Connexion
Pour récupérer votre compte, veuillez saisir votre adresse email. Vous allez recevoir un email contenant une adresse pour récupérer votre compte.
Inscription
En vous inscrivant, vous acceptez les conditions d'utilisation du site et de nous vendre votre âme pour un euro symbolique. Amusez vous, mais pliez vous à la charte.

Un Rédacteur Factornews vous demande :

TEST

Metal Gear Solid 3: Snake Eater

Zaza le Nounours par Zaza le Nounours,  email  @ZazaLeNounours
En 2002, Solid Snake débarquait pour la première fois sur PS2 dans un Metal Gear Solid 2 assez controversé. Depuis, l'amateur d'infiltration sur console n'a eu que le musculeux Sam Fisher, héros de la série Splinter Cell, à se mettre sous la dent. Aujourd'hui, Snake est de retour, bien décidé à reprendre au pêcheur le titre de roi de l'infiltration. Et qui plus est de bien belle manière.

"Do you read me, Major Tom ?"


Comme d'habitude avec MGS, le scénario est des plus développés. Sans trop en raconter, pour ne pas gâcher le plaisir de la découverte, l'action se déroule dans les années 60, en pleine guerre froide entre l'Est et l'Ouest. Un scientifique soviétique, passé à l'Ouest, est reconduit de force dans son pays. Les Stazunis envoient alors un agent de la CIA spécialisé dans l'infiltration discrète pour ressortir le scientifique en question de là. Voilà pour le pitch (©Ardisson). Bien sûr tout ça est totalement fictif, mais Kojima s'est quand même amusé à inclure dans son histoire des éléments réels, notamment la crise des missiles de Cuba. Mais chut, je n'en dis pas plus, tant ce scénario s'avère captivant de bout en bout.


Dans la jungle, terrible jungle...


Ce n'est un secret pour personne, la majeure partie de l'action de MGS 3 se déroule en pleine jungle. Bien sûr, histoire de varier les plaisirs et de ne pas lasser le joueur, Snake s'en ira de temps en temps infiltrer d'immenses bâtiments, pour renouer avec des plaisirs plus traditionnels, mais le scénario se débrouille pour nous ramener en permanence dans ce vaste environnement extérieur. Enfin, "vaste"... Oubliez la liberté de Far Cry quand même, la jungle de MGS 3 n'est au final qu'un grand couloir, certes tapissé de verdure, mais un couloir quand même. Parfois, pour rompre la monotonie, vous aurez deux couloirs en parallèle, mais qui mènent au même point. Bref, bien que le jeu se déroule en majorité en extérieur, on n'est pas plus libre de nos mouvements. Ce n'est toutefois pas très pénalisant, et on prend quand même un plaisir fou à imaginer comment on va pouvoir franchir tel passage sans alerter les gardes : ramper dans les hautes herbes, grimper sur un arbre, ou bien enchaîner les headshots pour ensuite planquer les cadavres ... Toutes les mécaniques habituelles de Metal Gear sont présentes, même s'il faut reconnaitre qu'au début on est un peu perdu.

Pourquoi perdu ? Car on ne retrouve pas immédiatement ses marques, tout simplement. Depuis 3 ans, on s'était habitués à la vue de dos de Splinter Cell ; aussi retrouver la vue d'avion de MGS et son champs de vision des plus étriqués fait un petit choc au début. De plus, comme le détecteur de mouvements se serait avéré quelque peu anachronique, la bande à Kojima l'a tout simplement supprimé. Finis, les petits points symbolisant les gardes présents aux alentours et leur cône de vision. Maintenant, on y va entièrement au feeling. Ou plutôt, on se planque en permanence derrière un buisson en usant et abusant de la vue à la première personne pour être sûr que la voie est libre. Certes, ça casse le rythme de l'action, mais bon, il est question d'infiltration, pas de bourrinage à la Serious Sam.


Pour qui sont ces serpents ?


Avec ce Metal Gear Solid 3, Konami a voulu transcender le concept de l'infiltration, en proposant une véritable expérience de survie en milieu hostile. Aussi, en plus de mener à bien votre mission, il vous faudra vous soigner et vous nourrir afin de rester en forme. Si vous êtes à la diète, il sera alors impossible de courir comme un lapin ou de rester trop longtemps sous l'eau en apnée. De même, si vous gardez en vous toutes les balles que vous vous prenez comme autant de petits souvenirs, la barre de vie ne remontera jamais au maximum. Rassurez-vous toutefois, on est tout de même bien loin de l'expérience proposée en son temps par Robinson's Requiem, et à aucun moment ici il ne sera question d'amputation de membres ; de toutes façons, il serait tout de suite beaucoup plus difficile de s'infiltrer avec une jambe en moins !

Snake va donc devoir survivre à la dure, en mangeant et se soignant avec les moyens du bord. Il va lui falloir pour cela capturer toutes les bestioles qui se baladent dans la jungle, mortes ou vives, et s'en faire un petit gueuleton quand le besoin s'en fera sentir. Attention toutefois, un cadavre gardé trop longtemps dans la besace commencera à pourrir et ne nourrira pas du tout, bien au contraire. D'où l'utilité de capturer les proies vivantes en les endormant avec le pistolet tranquillisant. De la même manière, si Snake débute son aventure avec une trousse de survie plutôt conséquente, il lui faudra vite trouver de quoi la regarnir sur place.

Enfin, dernière nouveauté, les tenues de camouflage. Elles sont multiples, chacune étant particulièrement adaptée à tel ou tel environnement. Si une combinaison noire s'avère du meilleur effet caché dans un buisson au milieu de la nuit, vous risquez en revanche d'attirer les regards en la portant en plein milieu d'un couloir parfaitement éclairé. Pour savoir si votre camouflage est efficace ou non, il suffira de consulter le petit indicateur présent en haut de l'écran sous la forme d'un pourcentage : plus celui-ci est élevé, moins vous avez de chance d'être repéré (à quelques exceptions près). Votre posture déterminera également la facilité qu'auront les ennemis à vous repérer ; dans la mesure du possible, éviter de courir à découvert, et préférez la reptation discrète au milieu des hautes herbes.

Toutefois, ces aspects ne s'avèrent à aucun moment contraignants : en effet, il suffira d'ouvrir le menu pour choisir de vous soigner, vous nourrir ou vous camoufler, ce qui met le jeu en pause. Pas d'inquiétude à avoir donc, vous pourrez très bien vous soigner en plein combat et repartir ainsi frais comme un gardon. Petite entorse au réalisme mais eh, on est dans un MGS, le jeu avec des robots de combat nucléaires géants.

Le reste du gameplay est plus classique, avec toujours les placards pour se cacher, les ennemis à éviter/buter/endormir, et tous ces petits accessoires nécessaires à votre infiltration (dont l'inévitable carton). Quelques petites nouveautés seront de la partie, comme la possibilité de nager par exemple.


Une réalisation Solid


Abordons maintenant la partie technique du jeu. Comme d'habitude, on sent l'inspiration très hollywoodienne dans les scènes cinématiques. Elles sont tout simplement superbes, magnifiquement mises en scène, et ce tout en temps réel avec le moteur du jeu. Les 2-3 dernières heures de jeu sont d'ailleurs tout simplement incroyables. Il sera par moment possible de changer le point de vue durant les cutscenes en appuyant sur R1 pour adopter celui de Snake : ça ne sert à rien, mais c'est très plaisant. Je ne vous en dis pas plus, vous comprendrez bien assez tôt de quoi je parle...

Les phases in game ne sont pas en reste, et flattent en permanence la rétine : que ce soit les décors très travaillés, les personnages superbement modélisés et animés, ou les effets de lumière en temps réel (ah, le passage dans la grotte simplement éclairée par la lumière vacillante de la torche...), tout n'est que délice pour les yeux. Bien entendu, le framerate capricieux lors de certaines scènes un peu trop chargées, ainsi que les textures qui tirent la tronche lorsqu'on les regarde de trop près nous rappellent que l'on est bien sur PS2 et que la console de Sony n'est plus toute jeune ; mais obtenir une telle qualité sur une console vieille de près de cinq ans relève quand même de l'exploit.

L'environnement sonore n'est pas en reste, avec des musiques encore une fois composées par Harry Gregson-Williams qui s'adaptent parfaitement au jeu et à son atmosphère. Les voix originales sont également de haute volée. Visiblement, le doublage français du premier MGS aura suffit pour faire comprendre à Sony qu'il valait mieux conserver les voix anglaises... Les longues conversations par CODEC sont toujours présentes, évidemment, mais s'avèrent bien moins nombreuses et, n'ayons pas peur des mots, chiantes que dans MGS 2. Certaines sont même assez drôles, voire frôlent parfois le grand n'importe quoi.

Metal Gear Solid 3 se sera fait désirer, ça oui. Mais l'attente valait largement le coup. Kojima nous sert une fois de plus un jeu d'une grande classe, n'hésitant pas à renouveler subtilement le concept pour ne pas qu'on puisse taxer la série d'immobilisme. On retrouve tout ce qui a fait le succès des précédents épisodes, complètement transcendé, pour un plaisir permanent. Que ce soit la réalisation sublime, le gameplay parfaitement huilé, ou encore le scénario prenant du début à la fin, tout dans ce jeu fait qu'une fois rentré dedans, il est difficile d'en décrocher avant le dénouement, une vingtaine d'heures plus tard. Metal Gear Solid 3 est une incontestable réussite, probablement l'un des derniers grands jeux de la PS2 ; il serait dommage de passer à côté.

SCREENSHOTS

Rechercher sur Factornews