Connexion
Pour récupérer votre compte, veuillez saisir votre adresse email. Vous allez recevoir un email contenant une adresse pour récupérer votre compte.
Inscription
En vous inscrivant, vous acceptez les conditions d'utilisation du site et de nous vendre votre âme pour un euro symbolique. Amusez vous, mais pliez vous à la charte.

Un Rédacteur Factornews vous demande :

 
TEST

Neurovoider

Nicaulas par Nicaulas,  email  @nicaulasfactor
Développeur / Editeur : Plug In Digital Flying Oak Games
Neurovoider est un roguelike twin stick shooter en pixel art se déroulant dans le futur, à une époque où les robots ont exterminé l’Humanité. Non, attendez, ne partez pas : je sais que ça a l’air de ressembler à plein d’autres jeux sortis ces dernières années, mais en vrai c’est plutôt cool. Et les messins de Flying Oak Games ont passé un an (six mois d’alpha privée et six mois d’early access) à utiliser le feedback des joueurs pour peaufiner leur copie. Ça mérite qu’on s’y attarde un peu.
Donc, les robots ont gagné, il n’y a plus d’humains et la Terre est désormais un gigantesque dancefloor sur lequel toutes sortes de machines se déhanchent sur de la synthwave. Sauf que dans les profondeurs, un robot scientifique fou a recréé des cerveaux humains pour les implémenter dans des machines. Le joueur va donc incarner un robot humain en choisissant une carcasse parmi trois classes : le dash (robot très dynamique focalisé sur l’esquive et les armes blanches), le rampage (une classe médiane, mobile et bourrine) ou le fortress (un robot plus lent et plus costaud). Chaque classe bénéficie d’un pouvoir spécial activable n’importe quand, et en début de partie on peut choisir une capacité qu’on peut déclencher une fois sa jauge remplie (se soigner, éviter les balles…). La maniabilité est la même pour toutes les classes : on se déplace avec le stick gauche ou WASD (protip : alt+maj), on vise avec le stick droit ou la souris et on tire avec les armes gauche et droite avec les gâchettes ou les boutons de la souris.

Comme dans tout roguelike, l’objectif est de progresser d’étage en étage jusqu’à atteindre le boss final, The Master. A chaque niveau, un ou plusieurs générateurs sont cachés et on doit les détruire tous pour avoir le droit de continuer l’aventure. Les étages sont générés procéduralement, mais contrairement à d’autres jeux du genre, vous gardez un peu la main sur le type de niveau dans lequel vous vous lancez. En effet, Neurovoider vous propose un panel de trois niveaux différents, en vous indiquant à quoi ressembleront les décors (fonderie, égout, chambre froide…) et en vous précisant la taille du niveau, le nombre d’ennemis « élite » (des robots plus costauds que les autres) et le taux de loot qu’on peut espérer. Il est même possible, sous certaines conditions, de relancer un coup de RNG pour changer les trois niveaux proposés, voire même de sauter un étage si le choix vous semble impossible. De quoi calculer votre prise de risque et de varier les plaisirs au long d’une partie qui peut s’éterniser : sans avoir atteint une seule fois le boss de fin, j’estime à environ deux heures la durée d’une partie complète pour un joueur lambda. En effet, j’ai une fâcheuse tendance à mourir au deuxième boss, soit 45% de la partie, en ayant passé 50 minutes à looter de la ferraille.

Et si vous avez tiqué au mot « loot », sachez que Neurovoider contient effectivement un système de loot, ouvertement inspiré des hack’n slash, qui permet d’améliorer son robot entre deux étages. Quand on détruit un ennemi ou un élément de décor, ils dropent des modules et des « scraps ». Les premiers permettent de changer les composants du robot (vision, réacteur, déplacement, arme gauche et arme droite), et on notera au passage un menu très bien foutu qui permet de comparer rapidement et simplement les caractéristiques de chaque composant, mais également de visualiser le fonctionnement d’une arme pour être sûr qu’on veut en changer (une arme qui fait des dégâts énormes mais qui a un cône de dispersion large n’est pas forcément plus intéressante que votre pioupiou de base). Les modules non utilisés peuvent être transformés en scraps, et ces pièces détachées serviront à vous soigner, à améliorer les modules installés ou encore à en créer de nouveaux. C’est en partie pour ça que les parties durent longtemps : il est essentiel de passer du temps à gérer correctement son équipement entre les missions.

A lui seul, cet élément permet à Neurovoider de se distinguer de la concurrence. D’autant plus que la variété des modules (visuellement ET dans le gameplay) offre un nombre vertigineux de builds. Mais le jeu affirme également sa personnalité via le dynamisme de ses combats. Il y a un excellent feeling avec la plupart des armes, et ça fait plaisir de ressentir le recul et les impacts. Plusieurs éléments de décors sont explosifs, et avec la variété des ennemis il faut savoir alterner entre guerre de mouvement et de position, et utiliser au mieux ses deux armes, donc si possible en avoir choisi deux différentes pour s’adapter à toutes les situations. Mais la plupart du temps, ça pète de partout tout en restant bien précis. Le tout est soutenu par une bande-son parfaitement adaptée, à savoir des morceaux piochés dans l’album « The Wrath of Code » de Dan Terminus. Comme pour d’autres jeux avant lui (Hotline Miami ou Furi pour ne citer qu’eux), Neurovoider utilise efficacement de l’électro qui tabasse pour booster ses joueurs.

Ceci étant, tout n’est pas parfait et quelques défauts sont un peu trop visibles. Le plus frappant reste le manque de variété des niveaux. S’ils contiennent des éléments spécifiques (de la glace sur laquelle on perd le contrôle, des containers explosant de différentes manières, etc.), ceux-ci sont trop rares pour qu’on n’ait pas l’impression de jouer à des reskins des mêmes zones. Surtout qu’au vu du nombre d’étages à parcourir pour voir le bout d’une partie, on retombe trop souvent sur les mêmes visuels. Par ailleurs, on note un léger manque de lisibilité dans l’architecture des niveaux construits aléatoirement. Il est parfois compliqué de repérer les ouvertures dans un mur au premier coup d’œil, et la carte qu’on peut afficher en transparence est étrangement construite. Enfin, les boss, qui arrivent tous les cinq étages, constituent des gaps de difficulté énormes. Neurovoider propose trois modes de difficulté bien dosés, mais peu importe le challenge choisi, les  boss sont tellement bordéliques et agressifs qu’on a du mal à comprendre et gérer leurs patterns. A moins qu’ils n’aient été conçus pour être battus en coop à 4, comme le permet le jeu ? Peut-être, mais comme il s’agit uniquement de multi local et que mon branleur de chat est incapable de tenir une manette, je ne saurais dire.
Dynamique, nerveux et articulé autour d’un excellent système de loot, Neurovoider est un très bon twin stick shooter. Il est malheureusement un peu trop répétitif sur le long terme et les boss ne vous feront aucun cadeau. Mais pour votre dose quotidienne de roguelike, c’est parfait.
Rechercher sur Factornews