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Un Rédacteur Factornews vous demande :

 
TEST

Fire Emblem : Three Houses

Frostis Advance par Frostis Advance,  email  @FrostisAdvance
Développeur / Editeur : Nintendo Intelligent Systems Koei Tecmo
Support : Switch
Fire Emblem. Une grande série pour qui sait apprécier le stye tactical-RPG. Mais aussi une série qui a toujours su maintenir la tension au fil des épisodes. Et pour le coup, Fire Emblem: Three Houses le démontre parfaitement bien avec son gigantesque contenu, ses mécaniques RPG, son aspect combat tactique, mais aussi ses sentiments et sa galerie de personnages. Attention, drogue dure.

Une bataille, ça se prépare

Avant de commencer, il est toujours bon de remettre un peu de contexte, parce que si je ne me trompe pas trop, il s’agit là du premier test d’un jeu de la série principale Fire Emblem sur Factornews, ce qui exclut donc le spin-off Fire Emblem Warriors. Et pour le coup, la chose est très délicate, puisque je vais toucher à une série qui a fait ses débuts sur Famicom en 1990 et qui n’a pas vu d’épisode canonique sortir sur consoles de salon depuis 2007 et son Fire Emblem: Radiant Dawn sur Wii. Depuis 2008, pas moins de 5 épisodes (en comptant des remakes) ont pris vie sur les écrans des consoles portables DS et 3DS, réalisant de véritables cartons dans les ventes. Et la magie a aussi réussi à opérer sur iOS et Android avec Fire Emblem Heroes, rassemblant quelques millions de personnes. Bref, un monument chez Nintendo.


Mais quand on voit le développement un peu chaotique de cet épisode, la pression retombe d’un cran. Annoncé par Nintendo lors d’un Fire Emblem Direct en janvier 2017, et surtout accompagné d’une date de sortie pour 2018, le titre s’est vu repoussé au printemps 2019, puis finalement, au 26 juillet. Des retards entraînés par un développement à plusieurs mains : celles d’Intelligent Systems pour toute la partie artistique et le game design, plus celles de Koei Tecmo pour la programmation, et enfin une section interne aux studios de Nintendo pour la traduction. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le travail accompli est énorme.

Fire Potter

Fire Emblem : Three Houses porte bien son nom, puisque toute l’histoire tourne autour de trois maisons : les Gryffondor, heu… les Lions de Saphir représentant le Royaume de Faerghus, les Cerfs d'or pour l'Alliance Leicester et enfin, les Aigles de jais pour l'Empire Adrestien. Ces trois maisons, vivant en parfaite harmonie dans le monde de Fódlan, ont décidé d’envoyer leurs meilleurs jeunes pour apprendre la vie et toutes sortes de choses à l'Académie des officiers, ni plus ni moins organisée autour d’un énorme monastère de l’Eglise de Seiros.

Quant à nous ? Nous prenons le contrôle de Byleth (à qui nous changerons le nom, faut pas déconner), un homme ou une femme puisque c’est au choix. Notre mystérieux personnage, un mercenaire qui manque de se faire tuer lors d’une échauffourée, se voit être protégé par une force mystérieuse. Depuis cet événement, il peut communiquer avec Sothis, une énigmatique jeune fille draconique. Evidemment, seul lui peut lui parler et la voir. Cette dernière lui donne le pouvoir de remonter le temps lors d’un combat, une chose très pratique lors de la perte d’un coéquipier de combat. De fil en aiguille, et accessoirement parce qu’il est le fils de Jeralt, un ancien instructeur de l'Académie des officiers du monastère, il se retrouve très rapidement propulsé au même poste dans cette fameuse Académie dirigée par l’Eglise Seiros, très présente dans ce royaume.


Notre but sera donc d’apprendre tout ce qu’il faut aux élèves d’une des trois maisons. Ce choix est totalement à votre convenance, et trois personnages feront pencher la balance dès le début de l’aventure : les représentants de ces maisons. Après une courte discussion avec Edelgard von Hresvelg des Aigles de jais, Claude von Riegan des Cerfs d'or et Dimitri Alexandre Blaiddyd des Lions de Saphir, tout s’éclaire. Pour moi, ce sera Dimitri et sa fine équipe arborant un blason avec un lion bleu. Et puis, j’avoue, l’une des élèves s’appelle Ingrid, donc je n’ai pas résisté.

Et mine de rien, ce choix n’est pas totalement anodin. La trame principale est la même pour tout le monde pendant un long moment mais, sans spoiler aucunement, il y aura un déclic à un moment du jeu. Un moment où l’histoire bascule, mais aussi un moment où l’on comprend rapidement qu’on y reviendra probablement avec un New Game + pour en savoir plus. L’autre point à prendre en compte, est que le choix de sa maison a une énorme incidence sur le déroulement global des dialogues. Étant le professeur de la maison des lions tout bleus, il est évident que j’ai bien plus de dialogues avec Dimitri qu’avec un personnage d’une autre maison. De même, les sentiments entre les personnages ne seront pas les mêmes. Et je ne parle même pas de l’attachement à certains protagonistes, qui prend vie au fur et à mesure du jeu. Et c’est d’ailleurs l’une des caractéristiques les plus attachantes de ce Fire Emblem. 

Fire Emblem 90210

L’aspect dating-sim était déjà relativement présent dans les épisodes sur Nintendo 3DS, mais là, tout est bien plus poussé. Si avant, les Fire Emblem étaient composés de beaucoup de dialogues en cinématiques entrecoupées de combats tactiques, là, c’est un peu différent. En tant qu’instructeur dans cette école, notre planning est littéralement calqué sur le calendrier scolaire. Lors d’un mois, différentes activités nous seront proposées, mais toutes ont le même schéma : cours (tous les lundis), exploration du monastère, quêtes annexes, concours de pêche, cuisine, entraînement au combat, boire un thé, affrontements d’ennemis (le week-end), ou encore tout simplement, discuter avec les élèves et autres adultes. Avec, à la fin de chaque mois, une bataille contre des méchants pour faire avancer le scénario.


Évidemment, il est tout à fait possible de passer totalement à côté de l’exploration du monastère, surtout que la partie technique n’est pas vraiment le fort de cet épisode. Cette promenade dans ce petit labyrinthe se fait en full 3D, et si vous avez joué à Fire Emblem Warriors, vous n’allez pas être trop surpris. Il semblerait que les développeurs de Koei Tecmo aient repris exactement le même moteur, à quelques détails près... De ce fait, on est très loin de l’esthétique soignée d’un Persona 5, mais paradoxalement tellement proche dans son approche des relations humaines. Il est aussi à noter qu’en zappant totalement cette partie, il est impossible de connaître réellement ses élèves (aussi partenaires de combats) et donc de grimper plus rapidement en expérience ou de positionner les fameux effets de support. Clairement, c’est un choix des développeurs qui ne plaira pas à tout le monde.

Mais si c’est le genre de truc qui vous branche, vous allez y passer des heures ! Déjà parce que tous les dialogues sont intégralement doublés en anglais et japonais, ce qui donne un peu plus de vie qu’une simple suite de texte (le tout est sous-titré en français). Mais aussi parce que la quasi-totalité des personnages sont vraiment attachants. Tous les clichés sont présents, comme Dedue, un jeune homme qui a juré loyauté à Dimitri en jouant les gardes du corps. Ou encore Sylvain, le relou roux qui drague tout ce qui bouge et qui est un véritable goujat avec la gente féminine. Tout le contraire de Mercedes, une jeune femme qui aime prendre soin des autres. Et avec trois maisons composées de huit personnages, sans compter tous les autres de l’écoles, ça commence à faire beaucoup de monde à connaître, et potentiellement à recruter dans son équipe.


C’est même primordial, si vous souhaitez faire grimper les différentes compétences de vos ouailles. Tout peut se faire en mode automatique, mais cela s’approche plus du hasard qu’autre chose et l’optimisation ne serait pas parfaite. Par exemple, j’ai décidé que Dimitri et Sylvain seraient mes cavaliers, tandis que Dedue joue le rôle du tank, le tout aidé à distance par Ashe et Shamir avec leurs flèches. Je garde évidemment Ingrid et son Pegase, quand Annette et Flayn jouent les magiciennes. Cette équipe, elle est formée manuellement, à base de petits cours que je donne soigneusement à chaque élève tous les lundis. Et l’exploration du monastère, avec ses quêtes et ses nombreux objets à donner, font grimper la motivation de mes disciples. Cela prend un temps fou, mais sans cet aspect jeu de drague, Fire Emblem : Three Houses perd au moins 50% de son intérêt. 

Dans le Fe de l'action

L’autre grosse partie de ce Fire Emblem : Three Houses tient évidemment dans ses combats tactiques. Après tout, on ne joue pas à Fire Emblem pour draguer des étudiant(e)s, non ? Ici, les habitués du genre ne seront pas perdus. On retrouve tout ce qui fait le sel de la série, avec ses arènes sur une grille et ses déplacements au tour par tour, le tout en vue de dessus. Avant toute chose, il faut savoir que ces combats ont un tout autre goût suivant le choix de la difficulté choisie au début de l’aventure. De mon côté, je joue en difficulté normale avec le permadeath actif. Ce qui veut dire que chaque collègue tombant au combat, ne reviendra plus jamais se battre dans mon équipe. Evidemment, il est possible de recroiser ce personnage dans le monastère, mais c’est tout. Mais surtout, n’ayez crainte, ce mode peut très bien se désactiver, si jamais vous souhaitez jouer sans trop de stress. Et si jamais vous perdez un personnage, il sera toujours possible d’activer le pouvoir de Bylteh, à savoir remonter le temps avec l’Impulsion Divine, mais en bien mieux que dans Fire Emblem Echoes : Shadows of Valentia. Ce n’est pas infini, mais cela peut être pratique.


Pour le reste, c’est du classique, avec des terrains assez variés, passant de la campagne à la montagne, de la ville détruite au château, il y en a pour tous les goûts. Cependant, et c’est là que le bât blesse : la technique est à la ramasse. Jouant quasiment qu’en mode portable (pour ne pas trop changer depuis 2008), cela passe, même si les textes auraient gagné à être un peu plus gros. Mais en mode docké, les trois maisons ne font pas plaisir aux yeux. Les couleurs sont parfois choisies bizarrement avec des teintes un peu criardes, les détails sont souvent flous et il n’est pas impossible de retrouver certains éléments sur plusieurs cartes. Voire même carrément de les recycler sur plusieurs maps… Alors oui, les combats sont bien plus dynamiques, notamment avec les animations rappelant fortement Fire Emblem Warriors, mais ça reste assez indigne pour la Switch.

Pourtant, tout le reste est quasi parfait. Chaque combat vous propose de jouer avec une dizaine de personnages, afin de vous constituer l’équipe la plus parfaite suivant l’affrontement qui vous attend. Si, avant de partir sur le terrain de guerre, on se rend compte qu’il y a beaucoup d’unités volantes, il faudra peut-être rajouter un archer supplémentaire. Au contraire, s’il faut de la défense, mieux vaut tanker comme un malade avec des personnages possédant une bonne armure et beaucoup de vie. Dans les grosses lignes, le fameux Shifumi est toujours présent, mais tout de même un peu plus atténué, ce qui laisse un peu plus de place à l’imagination avec la bonne trentaine de classes disponibles pour les personnages. Un vrai mal de crâne si on souhaite optimiser tout ce beau monde.


D’autant que nos combattants ne partiront pas avec du matériel incassable et un inventaire infini. Il faudra préparer notre équipement avant d’aller se bastonner et prévoir l’usure de nos armes. Sachant que les attaques spéciales, forcément un peu plus efficaces, usent bien plus notre arsenal. Un retour en arrière bienvenu pour la série, qui avait mis de côté cet aspect dans Fire Emblem Fates.

L’autre nouveauté tient dans la présence d’escouades, que l’on peut se payer au marché, tout comme l’armement, les potions et toutes sortes d’objets. Chaque personnage de notre équipe peut posséder sa propre mini armée. Dans l’idée, c’est plutôt cool, puisque cela propose de la puissance supplémentaire, et surtout, il existe une bonne dizaine d’escouades, ce qui permet de varier les plaisirs. Mais il faudra tout de même faire attention, puisque cet ajout s’accompagne aussi d’un peu de malus. Rien de bien méchant, mais c’est à prévoir. Mais, même si tout cela est bien joli, pourquoi faire charger une armée de mecs avec des grosses haches sur un personnage ? Et bien tout simplement parce qu’il existe une autre nouveauté, qui donne du fil à retordre : les monstres géants. Ceux-ci prennent de la place, 6 à 9 cases, et sont assez costauds. De ce fait, les escouades sont une bonne source de puissance pour leur taper les dents, surtout qu’ils possèdent tous plusieurs barres de vies !

Finalement, le seul véritable défaut de ces combats réside dans l’IA. Cette dernière ne fait pas toujours les meilleurs choix et j’ai parfois eu du mal à comprendre tel ou tel déplacement. Voire même, les non-déplacements ! Il n’est pas rare de se battre avec une IA un peu statique, qui attend en défense plus qu’elle n’attaque. De même pour les boss, qui se déplacent rarement de leur trône. Du coup, il suffit des les entourer pour ensuite bouriner dessus avec la totalité de l’équipe… Peut-être que cela change en mode difficile (et extrême, quand il arrivera en mise à jour), mais en normal, attendez-vous à devoir faire souvent le premier pas. 

Longue vie au roi

Comme d’habitude avec la série des Fire Emblem, il ne faut pas s’attendre à voir la fin du jeu au bout de 10h. Non, ici, c’est plutôt 50 à 70h pour le premier run, suivant si vous êtes à fond dans l’optimisation et la partie dating-sim. Et encore, je ne parle que de la première campagne, celle avec une seule maison. Si vous souhaitez découvrir l’histoire avec les deux autres maisons, il faudra passer par la case nouvelle sauvegarde (et donc le même temps de jeu), ou alors par un New Game +. Petit bémol à ce niveau, puisque ce dernier propose de garder pas mal d’éléments qui accéléront la progression dans le jeu, mais il faudra de toute manière se taper les couloirs et autres salles du monastère pour les quêtes annexes. Néanmoins, cela allègera grandement le temps de jeu, puisqu’on se positionne plutôt autours des 30 à 40h pour les autres histoires. Ce qui est tout de même énorme.

Néanmoins, ce sera vraiment pour les plus hardcore, puisque les deux premiers tiers de l’histoire principale ne changeront pas trop d’une maison à l’autre. Jusqu’à ce fameux déclic, tout est sensiblement la même chose, que ce soit pour vos élèves ou vous. 


 
À n’en pas douter, Fire Emblem : Three Houses est un jeu très ambitieux, du moins sur le plan du contenu. Proposant des personnages attachants, des intrigues plutôt intéressantes, des combats tactiques aux petits oignons et un milliard de choses à faire, il perd malheureusement des points bêtement. La partie graphique en 3D n’est pas digne de la série, pourtant magnifique quand il s’agit d’artworks et d’animation vidéo. Et son côté dating-sim pourrait faire passer les combats tactiques pour une attraction au même niveau qu’un tournoi de pêche. Néanmoins, cela n’en fait pas un mauvais épisode, bien au contraire.
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