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TEST

DIRT 5

billou95 par billou95,  email  @billou_95
Développeur / Editeur : Codemasters Codemasters Cheshire
Supports : PC / Xbox One / PS4 / PS5 / Xbox Series X
C'est un peu la boule au ventre que les ex-Evolution Studios se sont vus confier la vieillissante licence DIRT. Leur premier titre sous la bannière de Codemasters Cheshire, le vite oublié ONRUSH, s'étant soldé par un échec commercial et le licenciement d'une partie de l'équipe. Alors c'est surement bien plus qui se joue ici que la sortie du premier jeu de course next-gen. On peut même parler du jeu de la dernière chance.
Il fallait donc tout donner sur cet épisode, à commencer par ce que les Anglais savent faire de mieux : des panoramas qui en mettent plein les yeux.  On se souvient tous de nos premiers tours de piste la mâchoire déboitée sur les environnements extrêmes de Motorstorm à la sortie de la PS3. On bavait aussi sur les effets météo ultra léchés de Driveclub (mais on avait vite ravalé notre salive devant le reste du jeu). Pas étonnant donc que ce cinquième volet de la saga des jeux arcades iconiques de Codemasters soit profondément imprégné de tout le savoir-faire de feu Evolution. Son crédo : des environnements aux conditions météo et au cycle jour/nuit évoluant pendant les courses. Pour cela, les développeurs sont sortis des terrains battus en terme de lieux visités avec la jungle boueuse du Brésil, l'Arizona et ses tempêtes de sable, une Norvège profonde entre tempête de neige et orages violents et une demi-douzaine d'autres en proie à d'épouvantables conditions climatiques. Lors des courses, ça se traduit par des effets météo il faut bien l'avouer assez spectaculaires. Les éclairs zèbrent régulièrement le ciel. La pluie et la neige sont également très réussies et c'est très souvent un déluge de particules qui vient balayer l'écran.

Le HDR savamment utilisé fait exploser tout ça comme il le faisait déjà sur Driveclub, en surexposant les reflets du soleil dans les flaques, la boue et les éclairages au bord de la piste pour flatter la rétine, quitte à perdre un peu en lisibilité. La lumière et les réflexions au sol sont très convaincantes et seuls les cycles jour/nuit scriptés au fil de la course viennent trancher avec cette technique à la hauteur de ce que les développeurs nous avaient déjà habitués. C'est d'ailleurs assez troublant : on a parfois l'impression de retrouver les mêmes tons que dans les environnements de Driveclub.

Dans sa version PS5, le jeu est toujours fluide qu'on soit en paramètre "graphique" favorisant la qualité et certains détails visibles lors des close-up sur la ligne de départ, ou qu'on fasse le choix de son mode exploitant les téléviseurs équipés d'un port HDMI 2.1 pour délivrer une image qui va plus loin que les 60 images par secondes. Par contre, autant on ressentait le gain de fluidité dans Devil May Cry 5 Special Edition à plus de 100 fps, autant ici on ne voit pas vraiment la différence en course. Preuve que le jeu tourne déjà très bien ou que l'orientation tout arcade se fait au détriment des sensations... On s'étonne toutefois du rendu des projections notamment sablonneuses sur les flancs des voitures qui semblent insensibles aux éclairages ambiants, ce qui donne un effet cheap après quelques minutes de course.

Arcade off course

Un bon point donc pour la partie visuelle qui sera hélas le seul véritable point fort de ce DIRT 5. Inutile de faire tourner le moteur plus longtemps : on attendait le retour en trombe de la licence et on est sacrément déçus par ce nouveau DIRT. On ne comprend déjà pas son positionnement tout arcade avec un modèle de conduite sacrifié. Il y avait forcément mieux à faire avec ces environnements propices à la glissade maîtrisée et aux retours en grâce après un virage bien négocié, dans les reliefs détraqués des pays visités. C'est bien simple, à l'exception des compactes, on a l'impression de conduire des veaux qui se trainent de bout en bout, et ce peu importe le terrain ou les performances des voitures. Et où sont donc passées les sensations de pilotage ? Freiner juste ce qu'il faut et réaccélérer pour prendre un virage à la corde est une épreuve de force. Le frein à main est lui parfaitement inutile. Pour compenser la pauvreté du modèle de conduite, Codemasters a exagéré la physique des véhicules : les bolides se voient tous équipés de suspensions erratiques, ce qui amène trop souvent à des ratages lors des sauts ou des tonneaux incontrôlés dès que l'on touche le moindre obstacle sur le circuit.

Avec une maniabilité pareille, c'est juste mission impossible pour terminer en pole position les fameux niveaux sur glace censés être les stars de ce nouvel opus. Surtout qu'en face, les IAs du jeu ne semblent pas avoir les mêmes problèmes. Sur la glace, elles ne subissent pas les glissades et se contentent de suivre leur pathfinding imposé par le jeu. Ca devient d'ailleurs risible quand sur certains circuits, on s'aperçoit au détour d'un virage que toutes les voitures devant nous sont venues s'encastrer au même endroit dans un mur... Elles ont également la fâcheuse tendance à faire du rubberbanding des familles et de nous dépasser au dernier moment sur la ligne d'arrivée si on a pas 200m d'avance sur le peloton. Les épreuves de la longue carrière se ressemblent aussi énormément. Sur le papier, le jeu nous noie sous divers types d'épreuves : Rally Raid, Stampede, Land Rush... mais finalement c'est toujours la même chose au programme. En plus du très british mais soporifique Gymkhana et des courses sur glace dont on a déjà parlé, on retrouve la maudite épreuve de l'anneau de vitesse à bord d'un pot de yaourt incontrôlable... juste pourquoi ?

Enfin, la petite originalité de l'année revient aux événements chronométrés, les Pathfinder, qui nous demandent de gravir des niveaux aux reliefs particulièrement accidentés à l'aide d'un 4X4 ultra puissant. Il y en a un par pays et si le premier au Maroc est rigolo, on se demande rapidement leur intérêt, car on passe son temps à se retourner ou tomber dans des ravins. En guise d'amusement à plusieurs en ligne, outre un mode multijoueur simple désespérément vide, le jeu inclut le mode Playground qui offre un éditeur de niveaux "à la Trackmania" permettant de créer des arènes inspirées de DIRT Showdown pleines de sauts et de destructions d'objets à terminer en un temps record. On peut partager ses créations avec le monde entier, les joueurs se chargeant de voter pour leurs créations favorites.

Crash test

Ca marche plutôt bien et il est possible de jouer sur la verticalité pour créer des tricks assez intéressants. Un petit bol d'air bien vu après avoir perdu son calme sur la carrière qui se répète à l'infini et surtout, surtout, sur l'un des jeux les plus instables qu'il nous a été donné de voir sur consoles.

C'est bien simple : on a dû avoir une vingtaine de crashs sur tout notre test. Le genre d'arrêts violents qui corrompent vos sauvegardes, vous faisant perdre de nombreuses heures de jeu, comme ça sans prévenir. On peut aussi parler des resets infinis de véhicules en sortie d'un saut, car le jeu considère que je suis retombé "dans" un adversaire et qui obligent à recommencer toute la course, un podium vide qui bloque complètement le jeu et nous oblige à le quitter, ou encore des effets sonores qui sont atténués (ou disparaissent totalement) en pleine course. Enfin, DIRT 5 peut se targuer d'être le premier jeu PS5 qui fait mal aux mains tellement il utilise à outrance le couple retours haptiques/gâchettes adaptatives. On ressent déjà l'envie de changer de doigt sur la gâchette droite après 3 tours de course dû au retour de force véritablement violent. C'est assez flagrant pour être noté, car c'est le seul jeu du lineup qui nous fait cet effet-là. Ca ne nous est par exemple pas arrivé avec WRC 9 qui est beaucoup plus doux sur ce point.

Pour finir sur une note tout à fait personnelle, la bande-son est malheureusement en retrait pendant les courses, mais elle est tout à fait réussie avec notamment un extrait du dernier album de Pearl Jam !! On ne peut pas en dire autant des pseudo-podcasts de Nolan North et Troy Baker qui meublent pendant les menus du jeu, conversations sans saveur doublées en VF par des acteurs qui lisent leurs lignes de dialogue. Mouaif... il y avait tellement mieux à faire.

Le cahier des charges de DIRT 5 était clair : en mettre plein les yeux aux joueurs sur la nouvelle génération de consoles, quoi qu'il en coûte. Sur ce point, les papas de Driveclub font encore une fois un sans-faute. Pour tout le reste, c'est compliqué passé la première demi-heure de jeu. Une conduite totalement arcade qui exagère les effets de son moteur physique pour cacher ses défauts, des épreuves qui se répètent beaucoup trop beaucoup trop vite et surtout, un jeu d'une instabilité inacceptable qui perdure, deux semaines après son patch day one.

SCREENSHOTS

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