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Un Rédacteur Factornews vous demande :

ACTU

Il y a quelque chose de pourri au Royaume de Russie

Raton-Laveur par Raton-Laveur,  email  @Raton_Laveur
 
Et ce sont des Russes qui le disent ; d'après le journal Kommersant, un pow-wow privé a eu lieu entre l'administration présidentielle et une assemblée de développeurs locaux de jeux vidéo. Au menu : les restrictions internationales qui compliquent les choses, une porte de sortie en forme de route de la soie, et une demande polie d'arrêter de se faire traîner dans la boue. Et entre le fromage et le dessert, un financement public pour un jeu historique qui sent bon le bortsch.

Ladite réunion a cela de particulier qu'elle a eu lieu non pas avec les grands patrons, mais avec des producteurs et développeurs issus de studios russes qui viennent raconter au gouvernement une situation pas terrible. Primo : la guerre entre la Russie et l'Ukraine a mis le pays à dos avec une palanquée de gouvernements qui ont imposé de lourdes sanctions. Les studios russes ont de plus en plus de mal à travailler avec des technologies ou boutiques américaines, comme Steam, l'Unreal Engine/Epic Games Store ou Unity. Solution proposée : élaborer une technologie nationale, sauf que cela prendrait des années et coûterait une fortune.

A plus petite échelle, laissez un YouTubeur biélorusse qui produit des critiques de jeux vidéo vous expliquer le cheminement de l'argent occidental vers un compte bancaire du sérail.

Secundo : si les marchés occidentaux sont fermés, autant taper à la porte de la Chine : plein d'argent à se faire, mais lourd en régulations et impossible à pénétrer sans une aide gouvernementale.

La couverture en vignette vient du numéro 151 de Gen4 PC. Bonne lecture.

Enfin, la perception du business vidéoludique n'est pas franchement rutilante à la maison, et c'est un peu la faute du gouvernement. La Ligue pour un Internet Sûr (c'est son vrai nom) passe son temps à accuser les jeux vidéo de tous les maux de la société, et cela retombe sur les professionels du milieu : dur de bosser ou d'embaucher quand le public croit que vous êtes responsable du réchauffement climatique, du trou de la sécurité sociale et du lavabo bouché dans la salle de bains.

Le paragraphe qui suit mentionne la pavlova, qui est une pâtisserie d'origine australienne ou néo-zélandaise, mais qui doit son nom russophone au fait qu'elle fut créée par un cuisinier rendant hommage à une ballerine en tournée dans le coin. Je sais que ce n'est pas russe. Aussi, toutes les recettes utilsant une meringue sont indignes de ce plat : la pâte doit se préparer avec de la farine de maïs et doit être croustillante à l'extérieur mais moelleuse à l'intérieur. Les pâtissiers européens la préparent systématiquement avec une meringue française ou italienne et méritent la corde pour cet affront.

Piste bonus : le gouvernement russe vient de valider une subvention de 260 millions de roubles pour produire un action RPG historique se déroulant pendant le Temps des Troubles, une période hallucinante de l'histoire du pays avec un bouffon qui se fait passer pour le fils du Tsar (deux fois !), un conflit avec la Pologne et assez de guerres de successions au trône pour faire planter Old World. Cerise sur la pavlova : le projet, prévu pour 2024, revendique Ghost of Tsushima comme inspiration et est inspiré d'un bouquin du XIXème siècle (bonne lecture), ce qui explique la référence littéraire dans le titre de ce billet mais augure d'une bonne dose de propagande. Sauf que Vadim Dyachenko (développeur ukrainien de choc) prend un malin plaisir à remarquer que Cyberia Limited, la boite qui va palper la thune, a un site internet exsangue, aucun client cité et un revenu ridicule l'an dernier... Autrement dit, il y a de bonnes chances pour que le pognon se perde en chemin et que le jeu finisse en eau de boudin.
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