Cela fait un petit moment que j'écris pour Factornews, mais je dois bien vous avouer que c'est la première fois que j'ai autant de peine à simplement décrire un jeu. Le site officiel de Cultist Simulator nous le décrit comme "a game of apocalypse and yearning" (un jeu d'apocalypse et d'ardent désir), mais cela ne nous avance guère. Reprenons depuis le début : il y a quelques temps et malgré leur processus habituel d'open production qui avait fonctionné pour Fallen London et Sunless Sea, les membres du studio Failbetter Games n'ont pu empêcher Sunless Skies d'être un échec commercial, poussant quatre employés hors du navire pour qu'il reste à flot. Lottie Bevan, qu'on avait pu voir lors de la dernière édition de l'Indiecade, était du lot, mais a heureusement pu rebondir très vite. Elle a rejoint Alex Kennedy, un des fondateurs de Failbetter parti depuis 2016, et à eux deux ils forment Weather Factory avec une ambition finalement assez proche de celle de Failbetter : faire des jeux très narratifs à l'esthétique très marquée. Leur premier jeu, kickstarté à hauteur de 80 000 livres sterling, est donc Cultist Simulator, dont l'ambiance et l'esthétique sont lovecraftiennes en diable et que j'ai toujours autant de mal à décrire.

Lire la suite sur le site : Cultist Simulator joue la carte du Lovecraft aimant crafter.

Fallen London était peut-être le jeu le mieux écrit auquel j'ai jamais joué, mais le côté "jeu en navigateur à actions limitées" devient vite pénible, j'ai dû tenir quelques mois mais pas plus. Mon rêve serait qu'ils le sortent avec actions illimitées sur Steam mais les développeurs ne veulent pas.

Là je viens de récupérer Sunless Sea, je vais enfin pouvoir tester ça, même si j'ai très peur que le côté permadeath me les brise trop.

Cultist Simulator est assez fun au début, surtout si on aime la narration un peu excentrique façon Sunless Sea, avec des textes bien écrits et plein de double sens. On expérimente et on s'amuse pas mal au début, mais rapidement de gros problèmes ressortent. Le jeu veut pousser à l'expérimentation et à commettre des erreurs volontairement, et donc rien n'est expliqué. Mais vraiment, rien. Et c'est super obscur. Genre si je vous dis "il faut utiliser le verbe du rêve avec de la passion, et choisir le bout de lore approprié pour atteindre la voie des bois afin de faire progresser son ambition", ça veut juste rien dire, même pour quelqu'un qui a pu apercevoir vite fait les mécaniques du jeu. Mais ça peut être fun d'être paumé, alors pourquoi pas.

L'autre soucis, c'est que le "mid game" est bourré d'action répétitives, très dépendantes du hasard, et donc il faut parfois faire des dizaines et des dizaines de tentatives d'une action avec un timer pété pour espérer obtenir le résultat escompté. Et vu que parfois on ne sait même pas ce que l'on cherche, on peut passer à côté sans même s'en rendre compte.
Et dans le genre répétitif, aller au travail par exemple, vous le ferez environ toutes les 180 secondes, et donc sur une partie qui dure 12 heures admettons, ça veut dire que vous allez glisser/déposer/confirmer la carte travail environ 240 fois... wouhou, super fun.

Bref, le jeu m'est rapidement tombé des mains, pas eu la motive de le relancer.