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Un Rédacteur Factornews vous demande :

 
PREVIEW

Tavern Keeper : pas de bras, pas de cerveza

Laurent par Laurent,  email
Développeur / Editeur : Greenheart Games
Supports : PC / Steam
Que diriez-vous de replonger un peu dans un univers fantastique avec nos amis les elfes, les nains, les hobbits et les orcs ? Cette fois cependant, point d'anneau unique, point de quête pour détruire le mal absolu, on va juste essayer de gérer une taverne, et ce sera déjà bien assez agité comme ça.

Abraracourcix

Greenheart Games n'y va pas par quatre chemins avec Tavern Keeper, car dans ce jeu sorti en accès anticipé ce 3 novembre, on va vous demander de gérer une taverne et tous les aléas qui peuvent s'y produire en mode "à fond dans la déconne". Du coup, le tutoriel commence dans un marais insalubre sur des ruines crasseuses et on va devoir y monter une taverne et servir toutes les races des mondes fantastiques avec pour grande particularité qu'ici personne n'a de bras, allez savoir pourquoi.



Pour le reste, il faudra engager des bras cassés employés avec chacun ses capacités en service, cuisine, balayage et réparation, ainsi qu'une foule de traits de personnalité utiles comme "n'aime pas dormir dans une chambre avec plus de trois autres personnes". D'ailleurs, il n'y a pas que nos employés qui sont aussi uniques, puisque tous les habitants de ce monde ont cette granularité dans ce qu'ils aiment ou n'aiment pas et il suffit de cliquer sur n'importe quel visiteur pour voir toutes ses caractéristiques.

Mettez la pression

On commence donc avec un employé qui va déblayer les ruines, puis on va acheter nos premiers meubles et en priorité une tireuse à bière, sans quoi une taverne ne serait pas une taverne, et enfin, on va acheter le principal : la bière. Bière que vous pourrez acquérir auprès du marchand ambulant qui passe chaque matin au marais, ou qui mettra un certain temps à arriver si vous l'achetez dans une autre contrée et que vous n'optez pas pour le service premium à dos de dragon. Bière que votre employé ira chercher pour mettre sur une palette dans votre arrière-cuisine, puis emmènera et engagera dans la tireuse avant de demander à son client ce qu'il veut et d'éventuellement la lui servir. Bien sûr, plus tard, nous aurons une cuisine, une scène pour accueillir des spectacles et peut-être même des chambres.



Tavern Keeper va loin dans le détail et toutes les opérations sont magnifiquement animées, avec le luxe d'ajouter des scénettes amusantes comme les hobbits qui grimpent aux étagères pour attraper les ingrédients stockés tout en haut, ou le cuisinier qui va brièvement se gratter le dos avec la raclette pour faire griller la viande. Ils ont beau ne pas avoir de coudes, tous les personnages ont assurément de la personnalité et certains encore plus que d'autres puisqu'ils ont aussi une histoire.

Des histoires à tour de bras

Tout le jeu est conté par un narrateur. C'est lui qui nous apprend comment jouer, nous donne nos premières informations sur le monde et qui relate les histoires uniques de certains personnages qui ont un livre violet au-dessus de la tête. Le narrateur joue alors le rôle de maître du jeu et lit le livre dont chaque page décrit une situation cocasse et un dialogue du personnage dont il va imiter la voix et qui propose ensuite deux à trois choix de réponse de votre part pour passer à la page suivante, faisant en même temps progresser le dialogue. 



Parfois, un des choix a une icône avec un chiffre à côté, représentant l'une de vos quatre caractéristiques. Si vous choisissez cette réponse, un tirage aléatoire a lieu sur une roue avec des runes rouges et vertes. Si vous tombez sur une rouge, c'est un échec. Vous pouvez relancer la roue, mais une quantité de fumée noire vient envahir le dispositif à chaque relance, jusqu'à ce que la roue soit noire et que l'échec soit critique, ou qu'une rune verte tombe, auquel cas la quantité de fumée noire peut aussi conduire à un échec ou être bénigne et quand même donner une réussite.

Mon souci avec ces histoires et ces tirages, c'est qu'ils interrompent le jeu de gestion :
- bien trop souvent
- deviennent vite lassants par la longueur que la voix off met à les lire (bravo au doubleur anglophone pour sa prestation, mais pas de VF)
- parce que les choix ont peu de répercussions et qu'il y a peu d'usage des compétences
- parce que la réussite ou l'échec du tirage ne change guère le cours du jeu hormis en ajoutant un peu de chaos

Bref, ça casse le rythme de la partie gestion de taverne et l'humour omniprésent tombe souvent assez à plat, ce qui n'encourage pas à s'y investir.

Pousse-Mousse

Pour le reste, le jeu est mignon et associe un élément matériel à chaque menu. La ligne de temps qui prévient des livraisons et événements est un théâtre de guignol avec des icônes en carton accrochées à des bâtons. Dans même veine, le livre de recettes s'ouvre en trois volets et chaque recette décompose de façon animée sa fabrication comme le plantage du rat crevé sur sa brochette avant flambage. On a aussi un livre de réservation en bois qui se déplie et affiche combien de convives sont prévus et à quelle heure, ainsi que ce qu'ils voudront consommer, sous forme de petites fiches cartonnées, et on peut accepter ou non des réservations de groupes.



Ajoutons à cela de nombreuses couches d'information couvrant la température des pièces, l'inflammabilité des objets et la portée des braises, la quantité de saleté... La partie gestion est vraiment très complète. Les employés ont un tableau d'emploi du temps entièrement réglable où on peut choisir leur période d'activité et la nature de celle-ci. On peut aussi les exclure de certaines pièces pour les spécialiser. Ces dernières sont définies par le sol qu'on leur attribue, puis des mobiliers adaptés au type de pièce sont proposés, avec des variantes. Bref, c'est vraiment très complet.

Enfin, chaque niveau est différent du précédent. Le premier dans les marais pose les bases du débit de boissons jusqu'à la première étoile sur cinq que compte le classement Gault et Millaut de l'époque. Le suivant se passe chez les hobbits et nous fera monter jusqu'à la deuxième étoile, rajoutant la cuisine et les toilettes. Le troisième est dans le désert des orcs. Là aussi, on est bridé à deux étoiles, mais des tempêtes de sable viennent surchauffer l'air et les insectes cherchent à nous pourrir la vie tandis que les orcs chantent parfois (mal) une chanson.

Mise en bière

Vous sentez sûrement arriver le "mais" parce que oui, plusieurs choses me chagrinent. La première, ce sont les histoires. Pas drôles, trop nombreuses, qui viennent casser le rythme, tout comme la génie de la bibine qui nous est fournie dès le début par la Guilde des Tavernes et qui va certes nous aider, mais aussi nous interrompre, elle aussi, fréquemment pour tout et pour rien. Et comme les personnages ont beaucoup d'inertie, vu qu'ils effectuent vraiment toutes les actions demandées, on passe fréquemment le temps en x2 ou x3, sauf que chaque livraison, histoire ou notification nous ramène en vitesse x1, cassant là aussi notre rythme.



Il est aussi dommage que du fait de son statut d'accès anticipé, notre taverne ne puisse monter qu'au rang un ou deux étoiles. Si on peut comprendre que c'est le tutoriel et que c'est progressif, c'est quand même frustrant de devoir quitter un lieu qui a fini par tourner grâce à nos efforts, mais qui reste loin de son plein potentiel. Chaque scénario/niveau peut aussi se jouer en mode libre, mais là aussi le niveau max est bridé à 2,5 étoiles. On devra donc attendre que les développeurs ajoutent le contenu manquant pour atteindre les cinq étoiles (alors que des objets cinq étoiles existent) et les trois scénarii venant s'ajouter aux six disponibles actuellement.

Tavern Keeper est en accès anticipé et ça explique sans doute que malgré une stabilité et un framerate impeccables, des problèmes de rythme ou d'équilibrage soient perceptibles. Pour autant, Greenheart Games veille au grain, car ils ont déjà sorti pas moins de 33 mises à jour pour le jeu en seulement huit jours ! Je leur ai soumis un problème avec la liste des stocks qui, hasard ou conséquence de mon rapport, a été corrigé le lendemain. Je veux donc croire que grâce à sa base de jeu solide et à son souci du détail, le titre va se peaufiner et devenir d'ici sa sortie en 1.0 dans plus ou moins une année une agréable et amusante gestion de taverne médiévale fantastique. Tout est en place pour cela en tout cas.

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