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TEST

Super Mario 3D World + Bowser's Fury

billou95 par billou95,  email  @billou_95
Développeur / Editeur : Nintendo Nintendo EAD 1-UP Studio
Support : Switch
De Super Mario Odyssey à Super Mario Maker 2, c'est bien toutes les déclinaisons du jeu de plateformes imaginé par Shigeru Miyamoto qui se retrouvent cette année sur Switch pour célébrer les 35 ans de l'increvable plombier. La boucle est donc bouclée avec le portage de l'ultime épisode Wii U et son gameplay 3D vue 3/4 en caméra fixe. En grand seigneur et histoire de faire un test grandeur nature d'un proof-of-concept qui pourrait bien trouver sa voie plus tard dans une vraie grosse production, Nintendo n'a pas pu s'empêcher d'y ajouter un petit quelque chose en plus, une "expérimentation" comme ils aiment à les faire ces dernières années, et pour une fois c'est Bowser qui tient la vedette !
Mais d'abord, un petit sondage rapide : qui a joué à Super Mario 3D World ici ? Personne ? C'est dommage parce ce que malgré son innocente (et très moche) jaquette bleu ciel et ses contrôles handicapés par le gros Gamepad de la Wii U, il embarquait peut-être le plus de folie depuis très longtemps dans un jeu Mario. En effet, comme Super Mario World en son temps, le jeu se veut être une collection de niveaux tous ou presque différents, tous originaux rassemblés dans plusieurs mondes aux vagues thèmes évocateurs (prairie, désert, glace, etc.). On y retrouve presque une idée originale par niveau comme par exemple des stages mettant en scène de fausses courses de Mario Kart avec un Mario ayant le feu aux fesses, les trop rares cirques infernaux, des grottes dans lesquelles il faut jouer avec des ombres chinoises, les objets cerises qui permettent à Mario de se dupliquer et d'activer certaines tuiles avec ses clones...

Présentés sur la carte comme des petits dioramas, ils renferment à chaque fois une idée plus ou moins intéressante, les "maisons hantées" étant hélas peu inspirées, qui bouleverse la manière de jouer. C'est aussi le jeu qui a introduit Plessie pour les parties aquatiques et surtout les puzzles à 360° de Captain Toad qui ont connu un succès tel qu'il a eu droit à sa propre aventure avec Captain Toad: Treasure Tracker. Oui, lui aussi porté sur Switch.

En plus d'un contenu conséquent, la difficulté est clairement au rendez-vous de ce 3D World. Déjà les collectibles, 3 à 5 étoiles vertes dont un certain nombre nécessaire pour finir le jeu, plus un tampon, sont extrêmement bien planqués. Les pièges tendus par l'environnement sont eux des plus retors, j'en ai rongé ma manette sur chaque tableau du monde étoile lors de ce test (au secours ces #@!$ de rouleaux !).

Chat alors !

Et puis, et puis... il y a le costume de chat qui a donné son surnom au jeu. En attrapant un bonus clochette, Mario ou l'un de ses potes se transmute en félin et développe de toutes nouvelles aptitudes. Il peut désormais gravir les surfaces verticales pendant un court laps de temps, donner des coups de papattes et même fondre toutes griffes à l'air après un saut sur ses adversaires. Bourré de bonnes idées, le jeu n'en est pas pour autant infaillible. On lui reprochait déjà en 2013 son multi brouillon qui faisait plus office de foire d'empoigne que de coopération sympa. Surtout, l'appréciation des perspectives induite par la vue 3/4 occasionne toujours beaucoup trop souvent des morts stupides.

Le passage sur Switch s'est quand même réalisé avec quelques nouveautés, à commencer par des animations de personnages et un gameplay globalement plus rapide que sur Wii U. Nintendo a sûrement voulu caler le feeling sur celui de Super Mario Odyssey, le modèle de maniabilité que l'on retrouve sur Bowser's Fury pour ne pas faire de rupture entre les deux produits. C'est malin et finalement très appréciable. Les amoureux des moustaches bien lissées pourront aller vérifier si c'est toujours le cas en zoomant sur la tronche de Luigi dans le tout nouveau mode photo. Ici c'est du très classique, on y trouve la même chose que sur Odyssey avec en bonus la possibilité de coller l'un des tampons de notre collection. Et enfin, nouveau hardware oblige, le jeu tourne en 1080p/60fps en docké et 720p/60 fps en portable.

Là où par contre on ne s'y retrouve pas vraiment, c'est sur l'adaptation des phases tactiles exclusives à la Wii U, les fameuses plateformes magiques qu'il fallait tapoter du doigt pour les déclencher. En mode portable, aucun problème, mais à l'aide du Switch Pro Controller ou des Joy-Con, il faut utiliser le gyroscope et ça devient vite compliqué entre le temps limité d'activation et le jonglage entre gyro et vue 3/4, on jette rapidement l'éponge. Enfin, en plus des "meoooow" insistants en fin de parcours, le jeu se paye une bande originale elle aussi imprégnée de ce grain de folie qui caractérise le jeu. Des compositions qui entrent facilement dans le top 5, même si elles ne peuvent rivaliser avec les orchestrations de Super Mario Galaxy 2, restons sérieux.

Et après ça, vous reprendrez bien un peu de plateforme, cette fois-ci moderne ? Ah bah parce qu'après avoir terminé le jeu (comptez 5 à 8 heures si vous voulez aussi en finir avec le monde étoile), vous pourriez bien prendre une petite baffe sur le dessert que vous a réservé Nintendo EAD. On vous le disait en introduction, l'éditeur japonais n'en finit plus de "tester des trucs". Après les jeux à durée limitée (Tetris 99 et Mario Bros. 35 qui tire sa révérence fin mars), les jeux-jouets (Mario Kart Live: Home Circuit et Nintendo Labo) ou encore les éditions à durée limitée (Super Mario 3D All-Stars), voilà qu'il nous refile un standalone au contenu certes riquiqui, mais qui mélange monde ouvert et survie dans une timide tambouille qui n'est finalement pas sans rappeler le sacrosaint Super Mario 64 et ses courses aux étoiles.

Par contre, il pourrait carrément être vu comme l'ébauche de quelque chose de plus vaste et c'est en tout cas ce qu'on lui souhaite, car Bowser's Fury est une grande réussite ! De l'île des Pas de Velours au mont Magmiaou en passant par le  Château des Chatières, le jeu nous propose de découvrir un tout nouvel archipel dédié aux félins. Mario y aura fort à faire puisque Bowser Jr. nous explique en début de partie que son papa a perdu la boule. Sa rage est devenue incontrôlable et il sème régulièrement la terreur sur les plages de ces ilots autrefois paradisiaques, telle une tempête balayant le camp de la tribu des jaunes dans Koh-Lanta.

Fury of the furries

Mario devra rassembler des Astres Félins pour rallumer des phares sur chacune des îles de ce monde ouvert et ainsi calmer les ardeurs du fougueux monstre-dino. Les phases de jeu oscillent donc entre 5 minutes d'exploration et 2 minutes de terreur (ou moins si on arrive à le calmer avant) avec un Bowser géant crachant du feu au loin. Ici pas de timer, pas de course après un chronomètre, pas de grappes de lune qui pop soudainement sous nos pieds. On prend notre temps pour arpenter les îles et en découvrir tous leurs secrets. Chaque nouvelle quête après l'un des totems aux vibrisses se vit comme les aventures aux étoiles dans l'iconique jeu de la N64. Le monde est à la fois vaste, tout en verticalité, mais aussi ramassé sur lui-même, la faute à une map à 99% remplie d'eau et du mazout dans lequel évolue Bowser. Un monde ouvert juste ce qu'il faut en fait. On chevauchera donc le plésiosaure (ne riez pas) pour se déplacer entre les îles et pourquoi pas grappiller un ou deux Astres en chemin. D'ailleurs ce n'est pas le seul clin d'oeil à 3D World. On y retrouve des idées en pagaille mettant en scène des concepts issus de son voisin : les enchevêtrements de tuyaux transparents, les astres félins en cage, les courses avec Plessie ou son bestiaire "félinisé" pour l'occasion.

Cet Odyssey chill s'ouvre aussi régulièrement, de nouvelles îles sortant de l'eau pour nous proposer toujours plus de challenges originaux. Le standalone propose aussi quelques nouveautés, la possibilité de stacker les bonus non utilisés (comme dans Super Mario Bros. 3). Le sidekick Bowser Jr. pour les parties à deux qui devient enfin autre chose qu'un boulet aux pieds du joueur 1, mais qui surprise peut aussi pas mal aider en solo. D'ailleurs on apprécie les différents niveaux d'assistance qui permettent de se concentrer sur l'exploration pendant que l'IA tape les ennemis et déniche des objets à notre place. On notera aussi comme sur 3D World, quelques passages pas franchement évidents de prime abord, comme l'ile du Chat Echaudé et ses rouleaux (encore eux, bon OK je crois que je fais une fixette dessus). Mais c'est lorsque papa Bowser se réveille que les choses changent radicalement. Non seulement il crache à rythme régulier du feu dans notre direction, mais des boules de feu tombent du ciel et de nouveaux blocs de lave refroidie surgissent de terre pour nous permettre d'atteindre de nouveaux sommets et d'aller chercher d'autres précieux Astres Félins. Pour ne rien arranger, les chats mignons qui se frottaient à nous se transforment en petits démons qu'il faudra éviter à tout prix.

Heureusement, après avoir débloqué un certain nombre d'Astres, on pourra utiliser la Gigaclochette et se transformer en chat géant pour enfin aller mettre sa raclée au padre dans un combat de titans ridicules digne de Godzilla vs Kong. Après 3 affrontements épiques et 50 Astres récupérés (en environ 3 petites heures), on déroule déjà le générique de fin. Alors oui, on pourrait s'arrêter là et taxer le titre de gentille blagounette, mais c'est en relançant la partie qu'on constate que ce n'était au final qu'une moitié de jeu et qu'il va maintenant falloir partir à la recherche de 50 autres Astres sur de nouvelles îles disséminées partout sur la carte, désormais totalement accessible. Il y a donc bien du contenu pour qui veut aller plus loin dans Bowser's Fury, mais on s'étonne du choix de Nintendo qui a décidé de lever le rideau à mi-partie, et par conséquent de cacher une partie du contenu aux joueurs les moins curieux. Peut-être doutaient-ils de l'engouement qu'allait susciter cet à-côté.



PS de Frostis Advance : je verse une petite larme pour l'excellent Super Mario 3D Land sorti en 2011 sur Nintendo 3DS, que Billou a totalement éclipsé.
Super Mario 3D World + Bowser's Fury met en boîte ronrons et patounes dans un surprenant combo à l'image de sa proposition originelle sur Wii U. Ce qui est certain c'est que la formule initiée avec Bowser's Fury a de l'avenir et pourrait être retravaillée pour devenir un peu moins binaire et délayée dans une aventure de plus grande envergure. L'équilibre entre exploration en monde ouvert, quêtes aux collectibles en quantité dosée et similisurvie fonctionne très bien. En ce qui concerne Super Mario 3D World, on est toujours face à l'un des épisodes les plus osés de la franchise, que ce soit en termes de variété de contenu ou dans une difficulté qui peut s'avérer plus piquante qu'il n'y parait ! Il faut juste faire avec une gestion des perspectives punitive, la faute aux travers de la 3D caméra fixe et à ces fichus rouleaux !!! (pardon).

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