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Steamworld Build, bon filon et grise mine

Xavor2Charme par Xavor2Charme,  email
Développeur / Editeur : Thunderful Publishing The Station
Supports : PC / PS4 / Switch / PS5 / Xbox Series
En tant que mâle alpha du ludisme, je me dois de connaître tous les styles de jeux vidéo existants. A l’instar d’un virtuose de la guitare passant de Cabrel à Judas Priest en faisant un petit crochet par Aya Nakamura, je suis capable de virevolter de style en style: un FPS par-ci, un jeu de course par là, hop, un petit jeu de plateforme ! Ah-ah-ah, je suis incollable… Mais quel est donc cet épais mur qui fonce droit vers moi ? Un jeu de gestion ! Mon point faible ! Je suis perdu ! Sprouitcht !!!!
Bon en vrai ça va, je ne suis pas décédé et ce pour une bonne raison: Steamworld Build, le dernier né de la série des Steamworld, est un jeu de gestion et de construction de ville à destination des débutants reprenant l’univers chamarré et bon enfant des robots cowboys à vapeur. Le jeu, sorti le 1er décembre 2023 sur toutes les plateformes ainsi que dans le Game Pass, n’est pas développé par Image & Form (qui ont depuis sorti le très joli, mais chiant The Gunk et sont devenus Thunderful Development) mais par The Station dont c’est le premier projet sérieux après avoir été faiseur de DLC cosmétiques pour les Little Big Planet. C’est enfin la sortie du purgatoire pour ce studio suédois qui peut en plus s’amuser avec une licence populaire et connue pour ne pas se reposer sur ses boulons en termes de gameplay. 

Terril Bogard

Le jeu s’ouvre sur une petite cinématique permettant de poser les enjeux : une mystérieuse IA, que le cow-bot Jack Clutchsprocket et sa fille ont déterré, leur confie qu’une ancienne technologie est enfouie juste en dessous, très profondément et qu’elle permettra aux robots de quitter la planète qui menace d’exploser. Ni une ni deux, les robots fondent la ville qui leur permettra de se donner les moyens de creuser une mine de plus en plus profonde, de réunir les différents éléments d’une fusée cachés dans les galeries pour se barrer fissa de cette planète que Dorothy (des Dig) et ses potes sont en train de foutre en l’air. Nous sommes donc en présence d’un jeu de construction avec un objectif clair et un petit scénario se développant au fil de notre progression.

Se déroulant donc scénaristiquement parlant en parallèle de Steamworld Dig 2, le jeu applique aux jeux de gestion de que Dig appliquait aux Metroidvanias en ajoutant toute une partie d’exploration des mines situées en dessous de la ville. Le jeu se divise en deux gameplay distincts : la gestion de bourgade classique école Caesar ou Anno et le Dungeon Keeper-like pour les mines. Les deux parties sont totalement interdépendantes, les mines ayant besoin des ressources et de la main-d’œuvre produites par la ville et la ville ayant besoin des matières premières excavées dans les galeries. Comme ces deux phases se déroulent simultanément, le studio s’est arrangé pour que leur difficulté et leur rythme soient suffisamment pépères pour ne pas nous faire exploser le cerveau. Peut-être un peu trop d’ailleurs.

Rendez-vous au ter-terminator

Nous commençons donc par fonder notre ville, réparer la gare et l’ascenseur de la mine. Nous posons quelques bâtiments pour loger les ouvriers et les faire bosser afin de glaner nos premières ressources. Tout est assez simple, et ce même sans le tutoriel, car le jeu dispose d’un système de jalons. Au début, nous n’avons que quelques options à notre portée et si l’on veut accéder au reste, il va falloir débloquer le prochain jalon (généralement un nombre d’habitants bien particulier). Le jeu nous annonce même les prochains bâtiments et besoins qui arriveront au prochain jalon, histoire de bien s’y préparer et guidant complètement les parties. Pour un gros nul de la planification comme moi, c'est très pratique, mais cela retire tout sentiment d’accomplissement dès la deuxième partie vu que l’on ne fait que poser les nouveaux bâtiments obtenus sans trop se poser de question. Si la première partie scénarisée est un jeu d’enfant (que l’on excuse en sa qualité de tuto), la deuxième que j’ai lancée en difficile ne m’a pas parue beaucoup plus compliquée, résumant la partie gestion de ville en un petit casse-tête de placement de bâtiments. Les cartes sont petites et les demandes des habitants de plus en plus nombreuses, forçant à devoir déplacer les pauvres plus loin pour placer les nouveaux bâtiments requis pour satisfaire les besoins des plus riches à leur place. 

En normal, je n’ai jamais dû faire attention à l’argent, j’ai terminé le jeu sans avoir eu à comprendre vraiment d’où est-ce qu’il provenait et sous quelles conditions. En difficile, il a fallu faire un peu plus gaffe, en s’assurant que la production des différentes ressources se fasse en quantité suffisante. De toute façon, certaines sont arrivées assez vite en surproduction et j’ai pu en revendre une partie à chaque passage du train. La gare permet de configurer ces échanges ainsi que d’acheter des bonus de production à rattacher à nos bâtiments. La conséquence de tout ça, c’est que j’ai vite gentiment oublié Xavor Town pour me concentrer sur le cœur du jeu se trouvant au fond du puits.

GerminHal 9000

Une fois l’ascenseur de la mine réparé, nous pouvons en entamer la gestion. Elle comporte trois niveaux pour autant de biomes avec à chaque fois de nouvelles ressources et dangers. Sur un plan horizontal et d’un somptueux cliqué-glissé de souris, les mineurs que l’on recrute creusent les zones indiquées pour en extraire de l’or et des outils, trouver des filons de ferrarium que l’on pourra exploiter via l’installation d’extracteurs pour finalement construire notre petit réseau de tapis roulants permettant de ramener les ressources automatiquement à l’ascenseur, foutant de facto nos prospecteurs (qui s’occupent de la logistique au début) au chômage. Puis, nous tombons sur des morceaux de fusée et sur une porte verrouillée dont il faut trouver les interrupteurs dans la mine pour passer à l’étage suivant. Et là ça devient un peu plus stressant, car à partir de l’étage 2, nos installations essuient les attaques régulières d’ennemis nous forçant à engager des gardes et à installer des tourelles de défenses.  Malheureusement, à l’instar de la gestion de la ville, celle des mines finit aussi par ronronner, à la différence que l’objectif principal du jeu s’y trouve et nous passons donc fort logiquement le plus clair de notre temps dans les galeries. 

Si cette dualité de gameplay fonctionne mécaniquement, il n’y a jamais vraiment de pression quand on s’aperçoit que les problèmes se résolvent un peu d’eux-mêmes. Plus d’argent ? Rééquilibrez vite fait les comptes et allez aux toilettes en attendant que les dollars rentrent ! Votre mine se fait attaquer et vous avez essuyé des dégâts ? Recrutez des mécanos qui réparent vos installations et vos robots pendant que vous vous préparez une petite bolognaise que tu-m’en-dira-des-nouvelles ! Le game over est de fait inexistant et si lors de la première partie, on se prend au jeu pour suivre le scénario (comptez 7h), la motivation se tarit à la fin de la deuxième et ce ne sont pas les quatre autres cartes disponibles pour commencer qui vont changer la donne. 

C’est loin mais c’est pas très Bot

Graphiquement et techniquement, le titre n’est pas déplaisant et tourne pas trop mal sur Steam Deck, mais je suis personnellement assez déçu de la direction artistique. J’ai relancé Steamworld Heist sur ma Vita et les tons, les couleurs et les designs biscornus ont sauté depuis l’écran OLED pour venir caresser mes petites rétines. Steamworld Dig 2 et Heist sont des jeux magnifiques avec des cow-bots tous plus truculents les uns les autres et Build fait pâle figure avec ses couleurs délavées et ses robots plans-plans. La direction artistique délaisse certains designs vraiment étranges des jeux précédents pour des archétypes (la robote riche, le robot shérif etc) assez sages qui semblent presque destinés aux enfants. 

Si les villes sont chouettement animées, les bâtiments se ressemblent malheureusement tous, font tous la même taille et il m’est arrivé plusieurs fois de ne pas retrouver le type de construction sur lequel je devais cliquer.

Steamworld Build n’est pas Workers & Resources: Soviet Republic et ce n’est pas ce qu’on lui demande. C’est un petit city-builder proposant plein de mécaniques différentes et jamais bien compliquées, mais si je ne me suis jamais ennuyé, le jeu ne m’aura jamais transcendé non plus. C’est un jeu parfait pour débuter le genre ou pour les jeunes joueurs et joueuses (surtout si vous aimez l’univers). Il est de toute façon dans le Game Pass et une démo est disponible. Je conseille par contre aux autres de faire l’histoire directement en difficile si vous voulez quand même quelque chose qui vous résiste mollement ou alors de vous tourner vers Against the Storm, un autre city-builder qui twiste le genre. 
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