Gnark a écrit :
Mais faut vraiment que la presse se calme avec les attaques faciles contre Ubisoft; Oui, cette boite n'est pas parfaite, mais l'ambiance de travail y est meilleure que dans 90% des autres boîtes.

Comment demandé précédemment, source? Parce que je pourrais aussi te donner d'autres chiffres au doigt mouillé. Par exemple, que parmi mes connaissances qui ont travaillé sur une prod d'Ancel, 90% sont écœurées par sa ligne de défense où il donne le sentiment de se se dédouaner de tout, sans aucune remise en question, et avec un sens particulièrement limité à lui-même de l'empathie.

Gnark
Alors oui, Ancel était un peu une diva. Mais il avait largement mérité son titre de Diva.

On peut, peut être, aussi remettre ça en question, non? De quel droit peut-on casser la vie ne serait-ce que de 2% de ces subalternes? Pour combien de grands jeux? Et d'ailleurs, sont-ils vraiment de grands jeux? Ce statut ne s'est-il pas aussi bâti à grand coup de storytelling (évinçant systématiquement les co-créateurs de ses plus grands succès au passage)?

Gnark
Oui, travailler avec lui n'était pas facile, et c'est relou que quelqu'un puisse te dire que ton travail des 3 dernières semaines va être mis à la poubelle; mais c'est la vie, surtout dans les projets créatifs complexes.

Tant mieux pour toi si tu l'as bien vécu. Le problème dans une prod n'est pas en soi l'itération, c'est effectivement très classique et souvent inévitable. Le "problème", en l’occurrence, c'est la manière élémentaire de gérer les rapports humains. C'est comment un "leader" obtient de son équipe ce qui est bon pour le projet sans l'écraser. Par exemple, son anecdote concernant un proche collaborateur qui aurait craqué sans qu'il ne s’aperçoive de rien du tout pose question. Et le fait que depuis, il n'ait pas cherché "par pudeur" (je cite) à comprendre la cause de ce mal-être me donne juste l'impression que ça n'était pas un gros problème pour lui. Je ne sais pas moi, mais je bosse pendant 3 mois H24 avec quelqu'un qui craque, je me pose de vraies questions. Je me demande si je n'y suis pas pour quelque chose, et je ne reste pas dans le doute des années à me demander pourquoi untel ne veut plus bosser avec moi, par exemple.

Gnark Bref, un peu marre de ces acharnements, et de ces procès médiatiques.

T'inquiète, à part les premiers concernés et la partie du public qui s'intéresse à plus que la com' officielle et lisse d'un studio, personne n'est au courant. Donc tout va bien pour eux, leurs jeux vont continuer à se vendre. Suffit de voir le nombre de réactions sur twitter du genre "Ah mais du coup on aura jamais un Rayman 4?" pour se facepalmer et comprendre que tout se passera bien pour Ubi. Mais si tu veux que "l'acharnement" cesse, croise les doigts pour qu'Ubi devienne une boite plus vertueuse. C'est vraiment naze de souhaiter que la presse n'abordent pas ces sujets. Genre, bien bien naze.

Salut ! Alors, je ne connais rien à l'industrie du jeux-vidéo car je n'y ai jamais mis les pieds (bien que ça a été mon rêve pendant de longues années) mais je suis actuellement dans une ESN (Entreprise de Services du Numérique) et je fais donc des missions en tant que consultant pour soutenir des projets chez des clients.
Une mission en tant que telle peut durer plusieurs mois, voir années, ça laisse donc le temps de bien s'acclimater chez le client.

Si j'en parle, c'est que le gros avantage, justement, est que si ça se passe mal pour une raison ou pour une autre, il est très facile de demander à son manager (de l'ESN, du coup) de se faire "exfiltrer" et de nous trouver une autre mission. C'est un réel gros avantage, surtout quand il y a une clause de non-mobilité à la clé (c'est mon cas). Cela aurait pu éviter à des personnes comme Fulgor (merci pour ton témoignage très intéressant, au passage) de vivre ce genre de très mauvaise expérience car on reste une personne extérieure, donc l'intérêt pour le client est justement de pas s'engager sur une personne mais un service (le manager de l'ESN est alors en charge de trouver un autre consultant pour finir la mission, ou d'arrêter le contrat si justement il y a eu harcèlement ou autre). Cela permet ainsi de quitter une ambiance nauséabonde sans risque de se faire blacklister par la suite dans le milieu et avec une souplesse qui permet de continuer a être payé en inter-contrat si nécessaire.

Bon, j'imagine que le contrat de non-mobilité tout en restant dans le secteur du jeux-vidéo serait assez complexe à obtenir suivant l'endroit où tu te situes mais je suis surpris que ce type de contrat ne soit pas utilisé dans ce milieu.

Ça serait une bonne aubaine je pense, pour toutes ces victimes qui n'ont pas le choix que de subir car situation trop délicate pour pouvoir changer de boite..

Avec des moyens conséquents ce serait le moment idéal pour lancer une OPA sur Ubi. Au moins aucun risque qu'il y a ait un quelconque soutien médiatique maintenant :-)

@kalibreizh, alors le consulting, sauf si tu es proche d'un gros HUB de développement jeux video, comme ici à Stockholm, autant te dire que les boîtes s'en passent volontiers car elles peuvent embaucher du junior en CDD pour 3 fois rien.

D'ailleurs pour ceux qui veulent changer d'air tout en restant dans des boîtes ambitieuses, je recommande chaudement (ahah) Stockholm. Toutes les boîtes recrutent à mort, même en ce moment. Non-crunch forcé garantie car en Suède ca aurait beaucoup de mal à passer. Et y en a pour tous les goûts.

Fulgor a écrit :
Maintenant je suis loin dans une boîte où c'est à mon tour d'etre considérer comme un dieu, mais moi au moins je respecte les gens AVEC QUI je travaille ET SANS QUI je ne pourrais pas faire mon travail correctement dû à la barriere de la langue (entre autre).

Je suis très content que tu aies réussi à t'en sortir Fulgor sans trop de sequelles, parce certains ne se remettent jamais vraiment, voire ne peuvent plus reprendre le travail. En l'occurence ta situation est une belle revanche, et je ne doute pas que tu sois plein d'empathie avec tes collaborateurs. En tout cas bravo à toi, et je te souhaite une belle et longue carrière épanouissante. D'ailleurs je le souhaite à tout le monde.

Et je ne comprends pourquoi les directions générales et RH tolèrent ce genre de management toxique, un certain bien-être rend les gens productif, le stress lui est justement contre-productif, puisqu'il diminue les capacités cognitives des employé(e)s. Ah, c'est vrai, les salarié(e)s sont devenus simplement une variable d'ajustement...

Au delà du coût humain, il y a le coût financier de ce genre de fiascos. Entre la petite équipe initiale et l'équipe actuelle de BG&E, on peut estimer qu'il y a eu en moyenne 100 personnes bossant sur le projet. Tout confondu (charges, IT, éléctricité, locaux...), Ubi doit payer en moyenn 100 000 euros par employé français. 100 * 100 000 euros/an * 12 ans = 120 millions d'euros. Pour une démo technique. Même Blizzard a fini par annuler Titan et a récupéré les morceaux pour faire Overwatch.

@CBL: En pré-pré-production (oui oui ça existe) c'est vraiment un cercle très réduit pendant 1 ou 2 ans, et où tu trouves un creative director, un art director et un TD, assistés éventuellement de quelques autres directors "secondaires" (world, game) et peut-être un ou deux concept artists. Le tout chapeauté par un producer. C'est 7 ou 8 gars max. Et ce qui sort de ce long brainstorming ça reste en interne ou alors, éventuellement on sort un trailer CGI produit en externe pour vendre le projet au département éditorial (oui oui celui de tonton Serge).

Après ça, la phase de pré-production à proprement parler, elle peut durer quelques années et tu ne montes pas à plus de 40 ou 50 personnes chez Ubi, et encore seulement pour les TRES gros projets.

Enfin bref tout ça pour dire que compter 100 gars en moyenne sur 12 ans ne me semble absolument pas réaliste.
(Si y a un truc ou Ubi est fort, c'est pour compter ses sous).

Source : moi sur un "unannounced project" Ubi :)
anecdote : J'ai fait le traducteur sur le trailer CGI parce que bon, pourquoi embaucher un traducteur alors qu'il y a un frenchie de dispos "gratos" ^^

Dans la première news sur le jeu en 2008 on disait "le jeu n'est qu'en phase de pré-production et Ubisoft n'a pas encore donné son accord. C'est en tout cas ce qu'a déclaré Michel "Rayman" Ancel à Jeux Vidéo Magazine. 10 à 12 personnes sont en train de bosser dessus et le jeu devrait être dans la continuité du premier."

Comme on en est à 350 dev rien qu'à Montpellier avec plusieurs studios partenaires, je me disais que 100 développeurs était une bonne moyenne. Et même en coupant de moitié, 60 millions d'euros pour une démo technique c'est assez dingue. C'est le budget de Watch Dogs sans le marketing.

Buck Rogers a écrit :
... Et je ne comprends pourquoi les directions générales et RH tolèrent ce genre de management toxique, un certain bien-être rend les gens productif, le stress lui est justement contre-productif, puisqu'il diminue les capacités cognitives des employé(e)s. Ah, c'est vrai, les salarié(e)s sont devenus simplement une variable d'ajustement...

Sur ce sujet on pourrait reparler de Cecile Cornet en tant que DRH monde pour Ubisoft... Elle a "abandonné" sa fonction, mais pas l'entreprise, drôle de façon d'assumer sa responsabilité dans toutes ces affaires.

CBL a écrit :
Au delà du coût humain, il y a le coût financier de ce genre de fiascos. Entre la petite équipe initiale et l'équipe actuelle de BG&E, on peut estimer qu'il y a eu en moyenne 100 personnes bossant sur le projet. Tout confondu (charges, IT, éléctricité, locaux...), Ubi doit payer en moyenn 100 000 euros par employé français. 100 * 100 000 euros/an * 12 ans = 120 millions d'euros. Pour une démo technique. Même Blizzard a fini par annuler Titan et a récupéré les morceaux pour faire Overwatch.

Et si à BGE2 on ajoutait les ventes très médiocres de The Division 2 et le four monumental de Ghost Recon Breakpoint ?
Dans ce cas là, je serais curieux de savoir comment on parvient à quantifier le ratio coup de production/retour sur investissement.
Dès le début de ces affaires je me suis demandé si les comportements des personnes impliquées n'étaient pas également l'explication de la faible qualité des derniers jeux Ubisoft.
Il y a Hyperscape aussi, qui semble se présenter comme un joli raté.
En fait, je me suis demandé si la réaction d'Yves Guillemot n'a pas aussi été motivée par des questions budgétaires.
Et je me le demande encore...
Après tout, si on faisait les comptes, le big boss d'Ubisoft a potentiellement jeté un fric fou par les fenêtres ces dernières années.

Oh t'inquiètes pas, le fric a pas été jeté par les fenêtres, il arrive toujours dans une poche. ;-)

AlphaBlueLight a écrit :
Sur ce sujet on pourrait reparler de Cecile Cornet en tant que DRH monde pour Ubisoft... Elle a "abandonné" sa fonction, mais pas l'entreprise, drôle de façon d'assumer sa responsabilité dans toutes ces affaires.

Oui, c'est un élément parmi d'autres qui prouve que la direction n'a pas été à la hauteur.

AlphaBlueLight a écrit :
Et si à BGE2 on ajoutait les ventes très médiocres de The Division 2 et le four monumental de Ghost Recon Breakpoint ?

J'espère qu'Ubisoft en aura tiré des leçons, comme le fait qu'il faut accorder plus de temps aux équipes, et qu'il faudrait plutôt penser à innover que d'uniformiser ses licences. Je pense qu'il y a des talents chez Ubisoft, mais ça fait des années qu'ils doivent avancer avec le frein à main. J'espère aussi que cette triste histoire aura permis que les choses changent pour les équipes.

Khdot a écrit :
Oh t'inquiètes pas, le fric a pas été jeté par les fenêtres, il arrive toujours dans une poche. ;-)

En tout cas, c'est sur qu'il loupe jamais la poche des actionnaires :-D

Je ne sais pas si vous lisez son Instagram mais Ancel affirme qu'il était consultant sur l'IP pour BGE2 depuis plus de 2 ans. En gros il a aidé a créé les trailer et donné 4 artworks que les artistes peuvent ou non utiliser...
Donc je vois pas trop comment il peut être un tyran en étant si distant...

Jaco a écrit :
Je ne sais pas si vous lisez son Instagram mais Ancel affirme qu'il était consultant sur l'IP pour BGE2 depuis plus de 2 ans. En gros il a aidé a créé les trailer et donné 4 artworks que les artistes peuvent ou non utiliser...
Donc je vois pas trop comment il peut être un tyran en étant si distant...

Le mec qui s'écrit ses propres interviews avec des personnages de fiction pour dénoncer les articles de libé ?

Oui celui là la condescendance en moins. Dans les faits cela arrange plutôt Ubisoft qui peut faire passer ça pour une période révolue...
Pour moi c'est plus une sorte de directeur artistique lointain, il bossait dans 2 studios par jours donc franchement je pense pas que tu t'embêterais a gérer tes équipes a la petite semaine. Ne pas voir que quelqu'un est bien out parce que tu ne le côtoie pas h24 c'est pas une erreur.

Ce n’est pas de la condescendance, il se fait sa propre interview qu’il diffuse sur une plateforme sur laquelle il peut modérer les réactions.

Si tu veux passer pour un control-freak, il n’y a pas mieux.

Cette défense est quand même succulente, on passe du directeur artistique visionnaire sans qui rien ne serait possible au mec qui n’était tout simplement pas là, il ne pouvait pas, y avait poney.

Et puis sutout les reproches recueillis par Libé ne datent pas forcément de ces 2 dernières années. Sinon Ancel ne se retrouverait pas à exhumer des reliques de mails et autres posts balancés sur mana il y a 10 ans en criant à la fake new.

Il est seul maintenant, y a plus de rh ou service de com pour faire un communiqué donc non ça m'étonne pas c'est même plus sincère. Il le dit lui même d'ailleurs dans ses nombreuses réponses il a plus personne.

Et puis cela n'intéresse plus les journaux, y a pas de truc extrême et encore moins de témoignages donc mise a part ceux qui refresh Instagram...la portée de la réponse est quasi nulle. Et les next gen arrivent alors on va pas s'en soucier plus que ça.

Personnellement ça me casse les couilles parce que je voulais vraiment y croire a BGE2, le premier étant quand même le seul jeu de ubi qui avait du cœur (le dernier étant Soldat Inconnu...ayant vu le jour grâce à...ubiframework créé pour Rayman..).

Ah mais je suis d'accord que tout cela est bien triste, d'autant plus que je doute fortement que les différents acteurs de tout ce bazar en ressortiront apaisés ou plus sage (selon les cas). Bref.

A titre perso je n'ai jamais "adoré" BGE. A part prendre les trop rares bestioles en photo et une ou 2 phases d'infiltration sympa (mais pas ouf non plus), il ne m'en reste pas grand chose.
Mon jeu préféré d'Ancel restera Rayman 64. Il s'en dégageait une vraie poésie et un soucis du détail vraiment top. Bizarrement, j'avais bien aimé king kong aussi. Y'avait des idées de GD sympa.