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Un Rédacteur Factornews vous demande :

 
TEST

Bayonetta 3

billou95 par billou95,  email  @billou_95
Développeur / Editeur : Nintendo PlatinumGames Inc.
Support : Switch
De l'enfer au paradis en passant par notre plan astral, la fille unique d'Hideki Kamiya a su imposer son style auprès des joueurs avides d'action décérébrée. Un succès qui n'a pas échappé au petit artisan japonais du jeu vidéo quand il a fallu voler tel un Saint-Bernard au secours de son pôpa pour l'aider à ressusciter la licence Bayonetta. Alors, même si on a attendu 8 ans avant de la retrouver, son retour pour un troisième épisode n'est une surprise pour personne.
Eh oui, Bayonetta 2 a presque 10 ans. Et il s'en est passé des trucs depuis 2014 : on a remisé nos Wii U pour épouser la vraie transportable de Nintendo, PlatinumGames s'est fait, défait et refait un nom entre l'extatique Nier: Automata, le four de Babylon's Fall et un Scalebound qui nous fait lâcher une larme à chaque fois qu'on prononce son nom. Surtout, la Switch arrive désormais en fin de vie, et ce petit détail aura toute son importance plus tard dans notre test. Mais cela nous éloigne des aventures de Cereza, aka. Bayonetta qu'on avait quittée alors qu'elle venait d'en apprendre plus sur ses défunts parents. Bayonetta 3 débute lui par la fin du monde, littéralement. Dans une lointaine dimension, l'énigmatique et surpuissant Singularity ne fait qu'une bouchée de la Cereza locale. Sa jeune apprentie Viola a elle tout juste le temps de s'enfuir avant que la Némésis ne détruise le monde.

Retour sur Terre 1 : comme à leurs habitudes, Cereza et Jeanne font du shopping dans un Manhattan bondé, jusqu'à ce que de mystérieuses créatures viennent s'inviter à la fête. Après un affrontement dantesque à bord d'un paquebot surfant sur la vague du raz de marée qui s'abat sur New York (!) et sa rencontre avec Viola, Cereza se rend à l'évidence : ce ne sont ni des anges, ni des démons, mais bien des homoncules créés par l'homme qui sont à l'origine de ce chaos. Et voilà comment démarre ce qu'on peut qualifier à bien des égards l'aventure la plus ambitieuse de la saga. Comme expliqué dans le dernier billet en date d'Imran Khan, Bayonetta 3 fût un temps imaginé comme un semi-monde ouvert par ses créateurs.

C'était avant de se rendre compte que la Switch n'était pas à la hauteur de leurs aspirations techniques. Et pourtant, il subsiste quelque part dans Bayonetta 3 cette envie de voir plus grand que le beat them all bien balisé auquel nous avait habitué le studio nippon. Il y a déjà ce hub, l'Ile de Thulé, que vont parcourir Cereza et Viola à la recherche de passages vers d'autres univers. Ces niveaux assez larges jouent ce qu'il faut sur la verticalité, notamment lorsqu'on part à la recherche de tous les collectibles qui s'y cachent. Mais cette envie d'ouverture ne s'arrête pas là. Les niveaux du jeu sont bien plus ouverts qu'auparavant et assez généreux pour qu'on y tente de la grimpette. On se surprend à pouvoir se mouvoir bien au-delà de ce qui aurait pu renfermer un mur invisible. Les développeurs ont d'ailleurs planqué une partie des charmes du jeu et les larmes d'Umbra permettant de déverrouiller des niveaux bonus un peu partout dans ces tableaux. Et le voyage à travers les multivers se prête bien au jeu, le titre nous balançant dans des arènes désertiques assez impressionnantes en Egypte ancienne, où nous fait traverser une grande muraille à flanc de montagne dans la Chine antique, voire pourquoi pas déambuler dans les rues du 16e arrondissement parisien (oui oui !). La sensation de liberté de mouvement est bien présente et elle va de pair avec un gameplay lui aussi plus costaud. Parce qu'ici aussi, Bayonetta met les bouchées doubles. La sorcière ne se contente désormais plus de faire surgir furtivement ses familiers démoniaques en plein combat en fin de combo, elle les convoque carrément pour aller combattre à sa place.



D'une pression sur ZL et en échange d'une immobilisation totale de notre héroïne, Cereza se lance dans une danse de soumission qui invoque immédiatement l'un des trois démons à sa botte (configurés via l'inventaire). Et le roster est conséquent, aux côtés de Madama Butterfly, on retrouve les iconiques Sin Gomorrah, Phantasmaraneae mais également des petits nouveaux comme la véritable Tour de l'Horloge grandeur nature ou le Train de Guerre chinois Gouon qui vient rouler littéralement sur nos ennemis. Les démons vont de pair avec une nouvelle série d'armes encore plus tranchées qu'auparavant, à la fois dans le style d'attaque et dans les passifs procurés. Le Yo-Yo Ignis Araneae permet non seulement de faire des attaques d'allonges, mais confère à Bayonetta une nouvelle liberté de mouvement sur terre et dans les airs. Et même si la plupart de l'arsenal se débloque sur le dernier tiers du jeu, cela fait un joli paquet d'alternatives de combat à tester, par exemple dans les challenges des Vestiges Phénoménaux accessibles en dénichant les 3 larmes d'Umbra de chaque chapitre. Toute l'expérience de jeu est par ailleurs pas mal revue et corrigée : finies les petites vignettes inutiles lorsqu'on récupère un collectible, les défis sont moins lourds à charger, les Portes de l'Enfer de Rodin sont même accessibles sans chargement. Les arènes annexes permettant de récupérer des anneaux sont mieux intégrées dans les niveaux. Enfin, l'achat bête et méchant des combos supplémentaires laisse sa place à un véritable arbre de compétences pour Cereza et Viola. D'ailleurs, la stagiaire rock'n roll du jeu possède son propre système de combat.

Basé plus sur les mouvements rapides, le risque et les récompenses, son style de baston est basé sur ses sabres, un grappin qui lui permet de s'élancer vers ses ennemis et son animal totem démoniaque, Chouchou, qu'elle peut également convoquer pour se battre... à ses côtés. A la différence de Bayonetta, Viola est libre de ses mouvements pendant que Chouchou croque de l'homoncule à tout va, mais elle ne dispose plus de ses armes. Evidemment, ce personnage fait fortement penser au cool kid survitaminé de Scalebound et sa relation avec son dragon. Mais plus généralement, on voit dans Bayonetta 3 une réminiscence de l'excellent Astral Chain lui aussi sorti sur Switch. On le disait généreux, le jeu nous propose toujours de nouvelles manières de jouer, comme les Jeanne's Spy Action, des intermèdes en 2.5D qui nous proposent de fouiller une base ennemie à la recherche d'un PNJ dans la peau de Jeanne.

Même si ces bouts d'action ne sont pas totalement convaincants et se retrouvent être assez brouillons, ils ont le mérite de nous faire faire des pauses entre deux déluges d'action et de mise en scène. C'est d'ailleurs le pinacle des arguments de ce troisième épisode. Chacun des 14 chapitres nous en envoie tellement à la tronche : du surf à dos de Gomorrah sur des immeubles qui se tordent à la Inception, jusqu'aux dernières minutes du chapitre parisien et ce clin d'oeil à peine déguisé au rythme imposé par la séquence de la Diva Plavalaguna du 5e Element, ou ce final de 3 petites heures à la réalisation complètement dingue... Bayonetta 3 va encore plus loin que ses prédécesseurs dans le grand n'importe quoi visuel, pour notre plaisir.



Capable du meilleur (Xenoblade Chronicles 3) comme du pire (Deadly Premonition 2), une chose est sûre, la Switch arrive en fin de vie. Et ce ne sont pas les premières previews du prochain Pokémon Écarlate et Violet qui diront le contraire. Avec cet ultime opus de la série qui met un point d'honneur à miser sur l'action à 60 images par secondes, on peut clairement se dire que PlatinumGames a peut-être malgré tout vu trop gros, en tout cas techniquement et cela n'a pas que des impacts au niveau technologique. Tout d'abord, le jeu atteint rarement les 60ips et fait souvent du yo-yo entre 30 et 60. C'est notamment visible lors des coups d'éclat de fin de chapitre, où le titre a tendance à nous envoyer un déluge d'effets visuels qui mettent à mal les performances de la console. Mais on imagine que des niveaux plus gros et des ennemis plus imposants n'y sont pas non plus pour rien. Et puis, pour pouvoir maintenir une fréquence d'images correcte, le jeu rogne sur certains des aspects qui avaient fait le charme des précédents comme la qualité des textures et des éclairages.

Ce qui en fait au final un titre moins charmeur qu'un Bayonetta 2 pourtant ultra aliasé, mais aux décors plus tape à l'oeil. On est aussi moins convaincu par le design des homoncules qui certes montre de jolis effets de liquides, mais est moins réussi que les anges avec leurs têtes d'argile proéminentes. Alors, on vous rassure, dans le feu de l'action qui constitue 90% du jeu, on n'y fait pas tant attention que ça. Mais c'est lorsqu'on se retrouve sur des séquences de contemplation que ça nous saute un peu aux yeux, hélas.

Long, généreux jusque dans ses environnements et plus démesuré que jamais dans tout le délire visuel qu'il propose, Bayonetta 3 est clairement le meilleur épisode de la saga. Le retour aux affaires de PlatinumGames fait plaisir à voir, même si les désirs des développeurs se sont heurtés à la triste réalité d'une Switch qui a atteint techniquement ses limites.

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