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I Saw Black Clouds

billou95 par billou95,  email  @billou_95
Développeur / Editeur : Wales Interactive Ghost Dog Films
Supports : PC / Xbox One / PS4 / Switch
La ritournelle de Wales Interactive est indestructible. Malgré le confinement et tout ce qu’il engendre, le producteur n’a de cesse de proposer des films interactifs à une niche de passionnés par le nanar plan plan. L’année dernière, leur petit protégé Paul Raschid filmait son nouveau FMV, Five Dates, à distance et dépeignait une certaine vision des relations amoureuses milléniales au temps de la pandémie. Cette année, les Gallois confient leur sortie annuelle à Ghost Dog Films qui s’est déjà fait un petit nom dans le cercle très fermé des films d’horreurs britanniques à petit budget.
L’annonce du retour vers le genre de la flippe, délaissé depuis The Bunker, avait de quoi piquer notre curiosité. C’est donc après s’être essayés à l’autre FMV de la saison, le décevant The Dark Side of The Moon (replay de notre session de jeu à voir ou revoir par ici) que l’on se lance dans I Saw Black Clouds. D’emblée, le studio annonce la couleur avec un trigger warning qui invite les âmes sensibles à passer leur chemin. Le film-jeu puise en effet ses intrigues dans des démons très actuels comme le suicide, le harcèlement et les violences faites aux femmes. Wales Interactive n’en est pas à son premier coup de provoc’. Ils avaient déjà annoncé mi-2020 le développement de Gamer Girl, un FMV autour d’une streameuse harcelée par ses viewers avant de se rétracter devant les réactions du public…

Toujours est-il qu’ici, tout commence par un enterrement. Rassemblées pour une veillée mortuaire autour de leur défunte amie Emily, Charlotte et la protagoniste principale de l’aventure Kristina (plantée par Nicole O'Neill déjà vue dans La Belle et La Bête) vont essayer de comprendre ce qui l’a poussée au suicide. Ce faisant, Kristina va plonger dans l’intime d’Emily et rencontrer ceux qui l’ont côtoyée au quotidien, jusqu’à découvrir que tout le monde a quelque chose à se reprocher dans cette histoire. Le thriller psychologique tape un peu dans tous les poncifs du genre, les fantômes qui hantent et guident l’héroïne jusqu’à des indices cachés, un tueur sanguinaire filmé façon gros plan sur faucille et marteau dans le pastiche Red is Dead, un fou échappé de l’asile qui en sait beaucoup trop sur tout le monde, etc. On vous l’a dit, Ghost Dog a déjà fait ses armes sur le petit écran avec des titres évocateurs comme « Crucible of the Vampire », ils connaissent donc les rouages du genre de la flippe télévisuelle pour jeunes adultes et ré-emploient ici quelques uns des classiques du genre, sans surprise ni brio.



On évitera de vous spoiler l’histoire parce que d’une, le film se termine en un peu moins de 2 heures et de deux, il tient (pour une fois) ses promesses en offrant des choix qui peuvent changer radicalement le déroulé des évènements. C’est d’ailleurs peut-être sa seule force : en fonction de vos décisions, tel ou tel personnage annexe aura un rôle plus ou moins central dans l’aventure. Ceci explique aussi pourquoi on ne voit qu’une petite moitié des scènes filmées (grosso modo l'un des deux arcs narratifs) lors du run initial. Par contre l’effet pervers, c’est qu’on a une histoire mal délayée et qui part un peu dans tous les sens, ne s’attardant pas sur des détails que l’on pourrait juger importants. Ce qui rend l’aventure difficile à suivre, toujours lors de la première découverte. Bien entendu, peu importe l'embranchement choisi, le final raccroche les wagons avec un plot twist qu’on sent malheureusement arriver passé le premier tiers de l’histoire. On peut malgré tout saluer ces bonnes intentions et on regrette que le format court du FMV n’autorise pas le développement plus efficace d’un scénario qui aurait vraiment mérité d’être décanté plus longuement.

Petite production oblige, on ne s’étonnera pas non plus de crier « mais non, va pas par là, tu sais très bien que c’est la mort qui t’attends ! » lors des scènes de tension beaucoup trop téléphonées. Ce qui est par contre dommageable voire irritant, c’est toute la partie technique de sa gamification qui n'est souvent pas raccord avec les images. Les coupes entre les scènes qui tardent à arriver, le jeu des acteurs censés attendre les décisions des joueurs qui sont très (trop) maladroitement exécutés. On pense notamment à l'actrice principale qui exagère les quelques secondes d'attente à CHAQUE scène ! Ce découpage à la serpe engendre même des artefacts audio désagréables lors du passage d’une séquence à l’autre, la faute à une balance des volumes sonores mal réglée et des montées de tension musicales se coupent brutalement après nos choix. C’est d’autant plus regrettable que la photo et les prises de vues sont plutôt réussies. On est un cran au-dessus de The Complex qui faisait déjà du "bon" travail sur sa photo.



Pour ce qui est des mécaniques de jeu, aucune surprise, Wales Interactive louant une nouvelle fois son système de statistiques maison permettant de consulter en temps réel une fiche de personnage aux traits qui évoluent au fil des actes du joueur. On débloque également au second run la possibilité de passer des scènes et d’afficher le nombre de scènes vues (sur plus de 500 au total).

Malgré un retour (dans une certaine mesure) au Direct-to-DVD horrifique, ses promesses tenues de choix décisifs pour le reste de l’histoire et quelques bonnes intentions dans la lecture de son scénario, I Saw Black Clouds n’est malheureusement pas le meilleur représentant du genre. On se perd beaucoup trop vite dans ses ramifications, la faute justement à la complexité de sa mise en oeuvre scénaristique. Le jeu d'acteur est souvent médiocre. Enfin le film interactif est entaché par des couacs techniques disgracieux qui nous font trop souvent sortir de son trip.

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