Connexion
Pour récupérer votre compte, veuillez saisir votre adresse email. Vous allez recevoir un email contenant une adresse pour récupérer votre compte.
Inscription
En vous inscrivant, vous acceptez les conditions d'utilisation du site et de nous vendre votre âme pour un euro symbolique. Amusez vous, mais pliez vous à la charte.

Un Rédacteur Factornews vous demande :

 
TEST

J'ai tenté The Lord of the Rings: Return to Moria en solo

Laurent par Laurent,  email
Développeur / Editeur : Free Range Games North Beach Games
Supports : PC / PS5 / Epic Games Store
Le Seigneur des Anneaux a toujours fait rêver. Ce fut d'abord par les livres du regretté JRR Tolkien, puis par les films de Peter Jackson avant que ce ne soit décliné en tout et n'importe quoi. Je n'ai pas été épargné puisque après avoir écumé les Terres du Milieu en jeu de rôle via JRTM puis Rolemaster, j'ai fini par aller passer douze heures (véridique) dans un cinéma pour voir les 3 films en version longue à la sortie du Retour du Roi. Bref, retourner dans la Moria, ça me branchait bien à la base.

Lancé de nain

Ayant sans doute pris des cours d'introduction avec les scénaristes de Starfield, le jeu ne s'embarrasse pas de son introduction : Vous nain, vous porter barrique dans cave près de Moria, mais, oh, un nuage mauve, tous dehors ! Ah bah non, pas nous. Tant pis. Deux minutes suffisent donc à nous retrouver seul au fond d'une crevasse sombre entourée de parois de pierre.
Ici commence votre long apprentissage des mécaniques du jeu : ramasser des tonnes de trucs qui trainent, crafter pioche, torche et hache rudimentaire pour miner, s'éclairer et tuer les rats respectivement, et avancer vers l'inconnu jusqu'au premier abri. Celui-ci prenant la forme d'une maison de pierre à flanc de grotte, qui contient les restes de paillasse, de fourneaux, d'âtre et d'autres trucs moins reconnaissables.

En terre nainconnue

Le lit servira de point de sauvegarde et de réapparition si vous mourrez et vous découvrirez qu'il est aussi le seul à même de vous soigner. Il permet de faire passer le temps, mais les nains dormant peu, ils ne permettent pas d'éviter une nuit complète (on va y revenir) et vous devrez donc en subir les conséquences. Et vous ne pouvez pas dormir deux fois de suite. Vous ne pouvez pas non plus dormir le ventre vide... bref, plein de choses qui s'ajoutent et qui s'ajoutent
Le problème, c'est que le jeu ne vous explique rien. Ca pourrait être un avantage et les nostalgiques du Minecraft d'origine seront aux anges, mais ça devient gênant quand même au bout de 20h de jeu, on ne comprend toujours pas à quoi servent certains éléments de l'interface, à commencer par les 2 quarts de cercles et la barre bleue en bas à gauche, la fine barre bleue verticale qui apparait à gauche de la barre d'endurance ou encore les indicateurs de bruit en bas à droite. Le tutoriel n'en parle pas, les astuces incluses au jeu n'en parlent pas et ne contiennent aucune image. Est-ce qu'elles sont utiles ? sûrement. A quoi ? Aucune idée. indicateur jour/nuit ? Eclairage ? Peut-être mais c'est vraiment pas régulier. Alors, on fait sans, à la dure. On est un nain après tout.

Naindicapant

De façon générale, le jeu se joue comme un Valheim sous la terre. Les pièces d'équipement sont rares et doivent souvent se découvrir morceau de plan par morceau de plan, avant de découvrir qu'il vous faut des ressources que vous ne connaissez pas ou qui demandent plus que vous n'ayez, ou qui demandent d'être modifiée avec un mobilier dédié que vous ne pouvez pas encore fabriquer. Il faut aussi gérer sa faim (pas sa soif, même la bière est présente pour le fun), le froid, et le noir, car oui, le saviez-vous : les nains ont peur du noir ! Bref, à vous de gérer tout cela sous peine de recevoir des malus handicapants, voire entamant votre vie. Le jeu est très sombre à dessein et la progression de l'exploration est très lente, en partie à cause d'une jauge d'endurance toute petite et d'une sacoche ne contenant quasi rien. Vous passerez donc votre temps à faire des allers-retours à votre base de fortune pour stocker vos possessions. Notons que chaque objet révèle un peu du lore de l'univers, pour les fans.

Artisanain

Comme Valheim, vous allez pouvoir fabriquer ou renforcer votre abri à base d'éléments modulaires, murs, portes... et il y a un semblant de gestion de l'intégrité structurelle qui fera s'effondrer le plancher au-dessus de vous si vous cassez trop ses supports au rez-de-chaussée. Là aussi il vous faudra des ressources, mais de la pierre, ce n'est pas ce qui manque dans ces galeries, ainsi que des poches de terre contenant de mini veines de métaux en voxels que vous pouvez creuser pour soit vous faire un chemin vers une autre zone, soit récolter la précieuse ressource. Qui dit voxel dit malheureusement toujours des bouts de roche qui flottent parfois après quelques coups, mais bon, on est habitués maintenant. Et puis creuser demandant un petit temps, votre nain pourra pousser la chansonnette, vous faisant gagner un bonus de minage si vous allez au bout de la chanson, ce que les monstres, attirés par votre double raffut, ne vous laisseront pas toujours le loisir de faire.

Jeu de nain, jeu de vilain

Les monstres, parlons-en. Simples gobelins, loups, hommes-gobelins, puis orcs tous vous en veulent personnellement. Ils apparaitront spontanément par groupe de trois ici ou là, tant que vous ne les aurez pas nettoyés un certain nombre de fois et viendront aussi parfois attaquer votre camp certaines nuits. Car oui, le jeu gère un cycle jour/nuit, alors qu'on est dans des galeries à 200 brasses sous terre et sans lumière du jour. Passons. En un mot : les combats sont rébarbatifs au possible. Vous pouvez taper avec votre arme, ou la charger pendant 2 secondes pour un coup fort, vous pouvez faire une roulade durant laquelle vous êtes invincible, mais qui descend votre jauge d'endurance et vous pouvez parer, sauf que parer utilise votre endurance ET détériore peu à peu votre arme (comme tous les outils du jeu). Le bouclier viendra éviter de casser vos armes en parant avant même d'avoir pu porter un coup et vous fournira un coup assommant l'ennemi après une parade réussie, mais le problème viendra plutôt du nombre d'adversaires souvent bien trop élevé, pouvant de surcroit se voir renforcer par une apparition aléatoire d'ennemis dans votre dos, ou par des renforts infinis si vous êtes près d'un camp ennemi.

Nainporte quoi

Sinon, si vous sentez votre mort arriver et comptez fuir pour retourner vous soigner, prévoyez que votre endurance sera vide avant que vous ayez fait 5m, que les gobelins sitôt hors de corps à corps vous tireront à l'arc, et qu'une chauve souris, une chute de pierre, ou un jet de gaz sera toujours là pour vous achever connement sur le chemin du retour à votre camp. 
Dès lors commencera le rituel infernal : se réveiller à poil au lit de camp, reprendre quelques ressources et au moins une arme, refaire tout le chemin jusqu'à votre urne funéraire en espérant qu'aucun monstre ne soit réapparu sur la route ou ne sois resté près de l'urne, reprendre vos objets en une ou deux fois, car vos pièces d'armures ne sont pas réattribuées dans les emplacements d'équipement donc prennent de la place dans votre sac pour rien, redispatcher tous vos objets en barre rapide si vous avez eu le malheur d'en récupérer 2-3 dans votre barre rapide entre-temps, puis... rentrer à votre camp pour les réparer (forcément, suite au combat précédent), vider l'excédent de ressources dans vos coffres, dormir pour remettre à zéro votre compteur de fatigue, ré-associer votre arme et votre bouclier qui ont sauté pendant la nuit, faire à manger puisque dormir vous aura diminué de moitié votre jauge de faim, prendre un ou 2 buffs qui, le temps que vous reveniez sur zone seront de toute façon épuisé et reprendre le combat là où vous l'aviez laissé. Ou rage-quitter en jurant.

Nainperfections

Bon, à la décharge du jeu, il est prévu pour être jouable en coop à 8 sur PC (déjà disponible, mais uniquement sur l'EGS) ou à 4 sur console (quand il sortira le 5 décembre sur PS5) et j'imagine qu'il a d'abord été équilibré pour 2 à 4 joueurs et visiblement très mal pour du solo. C'est dommage, car le jeu tourne plutôt bien (tant que vous ne mettez pas 10 torches dans une même pièce) et l'environnement reprend joliment l'esthétique de la franchise, avec une Moria sur plusieurs niveaux, des chemins qui montent ou descendent qui ne demandent qu'à être explorés, quand vous ne créez pas vous-même votre chemin en plateformes en bois à flanc de paroi, mais l'équilibrage du jeu est aux fraises.

Tout comme bon nombre d'autres troubles qui seront plus ou moins corrigés un jour. A commencer par l'absence de nombreux bruitages, genre chutes de pierres silencieuses, de cris d'ennemis (le seul boss que j'ai fait était muet) ou au contraire bruitage de vent ou de grillons dans une galerie fermée et aucune musique en jeu à part en combat. Les menus n'ont pas d'indicateur de focus, donc on cherche tout le temps dans quelle liste on se trouve. Pire, on cherche toujours quel objet on a de sélectionné en barre rapide au pad. La navigation dans les inventaires au pad est d'ailleurs particulièrement pénible, et comme le jeu ne se met jamais en pause ni dans les menus ni dans l'inventaire, vous vous ferez souvent attaquer par surprise.



La carte à base de carrés géants reliés entre eux est approximative, mais surtout ne colle pas toujours à la réalité et elle change parfois de niveau quand ça lui plait, sans qu'on puisse choisir celui-ci (on peut depuis le patch du 3/11/23), nous affichant parfois le niveau supérieur quand on parcourt celui en dessous. Au passage, les objectifs n'aident en rien à trouver où vous devez aller vu les circonvolutions de la mine et les téléporteurs sont un luxe du end-game, donc il faut tout se refaire à pied tout le temps. Rajoutez quelques glitchs graphiques, des zones avec un brouillard coloré dense venu de nulle part et un enchantement d'arme impossible avec un texte anglais indiquant qu'il est réservé aux versions coréennes et chinoises du jeu !!? (ça a été corrigé avec le patch du 3/11/23) Bref, n'en jetez plus, la coupe de bière frelatée est pleine.
The Lord of the Rings: Return to the Moria part sur un concept accrocheur, celui d(aller explorer les profondeurs plus ou moins inexplorées d'un univers qui ne manque généralement pas de surprises. Pas de chance, ici, peu de surprises, des mécaniques intéressantes, mais lourdes et de la frustration à chaque tournant, que ce soit à la construction de base, à la gestion de l'inventaire ou à cause de combats inégaux et déséquilibrés. Dommage. Vraiment dommage.

SCREENSHOTS

Rechercher sur Factornews