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Un Rédacteur Factornews vous demande :

 
PREVIEW

Unseen Diplomacy 2 préfère l'action à la négociation

billou95 par billou95,  email  @billou_95
Développeur / Editeur : Triangular Pixels
D'abord pensé comme un projet de jam à déployer dans des salons du genre IndieCade, le jeu d'infiltration Unseen Diplomacy s'est rapidement taillé une place de choix sur Steam et a prouvé au monde qu'il était possible de faire de la VR en roomscale (à l'échelle d'une pièce) sans avoir besoin d'une grande surface de jeu. On se balade dans différentes pièces reliées astucieusement entre elles par des algorithmes de génération procédurale qui dessinent un enchevêtrement de salles. Celui-ci s'adapte parfaitement à l'espace et donne l'impression de se mouvoir dans un volume plus grand qu'il n'est. Une petite prouesse technique qui porte désormais un nom, la redirection environnementale, et que son studio mettra presque dix ans à perfectionner pour enfin sortir une suite directe en accès anticipé le 25 septembre dernier.
C'est donc l'heure de renfiler notre plus beau smoking et de nous lancer dans Unseen Diplomacy 2. Et ça commence par un véritable enrobage qui tranche un peu avec le côté prototype du premier jeu. Arrivé dans le menu, on découvre un style bande dessinée cell-shadé et plein d'objets à manipuler. Le studio Triangular Pixels pousse le délire en affichant des onomatopées "à la XIII" qui viennent accentuer nos actions à l'écran (et accessoirement nous signaler lorsqu'on fait trop de bruit dans les niveaux). Il en ressort une meilleure lisibilité des éléments de jeu, ce qui est un plus pour un titre qui nous demande de nous contorsionner et d'éviter des pièges mortels positionnés partout autour de nous.

Après un rapide tour de la base d'opérations qui s'articule sur trois niveaux et un test des différents gadgets proposés dans le kit d'espion de base, on passe aux choses sérieuses. Unseen Diplomacy 2 se taille désormais un vrai scénario en plusieurs actes. Il y sera toujours question d'arrêter un grand méchant qui prévoit d'anéantir le monde, mais cette fois-ci, l'ensemble sera plus scénarisé qu'une simple vignette informative et découpé en plusieurs phases, dont certaines sont directement inspirées des jeux de société.
 
Ainsi, avant de commencer la partie, on sélectionne d'abord une carte, soit un ensemble aléatoire d'hexagones qui représentent grossièrement un continent (Europe, Australie, Groenland) et sur laquelle sera placé aléatoirement notre ou nos agents, en fonction du niveau de difficulté choisi. Le jeu sera ensuite découpé en journées qui vont se décompter jusqu'à la possible Apocalypse. Au début de la journée, on déplace un agent d'une ou plusieurs cases. Certaines cases ont un pictogramme qui indique le type de niveau que l'on va traverser (laboratoire secret, manoir, repaire ennemi, simili-Bat Cave et j'en passe).

Vient ensuite le briefing de mission associée à l'environnement : dénicher les preuves d'un complot, des trésors, photographier un artefact, hacker le système informatique de la base, etc. Puis on passe au déploiement de l'agent sur site et au gros du jeu, mais on y reviendra. Après avoir accompli sa mission, retour à la base et déballage des indices sur la localisation du grand méchant, liés au nombre de preuves rapportées. Les indices sont des cartes donnant des détails vagues sous forme de pictogrammes du genre "l'ennemi n'est pas sur une case verte", "l'ennemi est à une ou deux cases d'une case laboratoire", etc.

 
Il faudra récolter un maximum de preuves pendant les missions pour accumuler ces indices, les corréler et enfin trouver la localisation exacte de ce Docteur Denfer-like. Et ce en un temps limité, car à la fin de la journée, une fois tous nos agents déplacés, on n'aura plus d'autre choix que de décrémenter le compteur de jours nous conduisant à une fin dramatique, et ainsi de suite pendant des parties qui durent en moyenne entre une heure trente et deux heures. Ça, c'est pour le jeu par-dessus le jeu, mais qu'en est-il des missions en elles-même ? Une fois déployé sur le théâtre d'opérations, de nombreuses activités nous attendent.

On explore tout d'abord les lieux en ouvrant des portes qui donnent sur d'autres bouts de salles et autres conduits dans lesquels il faudra ramper et ce, sans jamais rencontrer d'obstacle dans notre espace de jeu. Et c'est vraiment ça, la grande force d'Unseen Diplomacy 2 ! Si on n'est pas trop à l'aise sur les premières minutes, on se rend vite compte qu'on ne touche jamais un objet en dehors de notre espace défini. Après quelques minutes, on aura fait le tour de la base, y compris en prenant des ascenseurs ou en gravissant des échelles, en ayant totalement perdu la notion de l'espace. On en vient à oublier complètement notre appartement et à enchaîner les allers-retours sans se soucier du reste, ce qui renforce énormément l'immersion.
 
Mais la balade n'est qu'une partie de l'aventure, l'heure tourne et le monde est en danger. Et pour nous aider dans notre tâche, on dispose de toute une panoplie d'objets. On retrouve d'abord le tournevis du premier épisode, toujours pratique pour démonter une grille d'aération et se faufiler dans un conduit, ou récupérer la pile d'un système d'alarme qui nous servira plus tard... Une pince coupante permettra de couper les fils qui nous barrent la route, ou de nettoyer un tableau électrique avant d'utiliser un régénérateur de fil électrique pour court-circuiter un système et débloquer des accès. Le Polaroid permet lui de prendre des instantanés des mots de passe qui traînent sur des Post-it et qui nous serviront plus tard.

On retrouve aussi une lampe torche qui sera bien utile dans certains niveaux plongés dans l'obscurité totale. Enfin, la sarbacane sera notre arme privilégiée contre les robots, caméras et autres ennemis qui pullulent dans l'environnement et viendront nous donner du fil à retordre en cas de détection par le système de sécurité. Ce ne sont d'ailleurs pas les seuls dangers présents. En plus des rayons laser déjà présents sur l'original, on retrouvera divers pièges mortels : haches, guillotines, ventilateurs de plafond aux lames aiguisées, écrabouilleurs, etc.
 
Le jeu ne nous dit volontairement pas tout sur les séquences de jeu que l'on va rencontrer et c'est à nous de découvrir certains gameplays émergents comme le fait de rediriger ou bloquer le flux d'un laser à l'aide d'un objet, d'utiliser des pics pour se créer une échelle de fortune sur un mur ou de scanner notre rétine pour déverrouiller des portes. Et c'est plutôt bien vu de la part des développeurs. On progressera aussi en utilisant les terminaux informatiques dans les niveaux. En plus de fournir un peu de lore autour du scénario, ils permettront de couper les systèmes de sécurité et d'ouvrir certaines portes.

Pour ce faire, il faudra se lancer dans un hacking qui consiste en une partie de casse-briques rudimentaire. Problème, le titre nous demande de taper sur les touches d'un clavier pour bouger la raquette de gauche à droite et c'est complètement contre-intuitif. Il est très rare de réussir du premier coup, la faute à ces contrôles au mieux hasardeux, le plus souvent irritants. On espère que le studio cornouaillais reverra sa copie dans un futur patch. Il en va de même pour le menu de la montre de l'agent à notre main gauche qui possède de toutes petites icônes difficilement accessibles.

 
Plus globalement, on aurait au moins aimé un support des mains pour apporter plus de fluidité aux mouvements et éviter de s'encombrer avec les contrôleurs qui ne permettent qu'une unique position de doigt tendu. Et c'est un reproche général qu'on peut faire au jeu, son manque d'optimisation dans l'interface et les interactions avec les très nombreux objets cliquables et attrapables à l'heure actuelle. Qui plus est, les tutoriels sont obscurs, parfois inexistants (celui sur les combats carrément grisé) et on a du mal à comprendre le bien-fondé de certaines options de jeu dans les paramètres. Il en va de même pour la réalité mixte, présente dans un tutoriel, mais que je ne retrouve nulle part ailleurs. Le titre est également encore pas mal instable (montre qui reste coincée dans le décor, image qui fige et décroche temporairement, baisse de framerate, passage hors-champ si l'on avance accidentellement trop vite dans les niveaux, lasers qui passent à travers les murs).

J'ai l'impression que cela vient de mon espace de jeu réduit qui fait que les couloirs sont très étroits, mais il est vendu pour fonctionner sur une surface de deux mètres par deux, et je suis légèrement au-delà de cette limite... Bref, Unseen Diplomacy 2 a beaucoup de potentiel et l'accès anticipé est assez honnête, car il contient tout le contenu du jeu (et il y en a vraiment beaucoup !), mais le titre demande encore pas mal de polish. Et c'est justement le pourquoi du comment de cet accès anticipé, dixit les développeurs.
 
Dernier petit détail, et pas des moindres, le jeu possède de nombreuses options d'accessibilité, notamment pour ceux qui auraient du mal avec la locomotion pour, par exemple, se mettre en position accroupie d'une simple pression d'un bouton, ou se déplacer par téléportation.

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