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Un Rédacteur Factornews vous demande :

TEST

Grand Theft Auto : San Andreas

Zaza le Nounours par Zaza le Nounours,  email  @ZazaLeNounours
Deux ans. C'est le temps qu'il aura fallu aux membres du studio Rockstar pour donner naissance à cette "suite" du célebrissime GTA : Vice City. Adieu les années 80 et les costards roses, bonjour les années 90 et les jeans-débardeurs. Adieu côte Est, bon jour côte Ouest. Adieu Vice City, bonjour Los Santos, San Fierro et Las Venturas. Avec Vice City, Rockstar avait réalisé un soft en tous points excellent. Mais pour ce troisième opus, il leur fallait faire mieux encore. Et comment surpasser l'excellence ? Tout simplement en atteignant une quasi-perfection.

Soyons fous


Pour commencer ce test, j'ai décidé de bousculer les règles établies de longues dates par les plus grands journalistes, et de passer en revue les défauts du jeu. Car des défauts, ce GTA San Andreas en a. Plein, même. D'un point de vue visuel, le moteur accuse clairement son âge. Oui, le jeu est moche, oui ça aliase à mort, oui les textures bavent, oui les modèles sont taillés à la serpe. Les bugs graphiques foisonnent, les collisions sont parfois bien étranges et les personnages finissent souvent encastrés dans un mur ou un véhicule. Pour en rajouter une couche, la hardware de la PS2 se faisant lui aussi vieillissant, la malheureuse console a bien du mal à tenir le rythme et à afficher tout ce que le jeu lui balance à la gueule sans s'essoufler. Dès qu'il y a un peu trop de véhicules et d'effets de lumière à l'écran, le framerate s'effondre misérablement, tel un paraplégique à qui on aurait piqué son fauteuil roulant. Le système de lock lors des fusillades est toujours aussi approximatif, même si Rockstar a essayé de corriger un peu le tir depuis Vice City, et il est fréquent que l'on se retrouve à viser un personnage situé à plusieurs dizaines de mètres alors qu'un autre est beaucoup plus proche, et donc beaucoup plus dangereux.

Mais alors, quel est l'intérêt de commencer ce test par l'énumération de tous les défauts de ce nouveau GTA ? La raison est simple : à peine le jeu lancé, à peine le pad en main, à peine le premier tour en ville effectué, toutes ces coquilles s'estompent, pour laisser place à toute la grandeur, la superbe, la perfection de San Andreas.



Back in da hood


Le jeu débute alors que Carl Johnson, CJ pour les intimes, revient dans la ville de Los Santos, cinq ans après l'avoir quittée pour débuter une nouvelle vie à Liberty City. Sa mère vient de mourir, son frère et les autres membres du gang de Grove Street le considèrent toujours comme un lâche après sa fuite, bref, pour son retour au bercail, CJ n'est pas à la fête. De plus, à peine sorti de l'aéroport, il se fait interpeller par des flics véreux qui lui font clairement comprendre que si il ne se tient pas à carreau, l'arme qui a descendu un policier quelques minutes auparavant portera ses empreintes.

Lorsque l'on prend enfin le contrôle de CJ, celui-ci est perdu en plein territoire Ballas, gang rival de la Grove Street Family. CJ va donc devoir dans un tout premier temps rejoindre son quartier, retrouver ses anciens amis, regagner peu à peu leur confiance, redorer le blason du gang, et se débrouiller pour faire sauter l'interdiction de quitter la ville imposée par Tenpenny le ripou.

Ce scénario merveilleusement ficelé progresse grace aux cinématiques introduisant et concluant les diverses missions. Celles-ci s'avèrent absolument excellentes, de par leur mise en scène, leur humour (je n'avais pas autant ri devant un jeu depuis bien longtemps) et le doublage de très haute volée, réalisé par de grands noms du cinéma ou du rap US, tels que Samuel L. Jackson, James Woods, Peter Fonda ou Ice T, pour ne citer que les plus connus. Les autres interprètes, si ils ne sont pas aussi renommés, n'ont rien à envier à ces stars, et tous les dialogues sonnent juste, sans jamais tomber dans la caricature grossière.



C'est pas la taille qui compte, c'est la façon de s'en servir


Si cette maxime peut parfois se vérifier dans certains contextes bien particuliers, elle ne s'applique en revanche aucunement ici. GTA San Andreas est clairement le jeu le plus vaste que l'on ait vu depuis longtemps. La ville de Los Santos, dans laquelle débute l'aventure, est à vue de nez aussi vaste que tout Vice City. Les deux autres mégapoles, San Fierro et Las Venturas, sont très légèrement plus petites. A ces étendues de béton s'ajoute le countryside, la campagne US dans toute sa splendeur, avec ses champs, ses collines, ses chemins de terre, ses petites rivières, sa montagne (Mount Chilliad, tout simplement énorme), ses grandes autoroutes reliées entre elles par des échangeurs tortueux, et ses petits patelins peuplés de rednecks en chemise à carreaux et chapeaux de cow-boys. Du côté de Las Venturas s'étend également un immense désert.

Vaste, varié et parfaitement cohérent, tels sont les adjectifs décrivant le mieux l'état de San Andreas. Les level designers ont accompli un travail de titan en réalisant le monde le plus crédible jamais vu dans un jeu vidéo. Mais ce travail aurait pu être réduit à néant si il avait été entrecoupé de loadings tous les dix mètres. Heureusement, Rockstar ne s'appelle pas Big Blue Box, et les programmeurs ont réussi le tour de force de faire en sorte qu'il soit possible de traverser toute la carte de l'état sans être interrompu par le moindre temps de chargement. Tout simplement incroyable, une vraie prouesse que le clipping du décor et des véhicules, présent lorsque l'on roule à toute bombe, n'arrive même pas à entacher.



Sim Racaille


A côté de ça, Rockstar s'est attardé sur un autre point de gameplay : l'évolution et la customisation du héros. Au début de l'aventure, le pauvre CJ n'inspire pas vraiment le respect, tout maigrichon dans son baggy et son débardeur. C'est pourquoi ses accolytes l'encouragent vivement à aller se refaire une beauté chez le coiffeur du coin, de se trouver quelques fringues aux couleurs du gang (le vert), et d'aller faire un peu de muscu. Libre à vous alors d'aller vous faire couper les tifs, de vous trouver une chemise ou un jogging vert, et d'aller soulever quelques haltères à la salle de sport. Et tout ceci pour quoi ? D'une part pour vous faire respecter par vos pairs, afin d'accroitre votre emprise sur eux, mais également pour augmenter votre barre de vie et votre endurance, ce qui vous permettra de sprinter plus longtemps. Si toutefois vous aimez le challenge, libre à vous d'aller vous goinfrer de burgers ou de pizzas, pour devenir obèse, ne pas pouvoir courir plus de dix mètres sans cracher vos tripes et voir les gens se retourner dans la rue pour se moquer de votre démarche.

Parallèlement, CJ va également gagner de l'expérience, dans des domaines tels que la pilotage de voitures, de motos, ou la maitrise de certains types d'armes à feu. Mais plutôt que d'aller bêtement dépenser des points d'XP au milieu d'un cercle lumineux verdâtre, cette évolution sera progressive, et se fera par la pratique. Ainsi, si vous passez votre temps à moto, votre maîtrise du guidon augmentera, et vous n'irez plus tâter du bitume au moindre choc. Si vous utilisez en permanence les Uzis lors des gunfights, votre précision s'améliorera, et vous finirez par pouvoir tenir deux armes de ce type en même temps.

Les possiblités ne s'arrètent pas là, puisqu'il vous sera également possible de développer votre sex appeal, toujours en personnalisant votre apparence physique et vestimentaire. Ceci servira lorsque vous voudrez aller draguer, en emmenant votre meuf dans un bar pour vous la jouer romantique, ou bien dans un rodéo sauvage où votre conquète s'amusera à vider ses chargeurs sur la racaille environnante, pour son plus grand plaisir. Un autre bon moyen de vous faire respecter consiste à ne pas rouler dans un tas de boue. Ainsi, il est possible d'emmener votre véhicule au garage pour le tuner en lui rajoutant un aileron, des jantes vulgaires, de la nitro (ce qui aura pour effet de vous propulser à des vitesses vertigineuses, avec un effet de flou très burnoutien pour accentuer la sensation de vitesse) ou encore des suspensions hydrauliques, pour transformer votre charette en low-rider sauteur.

Celà dit, si ces possiblités s'avèrent nombreuses, elles ne sont au final nullement contraignantes, et vous n'aurez pas à faire vos trois repas par jour de peur de voir dépérir CJ. A vrai dire, on a même tendance à booster le plus possible sa musculature dès le début du jeu, pour être ensuite tranquille le reste du temps, tant cette caractéristique diminuera lentement. De même, le concept de la nourriture est juste utile pour regagner de l'énergie, et il faudra vraiment y mettre de la bonne volonté pour transformer le héros en bourrelet ambulant.



Liberté, je tague ton nom


Mais bien évidemment, malgré une histoire prenante et un personnage évolutif, c'est bien le sentiment de liberté totale qui s'avère le plus grisant lorsque l'on joue à GTA San Andreas. C'est bien simple, il est possible de faire à peu près tout ce qu'on veut dans le jeu : se balader en ville, massacrer tout le monde, participer à toutes sortes de mini-jeux (sous forme d'hilarantes séquences de Dance Dance Revolution, par exemple), découvrir les secrets planqués dans tout l'Etat par les développeurs, que ceux-ci soient sous la forme de tags à recouvrir de vos couleurs, d'huitres à découvrir au fond de l'eau (car il ne me semble pas vous avoir encore dit que CJ savait enfin nager, contrairement à ce caillou de Tommy Vercetti), participer à des courses dans le stade, activer les missions taxi, police, pompier, ambulance, maquereau... Et malgré cette liberté absolue, on ne se sent jamais perdu, comme on peut l'être dans un Morrowind par exemple, car à tout moment il est possible de rejoindre les rails du scénario.

Et c'est bien ça dans le fond, l'aspect le plus extraordinaire de San Andreas. Quelque soit ce que vous recherchiez, vous y trouverez forcément votre bonheur. Que vous recherchiez un excellent scénario parfaitement mis en scène, un bon défouloir vous permettant de mettre la ville à feu et à sang, ou bien tout simplement que vous ayez envie de parcourir l'autoroute au guidon d'une Harley alors que le Soleil se couche sur l'océan, tout cela, Grand Theft Auto San Andreas peut vous l'offrir. Et tellement plus encore. Quiconque possédant une PS2 se doit d'avoir ce jeu dans sa ludothèque. Quiconque prétendant aimer les jeux vidéo doit s'essayer au moins une fois à cette perle rare.

Ce test peut paraître très incomplet, tant il y a à dire sur ce jeu : la reconquète de la ville secteur par secteur, les séquences de jeu à deux, de cambriolages ou d'infiltration, les énormes clins d'oeil aux précédents épisodes... Mais le plus simple pour se faire une idée du véritable potentiel de San Andreas reste encore d'insérer le disque dans la console, et de jouer, jouer, et encore jouer. Se plonger dans cet univers d'une richesse insoupçonnée. Car il y a toujours quelque chose à faire, un lieu à découvrir, une nouvelle mission à accomplir à San Andreas.

San Andreas n'est pas parfait. Trop de bugs, plus que moyen graphiquement, et des ralentissements dus au hardware vieillissant de la console de Sony. Toutes les petites innovations amenées par Rockstar au concept initial n'ont peut-être pas autant d'importance qu'elles auraient pu (ou dû) en avoir. Mais dans le fond, tous les reproches que l'on peut adresser à ce GTA San Andreas ne sont que d'ordre bassement cosmétique. Le plaisir, lui, répond présent, plus que dans aucun autre jeu. Et c'est bien là l'essentiel, après tout.

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