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Ya Kuza dans l'p0tage

kimo par kimo,  email
Développeur / Editeur : SEGA
Support : Playstation 4
On ne peut pas dire que la licence Yakuza soit très bien traitée en occident. Malgré une popularité qui lui a valu déjà 7 épisodes au Japon, ceux-ci n'arrivent qu'au compte goutte dans nos contrées, souvent avec plusieurs années de décalage. C'est d'ailleurs uniquement dans sa mouture PS4 que ce Yakuza 0 arrive en europe. Cet épisode 0 se livre à la dure tâche de nous raconter la naissance du mythe, puisqu'il situe son récit avant le premier épisode de la série.
Yakuza 0 raconte donc l’origine de deux personnages emblématiques de la série. L’histoire suit deux protagonistes qui évolueront chacun de leur côté autour d’une intrigue commune : Kazuma Kiryu, héro des autre jeux Yakuza, qui n'est ici encore qu'un jeune sous-fifre se voyant accuser d’un meurtre autour d’une sombre affaire immobilière, et Goro Majima, condamné par sa "famille" à gérer un Cabaret après avoir désobéi à un ordre, et qui veut à tout prix reprendre du service.



Bonne nouvelle, pour les néophytes, le jeu peut se suivre sans rien connaître de la série, car l'histoire en compose une bonne part. Si le scénario est parfois un peu tiré par les cheveux, les personnages hauts en couleurs permettent toutefois aisément au joueur de s’investir dans l’intrigue. Les voix japonaises sont excellentes et la mise-en-scène, si elle alterne parfois sans raison entre différentes formes, arrive parfaitement à donner corps à cet univers. Heureusement, car si le jeu n’est pas avare en gameplay, il y a aussi énormément de cut-scene dès qu’on suit l’histoire principale. Par contre, le jeu n’a pas de doublage ni de sous titres français, il faudra se contenter du japonais ou de l’anglais.

L’open-world à la Yakuza s'étend à quelques quartiers que vous finirez rapidement par connaître sur le bout des doigts. Chacun des deux personnages vous permettra de découvrir un petit microcosme différent dans lesquels bars et restaurants côtoient commerces et salles d’arcade. La taille relativement réduite de cet open-world permet de se concentrer sur quelques zones pour donner à ces quartiers une atmosphère pleine de vie. Il y a un côté Shenmue assez sympa dans le nombre de petites activités chronophages et répétitives qu’on peut y trouver. Collectionnez des peluches à la salle d’arcade, dégustez tous les whisky au bar du coin, allez pêcher au port ou sur les canaux. Pas trop stressé par la question de conserver une quelconque cohérence entre les événements de l’histoire et le free roaming, Yakuza 0 permet au joueur de se plonger dans une multitude d’activités et de quêtes annexes parfois complétement WTF à des moments pourtant critiques de son scénario.



Ceci permet aux joueurs ainsi qu'à nos deux héros de faire un petit break dans leurs histoires dramatiques pour se divertir avec une partie de Mahjong ou aller à la salle d’arcade jouer à Outrun. Un peu plus tard, deux mini-jeux de gestion assez basiques viennent en plus détourner le joueur de sa quête principale, et même poursuivi par toute une famille de Yakuza qui veulent leur peau, nos deux héros parcoureront la ville tranquillement pour gérer leur patrimoine immobilier ou discuter avec les hôtesses de leur club. Enfin, une multitude de quêtes annexes, qui mélangent fedex et quelques combats pas très inspirés, constituent le reste des activités du jeu. Même si elles ne sont pas passionnantes côté jeu, ces quêtes sont parfois assez drôles et permettent de débloquer des bonus souvent inutiles.

Il faut dire que malgré un système de combat solide et varié, proposant au total aux joueurs 8 styles différents, la possibilité d'équiper des armes ou de se saisir de tout ce qui traine dans l'environnement, la facilité avec laquelle on efface ses adversaires par dizaine et la possibilité de s’enfiler des soins à longueur de combat émousse totalement la difficulté du jeu. Seuls quelques boss pourront se montrer retords, à condition de n’avoir pas trop monté son personnage en puissance. Les combats restent cependant assez jouissifs jusqu’à la fin, mais c’est plus pour le sentiment de puissance qu’ils procurent que pour leur aspect tactique.



Yakuza 0 est donc un jeu un peu touche à tout, combats, dialogues, mini jeux, passages sérieux et scénettes complétement débiles viennent constituer un pot-pourri au final assez original et plutôt séduisant. L’ambiance qui se dégage du jeu a de quoi tenir scotché malgré la répétitivité des scènes d’action et la longueur parfois agaçante des cut-scenes. On passe du temps à battre ses records à Space Harrier, à gérer son patrimoine immobilier et son bar à hôtesse, à participer à des combats de rue, de danse disco ou de fléchette, ou à régler les problèmes tous plus ou moins stupides des habitants. Sans pour autant qu’aucune de ces activités ne soit géniale, c’est le plaisir de parcourir les rues mal famées du Japon des années 80 et d’y croiser tout un tas d’énergumènes qui sont sans aucun doute le point fort du jeu. Parfois moraliste, mais souvent très drôle dans le fond comme dans la forme, on s'attache. Bref, c’est un peu comme faire du tourisme.

Même si le jeu est très plaisant à parcourir, le choc des cultures est parfois assez étrange. Notamment concernant les quêtes annexes, qui sont très ciblées sur la question du sexe avec souvent un zeste d'humour. Ce n’est pas choquant en soi, et au début, c’est même plutôt drôle de donner des cours à une dominatrice ou de démanteler un gang de revente de petite culotte. Le sujet n'étant pas souvent abordé dans les jeux vidéo, et encore moins souvent avec humour, on se dit, pourquoi pas? Mais progressivement, ça devient quand même un peu glauque, entre les collections de vidéos érotiques qu’on peut mater au videostore, le club de rencontre téléphonique, le catch féminin…. le jeu donne une représentation globale des femmes et de la sexualité qui semble tirées des rêves humides d’un ado de 15 ans, mais sans le recul ironique que peut avoir un No More Heroes par exemple. C’est d’autant plus étrange que lors de l’histoire principale, la sexualité est abordée sans pour autant chercher à devenir un support masturbatoire pour ados en manque. C’est l’aspect un peu honteux du jeu, qui provoque aussi bien la consternation et l’embarras qu’une espèce de curiosité quasi-anthropologique pour une société capable de produire sans complexe ce genre de représentation dans un jeu vidéo grand public.

 
Mis à part ces considérations qui en feront fuir autant que ça en attirera, Yakuza 0 reste un jeu plutôt réussi, à condition de privilégier la narration et l’atmosphère au gameplay. Ses quelques faiblesses techniques sont rendues acceptables par la capacité des développeurs à créer un microcosme convaincant et vivant, fourmillant d’activités aussi inutiles que prenantes. Les combats, même basés sur un système de jeu solide et riche, sont avant tout pensés pour être spectaculaires, mais ils restent jouissifs (jouez en difficile au moins pour les boss). Bref, le jeu est un excellent moyen pour perdre son temps sur des mini-jeux tout en participant à un film de Yakuza interactif.
Pour les nostalgiques de Shenmue qui aiment les Yakuzas, ce jeu fera parfaitement le travail.
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