TEST
R-Type Delta: HD Boosted
Lors de notre déplacement à la Gamescom 2025, j’avais eu le plaisir d’essayer R-Type Delta: HD Boosted, un petit bijou de la PlayStation qui allait enfin arriver sur nos supports modernes. Il est sorti ce 20 novembre et cette fois-ci, au lieu d’être installé sur un coin de table avec un gros Steam Deck, j’ai pu partir shooter des méchants affalé sur mon canapé, Switch 2 dans les mains. Un vrai plaisir.
Un saut dans la 3D du passé
Pour celles et ceux qui n’ont pas lu ma très courte preview de la Gamescom 2025, revenons un peu aux bases, parce que je me doute que la série R-Type ne parle pas à tout le monde. Cette dernière ne date pas d’hier puisqu’elle a débuté par un premier épisode en 1987 développé par Irem, à destination des bornes d’arcades, et avait fait un véritable carton à l’époque.Devant un tel succès, impossible de passer à côté de l’occasion de produire des suites et surtout de sortir des salles d’arcade. On a donc eu sept épisodes principaux et cinq dérivés, sur consoles, PC et mobiles. Ici, et même si son nom ne le dit pas directement, nous avons devant nous le quatrième opus principal, qui s’appelait à l’époque R-Type Delta, sorti le 19 novembre 1998 sur PlayStation. Celui-ci a eu un rôle très important pour la série, puisqu’à l’époque, vous vous doutez bien que les shoot ’em ups étaient tous des jeux 2D à défilement horizontal.

Mais l’arrivée de la Sega Saturn le 22 novembre 1994 au Japon, suivie de très près par la PlayStation de Sony le 3 décembre 1994, a permis aux jeux sur consoles de salon de prendre le virage de la 2D à la 3D, avec plus ou moins de facilité. Il a fallu tout de même attendre un peu avant de voir des shoot ’em ups en 3D ou avec des éléments en 3D, débarquer sur ces supports. On peut se souvenir des excellents Thunder Force V (Technosoft, 1997), Einhänder (Square, 1997), G-Darius (Taito, 1997), RayStorm (Taito, 1997), Gradius Gaiden (KECT, 1997), Radiant Silvergun (Treasure, 1998) et évidemment, de R-Type Delta.
L’ajout de la 3D n’a pour autant pas changé la vision de la série. On reste sur un shoot ’em up en scrolling horizontal avec une difficulté très élevée, le tout relevé par une ambiance de fin du monde et une direction artistique à tomber par terre. Le scénario nous transporte en 2164, aux manettes de vaisseaux de combat, face aux forces de l’Empire Bydo, que l’on a croisé lors du premier épisode. Notre objectif est limpide : sauver le monde en évitant les boulettes et en éliminant le plus possible d’ennemis. Oui, c’est un scénario très basique, mais 27 ans plus tard, il tient toujours la route à tous les niveaux !
Armé jusqu'aux dents
Dès le début du jeu, trois choix s’offrent à nous : celui du vaisseau pour partir défendre la planète. Il y a le R-9A2 Delta, le RX-10 Albatross, le R-13A Cerberus et si jamais vous arrivez à terminer le jeu, le TP-2 POW Armor s'ajoute à cette liste. Chaque vaisseau est assez différent, tant dans la puissance et la portée de son tir de base, mais aussi dans le comportement du module, la Force, que l’on peut attacher à l’avant ou à l’arrière de notre embarcation, et même projeter en mode quasi autonome.Comme dans tout shoot ’em up, notre tir de base ne reste pas longtemps en mode “piou piou” et pourra être modifié en cours de partie si on arrive à attraper les bonus disséminés dans les niveaux. Cette modification s’applique à notre tir, mais aussi à notre module. De fait, on se retrouve très rapidement avec un vaisseau tirant des tirs soutenus, des rayons laser et des missiles dans tous les sens, en plus de notre Force qui elle aussi évolue.

R-Type Delta introduit aussi un système de Dose et l’arme Delta, les deux étant fortement liés. Pour le premier aspect, il s’agit d’une jauge d’énergie se remplissant de 0 à 100 %, si notre module de Force est au contact d’un ennemi. En effet, il absorbe les tirs et il peut puiser de l’énergie de cette manière (d’où le fait de le balancer ultra régulièrement). Une fois que notre jauge de Dose est à 100 %, il se passe deux choses. La première étant que le module de Force se retrouve boosté en puissance. La seconde est que l’on peut libérer une charge détruisant tout ce qui est présent à l’écran, faisant retomber notre jauge à 0 %.
Vous l’aurez compris, l’idée globale du jeu est de se faufiler avec un art du déplacement tout au long des niveaux en détruisant les ennemis à l’aide de notre arme principale, et en balançant notre module de Force devant ou derrière pour augmenter notre attaque ou notre défense, tout en essayant de remplir cette fameuse jauge afin d’avoir une protection assez efficace en cas de coups durs. Il faut donc être assez stratégique dans ce que l’on fait et pas juste tirer comme un bourrin sans réfléchir.

Surtout que la difficulté du jeu ne va clairement pas vous donner l'impression de trier des lentilles. Bienvenue dans le monde de l’arcade ! Honnêtement, les premiers essais sur R-Type Delta: HD Boosted sont très compliqués, puisque la moindre boulette dans la face fera exploser notre vaisseau, nous faisant revenir avec une vie de moins au point de contrôle précédent, qui peut être assez loin du lieu de votre crash. Heureusement, trois niveaux de difficulté sont présents : Kids, Human et Bydo. Et même en Kids, c’est assez compliqué, puisqu’il faudra de toute manière apprendre par cœur le placement des ennemis, leurs différentes attaques et les petites astuces de placement pour ne pas se faire éclater sur un bord de l’écran parce que le boss prend presque tout l’écran.
HD Boosted mais pas trop
Du côté des ajouts accompagnant cette version HD Boosted, les studios Zerodiv et City Connection se sont contentés du strict minimum. Franchement, nous aurions pu avoir bien plus, mais l’idée est de faire un portage très propre et non un remake, afin de respecter au mieux le matériau de base. Et pour le coup, c’est réussi, mais on penche clairement plus dans une émulation aux petits oignons, que dans un projet de refonte complète.Sur la partie graphique, R-Type Delta: HD Boosted ne révolutionne pas le jeu, mais propose tout de même trois types d’écrans : le 4/3 d’origine, un mode 16/9 avec un petit dégradé sur les côtés, et enfin celui que j’utilise le plus, le mode qui prend tout l’écran. Du côté des textures, on tombe dans le classique avec un rendu d’origine et un autre amélioré, tant pour notre vaisseau, que pour les ennemis et les décors. Le travail est ultra propre et ne perd pas du tout la vision artistique de l’époque, tout en sublimant le tout avec un joli framerate stable à 60 FPS. C’est vraiment impeccable et ça ressemble à la PlayStation de mes souvenirs.


Pour ce qui est de la musique, là aussi, deux versions s’offrent à nous, avec la bande-son d'origine, mais aussi une autre arrangée par USP Sound Team, Masahiko Ishida et Chris Hülsbeck. À vous de faire votre choix, même si de mon côté, j’ai un affect tout particulier pour les musiques et les bruitages de l’époque PlayStation.
Pour le reste, c’est un peu léger. On peut noter la présence d’un mode entraînement permettant de choisir son niveau pour repérer un peu les lieux, mais ça s’arrête là. Par exemple, j’aurais aimé avoir un système de sauvegarde instantanée, ou même du rewind comme sur les consoles virtuelles de la Switch / Switch 2. De même, j’aurais apprécié des options pour se faciliter la vie avec pourquoi pas des crédits infinis en début de partie (ils arrivent après six heures de jeu, comme à l’époque), un mode invincible, ou encore un mode de difficulté ultra facile pour les débutants de notre époque, etc.
Enfin, pas de niveau supplémentaire non plus, alors que franchement, ça aurait été cool. On reste sur les sept petits niveaux d'origine qui peuvent se boucler en une petite heure. Mais ça, c’est si on joue parfaitement bien, ce qui est très loin d’être gagné.
Impossible de tirer sur R-Type Delta: HD Boosted tellement ce portage est propre, tout en respectant son époque d’origine. Il aurait été appréciable d’avoir un peu plus qu’un portage focalisé sur l’aspect graphique, mais l’atmosphère de ce titre est tellement cool, qu’il vaut tout de même le coup d’y plonger la tête la première, même 27 ans plus tard.