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Un Rédacteur Factornews vous demande :

 
TEST

Distance

hohun par hohun,  email
Développeur / Editeur : Refract Studios
Supports : PC / PS4
2012. Par la magie de l’excès de temps libre, je trébuche sur le Kickstarter d’un jeu nommé Distance, où j’apprends que ledit jeu nous permet d’incarner UNE VOITURE QUI SAUTE ET QUI VOLE. Fervent adepte des idées idiotes et des concepts biscornus, je saute à pieds joints dans la démo du précédent jeu amateur du studio, Nitrionic Rush, qui est en quelque sorte un prototype de ce que devrait être Distance. Agréablement surpris par un concept en pratique bien moins idiot (mais aussi plus prenant) que prévu, je décide d’y aller de ma e-piécette.
2013. Alors que ma vie n’est qu’un tourbillon de doutes existentiels dans un monde à fond dans le socialisme mais pas trop, je reçois dans ma boîte mail, seule ancre décente de l’Homme moderne, un mail m’avertissant que l’alpha de Distance est disponible. Ni une ni deux, j’installe et je savoure un mode solo à moitié terminé qui a du peps et une bonne ambiance. Je me dis que ça sent le bon jeu et que vivement qu’il soit terminé.

2018. Un jour parmi tant d’autres dans mon quotidien perplexe fait de trolls Twitter de la Maison Blanche et de déclarations du président français qui glorifie Pétain entre deux photos de doigts d’honneur, je reçois dans ma boîte mail, pilori du travailleur indépendant moderne, un mail m’avertissant que Distance 1.0 est disponible. Non pas que j’avais oublié son existence, pensez bien ; je recevais des updates régulières que je ne lisais pas, comme tout le monde. J’aurais dû être découragé de lancer le jeu, comme tant d’early access qui passent gold bien trop tard, mais je sais pas, j’avais envie d’évasion.

Distance 1
Et par évasion, j'entends trip cosmique.


He's going the Distance, he's going for speed (also LSD, ketamine, MDMA…)


Passons vite fait sur le concept du jeu, parce que je sais pas vous, mais moi je m’endors moi-même quand il faut décrire longuement des gameplays classiques ou presque. Distance est un Trackmania sous acide avec une voiture qui saute et vole sur des circuits qui vont dans tous les sens. Voilà, ça, c’est fait.
Le jeu dispose d’un solo pour le moins, euh, atypique puisqu’il s’agit d’un mode histoire sans réelle narration. On devine une histoire de corruption virale par une entité étrangère, et vous incarnez en quelque sorte la voiture-médicament qui doit tout nettoyer. On pourrait penser que c’est un scénario-prétexte, et, bien qu’il soit en effet très succinct, c’est l’occasion pour les créateurs de mettre en place ce que je qualifierais d’ « histoire graphique ». Vous savez, cette tendance qu’ont certains jeux à raconter une histoire par le biais de son décor ou des indices laissés ça où là et que le joueur peut totalement ignorer. Personnellement, c’est un mécanisme que j’adore parce que je trouve que le JV, même si ça s’est grandement amélioré cette dernière décennie, a encore trop souvent recours à des scénars stéréotypés, idiots ou pire, chiants. Et aussi parce que souvent, il est préférable de ne pas en dire assez que de trop en dire.

Distance 2
Par exemple, ce monsieur au fond est probablement méchant parce qu'il est rouge, et jaune, et insoupçonné de nos rêveries de noir, et mauve, et parabolique.


Pôle-Positiooooooo-ooonnn, arrête tout d'suite les champignons


Dans Distance, cela se traduit par une ambiance étrange qui va aller du limite contemplatif, avec de longues lignes droites, au frénétique, avec des portions très « die-and-retry » où vous allez devoir sauter de paroi en paroi tout en mettant le turbo. Le tout baigné dans une espèce de musique acid-ambient artisanale de bon goût. Et cette ambiance fonctionne bien parce que les environnements sont eux aussi atypiques et parviennent à faire oublier le moteur graphique vieillot. On est par moments à la limite de l’abstrait, dans un monde fluo-néon Tron-esque. Le gameplay est presque une narration en lui-même et c’est fascinant. Mais ne vous laissez pas abuser par mon pipeau masturbatoire : Distance reste un jeu très carré qui nécessite parfois du vrai skill de gamer pur et dur.
Le multi, quant à lui, est une succession de type de circuits divers, certains faits par l’équipe, certains par la communauté, où l’on saisit toute l’essence Trackmania du jeu. Avec des voitures fantômes d’autres joueurs pour adversaires, vous parcourez des niveaux parfois encore plus barrés que le solo, certains même à la limite de l’épilepsie ou du mauvais goût.

Distance 3
Remarquez que parfois, le mauvais goût c'est aussi du génie.


Mais cela permet de voir également comment, même pour la communauté, Distance permet d’exprimer autant une idée qu'un gameplay.

Distance Musk
Par exemple, cette map d'un certain emuskulatorw33dlov3r.



 
Wipeout et Trackmania se sont rencontrés à une rave en 2012 et ont décidé d’avoir un gosse alors qu’ils étaient complètement défoncés. Le résultat, c’est Distance, un jeu de course acid ambient expérimental mais captivant malgré tout. Mettez-vous à ma place : je viens de finir NaissanceE et Distance peu ou prou au même moment et, en toute honnêteté, je n’ai jamais été aussi près de qualifier le JV de véritable art.
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