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Street Fighter 4

CBL par CBL,  email  @CBL_Factor
Les japonais sont très forts quand il s'agit de fabriquer des machines à voyager dans le temps. Street Fighter 4 fait partie de ces machines magiques. En quelques instants, elle m'a renvoyé au début des 90's à une époque où trois mots étaient sur toutes les lèvres de ceux qui avaient accès à une SNES : Street Fighter 2. J'en ai passés des mercredi/samedi/dimanche chez mon voisin à prendre rouste après rouste dans la joie et la bonne humeur. Mine de rien, continuer de jouer à Street de nos jours a quelque chose de rassurant. D'ailleurs, plus de 15 ans après, le mythe Street Fighter est toujours aussi vivant. Il faut dire que Capcom a su l'entretenir (pas toujours en bien) en sortant un nombre impressionnant de suites, de spin-off, de versions différentes et d'épisodes versus, chacun apportant sa petite touche. Le résultat c'est Street Fighter 4 : un condensé de l'expertise de Capcom dans la baston 2D (ou 2.5D).

Théoriquement, je devrais vous parler du scénario, du projet BLECE, de Bison, Seth et compagnie. Mais vous me répondrez "on s'en fout". C'est dommage car l'histoire est assez bien conçue. A chaque fois qu'on fait une partie en mode arcade, on a le droit à deux cinématiques animées (une de début et une de fin) propres à chaque personnage. Au bout du compte, on suit une histoire selon le point de vue des 25 personnages que compte le jeu et c'est assez plaisant. 25 personnages donc. Comptons ensemble : 15 sur les 17 personnages que comptaient Super Street Fighter II Turbo (Dee Jay et T. Hawk pointent aux abonnés absents), 4 repêchés d'autres Street Fighter (Dan, Sakura, Rose et Gen), 2 nouveaux boss (Gouken et Seth) et 4 nouveaux personnages (Abel, Crimson Viper, Rufus et El Fuerte). Les vétérans seront contents de retrouver leurs vieilles connaissances et seront curieux de tester les nouveaux. Quant à ceux qui découvrent la série avec cet opus, ils auront le droit à un casting de choix, riche, varié et cohérent.

Marseilles Rolling Start !

A titre personnel, je préfère largement le chara design de cet opus à celui de Third Strike. Alors que Twelve, Necro et Oro me filent des boutons, je suis déjà fan des petits nouveaux. Capcom les a d'ailleurs bichonnés. Chacun bénéficie d'un style de baston original très loin de copies de Ryu/Ken. Abel le français est surprenant au départ vu qu'il fait aussi bien de chouettes enchaînements de coups que des choppes dignes d'un lutteur. Mais le plus étonnant est évidemment El Fuerte avec ses prises aux noms qui fleurent bon le resto mexicain. Sa prise en main est un peu délicate mais il se révèle très fourbe et rigolo à jouer. La palette de coups des anciens persos n'a pas beaucoup changé. On continuera de faire les éternels charges et quarts de cercle mais pourquoi changer une équipe de gagne. Capcom a par contre profité de ce nouvel opus pour faire quelques ajustements de fort bon aloi sur la puissance, le timing et la priorité des coups, le but étant encore et toujours l'équilibrage. On pourrait débattre des heures sur la surpuissance du Shoryuken de Ken ou de la mise en avant des lutteurs (comme Zangief) mais force est de constater que Capcom a fait du bon boulot. En solo, il n'y a vraiment que Seth qui est chiant à battre en niveau de difficulté élevé. L'IA est assez fourbe mais se dompte finalement assez bien et comporte de grosses failles.



Le gameplay est très riche sans être trop complexe et est une sorte d'évolution des Street précédents. Les projections se font avec pied faible et poing faible. Chaque perso possède une super attaque qui consomme la barre de super combo. Le Parry (qui permettait dans le Third Strike de parer les coups plutôt que de les bloquer) a été abandonné au profit des attaques Focus. En appuyant en même temps sur pied moyen et poing moyen (voire en maintenant cette combinaison), il est possible de contrer une attaque (tout en se bouffant des dégâts) et de mettre une mandale par la suite. Il est même possible de contrer un super coup (ce qui bouffe une partie de la barre de super combo) et d'enchaîner sur un combo. Si on se bouffe des dommages, la barre de Revenge monte et permet de lancer des ultra combos qui se lancent de la même manière que les super combos mais avec trois boutons au lieu d'un. Enfin, les coups EX sont des coups spéciaux qui se lancent avec deux boutons, qui bouffent un peu de la barre de super combo et qui font bien plus mal que leur équivalent non-EX. Toutes ces possibilités permettent une sacré marge de progression. Elle est d'autant plus grande que ce Street 4 encourage la prise de risque et le combo avec des timings généreux permettant d'enchainer sans trop se fouler des coups spéciaux et des super combos à la manière des épisodes Versus. Pour autant, le "button mashing" ne marche heureusement pas face à des joueurs expérimentés. 3D oblige, le jeu est plus lent qu'un Street Fighter 2 Turbo avec les 4 étoiles mais reste largement plus rapide qu'un Street Fighter 2 en 50 Hz avec deux grosses bandes noires (vendu 700 Francs à l'époque !). En fait, ça dépend surtout du perso. On est presque content de voir que Dhalsim est redevenu un peu mou mais déçu par le fait que la Cannonball de Blanka ne soit pas plus rapide.



9...8...7...6...5....



De ses précédents jeux de baston en 3D (les Street Fighter EX et surtout les Rival Schools, jouez à Project Justice sur DC !), Capcom a surtout retenu la mise en scène. Certes Street Fighter 4 est vu de côté mais ça n'empêche pas une mise en scène particulièrement dynamique notamment lors des Ultra Combos où l'adversaire en prend plein la gueule et le spectateur plein les mirettes. On en oublierait presque que certains décors sont un peu vides. Si certains niveaux sont très réussis comme le labo de Seth ou le parking d'un diner américain, on reste un peu sur notre faim dans la distillerie européenne ou sur une jonque chinoise. C'est dommage car le jeu est magnifique et coloré avec de très beaux jeux de lumière. Capcom avait même fait en sorte que ces décors soient un peu dynamiques (le décor "saute" quand on retombe au sol). On ne comprend pas bien non plus l'espèce de voile blanc qui couvre l'image sur certains niveaux. À vrai dire, ces maigres défauts finissent par disparaitre surtout face à la qualité de l'animation et aux mimiques de douleurs des persos qui encaissent les mandales. On sent la puissance des coups et on a bien mal pour nos persos.

Les bruitages en rajoutent une bonne couche et les musiques s'en sortent bien. Certes elles font un peu boys band mais elles sont bien plus punchy que celle de Third Strike. On regrettera par contre qu'elles ne collent pas vraiment à l'ambiance du niveau. De même, on ne comprend pas pourquoi on ne combat pas toujours ses adversaires sur leur terrain dans le mode solo. A ce sujet, si vous êtes atteint de collectionnite aiguë, il y a des dizaines de défis à faire pour débloquer des tonnes de choses comme des illustrations. Ces défis consistent à latter un paquet d'adversaires IA avec des contraintes et des bonus particuliers. Très franchement, en l'absence d'un vrai mode mission à la Soul Calibur, le jeu n'en vaut pas vraiment la chandelle. Jetez quand même un coup d'oeil aux Épreuves qui vous permettront d'apprendre à maitriser les coups mais Street Fighter 4 c'est surtout du versus contre des potes sur le même écran ou en ligne.



Xbox Lag et PS Haine



Le jeu en ligne n'est pas encore très au point : le matchmaking fonctionne à moitié, les connexions n'aboutissent pas tout le temps... Le meilleur moyen de défier des inconnus est d'activer l'option "Défi" et de lancer le mode arcade. Pour peu que le gars en face ait un ping correct, on se régale. L'interface est bien conçue, il y a tout un système de médailles qui s'ajoute aux succès/trophées et vous ne mettrez jamais longtemps pour trouver un adversaire. Entre les vieux de la vieille de Street 2 et les acharnés du 4, le niveau monte très vite ! Comme la question a été posée un paquet de fois, autant y répondre ici : oui, Street Fighter 4 est jouable au pad 360. Le problème de ce pad est qu'à force de ne jamais l'utiliser, on ne risque pas de s'y habituer. Après quelques dizaines de matchs, on finit par s'y faire mais il est clair que ce n'est pas la solution la plus appropriée. Dès qu'il s'agit de manip' complexe comme les super combos, on lutte un peu. Après vaut-il mieux prendre un stick arcade ou un pad ? Ça ne dépend que de vous. Si vous n'avez jamais joué au stick, essayez de tester avant d'investir. Vu le prix des engins, ce serait con de se retrouver avec un presse-livre poussiéreux.

Non, Street Fighter 4 ce n'est pas Street Fighter 2 en 3D. Capcom aura mis le temps pour transposer dignement sa série phare en 3D mais le résultat est là : l'éditeur nippon nous offre un jeu aux mécaniques bien huilées, avec un contenu généreux et des graphismes chatoyants. Avec Street Fighter 4, Capcom a fait le pari réussi de réunir la jeune génération et la vieille garde autour d'un jeu fédérateur. Capcom ne s'est pas reposé sur ses lauriers et n'a pas simplifié son gameplay. C'est du Street pur et dur et c'est un sacré bon cru.

SCREENSHOTS

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