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The Cave

Joule par Joule,  email  @j0ule  
Quand deux gloires légendaires de LucasArts, Ron Gilbert et Tim Schafer, s’associent pour réaliser un nouveau projet, ça ne peut qu’émoustiller les vieux gamers que nous sommes. Qui n’a jamais rêvé de la belle époque du jeu d’aventure ? Le rêve se réalise, en partie tout du moins, avec l’arrivée de The Cave sur PC et consoles.

Gilbert jeune


Selon les dires de Ron Gilbert, il a eu l’idée de The Cave il y a une trentaine d’années. Celle-ci était resté au placard jusqu’à ce qu’il la sorte à Tim Schafer lors d’une discussion il y a quelques années, probablement lors d’un rassemblement de designers aussi talentueux que gros. Une poignée de mains plus tard, le projet avait débuté.



The Cave, c’est l’histoire d’une caverne qui parle, et qui permet à ceux qui la pénètrent d’accéder à leurs désirs les plus chers. Quel prix sont-ils prêts à payer pour y parvenir, là est la vraie question. Sept personnages se présentent devant l’entrée de la caverne : le chevalier, la scientifique, le paysan redneck, les jumeaux, la voyageuse dans le temps, le moine et l’aventurière. Au joueur d’en sélectionner trois pour se lancer dans l’aventure. Chaque personnage dispose de son propre niveau spécifique dans la Cave : le chevalier devra récupérer Excalibur en passant par les cases dragon et princesse, les jumeaux veulent simplement aller jouer dehors et l’aventurière est à la recherche d’une relique ancestrale. Le personnage auquel le niveau est dédié doit utiliser sa compétence spéciale propre comme la télékinésie pour le moine, le piratage informatique pour la scientifique ou le dédoublement pour les jumeaux. La rejouabilité est donc un élément important de The Cave, puisque si vous calculez bien, il faudra finir le jeu trois fois pour voir le contenu de l’ensemble des sept personnages. Dommage que les nouvelles parties ne se retrouvent que trop peu affectées par les précédentes, et surtout que les zones intermédiaires de transition soient rigoureusement identiques, et donc ultra pénibles quand on les rejoue une deuxième fois. Et je vous raconte pas l’enfer du troisième run, dont on a déjà fait au moins une fois plus des trois quarts du contenu...


La grotte de lascars


Dans sa jouabilité, The Cave s’affranchit de pas mal de trucs chiants du jeu d’aventure, tout en respectant les codes du genre. On dirige les personnages à la manière d’un platformer ultra light : aucun challenge, pas de pénalité lorsqu’on meurt. Il s’agit juste ici de s’émanciper des déplacements archaïques du genre. Exit également l’inventaire fastidieux où l’on stocke des dizaines d’objets. Chaque personnage ne peut porter qu'un objet à la fois, ce qui a le mérite de fluidifier les énigmes et de ne se retrouver bloqué que rarement, voire jamais, vu que l’on procède en général zone par zone, sans avoir à faire de longs allers-retours, même si ces derniers restent assez nombreux. Ceci dit, ce qu'on gagne en confort, on le perd en rythme de jeu et également en fun pur (pas ou peu de situations absurdes, dialogues aberrants, associations d’objets improbables, etc.).



Cependant, pas de panique : si les personnages sont quasiment muets, l’humour est tout de même omniprésent grâce à la cave qui sert de voix-off, commentant les actions du joueur, avec un ton cynique très british dans l’esprit. L’écriture va droit au but, dans un mélange réjouissant de finesse et d’humour noir, de grosses ficelles et de subtilité. On n’avait pas connu ça depuis DeathSpank, réalisé en partie par... Ron Gilbert. Soulignons la bonne qualité de la version française, en version originale sous-titrée, qui arrive à bien retranscrire la plupart des traits d’esprit.

Signalons enfin que le jeu propose de jouer en multi local jusqu’à trois joueurs, chacun incarnant l’un des héros avec son pad. La résolution d’énigmes à plusieurs prend tout son sens, et on retrouve les sensations de jeunesse lorsque l’on galérait à plusieurs sur un Monkey Island ou un Full Throttle. Il faut tout de même un petit temps d’adaptation pour gérer les changements de perso (que tout le monde peut opérer) et la caméra, qui se recentre automatiquement sur le personnage sélectionné, laissant souvent ses acolytes hors champ et donc un peu perdus. Si cela ajoute énormément à l’intérêt du jeu, on ne peut que regretter qu’une version multi en ligne n’ait pas été implémentée. Peut-être dans une éventuelle suite, soyons fous.

Ron Gilbert revient à son genre de prédilection par la grande porte avec The Cave, pourtant vendu à petit prix (13 euros environ). La tentative de dépoussiérer le jeu d’aventure classique est réussie, malgré quelques imperfections, et ouvre une brèche où on l’espère s’engouffreront les futurs jeux du genre. On attend du coup de pied ferme le prochain jeu d’aventure du studio, qui avait lancé la grande mode du financement participatif.

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