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Hogwarts Legacy : L'héritage de Poudlard

Laurent, billou95 & Rozzo par Laurent, billou95 & Rozzo,  email
Il est enfin là, le jeu de toutes les polémiques, et non, on ne parle pas d'Atomic Heart qui lui aussi va faire probablement couler un peu d'encre, mais bien du monde ouvert largement inspiré par la saga Harry Potter. Même s'il est désormais de notoriété publique que celle-dont-on-ne-doit-plus-prononcer-le-nom est une insupportable transphobe, ici, on a décidé de s'intéresser à Hogwarts Legacy : L'héritage de Poudlard pour ce qu'il a à offrir en tant que jeu vidéo. Déjà parce que c'est ce pourquoi vous venez nous lire, et surtout parce que c'est le projet le plus ambitieux d'Avalanche Software, un studio longtemps cantonné aux jeux à licences dont les employés ont passé six années de leur vie à produire l'objet entre nos mains. Alors est-ce qu'on lui prédit le même avenir que leurs précédentes production ?
Mais avant qu'on ne mette en pratique les sortilèges appris en cours de divination, attardons-nous un peu sur l'histoire du jeu. Billou Katvinkinz est un sorcier de "sang pur" adepte de l'école buissonnière. En fait, il a carrément séché les 4 premières années de son cursus de sorcellerie (non, on déconne, c'est juste une pirouette pour vous faire revoir les bases une fois débarqué à l'école). Enfin bref, après une séquence d'introduction qui met en scène notre allié le professeur de théorie magique Eleazar Fig, un dragon, un Portoloin et des gobelins à Gringott, le voilà qui déboule pile à temps pour la cérémonie de répartition des maisons. Une fois cette dernière choisie, le jeu débute et va osciller pendant toute cette 5e année entre cours théoriques, apprentissages de sorts et mise en pratique dans les différentes quêtes scénarisées du jeu. Toutefois, on n'est pas vraiment face à un Persona 5 à l'américaine. Les devoirs qui suivent les cours sont juste des passages obligés, par exemple dans le cadre d'une mission pour débloquer tel sortilège indispensable à la résolution de puzzles dans un second temps.

Ce sont surtout des petits tutoriels qui vont expliquer comment fonctionnent les activités et quêtes annexes autour du château : jeu de boules, course autour du terrain de Quidditch, recherches de pages du manuel du sorcier ou autre collectibles, etc. Finalement, cette myriade de quêtes secondaires se résume à un ensemble de quêtes Fedex, de chasse aux objets et de quelques combats entrecoupés par pas mal de blabla qui vous feront découvrir les nombreux lieux à visiter sur la carte du jeu au passage. Pour rechercher le contenu un tant soit peu scénarisé, il faut se diriger vers la quête principale et des requêtes d'amitié. La première met en scène Rannrok, un gobelin vénère rencontré pendant l'introduction et ses acolytes humains. Sans spoiler, disons que tout ce petit monde s'intérèsse au passé des fondateurs de Poudlard et à la magie ancienne auquel notre héros semble être sensible, comme par hasard. Une fois qu'on s'est dit ça, on reste quand même sur notre faim. Les grands méchants ne sont pas vraiment charismatiques mis à part peut-être ce second couteau aux airs de Colin Farrell. Pour une première incursion dans le Potterverse, l'intrigue est cousue de fil blanc, les dialogues sont assez pauvres et les révélations tombent immédiatement à plat.



Après la trentaine d'heures nécessaires pour venir à bout du scénario principal, on est quand même pas mal déçus par un vrai manque d'ambitions à la fois dans l'histoire et dans les enjeux des uns et des autres ou encore l'impact de nos choix sur ce qui nous entoure. Aux yeux des professeurs, on reste cet élève candide jusqu'au final censé être épique. Le directeur de l'école campé par Simon Pegg se montre en tout et pour tout dans une scène sur tout le jeu... Non en fait, pour trouver un tant soit peu de piquant dans l'aventure, il faut se diriger vers les requêtes d'amitié que vont vous proposer trois élèves rencontrés pendant l'année et qui vont rajouter encore une bonne dizaine/quinzaine d'heures. En compagnie de Natsai Onai, vous irez débusquer les Serpencendres alliés avec Rannrok et l'un de ses sbires. Poppy Sweeting est une experte en créatures magiques qui vous embarquera dans une vendetta contre les braconniers qui rôdent autour de Poudlard pour libérer un dragon. Enfin, c'est surtout Sebastian Sallow qui semble sur le papier le plus intéressant puisqu'il vous permettra d'en apprendre plus sur Serpentard. C'est également à ses côtés que vous pourrez choisir ou pas d'apprendre les fameux sortilèges impardonnables Endoloris, Impero et el famoso Avada Kedavra.

Autant dire que le jeu devient absurde si vous choisissez de vous lancer sur la voie de la souffrance, notamment à la toute fin lorsque vous combattez aux côtés des autres professeurs, tout va bien. Enfin bref... les quêtes secondaires de Sebastian sont davantage recherchées que les autres et impliquent des décisions difficiles. On regrette par contre que comme pour la quête principale, l'implication du héros dans ces choix n'a aucun impact sur sa relation avec les autres élèves. Pire, les scènes qui devraient être éminemment dramatiques sont juste ratées. Là encore, on va pas vous raconter toute l'histoire, mais il y avait une scène à ne pas rater, hélas la mise en scène y est totalement ridicule et des problèmes de son (on va y revenir) n'arrangent pas l'affaire. Bon et sinon, le gameplay dans tout ça ? Et bien là, on est assez agréablement surpris. Les combats entre sorciers mollassons sur grand écran sont ici rythmés et ont ce qu'il faut d'impact pour être satisfaisants manette en main. Le système de combat est basé sur le type de sort lancé, chacun représenté par un code couleur. On peut les configurer comme on veut sur les 4 boutons de la manette et les activer à l'aide de la gâchette.



Une mécanique de ciblage automatique facilite le lancer de sorts et un cooldown évite le spam de sortilèges trop puissants. Enfin, les ennemis peuvent se protéger à l'aide de boucliers magiques colorés. Pour Les annuler, il faut jeter un sort de la couleur du bouclier. Simple et efficace. Les adeptes de l'infiltration seront également gâtés puisque les affrontements peuvent être "zappés" en utilisant un sortilège de dissimulation et en se faufilant derrière les ennemis avant de leur asséner un Petrificus Totalus. Une méthode efficace, mais qui montre les limites de l'IA ennemie qui fait régulièrement n'importe quoi dès qu'on aborde le nettoyage d'un camp par cette méthode. Déjà, elle ne détecte pas les bruits ambiants, on peut donc pétrifier un gus à 2m d'un autre sans alerter tout le monde. Et puis, elle a tendance à se bloquer et tourner en rond dans le décor pour aucune raison valable. La gestion de l'équipement héritée des pires "jeux sévices" à bases de statistiques qui vont augmenter de 2 ou 3 points à chaque nouvelle pièce d'équipement justifie le dégueulis d'objets à récupérer après un combat. Par contre, les développeurs ont oublié une option permettant de revendre l'intégralité de ses objets de bas niveau au marchand, ce qui fait perdre un temps fou.

On passera sur le contenu purement crafting et housing de la salle sur demande. Côté bestiaire, on rencontre beaucoup trop souvent les 3 mêmes types d'ennemis dans le jeu. Encore un détail qui trahit des premiers pas hésitants dans le genre. Et pourtant son monde ouvert possède quelques atouts : une capacité à le parcourir plutôt cool puisqu'on peut sortir son balai à peu près n'importe quand en extérieur et s'envoler ou atterrir environ n'importe où. Les Cheminettes qui permettent de se téléporter se déverrouillent en passant, ainsi, on ne perd pas de temps à courir sur la carte. Enfin, la carte des Highlands justement est assez cohérente et propose de tout, des forêts feuillues aux rivages léchés par l'océan, en passant par un complexe minier. L'ensemble propose de jolis panoramas au soleil couchant ou pendant une matinée d'hiver embrumée. Mais c'est surtout le level design de Poudlard qui est particulièrement efficace, puisqu'on se repère plutôt bien dans ce dédale après une bonne dizaine d'heures. Le déplacement dans l'immense bahut est organique, on reconnait ici un tableau, là une tapisserie et on enclenche de moins en moins le GPS au fil de l'aventure. Une vraie réussite ! On ne peut pas en dire autant de la technique du jeu sur PS5. On reconnait un effort effectué sur la mise à disposition d'un mode 120hz, de l'utilisation de la gâchette adaptative et des fonctionnalités tactiles de la DualSense.



Par contre, le moteur d'éclairage du jeu s'avère assez problématique. Les personnages sont tout le temps surexposés lors des dialogues. Pire, la texture de leur peau semble délavée tant et si bien que les personnages secondaires paraissent mieux travaillés. Les intérieurs sont bardés de défauts d'éclairages, de fuites de lumière sous les portes, de scintillement en pagaille, etc. Il semblerait également que les développeurs ne soient pas arrivés à optimiser le streaming des objets et textures autour de Poudlard puisque le jeu nous force trop souvent à attendre leur chargement le nez collé à la porte d'une salle ou donnant vers une cour intérieure. Malgré cela, et quelques défauts de spatialisation lors des scènes cinématiques, le son est de super qualité. Mention spéciale à la bande originale orchestrale composée par le trio Chuck E. Myers, J. Scott Rakozy et Peter Murray. C'est bien simple, on pourrait presque y entendre le maestro John Williams. On y retrouve aussi quelques petits rappels aux mélodies des films et énormément d'instruments déjà utilisés sur les thèmes des films. Ce qui en fait déjà l'une des plus belles BOs de l'année.

L'avis de Laurent :
Je rejoins Billou sur de nombreux points peu flatteurs, que ce soit les dialogues où notre personnage répète la phrase de son interlocuteur, le visage lissé des étudiants, dont notre avatar, moins beaux que ceux des professeurs, l'équipement abondant et redondant qu'on passe son temps à revendre, ou les petits défauts graphiques ici ou là. Pour autant, du moment qu'on adhère à l'univers léger et saugrenu de Harry Potter, je trouve le jeu bien sympatique, avec son univers magique parfaitement retranscrit, sa tonne de mini énigmes et de coffres cachés, et des choses plus discrètes mais présentes comme le fait que chaque pièce, même dans les villages, soit unique, richement meublées et représentant la personnalité de son occupant, des nuages volumétriques temps réel ou la synchronisation des lèvres localisée par exemple.



Contrairement à Billou qui l'a fait sur PS5, j'ai testé le jeu sur PC (sans RTX) et n'ai majoritairement été gêné que par des chutes de framerate en extérieur (compensables par du FSR2). Il y a certes des cas où le moteur d'éclairage est mis en défaut mais la plupart du temps, le niveau de détail et le rendu en général sont impressionnants, que ce soit les boiseries torsadées d'un vestibule du chateau ou la silhouette d'un manoir en ruines sur fond de soleil couchant. De mon côté, aucune porte n'a mis plus d'une demi-seconde pour s'ouvrir et le calcul initial des shaders qui prenait plus d'une minute au lancement du jeu a été divisé par deux dès le premier patch.

Après avoir déjà passé 40 heures sur Hogwarts Legacy, je dois être à la moitié de sa quête principale, ayant vagabondé abondamment hors de celle-ci, et je pense que je vais y passer encore 20 ou 30 heures tellement il y a à faire et à voir, un tiers de la carte me restant encore à découvrir (conseil de pro : si vous commencez le jeu, ne faites pas trop comme moi et suivez un peu plus la quête principale pour obtenir un maximum de sorts jusqu'à celui de crochetage, sinon une grande partie des grottes, caves, caches et coffres vous seront inaccessibles et vous devrez y revenir une deuxième fois, d'autant que certains lieux ne révèleront leur utilité qu'une fois leur quête déclenchée).

Bref, le jeu coche pour moi toutes les cases de ce que j'attendais d'un jeu en monde ouvert Harry Potter et c'est tout ce que je lui demandais.



L'avis de Rozzo :
Je me range dans l'avis de mes deux autres comparses. Si le monde ouvert tombe à plat assez rapidement, rattrapé par un syndrome de remplissage un peu fainéant, Poudlard en tant qu'espace est la vraie colonne vertébrale du titre. On se prend à s'y perdre, de couloir en escaliers, à retrouver des endroits connus de nous autres moldus, mais également découvrir ces salles qu'on ne pouvait qu'imaginer étant enfant, accompagnant par la pensée nos héros entre ces murs. Alors certes, me direz-vous, si l'on enlève Harry Potter et son univers, le jeu ne serait pas autant réussi... Mais ça tombe plutôt bien, puisque c'est exactement pour la fantaisie de cet univers qu'on a signé. Et ce contrat, celui de l'immersion dans le Monde de la Magie, il le remplit avec une sincérité qu'on ne peut que saluer.
Loin du chef-d'œuvre vendu par les fans du sorcier balafré, Hogwarts Legacy: L'héritage de Poudlard est le premier projet de monde ouvert d'un studio pas tout à fait rompu au genre. On y retrouve donc, outre un système de combat qui a lui fait ses preuves et un Poudlard vraiment très agréable à parcourir, les défauts de la jeunesse et de nombreuses faiblesses techniques. Mais aussi, et c'est plus inquiétant, des problèmes d'écriture qui devront impérativement être corrigés dans sa suite.

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