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Lost Odyssey

Joule par Joule,  email  @j0ule  
Annoncé comme le véritable premier RPG next gen, concocté par Sakaguchi alias Monsieur Final Fantasy et disposant d’un budget colossal, Lost Odyssey a vraiment tout pour casser la baraque. Microsoft l’a bien compris, pariant gros sur le jeu, qui à l’instar de l’Olympique Lyonnais en Ligue des Champions, mise plus au final sur l’attentisme que sur l’audace. Explications.

Immortel Ad Vitam


Kaïm est immortel. L’intro jouable spectaculaire du jeu le pose sur un champ de bataille dantesque. Une fois les quelques ennemis faisant office de petit didacticiel avalés, une énorme météorite fend les nuages et s’écrase avec fracas sur le sol, annihilant tous les combattants alentour. Sauf notre héros, qui va devoir donc faire un rapport et ainsi entamer son périple. Il ne sera pas seul, mais pas toujours bien accompagné. Les personnages secondaires sont de qualité assez inégale : le bouffon de service, le garçon manqué, des enfants plutôt matures, et d’autres plus intéressants à découvrir au fil de l’aventure. Kaïm et certains de ces héros étant amnésiques, ils recouvreront des bribes de mémoire aux travers de rêves transcrits sous forme de textes superbement bien écrits. On pourra également revoir ces rêves lors des nuits passées dans les diverses auberges.

Notre petite bande est engagée dans une aventure prenante, avec un scénario bien ficelé conté dans de magnifiques cinématiques. On regrettera seulement que celles-ci soient entachées de vilains ralentissements, parfois à la limite de l’indécence. Tant qu’on est sur le côté technique, puisqu’on se sent obligé d’en parler vu la mini polémique actuelle : non, les temps de chargement (certes assez fréquents par moments) ne sont pas longs à mourir. Pas plus que dans n’importe quel RPG de cette envergure en tous cas. En revanche, les cut-scenes entourant les combats sont longues, et il est impossible de les zapper. Assez rageant dans un jeu aux combats aléatoires.


Le Seigneur des Anneaux


Car oui, comme dans foule de RPG japonais, les combats de Lost Odyssey sont aléatoires. A l’intérieur des combats, il faudra également être totalement néophyte pour être dépaysé : tour par tour classique, avec une action par perso : attaque, sort, objet, défense. Deux légères variantes toutefois : les anneaux de combat et la condition de garde (CG). Lorsqu’un des persos est équipé d’un anneau et lance une attaque, l’ennemi visé est entouré d’un anneau. Une pression sur la gâchette droite permet de faire apparaître un second anneau qui va lentement épouser le second. Il faut relâcher au bon moment la gâchette pour lâcher un coup parfait. Même si les effets sont assez faibles entre un coup parfait, un coup normal et un coup mauvais, cela a le mérite d’apporter un peu de dynamisme.

Les combattants d’un même groupe sont disposés sur deux lignes. La première est forcément plus exposée au coup en début de combat. La somme des points de vie des persos de cette ligne forment la CG, qui est un coefficient de protection de la ligne arrière. Cela apporte une dimension stratégique aux combats, et permet d’utiliser différentes tactiques en fonction des positions ennemies.

Comme dans tout bon RPG qui se respecte, remporter un combat permet de gagner des points d’expérience. Ici, le levelling est simplifié à son plus simple appareil, puisqu’on ne contrôle nullement la progression de ses personnages. On aurait aimé un peu plus de profondeur de ce côté-là. D’autant que les designers ont opté pour un choix assez surprenant : les niveaux de joueurs sont plafonnés pour que le combat contre le boss de chaque donjon soit équilibré. On augmente de niveau rapidement au début, puis une fois le niveau « requis atteint », zou, plus rien. Assez déroutant au départ, ce système se révèle ultra chiant car les combats aléatoires ne sont évitables qu’une fois lancés. Donc avant de fuir, il faut se taper la sale intro alors qu’on sait qu’on se bat pour rien. Les combats contre les boss sont sujets en général à de belles mises en scènes, ainsi qu’à des subtilités de gameplay permettant de trouver le point faible ennemi.


Donjons dégradants


Entre les combats, on navigue entre donjons parfois bien biscornus, où il faudra parfois se creuser les méninges pour progresser, sans que ce soit insurmontable. De ce côté-là, rien à dire, c’est du bon boulot. En ville, il faudra bien évidemment parler aux divers habitants et fouiller tous les recoins pour mettre la main sur un maximum d’objets, la routine en gros. Les menus sont d’un gris assez austères, et on y passera un peu de temps pour forger ses anneaux de combats, trier son équipement, mais également s’occuper de ses compétences. Les humains apprennent de nouvelles compétences en gagnant des niveaux. Par contre, pour qu’un immortel en apprenne une, il faut qu’un mortel la lui enseigne. Il suffit dans le menu de créer un lien de compétence entre les deux personnages, et qu’ils combattent suffisamment côte à côte. Pratique.

Les environnements sont variés, et on prend du plaisir à flâner dans les différentes villes et environnements extérieurs qui composent le titre de Feelplus. Souvent dirigiste, même si le jeu permet une plus grande liberté sur la fin, l’univers est cohérent, dans un monde magique et belliqueux, où finalement rien n’est tout rose. L’excellent bande son aide également beaucoup à plonger le joueur dans l’aventure durant les longues heures de jeu (compter une bonne quarantaine sans rusher, mais sans traîner non plus). Les doublages français sont plutôt réussis, mais les puristes lui préfèreront sûrement la version japonaise sous-titrée. A noter enfin que le soft tient sur quatre DVD, et que le packaging n’y fait honneur : 3 DVD superposés, et le quatrième dans une pochette en papier calée derrière la notice. Quand on a touché la version asiatique et son boîtier large spécial fait pour accueillir les quatre galettes, ça fait un peu désordre.

(merci jeuxvideo.com pour les screens de combats)

Alors qu’il avait les moyens de devenir le RPG ultime, Lost Odyssey pêche par un manque d’ambition et d’audace dans son système de jeu. Une technique pas toujours infaillible, des choix de design discutables et une impression de déjà joué sont les défauts d’un jeu solide, à l’ambiance prenante et aux graphismes réussis. Un bon RPG classique, mais pas un classique des RPG.

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