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Planet of Lana : en terre étrangère

Laurent par Laurent,  email
Développeur / Editeur : Thunderful Publishing Wishfully
Quand on a vu le trailer de Planet of Lana pour la première fois, on a adoré le style graphique et la musique enchanteresse rappelant les films Ghibli. Quand on a joué à la démo, on a adoré pouvoir diriger la paire formée par Lana et son petit compagnon mignon afin de contre-carrer les dangers de ce jeu d'énigme à défilement horizontal rappelant Inside. Quand on a joué au jeu, on a juste adoré tout le reste, rappelant que le jeu vidéo est un média formidable.

Dessiné c'est gagné

Un dessin en couleur : un jeune personnage et un petit animal noir, debouts dans l'herbe verdoyante regardent une araignée métallique perchée sur un rocher devant eux. C'est de là que tout est parti. D'un concept-art dessiné par l'un des 2 co-créateurs du jeu.

De là, le compositeur (entre autres) de la BO de The Last Guardian, Takeshi Furukawa voit l'image sur Twitter et appelle pour savoir si quelqu'un s'occupe de la BO. De là, un scénariste imagine une suite à la scène et un prélude à celle-ci. De là, un level-designer invente des dangers, des passages et des interludes. De là, des développeurs ont planché sur comment donner la vie à tous ces personnages et à leurs interactions. Et nous sommes aujourd'hui devant le résultat : une magnifique balade dans un monde dessiné qui s'étale à travers plusieurs régions d'une planète perdue.

Il était une fois, sur la Planet Novo...

Planet of Lana commence dans un village de pêcheur en bord de mer où vivent Lana et sa grande soeur Elo. Celle-ci souhaite justement aller sur la colline toute proche et invite Lana à la suivre par quelques mots d'un langage étrange. L'occasion est trop belle pour ne pas y placer un petit tutoriel. Mais si Elo traverse le camp facilement de toit en toit, Lana la suit plus difficilement, courant moins vite, entravée par la malchance et passant par un chemin plus bas quand elle ne tombe pas dans l'eau. Elle finit cependant par sortir du village et par la rattraper au soir, en haut de la colline quand ce qui ressemble à des météores chutent sur la planète. Malheureusement, ces météores sont plutôt une nouvelle Guerre des Mondes, une invasion de machines parmi lesquelles des pieuvres mécaniques qui viennent enlever Elo et tous les autres habitants du village dont Lana arrive difficilement à s'échapper en courant le plus loin possible jusqu'à s'endormir de fatigue et à bout de souffle dans une zone épargnée loin du village. 

Du grand Art avec un A majuscule

Ca ne fait même pas 5 minutes et le jeu nous a déjà mis une grande claque. Grâce à la beauté de sa direction artistique rappelant les paysages des films Ghibli, mais aussi par sa mise en scène de cet assaut et du sentiment d'oppression qui est créé.
On est déjà happé par le style graphique coloré, presque dessiné et pourtant riche en détails tandis que notre avatar traverse le village. Puis en sortant du village sur pilotis et sa mer en arrière-plan, on découvre que tout le décor bouge avec nous comme du temps de ces jeux utilisant la parallaxe, chaque couche apportant ses détails à la scène, jusqu'à la couche noir en avant plan qui vient faire des ombres chinoises. Du grand art.

Et cet art, préparez-vous à continuer à le voir se dérouler sous vos yeux tout au long du jeu, à travers la diversité des régions traversées et des événements rencontrés, mais aussi dans la qualité des transitions entre celles-ci, par des moments de contemplation où la caméra recule et la musique s'intensifie pour mieux vous faire profiter du spectacle.

Flashback Inside

Du côté du gameplay, Planet of Lana mêle les genres, mais la référence qui va le plus se faire sentir c'est Flashback. Influence qui ne devient que plus flagrante au fil du jeu, que ce soit dans les tons de certains niveaux dont celui du marécage évoquant le premier niveau de son ancêtre, dans le level-design construit et cadré de chaque situation, mais aussi de ce détail des corniches en léger surplomb où l'héroïne doit se reculer d'un pas pour pouvoir grimper. Bien sûr, la deuxième référence est sans conteste celle d'Inside, qui a récemment remis au gout du jour le défilement horizontal en y ajoutant un aspect évolutif et cinématographique, même si ici, le jeu se veut bienveillant et positif.



On va donc parcourir la planète et profiter de la diversité des régions traversées puis ralentir un moment lorsque des présences animales ou mécaniques se mettront sur notre chemin. Ces rencontres seront alors l'occasion de faire jouer nos neurones pour résoudre chaque situation entravant notre progression.

Pour cela, nous n'avons d'abord à notre disposition que des mouvements simples : courir, sauter ou nous accroupir. Mais une fois que nous aurons rencontré Mui, ce drôle de petit chat noir extra-terrestre, on pourra lui demander d'aller à un endroit proche, de rester là où il est, d'interagir avec son environnement et de quitter cet endroit pour nous rejoindre, dans cet ordre, ou un autre.
On se retrouvera donc à gérer 2 personnages, mais la dualité fonctionne formidablement bien et avec des contrôles au pad faciles à utiliser. On jouera donc beaucoup au chat et à la souris dans Planet of Lana, devenant tour à tour l'appât pour un ennemi afin que l'autre puisse progresser et atteindre un bouton ou une cache qui nous permettra d'avancer par étape dans la résolution de la situation. 

Lana au pays des merveilles

Il est difficile d'énumérer tout ce que Planet of Lana fait remarquablement bien, mais on peut quand même tenter la chose : les musiques jouées par un orchestre symphonique viennent enrober l'expérience à la manière d'un Ghibli, sachant se faire toutes calmes ou au contraire grondantes ou grandioses quand un conflit ou une révélation se fait jour. Les bruitages, eux aussi, sont fantastiques, des bruits de pas ou de chute sur les différentes surfaces que Lana va rencontrer aux intimations verbales lancées à son compagnon animal devenant murmure quand un ennemi est à proximité.
Les ennemis sont assez peu nombreux, mais tous richement animés et plusieurs créatures uniques viendront vous surprendre sur la route. Les situations seront également variées, tantôt énigmes, tantôt course poursuite, il y a même quelques QTEs même s'ils sont désactivables dans les options.
Notons aussi que la caméra n'est pas fixe et saura s'éloigner pour avoir un premier état des lieux de chaque zone d'énigme, puis à chaque fois qu'un bouton demandera de manipuler à distance des objets. 



Le moteur physique est, comme pour Inside, assez irréprochable et même si son exploitation restera un peu superficielle, il remplit parfaitement son rôle en toutes circonstances et chaque région propose de nouvelles mécaniques.

Si je devais émettre une critique au final, c'est que les possibilités des énigmes ne sont pas développées à leur plein potentiel. C'est certainement voulu pour que le niveau de difficulté soit abordable pour tous mais les fans de puzzles auraient sans doute voulu jouer encore un peu plus avec une imbrication plus complète des différents systèmes et avec la simulation physique.
Planet of Lana est une experience vivifiante. Le temps de quelques heures, il nous aura permis de vivre dans ce monde coloré et étrange en compagnie de Lana et de son compagnon une véritable petite aventure ponctuée de découvertes, d'émotions, de réflexion et d'action, tout en étant enveloppé par son ambiance sonore qu'on n'avait pas entendue depuis longtemps dans un jeu vidéo et on ne sera que triste d'arriver au bout du voyage aussi vite car la promenade aura été magique. On souhaite en tous cas beaucoup de réussite à Wishfully pour que ce premier jeu soit un succès commercial afin qu'ils puissent, espérons-le, nous offrir encore d'autres expériences ludiques de cette qualité.

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