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ACTU

L'amour du RISC

CBL par CBL,  email  @CBL_Factor
 
Ces cinq dernières années, Intel est attaqué de tous les côtés et la forteresse qu'on pensait imprenable commence à comporter des fissures. Elle est très loin de s'effondrer. Intel continue d'afficher une forte croissance et son chiffre d'affaires se compte en dizaines de milliards de dollars mais il est important de revenir sur les évênements récents pour comprendre ce qui se passe dans le monde du hardware.

Intel a tout d'abord tenté de percer le marché des smartphones et tablettes en tentant d'imposer ses puces x86 dans les Android à la place des puces ARM. Non seulement l'effort a échoué mais l'inverse s'est produit : les puces ARM ont commencé à envahir deux marchés clés d'Intel : les ordinateurs portables et les serveurs. Non seulement on trouve des puces ARM dans les Chromebook mais aussi dans les portables tournant sur Windows 10. Les puces ARM évoluent très vite et leurs performances sont bluffantes. La puce Apple A12X des derniers iPad Pro affiche des perfs proches des puces Intel i7 des derniers MacBook Pro. A terme, il n'est pas impossible qu'Apple abandonne Intel pour ses Mac portables au profit de ses propres puces.

Non seulement Intel a abandonné le marché mobile mais il a aussi abandonné le marché des montres/lunettes connectées en tuant sa division wearables et en annulant plusieurs projets comme ses lunettes à réalité augmentée. Intel a aussi des gros soucis de production. Alors que ses concurrents produise des puces utilisant une finesse de gravure de 7nm, Intel est bloqué à 14. Plus la finesse de gravure et petite et plus on peut coller de transistors dans la même surface produisant ainsi des puces plus puissantes à consommation égale.

La concurrence c'est d'abord AMD qui a fait un retour fracassant en vendant des puces pas chères et blindées de coeurs. AMD vise le marché pro avec ses puces haut de gamme où elles font des ravages dans tout ce qui est rendu 3D, édition vidéo... mais elles se débrouillent aussi très bien dans les jeux. En Novembre, les puces AMD se vendaient deux fois que les puces Intel pour la vente en détail en Allemagne. Intel produit ses propres puces dans ses propres usines tandis qu'AMD a confié l'intégralité de la production à TSMC.

AMD n'est d'ailleurs pas le seul client de TSMC. Qualcomm, Nvidia, MediaTek, Marvell, Broadcom Inc., Allwinner Technology, HiSilicon… font fabriquer leurs puces ches TSMC qui est en passe de devenir le plus gros fabricant de semi-conducteurs au monde, devant Intel. Et TSMC a un nouveau client : Ampere Computing. C'est une startup qui produit des puces ARM pour serveurs. A sa tête on trouve Renée James. Si son nom ne vous dit rien, elle a bossé près de 30 ans chez Intel et était la présidente du groupe avant de se lancer dans une nouvelle aventure.

La manière dont on fait les calculs a aussi évolué. Des applications qui tournaient auparavant uniquement sur CPU peuvent maintenant tourner sur GPU voire sur puces dédiées : rendu 3D, analyse d'image, intelligence artificielle, calculs physiques... Mais l'avantage d'être une boite gigantesque comme Intel est que pour rattrapper son retard il n'y a pas besoin d'embaucher trois tonne de gens et de faire des années de R&D. Il suffit de racheter la concurrence. 

En 2016, Intel a payé 400 millions de dollars pour s'offrir Nervana Systems, un développeur spécialisé dans l'apprentissage automatique qui veut créer une puce pour accélerer les calculs. La même année, Intel s'est offert Movidius, une entreprise qui dévelope des puces dédiées à l'analyse d'image. Le Magic Leap One comporte une puce Movidius MA2450 Myriad 2 directement dans les lunettes. Enfin en 2017 Intel a rachéte Mobileeye pour 15 milliards de dollars, une boite israélienne spécialisé dans les solutions pour véhicules autonomes. On trouve leurs puces dans les BMV, Volvo, Tesla et General Motors.

Mais le gros projet d'Intel est de sortir une ligne de cartes graphiques capable de concurrencer Nvidia et AMD. Intel a donné quelques détails sur le projet. On sait que ce ne sera pas un Larabee 2.0 mais une architecture GPU classique. On sait que la première carte devrait sortir en 2020 et on sait qu'Intel vise à la fois les joueurs et le marché pro. Et c'est à peu près tout. On devrait en savoir plus au CES.

Pendant ce temps, une nouvelle menace appelée RISC-V est en train de pointer le bout de son nez. Et elle vise à la fois Intel et ARM. Quand un constructeur veut faire des puces x86, il doit acheter une licence à Intel (seul AMD en a une). Quand il veut faire des puces ARM, il doit acheter une licence à ARM Holdings. Pour faire des puces RISC-V, nada. RISC-V est une architecture open source développée par l'Université de Berkeley. N'importe qui peut télécharger les "plans" et produire ses propres puces. Et beaucoup de monde supporte financièrement le projet. Au hasard des boites qui ont des licences ARM comme Qualcomm, Samsung, Nvidia, MediaTek, Huawei... et bien entendu TSMC.
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