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Sackboy: A Big Adventure

billou95 par billou95,  email  @billou_95
Développeur / Editeur : Sony Computer Entertainment Sumo Digital
Supports : PS4 / PS5
Après avoir charbonné 10 ans pour Sony et s'être fait détricoter en boucle par des millions de joueurs avides de génération de contenu et de chasse aux costumes débiles, Sackboy reprend à nouveau du service pour sauver le catalogue de lancement de la PS5. Et n'y cherchez pas un quelconque jeu de bricolage/partage. L'hydre Sumo Digital mandatée pour l'occasion préfère le cousu main et a décidé de prendre sa propre voie qui s'écarte pas mal de feu LittleBigPlanet.
Que les fans de l'adorable bouille en laine se rassurent, l'histoire de Sackboy: A Big Adventure se déroule tout de même encore dans le monde DIY acidulé imaginé par Media Molecule il y a (déjà) 12 ans. La fourmilière de Créaville se fait rapidement attaquée par le grand méchant du jeu : Vex, une représentation de ce qui reste de chaos et de peur dans le monde. Ce bouffon du mal capture un à un tous les Sackripants pour les envoyer cruncher avec les développeurs de CD Projekt sur son projet secret. Tous, sauf Sackboy qui arrive à lui échapper in extremis en embarquant dans une fusée en plastique recyclé. Arrivé dans un monde inconnu il fait la connaissance de Scarlet, la dernière représentante de l'ordre des Chevaliers Maillés qui luttent contre le chaos. Avec son aide, il lui faudra avancer à travers 5 "little big" planètes différentes (+1 mais chut on vous a rien dit) jusqu'à la demeure de Vex pour libérer les Sackripants et restaurer la paix dans tout Patchwork Monde.

Un programme chargé qui l'empêchera donc de créer des trucs sur son passage. Par contre le jeu conserve les éléments visuels de la franchise : les orbes renfermant des bonus et costumes, les mondes bricolés avec des panneaux de balsa, des matières nobles cousues entre elles et évidemment la photo-finish bras tendus en fin de niveau.

Laine recyclée

Pour le reste, les Britanniques mettent les deux pieds dans un genre qu'ils connaissent, la plateforme 3D en vue isométrique à tendance enfantine. Sackboy ne s'encombre pas de contrôles compliqués : une touche pour sauter et flotter à la manière d'un Yoshi, une touche pour taper, une touche pour rouler-boulé et les gâchettes pour attraper des objets ou manier des accessoires fournis sporadiquement pendant l'aventure. La caméra elle est pilotée par le jeu. Des choix drastiques, mais qui permettent plusieurs choses : tout d'abord, ça ouvre le jeu à un public plus jeune que son aîné. Les déplacements dans la profondeur qui pouvaient occasionner de la frustration sur LBP sont ici inexistants. Tout juste doit-on parfois bien ajuster ses sauts pour retomber sur certaines plateformes. L'inertie du héros a aussi disparu, finis les sauts flottants et les actions pas simples à réaliser. Ces alternatives de game design et la possibilité du jeu à 4 sur le même écran offrent aussi aux level designers plus de flexibilité dans la création. Ainsi, les niveaux de A Big Adventure sont plus constitués d'une succession de petites arènes ouvertes remplies de monstres et de tirettes qui dévoilent ici un orbe caché, là quelques clochettes ou encore un PNJ/objet clin d'oeil à la série.

Entre ces phases de "chasse aux oeufs de Pâques" qui gagnent à être faites à plusieurs, les couloirs contiennent souvent des successions de pièges tendus par l'environnement dans le plus pur style des jeux de plateforme 3D. Et autant la présentation du titre regorge d'assets différents tous plus mignons les uns que les autres, autant en enchaînant ces structures de niveaux et ces puzzles du type "va chercher 5 clés pour déverrouiller la porte" "ramène x animaux à l'enclos pour débloquer le passage" pendant quelques heures, on se rend compte que l'ensemble est trop vite répétitif, dans sa proposition comme dans un bestiaire qui tourne en rond.

Seuls les rares, mais excellents niveaux musicaux hommages à Rayman Legends tranchent avec ces redites continuelles. D'ailleurs, on apprécie le fait qu'ils n'imposent quasi pas de rythme particulier au joueur. C'est juste tous les monstres, éléments de décor et PNJs qui bougent en rythme. On peut donc les visiter tranquillement. Et quel plaisir de se trémousser devant Toxic de Britney Spears pendant de longues minutes. A ce sujet, le jeu nous a étonnés par ses choix artistiques plutôt éclectiques : a-ha, Mark Ronson, Madness, Madonna ou David Bowie pour ne citer qu'eux !

Sackripant, sackré vaurien !

Malheureusement, le soufflet retombe trop vite passé ces petits intermèdes. On le disait, le bestiaire est à l'image du jeu : limité. Les pièges et patterns des boss n'ont rien d'insurmontable. Seule la dernière poignée de niveaux pour atteindre Vex peut s'avérer corsée, surtout si on doit y dénicher les orbes planqués nécessaires pour déverrouiller l'antre du bouffon. Non, en fait on meurt beaucoup trop à cause du plus gros défaut du jeu : sa relative lenteur.

Sackboy se traine, tout le temps, partout. Tant et si bien qu'on a parfois du mal à ajuster ses sauts et on tombe dans le vide ou on se fait croquer par un ennemi. On comprend bien que le jeu est calibré pour des cabrioles à plusieurs, mais bon sang, on aurait bien aimé que les bonshommes s'excitent un peu plus lors de leurs déplacements. Il n'est par exemple pas rare de ne pas avoir le temps de rebalancer une bombe lâchée par un ennemi juste parce que ça nous prend 3 plombes à courir jusqu'à elle pour l'attraper et revenir... Au registre des regrets, on note également que la Dualsense est complètement sous-utilisée. Les moteurs des gâchettes restent à l'arrêt et les vibrations n'exploitent pas le potentiel de l'accessoire phare de la PS5.

Pour finir sur une note positive, il est impossible pendant la grosse dizaine d'heures de jeu de ne pas tomber amoureux de Sackboy, Scarlet et les bestioles qui peuplent Patchwork Monde. Ce pot-pourri de 2 décennies de productions Media Molecule est un excellent album photo familial de tout ce qu'ils ont de magie créative, de LBP évidemment à Tearaway et sa suite. Et ça fait un petit quelque chose de voir renaître la peluche sous ses plus beaux atours sur PS5. Les costumes débloqués ou achetés à prix d'or chez le marchand du coin habillent à merveille notre adorable Sackripant. Les cinématiques faites avec le moteur du jeu dévoilent des détails insoupçonnés sur les coutures du héros, ses boutons et le monde qui l'entoure, le tout en 60 images par secondes. Et malgré tout, on est souvent surpris par les effets de lumière et certaines réflexions au sol. La technique est maîtrisée et ça au moins, ça fait plaisir.

Ce n'est pas une surprise, Sony avait vendu la mèche avec son positionnement tarifaire et une sortie en parallèle sur PS4 : Sackboy: A Big Adventure nous laisse avec des impressions mitigées. S'il est bien calibré pour une audience jeune, il nous laisse un peu sur notre faim, avec son héros qui se traîne dans des niveaux qui finissent par se ressembler rapidement. Par contre il sait aussi parfois nous émerveiller (la set-list des niveaux musicaux, le soin apporté à sa technique sur PS5). Alors si cherchez de quoi vous amuser avec vos marmots pendants les fêtes entre deux sessions nocturnes de Demon's Souls, le titre fera l'affaire, à défaut.

SCREENSHOTS

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