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Un Rédacteur Factornews vous demande :

Forums

Evil Empire est-il Evil Corp ?
Buck Rogers
Membre Factor
Redac 1830 msgs
Dans un communiqué du syndicat national Solidaires Informatique, on y apprend que le studio bordelais Evil Empire, qui a bossé en renfort de Motion Twin sur Dead Cells: Return to Castlevania, est poursuivi en Justice pour « rupture de période d’essai abusive et discriminatoire basée sur le handicap ». Recruté en 2021 avec pour condition supposée un emploi en télétravail dû à son état de santé, le requérant a vu sa période d’essai être rompu pour le motif de « difficultés liées au télétravail ». Cependant, la véritable raison serait peut-être sortie lors du procès qui s'est tenu le 22 Septembre, lorsque le défendeur aurait affirmé : « Je suis obligé de parler de sa corpulence »…

Le summum de l'abjection aurait été atteint au moment où Evil Corp Empire aurait remis en question la légitimité du certificat médical de l’ex employé : « allant même jusqu’à comparer l’attestation émise par la psychologue de l’employé aux "fausses accusations d’attouchements d’enfants par les mères" ». On est sans voix. Il faudra attendre le jugement en janvier 2024 pour connaître le fin mot de cette triste histoire.

Lire la suite sur le site : Evil Empire est-il Evil Corp ?.
 
Anahkiasen
Membre Factor
Membre 1216 msgs
Autant Evil Empire s'il s'avère que c'est des connards bon, une boite de plus dans la pile j'ai envie de dire. Par contre ils sont quand même dans le même batiment que Motion Twin, une partie des membres sont d'anciens membres de MT qui se connaissent depuis 10 ans etc. De ce que j'avais compris les deux boites étaient quand même pas mal proches c'était pas juste un contracteur donc j'espère juste que c'était vraiment un truc isolé à Evil Empire et que c'était pas un truc passé sous le tapis de la part de MT. J'avais beaucoup aimé le docu sur le dev de Dead Cells et l'approche et les valeurs que MT pronaient, donc doigts croisés que c'était pas que du vent.
 
Buck Rogers
Membre Factor
Redac 1830 msgs
Anahkiasen a écrit :
De ce que j'avais compris les deux boites étaient quand même pas mal proches c'était pas juste un contracteur donc j'espère juste que c'était vraiment un truc isolé à Evil Empire et que c'était pas un truc passé sous le tapis de la part de MT.

Je ne savais pas Anahkiasen, du coup j'espère aussi que c'est une affaire isolée et que la politique interne à Motion Twin est différente.
 
Vector
Membre Factor
Membre 207 msgs
Plutôt ironique de la part du studio. Ils se sont rebaptisés Evil Empire précisément pour se moquer de la réputation des actionnaires (ils partagent les revenus avec Motion Twin). Si c’est juste un quidam, ils peuvent facilement le balancer et sauver leur réputation, mais s’ils prennent sa défense...
 
kirk.roundhouse
White Goodman
Membre 1831 msgs
D'après le communiqué, Evil Empire est habitué des ruptures de périodes d'essais. Ce n'est donc pas un cas isolé.
De plus, affirmer qu'il s'agit de grossophobie alors que l'ex employé a passé des entretiens, et son état physique était visible avant la signature du contrat me parait un peu suspect.
Donc bon, il est toujours plus prudent d'attendre avant de juger.

Et puis, j'aime pas les gros.
 
Buck Rogers
Membre Factor
Redac 1830 msgs
kirk.roundhouse a écrit :
De plus, affirmer qu'il s'agit de grossophobie alors que l'ex employé a passé des entretiens, et son état physique était visible avant la signature du contrat me parait un peu suspect.

Il y a un greffier, donc les minutes du procès sont consignés. Ca me paraît plutôt suspect de remettre en question la phrase « Je suis obligé de parler de sa corpulence », non ? Avoues, tu fais partie d'Evil Empire kirk.roundhouse :-D

De plus, tu auras remarqué que je ne mets pas dans la news les ruptures de périodes d'essais au dessus de la moyenne pour un petit studio. Parce qu'en substance, c'est leur droit, même s'ils peuvent mettre des employés dans la merde puisqu'apparemment au minimum, il y a un souci dans leur process de recrutement. En revanche si le télétravail a bien été négocié et qu'il s'agit du motif de la rupture, il y quand même un problème qui doit légitimement se régler devant les prud'hommes. On verra ce que le tribunal va trancher. Une fois de plus je suis resté au conditionnel, malgré mes convictions :-)
 
Jaco
Simple Jac
Membre 667 msgs
Y a un article de canard pc dessus (MT et Evil) et de ce que je me souviens Evil a été créé a la suite du succès de Dead Cell pour explorer d'autres idées et laisser MT faire le travail de suivi, développement etc.
 
Connard
Membre Factor
Redac 116 msgs
Jaco a écrit :
de ce que je me souviens Evil a été créé a la suite du succès de Dead Cell pour explorer d'autres idées et laisser MT faire le travail de suivi, développement etc.


C'est aussi ce dont je me rappelle. Je crois que Motion Twin avait des soucis pour recruter à cause de leur format SCOP et du succès de Dead Cells. Un nouvel employé doit être intégré, à terme, en tant que partenaire de la boite et doit entrer au capital. Cependant, Dead Cells a tellement rapporté de thunes qu'entrer au capital devenait plutôt couteux. Du coup, ils ont créé Evil Empire (qui n'est pas un SCOP mais une boite dégueu, comme les autres), refilé le bébé pour qu'il continue d'être maintenu tout en continuant leurs trucs. Je crois :D
 
Hell Pé
Membre Factor
Redac 744 msgs
Connard a écrit :
Du coup, ils ont créé Evil Empire (qui n'est pas un SCOP mais une boite dégueu, comme les autres), refilé le bébé pour qu'il continue d'être maintenu tout en continuant leurs trucs. Je crois :D


Coïncidence, je lisais ça sur Mastodon tout à l'heure :

Becoming increasingly convinced the only ethical production possible under capitalism is via worker-owned companies.

Not saying worker-owned companies are inherently ethical. But at least they’re not vulnerable to the structural issues which plague other kinds of companies, which can give them a fighting chance.


Ce qui a tendance à être aussi mon avis. Mais je sais aussi que tout n'est pas rose dans l'économie sociale et solidaire, et que dans le milieu associatif aussi on fait des burnouts (parfois même parce que c'est le milieu associatif). La success story de Motion Twin, qui effectivement est un rare exemple de studio de jeu vidéo coopératif, pourrait mériter une relecture à l'égard de ces informations.

L'article dont tu parles Jaco, c'est celui-là ?
 
Anzy
Membre Factor
Membre 1298 msgs
De mon opinion qui n'engage que moi : je peux comprendre ce besoin de dénoncer ce qu'il ne va pas dans l'industrie, autant là faut peut-etre attendre justement que le jugement soit rendu. Et peut-être un peu mieux sourcer.

Car j'ai vu passer ce communiqué, qui est très à charge. Finalement on a des extraits du procès, sortis de leurs contextes (attention, perso contrairement au syndic, ou à toi Buck, je ne sais rien de la culpabilité ou non d'evil empire, je suis pleinement ignorant).

Ensuite à propos des périodes d'essai contrairement à ce que sous tend le communiqué : https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F1643
"Pendant la période d'essai, le contrat de travail peut être rompu librement par l'employeur.

Aucune procédure particulière n'est imposée à l'employeur qui souhaite rompre la période d'essai.

Toutefois, l'employeur doit respecter une procédure particulière dans l'un des cas suivants :

Soit en cas de rupture de la période d'essai prévue par la convention collective
Soit en cas de rupture en lien avec une faute commise par le salarié (la procédure disciplinaire s'applique)
Soit en cas de rupture du contrat d'un salarié protégé : dans ce cas, l'autorisation de l'inspection du travail est obligatoire"

Pour une rupture abusive basée sur la discrimination " c'est-à-dire intervenir par exemple parce que l'employeur apprend que la salariée qu'il vient de recruter est enceinte, ou encore en raison de son appartenance syndicale etc. "
(source ici par exemple : https://droitdutravail.avocatmeyer.fr/details-rupture+abusive+de+la+periode+d+essai+-+avocat+en+droit+du+travail+a+toulon-1111#:~:text=Une%20rupture%20abusive%20ouvre%20droit,en%20fonction%20du%20pr%C3%A9judice%20subi.)
Là ça voudrait dire dire qu'Evil a appris le handicap de la personne qu'après recrutement, et aurait mis fin à cause de cela ?

Perso du peu que j'ai trouvé sur cette affaire, du coté d'Evil Empire ça parle de fin de contrat pour cause de soucis lié au télétravail (là du coup si on faisait comme le communiqué mais à l'inverse, on pourrait extrapoler plein de choses).

A part d'être omniscient, c'est difficile de deviner le fin mot de l'affaire.

Donc cool pour eux (le syndic') si le but c'est du vox populi et de sortir les fourches et les torches (ou juste de gagner des adhérents j'imagine, en montrant qu'ils sont actifs ?) , juste dommage que factor se lance dans ce genre de mouv' à charge (et pourtant je suis un fan de la page pigeon gratuit par exemple).

Perso donc j'attendrais la décision de justice, et je rêve d'un article qui source les versions de chacun lors du procès, histoire de pouvoir se faire une opinion sans avoir de base un biais idéologique/parti pris.
Et si les faits s'avèrent, là effectivement on pourra dire que ça pue chez Evil Empire (surtout pour le comparatif nauséabond des attouchements).

PS : et pour info une période d'essai ça marche dans les deux sens, ça protège les employés, et la boite. Car un employé peut voir qu'une boite est merdique, et partir sans s'embêter. Donc non, une période d'essai qui n'aboutit pas, ne fout en théorie personne dans la merde, car les 2 cotés savent à quoi s'en tenir. C'est comme de dire que de fréquenter quelqu'un, sans l'épouser tout de suite, c'est de le foutre dans la merde ...
Sinon on va avoir des RH qui vont commencer à te dire qu'un employé qui met fin à une période d'essai fout la boite dans le caca, car ça fait un poste vide, qu'il va falloir pourvoir :p ?
 
Buck Rogers
Membre Factor
Redac 1830 msgs
@ Anzy
Oui merci, je sais tout cela, comme la plupart de nos lecteurs. J'ai gardé le conditionnel, mais Evil Empire ont peut-être fait l'erreur de motivé la rupture de la période d'essai, ce qu'il n'avait même pas à faire. Sauf, que si tu la justifies au regard de la santé ou d'un handicap dont tu avais connaissance ou pas par exemple, déjà tu es hors la loi. Bon, cela a été motivé différemment sur des « difficultés liées au télétravail ». Mais si dans le contrat le télétravail était une condition, il y a de quoi aller devant les les prud'hommes. Au tribunal de trancher.

De mon côté, si j'ai fait la news, bah déjà c'est parce que j'en avais envie :-D et aussi pour les sorties un peu dégueulasse pendant le procès : « Je suis obligé de parler de sa corpulence » et « allant même jusqu’à comparer l’attestation émise par la psychologue de l’employé aux "fausses accusations d’attouchements d’enfants par les mères" ». Faudra pas me faire le coup de "c'est sorti de son contexte". Après Anzy, tu peux écrire tous les pavés que tu veux, et même si en général sur Factor on préfère attendre les jugements je te l'accorde, là en l'occurence il y a un comportement nauséabond à dénoncer. C'est désormais chose faite :-)

Edit : J'ai pas trouvé la version d'Evil Empire. Mais les minutes du procès sont à charge de toute façon...
 
das_Branleur
Membre Factor
Redac 1270 msgs
Mouais bah quoique t'en dises Buck, je trouve que parler d'abject alors qu'on a pas plus d'éléments que le fait qu'EE ait laché un « Je suis obligé de parler de sa corpulence », c'est un peu léger.
C'est clairement pas finaud d'admettre avoir fait de la discrimnation au physique ; mais il a dit "je suis obligé de parler de ...". : donc il en a parlé. J'aimerais donc savoir pourquoi ça a été évoqué et si c'était justifié.
Si c'était pour dire "sa vue nous dégoûtait", c'est évidemment abject. Mais en sachant à quel point parler du physique d'un employé revient pratiquement à un suicide, je suppute que si le mec a été assez fou pour le faire, c'est qu'il devait avoir une raison et je souhaite la connaître. Sinon il est malade, ouais.

Pour ce qui est d'être outré qu'EE remette en question la légitimité du certificat médical, je suis désolé de t'apprendre que tous les employés ne sont pas des anges et les patrons des raclures, il y a un truc qui s'appelle la fraude. Le problème des faux arrêts/certificats est devenu tellement important que le Gvt a annoncé hier qu'il va accélérer la traque aux faux et demande désormais aux entreprises elles-mêmes de redoubler de vigilance.. J'ai moi-même eu à faire à des grugeurs avec une de mes anciennes employées, et heureusement ça avait été facile à griller.
La comparaison avec les attouchements est assez indélicate, mais le fond du problème c'est de savoir si le certificat médical est faux ou non.
 
Torg
Membre Factor
Membre 2 msgs
Anzy a écrit :
Donc cool pour eux (le syndic') si le but c'est du vox populi et de sortir les fourches et les torches (ou juste de gagner des adhérents j'imagine, en montrant qu'ils sont actifs ?)

C'est juste ça la manœuvre, pas bien grand chose de plus. On parle de Solidaires. Quand on connait un peu les têtes pensantes du truc, on tombe que sur des personnes qui profitent de leur statut dans un but carriériste évident. (Marc, si tu me lis des bisous)
 
Anzy
Membre Factor
Membre 1298 msgs
Pas de soucis Buck, et heureusement j'ai envie de dire que tu écrives les news que tu as envie d'écrire ^^

Par contre tu parles des premières minutes du procès, tu les as eu sous les yeux, ou c'est juste via le communiqué du syndic' (c'est ni une question piège ou troll, c'est que ça m'intéresserait beaucoup de les lire, tellement je trouve cela ouf).

Pour le reste je campe sur ma position qui est d'attendre la suite, car Das_branleur je trouve qu'il y'a des points pas très clairs.
 
Buck Rogers
Membre Factor
Redac 1830 msgs
@das_Branleur
Déjà tu es à côté de la plaque sauf ton respect, car pour remettre en question un certificat médical cela ne se fait pas au court d'un procès. Un expert doit être mandaté. De plus, en les comparant à des « fausses accusations d’attouchements d’enfants par les mères », le procédé est ignoble et doit être dénoncé, je l'ai fait. D'ailleurs ça, ça ne t'a même pas choqué ?

De plus, la sortie « Je suis obligé de parler de sa corpulence ». Déjà, là encore c'est dégueulasse. Mais il est où le rapport puisque le mec supposément devait faire du télétravail ? Le vrai objet de la discorde. Mais encore heureux que j'en ai parlé :-D

Anzy a écrit :
Par contre tu parles des premières minutes du procès, tu les as eu sous les yeux, ou c'est juste via le communiqué du syndic' (c'est ni une question piège ou troll, c'est que ça m'intéresserait beaucoup de les lire, tellement je trouve cela ouf).

Tu penses sérieusement que Solidaires Informatique se risquerait de se choper un procès en diffamation. Vraiment ?

@Torg
Bah sur la news, dans le fond on s'en fout un peu de Solidaires Informatique. C'est le problème de l'ex employé handicapé qui nous intéresse, et la manière dont il a été traité dans le procès. Pour le reste, j'attends également le jugement.

Mais bien amicalement à kirk.roundhouse, das_Branleur, Anzy et Torg. Vous me connaissez, il n'y a ni attaque personnelle, ni jugement. C'est mon point de vue dans les commentaires, mais il n'y a que les faits dans les news comme toujours.
 
das_Branleur
Membre Factor
Redac 1270 msgs
Pour attester de la véracité du certificat, tu l'as dit, un expert doit être mandaté. J'attends la suite.
J'ai dit que je trouvais la comparaison "assez indélicate". Je crois que je m'offusque moins facilement que toi, c'est tout.
Et pour la corpulence, je réitère : j'attends de savoir ce qu'il a dit ensuite, pourquoi il en a parlé.

Je te trouve très rapide en besogne dans tes jugements...
 
Buck Rogers
Membre Factor
Redac 1830 msgs
das_Branleur a écrit :
Je te trouve très rapide en besogne dans tes jugements...

« Je suis obligé de parler de sa corpulence » et « allant même jusqu’à comparer l’attestation émise par la psychologue de l’employé aux "fausses accusations d’attouchements d’enfants par les mères" ». Ce n'est pas un jugement, mais des constats. Tout est là...

Maintenant, est-ce qu'ils ont mandaté un expert ? Non, puisque de ce que l'on comprend il n'y aura pas d'autres audiences. L'objet du litige est sur le licenciement alors que le télétravail faisait supposément parti de son contrat. Pas s'il est malade ou non d'ailleurs. C'est toi qui est hatif dans ton jugement en parlant de fraudeurs. Ce n'est pas ce qui est jugé aux prud'hommes das_Branleur. Donc perso, je réponds par politesse, mais il n'y a absolument rien dans vos commentaires qui remettent en question l'objet de la news :-)
 
Thaudias
Membre Factor
Membre 180 msgs
Désolé, mais j'aurais peut-être quelques éléments apporter.

La source

Il s'agit d'un communiqué d'un syndicat. Ce qui invite à la prudence générale qu'on connaît tous : c'est partisan du salarié par principe, et partisan de la ligne politique du syndicat. Mais ça invite aussi à la prudence au titre particulier du cas.

Le syndicat, comme la présente news, reporte la contestation d'un certificat médical, ce qui serait une pratique inhabituelle. Cette information est fausse d'une part et non pertinente d'autre part. Fausse d'abord, parce qu'il ne s'agit pas d'un certificat médical, mais de l'avis de la psychologue personnelle du patient. Le psychologue est un professionnel de santé, là n'est pas la question. C'est le cadre de son avis qui fait tout : celui-ci est produit à la demande du demandeur, au service de sa stratégie judiciaire, pour établir un certain nombre de faits sous un jour qui serait favorable à l'objectif de la poursuite (voir le point suivant : le problème de droit). Il est donc évident, que la stratégie de la défense sera de contre-examiner cet avis, de contester si elle le peut les appréciations qui sont en lien avec le dossier, d'écarter d'un revers de main celles qui ne le sont pas.

Vous comprenez donc pourquoi c'est déjà non pertinent, d'autre part, de s'émouvoir de cette contestation. Au surplus, ça le serait aussi s'il s'était agi d'un certificat médical. Car, s'il est concrètement difficile et couteux de contester efficacement un diagnostic et souvent peu intéressant dans le cadre trop bref d'une rupture de période d'essai, plus les enjeux montent ou plus la défense *sent* qu'un diagnostic déterminant est fragile plus elle a intérêt à le faire. Et c'est son droit. Un employeur peut par exemple soupçonner un médecin du travail ou généraliste de délivrer des arrêts maladies un peu trop libéralement à un employé. Le risque évidemment, c'est que le contre-expert confirme et ça fera une gifle pour la défense. Mais en général, elle en arrive pas là direct. Avant, il y a souvent eu une enquête, par un enquêteur privé, pour essayer de comprendre ces arrêts successifs.

Le problème de droit

L'employeur n'a pas rompu la période d'essai en essayant de se justifier alors qu'il n'en avait pas besoin, en attaquant le poids de la personne. Il a rompu la période d'essai, point barre. Le motif "difficulté liée au télétravail" peut aussi bien avoir été trouvé dans des mails internes, avancé a posteriori à l'audience, une fois l'employeur sommé de s'expliquer. Les faits vous manquent et c'est ainsi. Que cette explication paraisse bidon : vous savez pas non plus. Elle peut très bien l'être, des périodes d'essai ont été rompu pour des motifs aussi expéditif ms qu'un manque d'affect, qu'une odeur corporelle, qu'un tic verbal etc. Celui qui rompt le dit pas et chacun passe à autre chose, vu que le droit autorise le silence. Ceci étant, s'il est loisible en principe de rompre une période d'essai, par exception, des circonstances de ruptures abusives sont également reconnues. Si vous l'avez trop ouverte, ou si même sans rien dire, l'adversaire soupçonne d'être dans l'une de ces circonstances : il risque de contester la rupture.

Et c'est ça le problème de droit : a posteriori de la rupture, ce salarié soutient que la rupture était abusive. Le motif qu'il choisit de plaider : discrimination, à partir de l'état de santé. Sa position est potentiellement difficile, surtout pour un télétravailleur, il doit fournir un ensemble de preuves, à défaut d'indices. L'avis de la psychologue, en plus d'être une opinion professionnelle sur l'état mental du demandeur, peut donc aussi bien faire office de témoignage : "il est venu me voir tel jour, et m'a raconté tel comportement de son employeur etc.". C'est peut-être dans ce cadre que contestant le témoignage, la défense a fait cette comparaison, la psychologue soutenant son patient.

S'il s'agit notamment d'une question de poids, de difficulté à sortir de son lit pour être sur son poste de travail, la nécessité de prendre des pauses etc. : d'un côté, lui il va soutenir la discrimination ; de l'autre, les employeurs plaideront l'inadéquation du salarié aux conditions contractuelles de télétravail qui avaient été négociées ou qui étaient attendues de l'entreprise.

C'est dans ces circonstances que l'entreprise est obligée d'aborder la question du poids du salarié si celle-ci est déterminante pour comprendre leur point de vue sur le problème de droit du dossier. Le salarié, lui, devra établir que cette vision de sa santé a motivé la rupture du contrat sans que son état de santé réel ne l'empêche de satisfaire les termes du contrat. Et dès lors, qu'il y avait discrimination.

En vrac

- La "comparaison" bizarre aux attouchements est peu compréhensible en l'état. J'ai beau la lire et la relire sur le communiqué du syndicat, sans le contexte, elle n'a guère de sens. Elle sent à plein nez la petite phrase shortée pour faire du buzz, qu'elle ait été indélicate ou non : l'on ne sait pas dans quelle mesure elle était pertinente pour colorer, par la défense, l'avis de la psychologue.

- Si le contenu d'un jugement est accessible, quoique parfois dans une version qui n'est pas celle que reçoivent les parties, l'accès à une copie des débats est une autre paire de manches. Cela rend d'ailleurs toujours la compréhension des affaires difficiles pour ceux qui ne sont pas concernées ou qui n'arrivent pas à mettre la main dessus. Si vous avez l'expérience des décisions judiciaires, vous savez qu'il faut beaucoup lire entre les lignes pour deviner le détail des faits qui n'en sont que sommairement rapportés.

édit : orthographe, syntaxe.
 
das_Branleur
Membre Factor
Redac 1270 msgs
J'ai pas dit qu'il était un fraudeur, j'ai dit que si c'est soupçonné ça doit être vérifié... Mais bref, ta politesse m'a convaincu.

EDIT : merci beaucoup Thaudias! Tu es juriste?
Hélas ta contribution arrive un peu tard, je suis désormais convaincu :p
 
Buck Rogers
Membre Factor
Redac 1830 msgs
@Thaudias
Pareil, j'ai du repect pour toi, mais je te remercie pas du pavé :-D

Faussed'abord, parce qu'il ne s'agit pas d'un certificat médical, mais de l'avis de la psychologue personnelle du patient.

Savais-tu que dans des CMP des psycholgues sont également médecin psychiatre ? C'est à dire que ce qui serait déclaré comme "attestation" serait en fait un certificat.

Il s'agit d'un communiqué d'un syndicat. Ce qui invite à la prudence générale qu'on connaît tous : c'est partisan du salarié par principe, et partisan de la ligne politique du syndicat.

Je ne l'ai jamais contesté.

Un employeur peut par exemple soupçonner un médecin du travail ou généraliste de délivrer des arrêts maladies un peu trop libéralement à un employé.

L'employeur peut mandaté un expert, chose que j'ai déjà souligné.

Et c'est ça le problème de droit : a posteriori de la rupture, le salarié soutient que la rupture était abusive.

Le télétravail faisait supposément parti de son contrat. C'est le cœur du litige. Donc, quand on lui sort le motif « difficultés liées au télétravail », rien que sur cette base c'est attaquable, puisqu'ils n'ont apparemment rien consigné qui les rendent "inattaquable" dans le sens où sinon le salarié se serait bien garder d'ouvrir une procédure.

Le motif qu'il choisit de plaider : discrimination, à partir de l'état de santé. Sa position est difficile, il doit fournir un ensemble de preuves, à défaut d'indices.

C'est ton avis. De mon côté, ça reste mon avis, mais vu ce qui a été lâcher pendant le procès, ils ont dû en dire d'autres.

Pour le reste Thaudias, ça reste ton avis, je vais faire court, je ne suis pas d'accord, mais je le respecte. Là encore, il n'y a absolument rien qui justifie qu'on n'en parle pas.


das_Branleur a écrit :
J'ai pas dit qu'il était un fraudeur, j'ai dit que si c'est soupçonné ça doit être vérifié... Mais bref, ta politesse m'a convaincu.

EDIT : merci beaucoup Thaudias! Tu es juriste?
Hélas ta contribution arrive un peu tard, je suis désormais convaincu :p

Je te présente mes excuses das_Branleur si je t'ai bléssé. Mais franchement, pour une fois j'avais la pêche, et vos retours auront fait sauter trois news que j'avais mis de côté :-D J'ai plus la force. Parce que vous me repondez, mais moi je dois répondre à tout vos pavés.

Mais j'aime aussi, c'est ça la force de la liberté d'expression sur Factor :-) Sur ce je vous souhaite à tou(te)s une excellent fin de journée ou matinée, je vais vaquer à d'autres occupations :-)
 
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