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Un Rédacteur Factornews vous demande :

 
INTERVIEW

[Interview] Klaus Lyngeled - Stick it to this man

K.Mizol par K.Mizol,  email  @Super_Slip_Man
Klaus Lyngeled a commencé dans l'industrie du jeu vidéo il y a plus de 20 ans. Alors qu'il voulait être prof de maths et de physiques dans son pays natal, la Suède, il programmait en parallèle sur Amiga. Lors de ses 18 ans son premier titre est sorti, SlamTilt, un jeu de flipper, il abandonna alors ses ambitions dans l'éducation pour se concentrer pleinement sur la création de jeux vidéo. Avant de revenir au pays, il aura déménagé aux USA pour travailler chez l'illustre Shiny Entertainment. Mais lorsque les jeux commençaient à prendre un temps fou à développer et qu'ils étaient devenus "trop gros" selon ses propres dires, il prit un long break et s'essaya à l'animation, aux clips et même à la BD durant une année (ce dernier boulot fut finalement trop solitaire pour lui). S'en suivi Zoink!, la boîte qu'il a fondé dans laquelle Klaus est revenu au jeu vidéo grâce au marché indie qui lui procure beaucoup de plaisir depuis les 5 dernières années. Leur dernier chef-d'oeuvre s'appelle Stick it to the Man !, pour lequel Klaus fut le réalisateur et le directeur artistique, et on va notamment en parler.
Zoink! a un statut assez particulier dans l'industrie puisque vous n'êtes pas qu'une boite de développement de jeux vidéo. Vous réalisez plein de contenus créatifs comme des publicités pour différentes entreprises par exemple. Pourquoi ce choix ?
Zoink! fait parfois des projets pour d'autres compagnies parce que ça peut être vraiment risqué et difficile de survivre juste grâce aux jeux indépendants, donc c'est plutôt chouette d'avoir à faire une pub bien payée ou de travailler sur une commande en parallèle. Du moment qu'il s'agit de projets créatifs ou marrants. Ce qui est généralement le cas.

Comment tu expliques que la Suède produit autant de bons studios de jeux vidéo, autant de bons jeux vidéo, depuis quelques années ? Ce n'était pas le cas il y a de ça 10 ans, peut-être même moins.
Bonne question. Peut-être qu'il y a quelque chose dans l'eau ? Ou alors à cause des longs et sombres hivers, on s'ennuie trop.
On a toujours eu de vraiment bonnes écoles technologiques et j'ai toujours envié les Français pour toutes leurs personnes créatives dans le milieu de la BD. La Suède est encore très mauvaise dans ce domaine. Mais nos écoles de jeux vidéo sont très bonnes et je pense que les gens en général sont meilleurs lorsqu'il s'agit d'être créatifs et pas trop conventionnels. Quand tu mélanges ça avec toutes nos super personnes à la technologie, ça peut vraiment être une combinaison pleine de potentiel.

Je dois te confesser quelque chose, je suis tombé amoureux de Stick it to the Man !. Comme tu es son père, j'ai une question à te poser : est-ce que je peux l'épouser ?
Wow ! Doucement jeune homme ! Ayez d'abord un rendez-vous galant tous les deux ! Et je veux rencontrer tes parents !

Est-ce que ça a été difficile de trouver un éditeur pour le jeu ?
Oui, ça l'a été, encore plus lorsqu'on a eu besoin d'argent pour continuer à le développer. Nous avions presque abandonné, on avait une campagne Kickstarter qui était prête à être lancée, mais Ripstone (ndlr : l'éditeur du jeu) a débarqué à la dernière minute. Je ne suis pas certain que notre campagne Kickstarter aurait eu du succès.

Parlons de la direction artistique, très originale, pourquoi du papier et des autocollants ? Quelles étaient tes inspirations ? Certains comics peut-être ?
Je crois que c'est une étrange collection de trucs amassés durant les 10 dernières années. J'ai fait ce petit test en court métrage d'animation qui ressemble visuellement beaucoup au jeu et j'ai pensé à un moment que je devrais essayer ça dans un moteur de jeu. Il y a même une première version bizarre de Ray là-dedans.
J'ai exploré différents chemins pour créer des artworks rapidement du fait que je me suis un peu usé sur un précédent jeu où les artworks prenaient trop longtemps à faire. En fait, beaucoup de choix ont été fait pour que je puisse faire le jeu rapidement. Par exemple la lecture des pensées est un moyen vraiment rapide et simple pour raconter beaucoup à propos des personnages, et tu n'as pas besoin de les animer pour ça !
J'ai été inspiré par un artiste comme Jamie Hewlett (ndlr : dessinateur de Tank Girl et du groupe Gorillaz), j'ai toujours aimé Tim Burton et, évidemment, je suis assez fan de Monkey Island et du travail de Tim Schafer. J'aime aussi beaucoup The Neverhood et les BD de Douglas TenNapel.

En parlant de Tim Schafer, tu l'as rencontré lors de la dernière GDC, est-ce qu'il a joué à Stick it to the Man ! ? Qu'en a t-il pensé ?
En fait je connais Tim depuis une dizaine d'années, je faisais un jeu qui s'appelle The Kore Gang lorsqu'il faisait Psychonauts et on avait déjà des goûts similaires, donc on a en quelques sortes comparé nos notes. Tim a essayé le jeu mais je ne pense pas en entier, mais il a l'air d'avoir aimé. On a montré quelques uns de nos nouveaux jeux à DoubleFine. Ils ont vraiment adoré.



C'est vrai que Stick it to the Man ! me fait énormément penser au travail de Tim Schafer et/ou de Ron Gilbert, que ça soit dans l'humour, la sensibilité, la créativité, l'originalité du style, cette sensation de plonger dans un nouveau monde qui en même temps est hyper parodique du notre... Est-ce que tu te considères comme un de leurs disciples ? 
Non, pas vraiment. Depuis je n'ai pas réellement eu de contact avec eux. J'ai juste rencontré Ron une fois chez Tim. De façon très naturelle, je suppose que si tu écrivais un jeu humoristique avec un peu du style aventure dedans, tu serais instantanément comparé à eux n'est-ce pas ? Combien il y a de jeux humoristiques dans les bacs actuellement ? Pas beaucoup. Mais peut-être que tu as raison, peut-être qu'on tombe naturellement dans leurs traces parce qu'on adore Monkey Island et ce genre de titres.

Tu parlais de Tim Burton, je ressens son influence à travers le character design du jeu et aussi l'humour. N'est-ce pas ?
Oui, c'est totalement vrai. J'ai dessiné tous les personnages et je suis un gros fan de Tim Burton. J'adore ce côté tragico-sombre dans son travail.

Tu as eu un excellent auteur de dialogues pour ce jeu, Ryan North. Tout d'abord, pourquoi lui ? Parce qu'il écrit des comics humoristiques ? Comment tu as travaillé avec lui dans l'élaboration du jeu ? Tu as écrit l'histoire et le game design et tu lui as laissé des trous dans le texte ? Qui a écrit les personnages ?
On a fait un boulot ensemble pour Cartoon Network juste avant Stick it to the Man !. C'était un jeu sur Adventure Timepour IOS appelé Rock Bandits. Je savais que j'avais besoin d'un auteur de comics vu que mes capacités en dialogues ne sont pas terrible. Il a fait un boulot génial. Il écrit souvent les BD d'Adventure Time et il écrit aussi son propre webcomic, Dinosaur Comics.
J'ai écrit l'histoire et les puzzles avec mon sidekick Andreas Beijer (ndlr : directeur créatif sur Stick it to the Man !). On a ces brainstormings complètement malades où tout peut être dit sans aucune restriction ! Donc dans cet état d'esprit on a trouvé les personnages et je me suis assis pour les dessiner.
Puis j'ai pu écrire le script et des sortes de dialogues temporaires simples. Parfois assez détaillés, parfois pas du tout, et là Ryan débarque et rempli le tout. Il y a déjà des contours esquissés destinés à être drôles, mais les dialogues de Ryan c'est vraiment ce qui rend tout ça brillant. Il est génial et a amené l'écriture à un tout autre niveau.

Maintenant, parlons de la musique du jeu. Tu as aussi eu un excellent compositeur, Joel Bille, comment as-tu travaillé avec lui ? Est-ce qu'il a vu le jeu avant de faire la musique ? Était-il complètement libre de composer ce qu'il voulait ?
Joel Bille est en fait le frère de notre producteur, Hugo Bille. Joel est venu au studio de temps en temps et il avait un accès libre au jeu dès le début. Il a rassemblé tous ses potes musiciens et ils ont créé une sorte de groupe pour le jeu. Il n'était pas totalement libre de composer ce qu'il voulait, je savais très tôt que je voulais quelque chose de jazzy et j'ai utilisé une chanson de Corpse Bride comme musique temporaire pour notre première démo. Mais il a fabriqué son propre truc et je pense que c'est beaucoup mieux que ce qu'on aurait jamais pu espérer.

Qui a écrit les paroles - super drôles - des chansons de certains personnages ? Ryan ou Joel ?
Les paroles ? Tu veux dire les sons bizarres que Joel a mis dans la musique ? Non, Ryan n'a rien écrit de tout ça.

Non, je veux dire les chansons que chantent certains personnages comme le type qui se prend pour une part de fromage et qui fait un freestyle là-dessus par exemple.
Ahah ! Ah ouais, j'avais complètement oublié ces chansons ! La chanson de l'homme fromage comme celle de la fille fantôme ont toutes été écrites par Ryan.

Depuis le début du mois de mai, le jeu est dispo sur PS4 et même gratuit pour les membres du PS Plus. Est-ce un gros avantage pour vous ? Comment êtes-vous payé avec ce genre d'offres ? C'est quoi les coulisses de ce type d'accord ?
Ouais, PlayStation nous a demandé si on le voulait sur PS Plus, et on a aimé, CARRÉMENT ! C'est formidable pour nous. C'est un super moyen pour faire connaître notre jeu à encore plus de monde, à des gens qui ne l'auraient pas forcément pris directement. Je pense que beaucoup de monde a été surpris par notre jeu.
Je ne peux rien te dire de particulier à propos de notre accord, mais on est bien content.

Qu'est-ce que tu peux nous dire à propos du prochain jeu de Zoink! ?
On bosse sur deux nouveaux jeux. Un qui est assez proche de l'univers / style de Stick it, l'autre est quelque chose de très différent mais de très créatif. Je te tiens au courant sur Twitter.
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