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Un Rédacteur Factornews vous demande :

 
TEST

Gears of War 4 : Six heures d'attente

FrereT0c par FrereT0c,  email  @FrereT0c
Développeur / Editeur : Microsoft The Coalition
J’ai un gros passif avec la série Gears of War. Une série qui me ramène à mes années lycée où je passais mes mercredis après-midi, insouciant, à poncer le premier et le second opus avec un ami avant de retourner lire Death Note et mater des anime. Le bon vieux temps. Ce temps que l’on se rappelle avec un petit sourire satisfait et où on se dit que finalement la vie c'est pas si mal.

“J’ai passé plus de temps à le télécharger qu’à le finir…”

La saga Gears of War. Une série qui a dépoussiéré le genre du TPS sur console il y a déjà 10  ans (que le temps passe vite). Comme Halo qui introduisait l’auto-regen dans les FPS en son temps, Gears of War mettait au centre de son gameplay le defecus boxus©, le fameux système de couverture cher à la saga. Les fusillades étaient ainsi plus crédibles et haletantes. Ces jeux se dotaient en plus de moultes choses telles qu’un sens du spectacle qui faisait transpirer de bonheur Michael Bay, d’une galerie de personnages bourrins à la langue bien pendue et d’une ambiance subtile complètement assumée.



Après un téléchargement de presque 80 gigots sur l’enfant stupide de Games for Windows Live, nous voilà lancés dans cette suite qui promet beaucoup de choses. Pour ceux qui auraient la mémoire d’un poisson rouge sous anesthésie générale (ou qui n’ont simplement pas fait les autres), ce Gears of War 4 débute par une série de flashbacks recontextualisant l’histoire. Des guerres pendulaires au jour de l’émergence des Locustes, tout y passe. Ces séquences spectaculaires ont le mérite de mettre le joueur directement dans l’ambiance et dans de bonnes conditions pour apprécier la suite. A la fin de Gears of War 3, les Locustes étaient ainsi vaincus et nos héros principaux disparaissaient de la circulation. Dans ce nouvel opus donc, exit Marcus Fenix, Cole, Baird et compagnie. Gears 4 nous met dans les bottes du jeune JD, un blondinet dont on apprend assez vite qu’il est le fils de Marcus (JD pour James Dominic, petit hommage au pote tombé au combat, RIP in peace). Dès le début on nous balance quelques éléments de background du groupe composé de Del, le comic relief (qui est Noir, parce qu’autant y aller à fond dans les clichés) et Kait, la nana qui sert à rien à part donner un prétexte aux héros d’avancer. On comprend que Del et JD sont des Gears déserteurs et font partie maintenant des Etrangers, un groupuscule vaguement résistant qui vit en marge de la société. “Enfoirés de hippies” se disent les forces de la CGU (composées de robots uniquement), ils décident donc d’attaquer le camp principal des Etrangers ce qui donne lieu à une chouette phase de Tower Defense. L’attaque est repoussée, mais la nuit des créatures étranges attaquent et la mère de Kait, chef du camp, se fait enlever. Nos nouveaux héros ont besoin de Marcus pour résoudre cette nouvelle crise.



Ce sera tout pour le début, inutile de dévoiler plus le scénario, car le tout se boucle en 6h30 environ en Normal. Pour être tout à fait honnête, la campagne n’est pas le point fort de ce Gears of War 4. On s’ennuie ferme pendant 6h, en attendant qu’il se passe enfin quelque chose (autre que les tempêtes électriques violentes qui arrivent toujours aux mêmes moments), puis quand ça y est ça arrive… Fin. L’aura de mystère autour du scénario a un épilogue décevant. De quoi être terriblement frustré, surtout que le final est vraiment spectaculaire lui, avec des retrouvailles destinées aux fans et cela donne furieusement envie d’en savoir plus. Lors de cette campagne on rencontre trop de robots, ce qui n’est pas l’ennemi le plus sexy à affronter (surtout dans un Gears of War). Le bestiaire est globalement assez faible en fait, avec quelques gros ennemis faisant office de boss mais très peu de variantes d’adversaires plus conventionnels. On est loin de la folie d’un Gears of War 2 ou 3 sur ce point là. Concernant les personnages, ils sont à l’image de la campagne. Oubliables et prévisibles. Si le rapport père/fils entre un JD fringuant et un Marcus vieillissant marche plutôt bien, Del et Kait sont des personnages fonctions assez peu intéressants. Del est là pour faire des blagues qui tombent à plat et Kait donne un prétexte à JD pour avancer (retrouver sa mère). Cole, Baird et le reste de la clique manquent cruellement à cet opus pour marquer les esprits. On sent que les nouveaux gars de The Coalition n’ont pas encore saisi tout le sel de cette saga et ce qu’ils pouvaient en faire.

Prendre des vraies scies pour des lanternes

Le temps passe. Le premier Gears a 10 ans. Ce rappel temporel n’est pas laissé au hasard dans ce test. Il y a 10 ans, le gameplay de Gears of War premier du nom marquait un genre tout entier. Suite à ce succès, tout le monde voulait avoir son Gears. De ce fait, entre GoW1 et 4 on a eu Uncharted, Last of Us, Metal Gear Solid V, Max Payne 3 des TPS qui ont apporté chacun quelque chose de différent au genre. Mais voilà, jouer à Gears of War 4 c’est se taper un gameplay qui a pris un sacré coup de vieux car ça n’a pas bougé d’un iota. Au point qu’il y ait des risques pour que votre manette se mette à sentir la naphtaline de chez mamie. Les quelques ajouts de cet opus ne sont pas réellement utiles. Il est désormais possible de choper un ennemi placé directement derrière votre couverture actuelle pour le finir au couteau et de sauter par-dessus les barricades en plein sprint… et c’est tout. S’il est vrai que ce Gears of War favorise un jeu moins sédentaire et plus vif, les nouveautés restent faibles et donnent vraiment l’impression que la formule a des années de retard sur la concurrence.



Mais Gears of War c’est aussi des gros flingues et ça le quatrième en a à revendre. Outre les traditionnels Lanzor et revolver du terroir, les nouveautés sont à rechercher du côté de l’armement des robots. On trouve pêle-mêle le bien nommé Overkill, un fusil à pompe à la cadence de tir ultra rapide qui garde une cartouche en réserve tant que la gâchette n’a pas été relâchée. L’Ember quant à lui est un fusil de sniper électrique qui envoi des pruneaux très satisfaisants et qui one shot presque tout ce qui passe à sa portée. Le Dropshot est le comble de la discrétion car on parle d’un fusil qui balance des mini-foreuses explosives au-dessus du sol que l’on fait atterrir quand bon nous semble. On passera rapidement sur les différentes gatlings et autres lance-scies sauteuses : l’arsenal de Gears of War 4 n’a pas à rougir face à ses aînés et on sent qu’une attention particulière à été portée sur les pétoires.

“Toi, t’as pas une gueule de porte-bonheur”

C’est dingue à quel point Gears of War a été important sur la génération de console précédente. Car en plus de son gameplay relativement novateur, c’était aussi une vitrine technique pour l’Unreal Engine 3 qui a été utilisé dans de très nombreux jeux ensuite. Aujourd’hui, Gears of War 4 n’est pas le premier à utiliser l’Unreal Engine 4, mais qu’est ce qu’il en fait ? Et bien pas grand chose. S’il est indéniable que le jeu a un certain cachet sur quelques décors, le tout est masqué par un manque de variété incompréhensible. Le schéma pourrait se simplifier par grotte/ville dévastée/usine/ville/usine/usine/grotte. On a l’impression de traverser des usines pendant 75% du jeu. Et les usines dans les jeux vidéo c’est comme le niveau des égouts : une sacrée mauvaise idée. Le décor le plus mémorable se situe dès le début de l’Acte II, puis ensuite c’est le désert créatif. Un vrai gâchis quand on voit ce que le moteur est capable de cracher tout en restant à 60 fps constants sur une machine équipée d’une GTX 970 et d’un i7 6700k. Les décors manquent cruellement d’envergure et de ce côté gigantesque, spectaculaire propre à la saga.



Les modèles de personnages quant à eux sont plutôt détaillés mais rien de bien folichon non plus. Le jeu n’est pas raté techniquement, loin de là, mais on était en droit d’attendre autre chose pour le grand retour de la série. Quelque chose de plus grandiloquent, de moins conventionnel. On ne se sent jamais dominé par les décors, et une fois que les crédits de fin défilent, on ne se rappelle pas d’un endroit marquant en particulier en se disant “la vache, là ils ont assuré”. Une vraie déception.

“Alors ce solo ?” -”Bah il m’a mis Horde moi”

Pour le moment le constat n’est vraiment pas fameux n’est ce pas ? Permettez de contrebalancer un peu tout ça en parlant du multijoueur. Comme d’habitude, Gears of War est une expérience qui se vit à plusieurs. Le pouvoir de la coop c’est de rendre un truc pas folichon presque cool. Gears of War 4 ne fait pas exception et est un jeu taillé pour des parties entre potes. Même si pour le moment quelques soucis semblent toucher le crossplay entre Xbox One et PC. En effet, comme pour Forza Horizon 3, acheter le jeu sur l’un ou l’autre support permet de l’avoir sur les deux.



Mais le plus gros morceau de ce quatrième opus, c’est très certainement son tout nouveau mode Horde 3.0. La campagne introduisait quelques phases de Tower Defense plutôt sympathiques et ici c’est le coeur du gameplay. Lorsque la partie commence un Fabricator se trouve sur la carte et il faudra aller le récupérer pour le déposer quelque part. Ce Fabricator n’est ni plus ni moins qu’une grosse imprimante 3D qui permettra, moyennant quelques points, d’acheter des défenses. Ensuite, tel un petit Poucet très énervé, il sera possible de poser ça et là, des barbelés pour ralentir les ennemis, des tourelles automatiques, des râteliers d’armes qui rechargent les munitions… Ça fonctionne très bien et ce mode Horde (qui est pour rappel, un mode dans lequel les joueurs dégomment des vagues d’ennemis successives) est LE point fort de Gears of War 4. Ce système de défense permet des phases de gameplay émergent où il faut réellement penser sur le long terme, les protections coûtant de plus en plus cher à mesure que la partie progresse. Poser les bonnes barricades le plus tôt possible est donc primordial pour parvenir jusqu’à la fin.



De plus, il y a désormais un système de classes pour les personnages qui définit non seulement l’armement de départ (avec par exemple l’Ingénieur qui possède un chalumeau permettant de réparer les défenses) mais aussi divers bonus passifs. On parle là de cartes qui donnent des bonus comme des dégâts en plus, une réduction sur le Fabricator ou avoir plus de munitions... Pour obtenir ces cartes, Gears of War 4 se dote d’un modèle calqué sur celui d’Overwatch à savoir des caisses que l’on achète avec la monnaie du jeu ou de l’argent réel. A l’intérieur, des skins ou des cartes qui serviront à améliorer celles que l’on possède déjà. Si les micro-transactions ont toujours de quoi faire grincer des dents, l’argent s’accumule assez vite même s’il faudra grinder pas mal pour débloquer et améliorer la totalité de notre stock. Le mode Horde s’avère donc complet et amusant, une vraie réussite. Côté multijoueur plus classique, rien de neuf sous le soleil. Ce n’est pas le multi le plus intéressant du marché, et les fusils à pompe font toujours la loi sur le ladder (comme dans tous les Gears). Toutefois les modes sont plutôt nombreux et les maps bien fichues et variées.
Gears of War 4 est décevant. En oubliant d’être spectaculaire, il fait montre d’une campagne oubliable et trop conventionnelle. C’est toutefois l’opus doté du mode Horde le plus complet et amusant de la série. Un achat à envisager seulement si vous avez des potes pour le faire en coop.
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