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Un Rédacteur Factornews vous demande :

TEST

Uncharted 4

kimo par kimo,  email
 
Alors que les journalistes du monde entier ont déjà écrit sur le nouveau messie de la PS4, sur Factor, on préfère ne pas jouer le jeu de l'actualité et conserver notre indépendance et notre libre pensée ! Nos tests n'arrivent pas trop tard... on préfère dire qu'ils permettent de prendre du recul. Voilà donc notre avis sur Uncharted 4, bien après ceux des viles rédactions esclaves de l'agenda médiatique !
La série Uncharted a toujours été une vitrine graphique alliée à un système de jeu efficace mais assez moyen. On tolérait le gameplay faiblard pour avoir le plaisir de visiter de fantastiques environnements. On acceptait l’absurdité du scénario et son côté série B (cités cachées et yétis nazis) parce que le jeu ne semblait jamais revendiquer une quelconque intelligence. Mais sans doute grisé par le succès de The Last Of Us, Naughty Dog s’est dit qu’il fallait développer l’aspect narratif d’Uncharted. Du coup, vous saurez tout tout tout sur Drake grâce notamment aux quelques séquences de flash-back qui égrènent la vingtaine de chapitres du jeu. Sam et Nathan : leurs blessures secrètes, leur enfance difficile, leurs rires et leurs larmes.... Résultat : c'est assez catastrophique.

Amour, gloire et île de beauté.

Oui car raconter tout ça, c'est long ! Pour « jouer » à ce nouveau Uncharted, il faut donc au joueur beaucoup de patience car Uncharted 4 est en effet abominablement bavard. Truffé de cut-scenes et de couloirs vaguement interactifs, qui ne servent qu’à nous occuper pendant que les personnages discutent, on est pris en otage du début à la fin par le scénario. Il faut déjà bien attendre 2 heures de « jeu » avant d’arriver à la première fusillade qui ne ressemble pas à un tutoriel. Si les choses s’améliorent par la suite, on reste spectateur semi-actif une bonne partie des 10 heures de promenade proposées par l'aventure. Le jeu est visiblement plus intéressé par le fait de s’entendre parler que de nous laisser jouer.



Sans doute convaincu d’écrire de l’or depuis The Last Of UsNaughty Dog en rajoute des tonnes pour avoir l’air mature et sérieux, au point de devenir pompeux et grotesque mais surtout très complaisant. On nous sert des grandes leçons de vie (du genre « Avant d’arrêter de me mentir, arrête de te mentir à toi-même ») en cabotinant à fond pour nous faire croire que les dialogues et les personnages ont de la profondeur, mais leurs motivations sont parfaitement inintéressantes et suffisamment clichées pour qu’on n’ait normalement pas à s’y attarder si longuement. Nathan aurait-il dû mentir à sa femme ? Doit-il faire confiance à son frère ? Autant de questions dignes d’une télénovela qui sont longuement discutées par les personnages entre et pendant les séquences de jeu. 

Ca ne signifie d’ailleurs pas que le jeu ait abandonné sa joyeuse débilité d’avant, mais le mélange entre le sérieux de dialogues qui se veulent réalistes d’un côté, la mise en scène qui cherche à tout prix à bâtir le mythe de la licence, et les phases de gameplay ponctuées de bons mots rend le tout encore plus absurde. The Last Of Us cherchait au moins à adapter les séquences de gameplay à son univers. Ici, c’est entre deux fusillades agrémentées de punchlines débiles qu’on règle ses problèmes amoureux et familiaux. Le meurtre de masse des séquences de jeu ne semble pas beaucoup perturber nos héros : ni leurs destins ni leurs relations n'en sont affectés. Mais que Nathan ait caché des choses à sa femme, voilà qui est monstrueux ! Rassurez-vous toutefois, l’intégrité du récit n’est que rarement dérangée par ces sporadiques phases de shoot. Il ne faudrait pas que le joueur pense qu'Uncharted 4 a été fait pour autre chose que pour dérouler une histoire.

Le jeu dont vous êtes le figurant.

Grosso modo, Uncharted 4 est toujours un immense couloir mélangeant phases d'escalade, de shoot et quelques énigmes niveau CE1 dont on doute qu'elles aient pu garder si longtemps un secret hors de portée d'un touriste maladroit. Mais ce corridor est désormais bien avare en gameplay. Les séquences de jeu inutiles s’additionnent bien plus qu’auparavant, et on a plus souvent l'impression de faire de la figuration que d'être confronté à un défi. Une ballade en jeep ou en bateau devient prétexte à nous occuper entre deux dialogues, pendant que les personnages font des réflexions sur tout ce qu’on croise, mais sans proposer une quelconque idée de gameplay. L’illusion d’explorer s’évanouit déjà rapidement lorsqu’on roule dans des couloirs camouflés, mais quand tout est scripté jusqu’à la moëlle, on a plus l'impression de suivre des instructions que de prendre l'initiative. 



Les séquences d’escalade sont égales à elles-mêmes avec quelques gimmicks à peine utiles (le lasso ou le piton) pour nous faire croire qu’il y a quelque chose à faire de plus, mais leur utilisation est entièrement contextuelle. L'impression d'explorer - ou même de jouer - est constamment remise en cause par des événements narratifs et des scripts omniprésents. Naughty Dog a sans doute pensé que s’il se passait quelque chose à l’image, le joueur aurait l’impression de participer. Mais il faut visiblement toujours que ce qui se passe soit narratif plutôt que ludique. Quand un pont s'effondre ou que Drake glisse, ça n'a pas d'impact sur le côté plate-forme ou la progression du joueur : ça sert juste à raconter une péripétie ou à déclencher un dialogue avec le compagnon du moment. Et même lors des rares séquences où notre héro se retrouve seul, il se parle à lui-même pour commenter l’action.

Le plus sympathique aurait pu être les rares séquences TPS de combat, qui proposent parfois des environnements assez ouverts et dont la difficulté est honorable. Mais c’est alors l’approximation du gameplay qui vient gâcher la fête. Mélangeant un système d’infiltration assez peu intéressant au bon vieux mécanisme de couverture TPS, rien ne semble bien réglé pour fonctionner et créer un ensemble cohérent. L’auto regen, le système de couverture et les déplacements contextuels rendent déjà les combats parfois brouillons, mais maintenant que l'infiltration entre en ligne de compte, leur logique est comme prise entre deux feux et l'IA a un peu de mal à suivre. Tout ça ne fabrique qu’un ersatz assez frustrant de gameplay où on finit par bourriner plutôt que de varier les approches et tirer plaisir de l'une ou de l'autre. Ces combats restent cependant assez rares dans le jeu et on est généralement soulagé d’en croiser un... Car la partie TPS est quand même celle où l'on s'amuse le plus, malgré ses défauts. Même alors, ces séquences d'action sont tellement courtes qu'on est au début assez surpris, sans compter qu'il y a des checkpoints durant les combats eux-mêmes. Difficile de sentir la tension dans ces conditions. Il faut croire que le jeu risquait de trop ralentir le récit...



Reste le côté candy-eye du jeu, qui tient ses promesses, malgré quelques détails assez ratés. C’est surtout dû au fait que le rendu très réaliste du jeu met en valeur toute imperfection ou clonage de texture, et le moindre écart de qualité saute aux yeux. Globalement, c’est toutefois extrêmement réussi, et tant qu'on ne regarde pas trop à l'horizon, les environnements sont superbes. D’ailleurs, si vous êtes trop bête pour les admirer par vous-mêmes, pas de soucis, les développeurs vous diront là aussi où vous arrêter pour regarder le paysage, puisqu’entre les disputes, les blagues et les fusillades, nos héros prennent aussi le temps de s’extasier sur le travail de Naughty Dog histoire de nous gaver d’émerveillement jusqu’au bout. C’est dans ces moments-là qu’on apprécie toute la valeur du mutisme confiant d'un jeu comme Dark Souls.

TL;DR

Uncharted 4 est un TPS très moyen qui aime surtout s’admirer lui-même. Bouffi, ostentatoire et incroyablement bavard, on a parfois l’impression que Naughty Dog est si fier de ses talents qu'il en a oublié le joueur. Ce dernier a plus souvent l’impression de regarder une mauvaise série qui n’en finit pas que de jouer à un jeu vidéo. Heureusement, le studio a les moyens de faire constamment diversion, enchainant les séquences spectaculaires et les dialogues tape-à-l’œil, pour faire comme s'il se passait quelque chose d'intense ou de poignant. Mais avec un sens de l'à-propos qui fait parfois bien rire (ou qui navre, c'est selon). Et puis, voir Nathan glisser d'une falaise pour la vingtième fois ou trembler pour son couple risque de ne pas satisfaire ceux pour qui la tension d'un jeu doit venir de son gameplay, pas de l'histoire convenue qu'on nous raconte à côté.



Franchement, les derniers Tomb Raider ont des scénarios comparables (quasiment le même en fait, avec les mercenaires, la famille, la genèse et tout et tout) mais y ajoutent un système semi open world qui donne un sens à l'exploration et un gameplay shooter bien plus gratifiant (surtout le dernier, avec l'arc). Ils sont bien sûr bourrés de défauts, mais on a du mal à voir ce que ce Uncharted 4 a de plus pour générer une telle vague de hype. Moi en tout cas je préférais quand Uncharted c’était plus bête, mais moins prétentieux. Au moins on pouvait tuer des nazis et des yétis.
A réserver aux gens qui n'aiment pas avoir du gameplay dans leur jeu ou qui ont VRAIMENT la flemme de chercher Uncharted 4 le film sur youtube.
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