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Un Rédacteur Factornews vous demande :

 
TEST

GeForce Now, l'Ultime Mate ?

billou95 par billou95,  email  @billou_95
Supports : PC / Mac / iOS / Android / Geforce Now
De ses débuts balbutiants sur l'iconique Nvidia Shield TV (NDLR: qui reste encore à ce jour la meilleure box Android du marché), jusqu'à l'arrivée de sa toute dernière offre, boostée récemment à l'aide de tous les bienfaits de l'architecture Ada Lovelace, fer de lance de la société, Nvidia n'a eu de cesse de promouvoir sa vision du cloud gaming, GeForce Now. Un "catalogue de jeux compatibles" qui s'enrichit toutes les semaines, une application déclinée sur toutes les plateformes ou presque et des performances jusqu'à présent inégalées...
De l'eau a coulé sous les ponts depuis notre dernière prise en main de GeForce Now, lorsqu'il s'appelait encore GRID. Aussi, on profite de l'arrivée de la gamme Ada Lovelace et de l'offre Ultime dans le centre de données parisien du fondeur pour faire un essai de la solution. Commençons par un petit point matos de test. Désireux de couvrir un maximum de cas d'utilisation possibles, nous avons testé l'offre GeForce Now Ultime sur les configurations ci-dessous. Il est à noter que sur Windows, Mac et dans un navigateur, les paramétrages de l'application GeForce Now permettent de forcer le rendu en 4K. Ainsi, gardez à l'esprit que les différentes copies d'écran et benchmarks retrouvés dans cet essai ont été effectués en 1440p natif et en 2160p downscalé. Autre trigger warning : nous ne possédons pas le matériel nous permettant de mesurer la latence bout en bout du système. Ainsi, les chiffres de cet article ne parleront uniquement que de la latence entre les serveurs de Nvidia et nos machines. Enfin, les instances GeForce Now sont équipées du pilote professionnel R528_10, ce qui pourrait expliquer certains résultats étranges, notamment lorsqu'on compare GFN avec un PC équivalent équipé du dernier pilote Game Ready.
  • Acer Chromebook CB713
  • Google Pixel 5a
  • TV Sony KD-55XH9096
  • Steam Deck
  • Apple Macbook Air 2018
  • Shadow Power connecté sur un moniteur QHD 60hz 32" HP Pavilion 32
Avec sa nouvelle offre Ultime lancée en début d'année, Nvidia dépoussière les abonnements à son cloud gaming. Jusqu'à présent, le dernier tiers permettait de profiter d'une RTX 3080 (ou équivalent professionnel). Avec le énième échelon Ultime facturé 19.99 EUR/mois ou 99.99 EUR pour 6 mois, l'américain nous propose une mise à jour salvatrice vers sa toute dernière génération de GPUs qui sont installés progressivement dans les SuperPods de ses datacenters de par le monde. Pour en profiter chez nous, il aura fallu attendre fin Mars. Et la promesse a de quoi séduire : du 4K/120fps dans les gros jeux AAA, ou pourquoi pas 1080p/240fps avec un moniteur adéquat et l'activation de l'option Nvidia Reflex en jeu, pour les aficionados du multi compétitif. Cerise sur le gâteau, une latence toujours plus contenue et le HDR qui s'invite même à la fête !


 
Alors, il est où le tour de magie ? L'avènement de plusieurs technologies faisant notamment appel à l'intelligence artificielle et au deep learning couplé à la 4e génération de coeurs Tensor équipant les RTX 40 permettent de libérer littéralement la puissance brute du GPU, d'économiser des images par secondes pour atteindre ces chiffres. C'est l'arrivée du génial DLSS 3 qui change vraiment la donne. Cette troisième itération ajoute en plus du supersampling déjà présent la possibilité de générer des frames de haute qualité à la volée. Dans nos tests sur une batterie de jeux différents prenant en charge la dernière mouture du supersampling à la sauce Nvidia, le gain de performances une fois l'option activée est assez ahurissant. On ne peine plus à dépasser les 60 images par seconde avec tous les taquets graphiques à fond et en s'autorisant même du Ray Tracing à tous les étages.

DLSS 3 : le bon Reflex !

Dans la plupart des cas, on gagne en moyenne au moins 30 images par seconde par rapport au DLSS 2. Nous avons sélectionné 8 jeux compatibles avec le DLSS 3 pour tester sa puissance, mais aussi comparer le rendu 1440p et 4K. Des jeux connus pour mettre à mal le CPU comme HITMAN: World of Assassination nous ont permis de nous rassurer sur les capacités des AMD Ryzen Threadripper PRO utilisés dans les SuperPods de Nvidia (16 coeurs alloués par instance). Enfin, le patch RT Overdrive de Cyberpunk 2077 nous a permis de tester le Path Tracing pour l'instant en preview. Les résultats sont ici aussi enthousiasmants : 90 fps de moyenne en 1440p ultra, Path Tracing et DLSS qualité. Il y a encore de la marge pour une amélioration de la technologie. Attention cependant aux résultats que vous retrouverez ci-dessous, il semblerait que Control ne fonctionne qu'en DirectX11 (impossible de sélectionner DX12 au lancement).



De son côté, le benchmark de Dying Light 2 semble bugué puisqu'il remonte 45fps en moyenne alors qu'on est clairement au-dessus, le compteur d'ips de l'overlay Nvidia affiche lui aux alentours de 85fps. Du point de vue de la latence, la généralisation du codec AV1 permet à toutes les plateformes de récupérer un flux bien mieux optimisé, ce qui donne d'excellents résultats. Lors de nos tests avec une fibre Orange à 300Mb connectés sur le serveur de Paris, nous avons constaté environ 4ms de latence entre le serveur et notre machine. Nous avons même poussé la démarche avec une connexion sans fil via le chip Wi-Fi 5 volontairement faiblard de notre Chromebook et avons oscillé entre 5ms à 8ms (mais avec un léger framedrop). En allant taper sur les datacenters britanniques ou allemands, on tombe à 12-15ms en moyenne. Mais les meilleures performances ont été obtenues directement depuis notre Shadow Power hébergé directement dans un datacenter parisien de Blade/OVH. Dans ces conditions de test, nous avons carrément pu obtenir un score de 3ms en moyenne (!!) qu'il faut additionner à la latence liée à l'offre Shadow bien entendu...

La consommation de bande passante reste par contre assez importante, et ce, probablement pour assurer une image sans macroblocks ou déchirements, malgré le panel de jeux nerveux que nous avons eu entre les mains. Dans les faits, nous avons constaté une consommation située entre 35 à 40Mb/s pour streamer du 1440p et 45-50Mb/s pour du 4K. Mais à ce prix-là, et compte tenu de la compression vidéo, l'image reste de très bonne qualité en toute circonstance. On a juste un léger effet de flou lors des mouvements rapides, le genre qui pourrait être ressenti localement sur un PC dans un jeu DLSS 2. On est quand même bien au-delà de la qualité d'un Shadow (qui ne demande lui que 15-20Mb/s pour un flux en h.264/h.265). Les performances en termes de chargement depuis la solution de stockage de Nvidia sont aussi bien au-dessus de celle du clouder français et proche de ce qu'on retrouve sur un PC local. Pas de stutter ou de visibles problèmes de compilation de shaders (on aurait bien aimé tester Gotham Knights, mais il n'est pas disponible sur GFN). Côté interface, l'application GeForce Now souffle le chaud et le froid. Première bonne nouvelle, peu importe notre périphérique, du smartphone au Steam Deck (via un navigateur), l'expérience de jeu reste la même. On apprécie notamment le gamepad virtuel et la gestion des vibrations plutôt bien fichues sur Android et la possibilité de switcher à la volée d'un client à l'autre sans interrompre sa partie. Petit clin d'oeil aux joueurs PC, on peut même fermer notre instance de jeu immédiatement en appuyant sur Alt+F4.

Performances comparées GFN VS PC sur Cyberpunk 2077 (merci à Batou pour ses benchs !)
 
Le (trop) discret panneau de paramètres permet lui de laisser l'IA se charger de la mise à l'échelle du ratio d'affichage en fonction de notre écran. Pratique lorsqu'on a plusieurs formats de dalles sur plusieurs périphériques. Les options de qualité du streaming peuvent être débridées pour forcer le downsampling, utiliser le mode Reflex même sur les jeux qui ne le supportent pas, limiter le nombre d'ips ou désactiver le HDR. On regrette cependant que Nvidia n'ait pas trouvé de solution efficace à la gestion de son kiosk qui s'ouvre lors de la première connexion à l'un des stores gérés par GeForce Now et qui requiert un clavier-souris pour la primo-authentification et pour les jeux présentant un launcher. Autre petite déception, l'organisation de la bibliothèque qui est pour le moins laborieuse. Impossible par exemple de filtrer nos jeux par date de sortie, ou de nettoyer l'interface des jeux qu'on n'aurait pas dans notre bibliothèque.

Absente également, la synchronisation des paramétrages de l'application et de la présentation de la page d'accueil entre les différents périphériques. Enfin, malgré nos tests, nous avons été dans l'impossibilité de jouer nativement en 4K sur notre TV Sony de 2021 prenant pourtant en charge le 4K/120hz. Mais ce qui reste le plus problématique avec GeForce Now 10 ans après nos premiers pas sur la plateforme, ça reste son catalogue de jeux instantanés. Depuis 2020, Nvidia propose aux éditeurs de mettre à disposition leurs jeux sur son service, jeux qui vous seront accessibles si vous les possédez sur votre store de préférence (Steam, EGS, GOG, Ubisoft Connect ou EA Play). Déjà, il y a un problème simple de disponibilité. Sur les 1330 jeux de mon compte Steam, seulement 212 sont pris en charge sur GeForce Now. Pire, certains jeux que j'ai sur Steam ne sont compatibles qu'avec d'autres boutiques.

Seulement 212 jeux Steam compatibles sur 1330 et la synchronisation EGS aux abonnés absent
 
C'est le cas de presque tous les jeux Ubisoft de GeForce Now qui doivent impérativement être achetés sur Ubisoft Connect pour être jouables... On trouve aussi d'autres cas ubuesques comme Desperados III qui est compatible uniquement dans sa version EGS alors qu'il est sorti en premier sur Steam. Chez Nvidia France, on nous assure faire le maximum pour rajouter toujours plus de jeux. Preuve en est le GFN Thursday et sa flopée de nouveautés hebdomadaires (avec par exemple les jeux Bandai Namco Europe arrivés la semaine dernière). La signature d'un accord avec Microsoft vient quant à elle débloquer la situation autour des jeux 1st party et d'éditeurs tiers rachetés par l'ogre de Redmond. Nvidia a déjà annoncé que les jeux PC Xbox Games Studios seraient les premiers à arriver sur GFN, suivi par les jeux Bethesda. Mais il manque encore plein de jeux indispensables, comme tout le catalogue Square Enix par exemple ou de gros hits de la scène indépendante.

Le fondeur veut aussi croire au fameux effet boule de neige. L'arrivée d'un mastodonte comme Microsoft pourrait faire basculer les éditeurs encore indécis qui auraient de toute façon tout à gagner à proposer leurs jeux PC sur GFN. Plus d'éditeurs, c'est plus de jeux, plus de joueurs et potentiellement plus d'acheteurs, etc...

Avec une application en constante évolution, une latence quasi imperceptible, une puissance de calcul impressionnante et un DLSS 3 époustouflant, l'offre Ultime de GeForce Now tient ses promesses technologiques. Il ne reste qu'à contenter les joueurs PC historiques qui hésitent peut-être encore à franchir le pas par peur de ne pas retrouver tous les jeux de leur compte Steam sur la plateforme. Et pour cela, on en revient au nerf de la guerre : la mise à disposition de toujours plus de jeux !

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