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Bookbound Brigade : Sauvetage raté de la BnF

Rozzo par Rozzo,  email
 
Ici chez Factor, on aime beaucoup les jeux vidéo, mais vu qu’on est un peu des esthètes, on raffole aussi de lecture. Enfin tant qu’il y a des images. Alors quand on a appris que les personnages des livres et les personnage historiques étaient en train de perdre leur mémoire, on a tout de suite enfilé nos lunettes et pris notre pad pour diriger la Bookbound Brigade de Digital Tales et secourir tout ce petit monde. On pensait sauver le Cycle Fondation d’Asimov, et nous voilà piégés dans un Marc Lévy.

Who are you gonna call ?! 


Tout allait pour le mieux aux Archives Nationales, ce bâtiment un peu sombre près du Marais. Jusqu’au moment où quelqu’un book-nappe LE Livre. On ne traite pas du livre des comptes de campagnes de Nicolas Sarkozy, non, on parle du Livre. Celui qui garde en mémoire toutes les aventures, tous les personnages, qu’ils soient historiques ou non. La Mémoire du Monde. La Boîte de Pandore faite de pages blanches. L’Ency… Bon vous avez l’idée. En voyant que le Bouquin a disparu,volé par un sinistre personnage qui n’a laissé que des pages éparpillées,le narrateur de toutes leshistoiresappelle à la rescousse la Bookbound Brigade. Et ils ont la classe. 

Allez, on s’écarte sur le côté de la scène, et on fait un tonnerre d’applaudissements quand ils arrivent.
On hurle bien fort pour le Roi Arthur, armé de sa fidèle Excalibur, suivi du Comte Dracula, qui n’a pas oublié d’amener sa cape. Serait-ce Robin des Bois en train de racketter la Reine Victoria en coulisse ?! Sacré Rob’ ! Ah, Dorothée Gale, du Magicien d’Oz, la main dans la main avec Sun Wukong ! On sent que les Italiens deDigital Tales ont voulu ratisser large en termes de culture et c’est plutôt bien vu. Plus tard dans le jeu, on croisera Jeanne D’Arc, Christophe Colomb, Gulliver et trouze-mille autre références. C’est un vrai plaisir de voir des héros d’une autre époque dans un médium très ancré dans la nôtre. Dommage que les bulles de dialogues ne soient pas au diapason et sonnent souvent faux. Et un brin comme la fin du Fléau de Stephen King, la déception n’est pas loin. 
 

Le Minotaure, c’est vous. 


BB, c’est son diminutif, se présente comme un Metroidvania en 2D… Non, ne partez pas ! Enfin si, partez si vous voulez, car les ennuis commencent et si vous êtes un peu sensible, on préfère que vous ne soyez pas là quand ça va taper. Parce qu’il y a des pages déchirées qui vont voler dans la pièce. Alors, on reprend. BB se présente comme un Metroidvania en 2D assez classique, avec ses cartes labyrinthiques, ses portes fermées, ses pouvoirs que l’on débloque, etc. Plutôt que de diriger les membres un à un de la même manière que le premier Trine venu, on dirige l’ensemble, la masse de notre chère brigade. C’est donc tout ce petit peuple qu’on fait sauter, rouler, s’accrocher à des rebords. Dans les premiers temps, contrôler tout ce petit monde comme un seul bloc fait son petit effet.



Sur le papier, l’idée de sauver les histoires de l’univers avec son petit groupe de héros historiques marche bien. Inspirée des illustrations de livres, la direction artistique fonctionne plutôt pas mal au début, mais les choses se gâtent très vite. On sent que malgré le manque de moyens du titre les graphistes ont produit de belles choses, mais la répétitivité des décors crée souvent la confusion pour le joueur. On ne sait jamais exactement où on est, à moins d’ouvrir la map toutes les trois secondes. Là où des jeux comme Hollow Knight ou Dark Souls excellent dans leur propension à nous aider à nous créer nous même une carte mentale, BB fait précisément l’inverse : il nous perd. Globalement, c’est tout le level design qui semble factice, réchauffé, et peu réfléchi, comme le livre de notre Poivre d’Arvor national.

C’est dommage, car l’idée des formations était intéressante. En une combinaison de touches, on peut faire passer notre brigade de la formation de base à une disposition en colonne, qui nous permet d’attendre d’autres endroits, où de sauter sur des plateformes plus petites. Les sauts sont un peu flottants comme dans Little Big Planet, mais le tout répond bien. Certains passages nous forcent à changer d’organisation à la volée, et c’est plutôt bien vu… Si seulement les hitboxes n’étaient pas aussi pétées.

Mauvaise Troupe


C’est simple : que l’on soit en train de se battre, de sauter, de glisser, on se prend en permanence un membre de la Brigade dans des pièges oudans des ennemis. La surface que couvrent nos héros mêléeau peu de marge d’erreur qu’impose le level design crée des situations vraiment frustrantes où par exemple c’est le bout du chignon de la Reine Victoria qui se tape dans une pique, fait disparaître toute lacliqueet recommencer le passage. Le jeu sait être généreux en checkpoints, mais on a souvent l’impression d’avoir été chanceux plutôt qu’agile et dans un gameplay comme celui-ci, c’est dur. C’est d’autant plus dommage que lorsque le jeu fonctionne, il fonctionne vraiment bien.



On les as mentionné, mais les combats sont aussi une petite corvée. En plus d’avoir des hitboxes auxquelles on ne comprend rien, nos coups n’ont aucun impact, aucun recul non plus. On se contente de taper sur le bouton d’attaque sans discontinuer jusqu’à la mort de nos adversaires. Tristesse. Alors certes, on peut développer la jauge de vie et d’Endurance de la brigade, ou même améliorer individuellement chaque personnage, idées qui confirment la théorie d’un jeu bien esquissé sur le papier, mais dont l’exécution laisse vraiment à désirer. On en profite pour crier d'une fenêtre qu'on décerne le Prix Goncourt de la meilleure rage à ces boss qui ressemblent a des moulins à affronter tant on a l’impression, tel Don Quichotte armé de sa lance, d’à peine les égratigner.
Passé quelques heures, Bookbound Brigade troque l’odeur un peu plastique de livre neuf qu’il promettait pour une odeur beaucoup plus rance, celle de ce livre de Guillaume Musso qui rappelle tous les autres. Cas d’école du jeu qui fonctionne sur le papier et qui se vautre dans l’action, il ne laissera pas un souvenir impérissable à son lectorat. Tout comme ce test.
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