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Guilty Gear Xrd REV 2 : Le meilleur avant le prochain

miniblob par miniblob,  email  @ptiblob
Développeur / Editeur : Arc System Works
Supports : PC / Playstation 3 / PS4
Dans le petit monde des jeux de baston, chaque licence trimballe avec elle un certain imaginaire. Difficile par exemple d'évoquer les Mortal Kombat sans raviver le souvenir des fatalités sanglantes ou de parler des Dead or Alive sans ses traditionnels débordements de silicone. Pour ce qui est de la série des Guilty Gear, c'est indéniablement son petit côté rock'n roll qui retient l'attention. Rassurez-vous, elle ne s'est pas convertie au bal musette et son dernier épisode en date porte toujours bien haut le turbulent héritage légué par ses aînés.
Si le catalogue d'Arc System Works s'est plutôt diversifié ces dernières années, le cœur de leur savoir-faire tourne toujours autour des jeux de combat. Ça fait près d'une vingtaine d'année qu'ils travaillent d'arrache-pied sur les Guilty Gear, mais d'autres licences leur sont passées dans les pattes entre temps. On leur doit ainsi les fabuleux BlazBlue mais aussi une jolie collection d'adaptations en tous genres. D'ailleurs, si le studio est aujourd'hui sous les feux des projecteurs, c'est surtout parce qu'il nous mitonne le très attendu Dragon Ball FighterZ, lequel reprend la recette visuelle propre aux derniers épisodes de Guilty Gear. La série a en effet évolué au fil des années et s'est même payée le luxe d'un lifting complet avec la sortie de Guilty Gear Xrd SIGN en 2014. Ont ensuite suivi les épisodes Revelator puis le fameux REV 2 qui nous intéresse plus particulièrement aujourd'hui. Histoire de ne perdre personne en route, on va tout de même prendre le temps de revoir ensemble les bases qui font de cette suite/extension l'un des meilleurs jeux de baston du moment.

Let's wok pour une recette douce et épicée

Difficile de parler des Guilty Gear sans aborder la personnalité qui en est à l'origine : Daisuke Ishiwatari n'est pas un simple développeur, c'est une sorte d'homme orchestre qui a su insuffler une âme à la série. Il s'est impliqué dans les moindres détails, établissant le character design, allant jusqu'à composer une bonne partie des musiques et à donner parfois de la voix pour doubler les personnages principaux. C'est donc à lui et à son amour pour le hard rock que la licence doit son ambiance si particulière. Il suffit de jeter un œil par exemple au nom des combattants pour y déceler de nombreuses références aux groupes qui enflammaient la jeunesse rebelle des années 80. Dire que les Guilty Gear sont des jeux rock'n roll, ce n'est pas seulement faire référence à leur bande-son qui crache de la grosse guitare électrique ni au look des personnages semblant sortir tout droit d'un concert de métal, ils dégagent aussi une énergie et un rythme bien particulier. Il faut en effet avoir le cœur et les doigts bien accrochés pour se lancer, cette nervosité fait partie intégrante de l'ADN de la série. Entre les dashs, les doubles sauts et les coups qui fusent, les combats se déroulent généralement à grande vitesse.



Forcément, cela se traduit par un système de jeu un poil technique à maîtriser. Ça se ressent par exemple dans l'importance accordée aux combos : sur les cinq coups de base, l'un permet littéralement de faire décoller l'adversaire pour ensuite l'enchaîner dans les airs ou sur le sol. Les combos de base sont assez dévastateurs, mais, en sacrifiant une partie de la jauge de tension située en bas de l'écran, on peut réaliser le fameux Roman Cancel, une manœuvre désormais traditionnelle de la licence et qui permet tout bêtement de poursuivre un enchaînement au delà du raisonnable. Si l'agressivité est souvent récompensée, il y a aussi quelques moyens de se sortir du pressing, notamment divers systèmes de garde, comme par exemple le tout récent Blitz Shield qui vient piocher dans la jauge de tension pour aller étourdir l'attaquant. On peut aussi évoquer la Dead Angle Attack, toujours liée à la tension, qui consiste à annuler l'effet d'un coup qui nous est porté pour ensuite pouvoir contre-attaquer dans le feu de l'action. Mais pour se sortir des pires situations, il faut surtout compter sur le précieux Burst disposant d'une jauge dédiée qui donne l'occasion presque une fois par round de casser le combo qui nous est destiné et de renvoyer l'adversaire dans les cordes le temps de souffler un peu.



On vous a perdu et vous imaginez déjà un système de jeu austère et arbitrairement compliqué ? Vous n'y êtes pas du tout, les Guilty Gear ont toujours fait la part belle à l'action spectaculaire. Les coups spéciaux sortent sans grande difficulté et en mettent plein les yeux, surtout lorsqu'il s'agit des Overdrives. Ces attaques sont liées encore une fois à votre jauge de tension et bénéficient parfois de mises en scène assez incroyables. Le clou du spectacle étant sans aucun doute les Instants Kills chers à la licence, ces fatalités souvent délirantes qui permettent d'humilier un adversaire pas assez prudent. Si vous êtes vraiment fâchés avec les manipulations traditionnelles des jeux de baston de 2D, Arc System Works a aussi pensé à vous en proposant dans les Guilty Gear Xrd un mode Stylish. Déjà introduit dans les BlazBlue, il s'agit d'un ensemble de commandes simplifiées qui vont par exemple accorder un aspect automatique aux combos et à la garde. On peut difficilement conseiller cette approche à celui qui voudra profiter pleinement du jeu, par contre ça permet de passer la main à des invités sans pour autant les frustrer : dans un duel, un joueur peut parfaitement opter pour les contrôles ordinaires face à un novice choisissant la sécurité du mode Stylish.

Des saints animés par la distribution des pains

Tant qu'on patauge dans les différents éléments du système de jeu, il est bon de préciser que ce dernier a connu une belle évolution à l'arrivée de Guilty Gear Xrd SIGN, les épisodes Revelator et REV 2 ne proposant finalement que de petits ajustements. On pourrait ergoter longtemps sur toutes les fonctionnalités qui ont fait leur arrivée avec les Xrd : on a déjà évoqué le Blitz Shield, il y a aussi le gain d'utilité du Roman Cancel ou l'apparition d'un nouveau système de clash aboutissant parfois, lorsque deux attaques se rencontrent, à une situation où les dégâts sont accrus. Mais dans le fond, si on veut rester honnête, la nouveauté qui est la plus impressionnante est de l'ordre esthétique, c'est l'introduction de la 3D alors que les combats continuent de se dérouler sur un plan unique. Pour mesurer cette évolution, il faut savoir que les petits gars d'Arc System Works sont depuis toujours reconnus comme de véritables orfèvres de la 2D et du sprite amoureusement dessiné. Avant même la mode lancée par Street Fighter IV, ils s'étaient pourtant bien essayés à donner un peu de volume à leur création avec Battle Fantasia en 2007, mais le résultat n'était pas formidable et le studio en était resté là. C'était donc plutôt inattendu de les voir opter pour l'Unreal Engine et un rendu 3D à l'occasion du come-back de Guilty Gear en 2014.



Le résultat est bluffant : à première vue on jurerait qu'il s'agit d'une 2D classique mais la modélisation 3D permet de jolies audaces de mise en scène. C'est par ce biais que la caméra peut se déporter sans aucune transition lors des coups spéciaux les plus puissants. Présenté de cette manière, ça fait un peu gadget, mais en réalité ces petites astuces viennent donner encore plus de pêche aux combats sans pour autant nuire à la lisibilité ni venir hacher le rythme de l'action. Pour le dire simplement, les affrontements ainsi mis en valeur ressemblent plus que jamais à des animes. Ce n'est pas étonnant quand on sait que les équipes d'Arc System Works lorgnent sans vergogne vers ce média. En effet, tout comme les BlazBlue, les Guilty Gear Xrd disposent d'un mode Story dans lequel le joueur est totalement passif et se contente d'assister à l'histoire, à la différence près qu'ici on ne se contente plus d'artworks figés, c'est le moteur du jeu qui est sollicité et qui anime le tout. Remarquez au passage que l'on est face aux rares jeux de baston qui prennent la peine de proposer un véritable scénario. Le tout est certainement un poil trop bavard, mais on ne peut pas lui reprocher de manquer d'intérêt. Pour peu que vous vous intéressiez un minimum à la série (si ce n'est pas le cas des résumés et un glossaire très complet se feront un plaisir de vous mettre au jus), certaines révélations concernant des personnages principaux risquent de vous faire frétiller. Notez d'ailleurs que ces dernières interviennent plutôt dans l'épisode Revelator mais qu'il vaut mieux avoir suivi l'intrigue de SIGN pour situer le tout.



Cette précision nous permet d'aborder rapidement le statut de chacun des épisodes de Guilty Gear Xrd : si SIGN est bien un opus à part, les choses sont un peu plus compliquées en ce qui concerne Revelator et REV 2. Revelator est la suite directe de SIGN, comprenez par là qu'il propose un mode Story différent et qu'il vient apporter quelques modifications dans les mécaniques de jeu comme un approfondissement du mode Stylish, la possibilité de booster certains Overdrives avec le Burst ou de multiplier les options offensives du Blitz Shield. REV 2 par contre est plus pensé comme une mise à jour de Revelator, il se contente d'apporter quelques chapitres annexes supplémentaires au mode Story et de rééquilibrer un peu le gameplay. Il est d'ailleurs disponible en stand alone ou en contenu téléchargeable pour ceux qui possèdent déjà Revelator. Mais attention, si vous optez pour cette dernière option, vous aurez bien accès aux deux nouveaux combattants de REV 2 mais pas aux deux qui étaient proposés en DLC pour Revelator, alors qu'ils sont tous bien présents sur la galette du stand alone... Vous ne comprenez rien à ce charabia ? C'est normal, Arc System Works est passé maître en matière de contenus téléchargeables obscurs et multiples, on vous fait grâce des différents packs de voix proposés en ligne. Ce qu'il faut retenir, c'est qu'il vaut mieux privilégier la version stand alone de REV 2 tout en ayant conscience qu'un troisième volet de Guilty Gear Xrd finira bien par pointer le bout de son nez tôt ou tard.

Variété et quantité, les deux mamelles d'un buffet garni

Cette question du nombre de personnages est tout sauf anodine, c'est souvent sur leur roster que les jeux de combat parviennent ou non à convaincre. En l'occurrence, REV 2 n'a pas à rougir de son casting qui comprend 25 combattants vraiment très variés, on compte quelques nouveaux venus mais aussi les figures les plus emblématiques de la série. Contrairement à d'autres développeurs, Arc System Works ne s'amuse pas à nous faire le remake de la guerre des clones, hors de question pour lui de mettre en scène deux personnages au gameplay similaire. Il ne s'agit pas seulement de proposer des panels de coups différents, le rythme même de l'affrontement va varier d'un protagoniste à l'autre. Il suffit par exemple de mettre face à face le gros Potemkin et le nerveux Chipp pour s'en persuader. La plupart des combattants disposent en plus de mécaniques qui leur sont propres et qui se traduisent par une gestion totalement différente de l'espace de jeu. Le zoning ne se limite pas à la portée de base de chacun, de nombreux personnages disposent de pièges ou de moyens de téléporter leurs attaques, ce qui rend à leurs adversaires la tâche bien plus compliquée pour anticiper leurs actions. De manière générale il n'y a pas de routine, une technique qui fonctionne contre un combattant peut tout à fait se révéler inefficace contre un autre, il faut toujours se renouveler et tenter de nouvelles approches.



On ne va pas passer en revue les 25 têtes qui composent le roster, mais on peut au moins évoquer rapidement quelques combattants qui ont récemment enrichi le casting histoire d'illustrer cette fameuse variété. Parmi les nouveaux venus de Revelator, on retrouve par exemple une certaine Jack-O qui dispose d'une technique très singulière : elle peut disposer trois petites maisons sur l'arène desquelles vont sortir d'étranges petits serviteurs destinés à harceler son adversaire. Elle peut leur donner des ordres simples, voire carrément les faire exploser pour transformer le champ de bataille en véritable terrain miné. Raven est aussi arrivé avec Revelator, c'est un personnage prisé par les joueurs japonais de haut niveau pour sa capacité à se ruer sur son ennemi et à embrayer sur des combos monstrueux. De son côté, REV 2 était surtout attendu pour le retour de Baiken, la samurai sexy borgne et manchot bien connue des fans de la série. Ses mouvements ont été entièrement revus pour l'occasion mais elle reste une spécialiste de la contre-attaque prête à punir sévèrement les offensives adverses. Le second ajout de REV 2 est le personnage d'Answer, le secrétaire particulier de Chipp. C'est un businessman ninja capable de semer des parchemins un peu partout sur le terrain pour ensuite s'y téléporter, idéal pour mettre sur pied des combos improbables ou pour se ménager une porte de sortie en cas d'offensive un peu trop pressante.



Tout ce petit monde a fort à faire, à commencer par le mode Arcade sur lequel on a envie de tous les faire passer afin de débloquer des éléments de scénario et donc d'en apprendre plus sur chacun d'entre eux. Les plus opiniâtres pourront aussi se lancer dans le mode M.O.M. dans lequel on fait doucement évoluer son personnage au fil des combats, mais là où le jeu tape vraiment fort c'est dans son ensemble de didacticiels qui introduisent en douceur les particularités de la série et de cet épisode en particulier. Comble du luxe, des tutos liés aux coups et aux combos de chaque combattant ainsi qu'une série de défis viennent compléter cet arsenal pédagogique. Une fois que vous aurez de l'or au bout des doigts, vous pourrez vous mesurer à d'autres joueurs via un mode online vraiment bien pensé. Il vous projette dans un petit jardin peuplé de personnages façon chibi se retrouvant autour de bornes d'arcade, en somme une représentation particulièrement mignonne et plutôt pratique du lobby. Il faut être franc, ce n'est pas toujours la foule des grands soirs, mais de toutes façons si vous comptez vous y atteler, le mieux reste de se rapprocher de la communauté française encore assez active sur le jeu pour organiser des rencontres en ligne. Bref, quand on met tout ce contenu bout à bout, on se retrouve bel et bien avec un jeu de baston qui a de quoi vous occuper aussi bien en solitaire, qu'avec des amis avachis dans le même canap ou à l'autre bout du monde.

Guilty Gear Xrd REV 2 est un épisode exceptionnel pour une série qui ne l'est pas moins. Que vous soyez curieux du travail d'Arc System Works parce que vous attendez Dragon Ball FighterZ ou que vous bichonniez les jeux de baston de manière générale, rien ne peut justifier de passer à côté de ce petit bijou... À moins bien sûr que vous ne préfériez attendre le prochain opus qui sera forcément encore un peu plus fourni.
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