotechnologie qui présente sa nouvelle trouvaille à des investisseurs peu regardants sur l'éthique : des nanocellules régénératrices censées aider les astronautes pour les missions de longue durée vers Mars.



Je vous passe les détails, mais big boom badaboum, 15 minutes plus tard on se retrouve avec "Amy", Rees (perdu de recherche depuis l'épisode Kandarien) et Clare, une stagiaire... non conventionnelle qui, probablement en grand manque de reconnaissance, a cru bon de gober lesdites nanocellules pour faire son intéressante. Ah j'vous jure, cette foutue génération Z ! Bref, tout ce petit monde est bel et bien enfermé dans un laboratoire secret attaqué par des terroristes armés jusqu'aux dents et prêts à tout pour récupérer le patient zéro mort ou vif. C'est donc à vous de faire les choix qui s'imposent dans la peau d'Amelia pour sortir vivant de ce confinement total accidentel, tout en évitant les 135 euros d'amende... ah non pardon, je m'égare ! Alors oui, si la structure du thriller bunkerisé colle parfaitement à la méthode d'interactivité façon QCM choisie par les développeurs et leur permet de maintenir une certaine tension jusqu'au générique de fin, la partie "jeu vidéo" est elle quasi inexistante.

Questions pour un champion

A la différence de The Bunker ou Headspun qui mêlaient gameplay point & click à des bouts de films pré-enregistrés ou plus récemment The Shapeshifting Detective qui donnait véritablement dans "l'enquête assistée par FMV", on est ici clairement dirigé vers l'une des 9 fins du film. Pour rétablir un semblant d'enjeu dans The Complex, la production a en fait disposé ça et là des sondes logicielles invisibles qui vont enregistrer vos choix et calculer des statistiques afin de proposer non seulement de légères variations d'interactions plus tard dans l'histoire (principalement des lignes de dialogue différentes), mais surtout une dizaine de fins possibles, de la tragique mort de l'héroïne à des séquences plus funky dont on va éviter de vous dévoiler le contenu. Toujours dans une optique de gamification, il sera possible de recommencer l'aventure de zéro, mais en zappant les séquences qu'on a déjà "vu" d'une pression sur la touche TAB. C'est toujours fastidieux de devoir se retaper tout un film interactif juste pour voir jusqu'où sont allés les créateurs, épreuve qui est ici grandement facilitée. Aussi fallait-il le noter.



En ce qui concerne la production en elle-même, pas de doute les moyens sont là avec presque 200 plans différents, des effets spéciaux corrects, un laboratoire bien décoré, une bonne lumière et une photo qui fonctionne. A noter que Wales Interactive s'est payé les services de Lynn Renee Maxcy, une des scénaristes de l'excellente série The Handmaid's Tale (La Servante Ecarlate en français, à dévorer d'urgence) pour écrire une histoire qui ne dérape presque jamais, bien qu'on puisse y trouver une ou deux incohérences lorsqu'on force des choix illogiques. Enfin, le jeu d'acteur lui est plutôt crédible, pas sûr qu'ils méritent tous une statuette, mais on est en tout cas dans la moyenne des productions du genre. Mention spéciale à Al Weaver qui fait ici un super taf dans le rôle de Rees. On ne peut hélas en dire autant de Kate Dickie bien moins convaincante en matriarche de Kensington Corp et dont on en attendait mieux. The Complex est disponible dès aujourd'hui sur PC, PS4, Xbox One et Switch. Testé sur PC.

Avec ses variations tout au long de la partie, une production de qualité et surtout un certain nombre d'issues radicalement différentes, The Complex se débat comme il peut pour éviter les écueils de ses aînés. Malgré tout, il reste un film interactif trop classique dont on aura un peu vite fait le tour.

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