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TEST

Rebel Galaxy Outlaw

billou95 par billou95,  email  @billou_95
Support : PC
On a d'abord cru à un mauvais poisson d'avril mais non : Double Damage Games passant de la bataille navale gonflante et surgonflée en rencontres aléatoires du premier Rebel Galaxy au shooter spatial bien gras qui sent bon l'Enclume Numérique avec ce nouvel épisode prequel sous-titré Outlaw. Et c'est à force de voir des vidéos de gameplay lâchées sans pression aucune par le studio qu'on s'est dit qu'il y avait probablement quelque chose à tirer de la nouvelle collaboration entre les talents d'Erich Schaefer et Travis Baldree.
L'énigmatique tantine du premier épisode est donc l'héroïne de bond dans le passé qui se déroule une vingtaine d'années avant les événements de Rebel Galaxy. Bien décidée à venger l'assassinat de son mari Brace, Juno Markev traque le tueur sanguinaire Ruth "less" jusque dans les recoins les plus reculés de la frontière extérieure. Et après une rencontre qui ne tourne pas à son avantage, la mercenaire est laissée pour morte par son némésis sur la planète désertique Lubbock. Pas le choix, elle se retrouve sans le sou affublée d'une poubelle ambulante comme seul et unique moyen de transport et devra non seulement remonter la pente mais également retrouver Ruth pour lui faire payer ses crimes. C'est donc un grand classique des space westerns qui nous est servi avec ce Hors-la-loi, en tout cas pendant toute la première partie du jeu. L'histoire prend en suite un tournant plus familial jusqu'à un finish assez étonnant mais je ne vous en dis pas plus. En tout cas, cette campagne vous fera voir du pays dans tout le secteur Dodge et ses multiples systèmes solaires à explorer. Elle s'articule autour de nombreux PNJs qui auront toujours de nouvelles infos sur Ruth à refiler à notre pilote émérite en l'échange de quelques services personnels. L'occasion notamment pour le joueur de se faire des ennemis chez les Diables Rouges (la piraterie locale) et les forces de Police du secteur, ce qui est pour le coup un peu plus embêtant.

Rebel Galaxy Outlaw excelle dans la variété des situations proposées : escorte de convoi de médicament, pillage de containers, hacking de porte de saut galactique, attaque de raffinerie de drogue, évasion d'une prison de haute sécurité, récupération de pilotes abandonnés dans l'espace, vous allez voir du pays sans trop vous ennuyer. Mais préparez-vous surtout à passer des dizaines d'heures à dézinguer des pilotes trop sûrs d'eux confortablement installé dans votre cockpit. Et pour ça, les créateurs de Double Damage ont développé un moteur de combat spatial pour le moins efficace. On y retrouve tout ce qui faisait le sel des jeux de notre enfance, Wing Commander, Privateer et Starlancer en première ligne. Votre radar vous indique à tout moment les cibles proches et il suffit de les verrouiller en appuyant sur le bumper gauche pour les prendre en chasse et déchaîner votre fureur sur eux dès qu'ils passent dans votre ligne de mire. On a vraiment rien inventé de mieux depuis les ancêtres du genre et RGO le sait très bien, n'innovant que peu sur ce sujet. Il introduit tout de même une aide à la poursuite disponible à tout moment d'une pression de la gâchette gauche. En laissant appuyé, notre esquif spatial suit automatiquement sa cible, peu importe les cabrioles exécutées par l'ennemi, vous laissant le loisir de débrayer en mode manuel à tout moment pour affiner votre poursuite.

Triviale poursuite

Ce coup de main du jeu pourrait être qualifié de sacrilège par les puristes, dans les faits voyez-la plutôt comme un accélérateur de sensations et surtout le moyen d'éviter des combats inutiles alors que vous devrez enchaîner pendant de longues heures certaines tâches annexes pour grinder de l'équipement indispensable à la conduite de l'aventure. Car oui, Rome ne s'est pas faite en un jour et Juno va régulièrement se retrouver confrontée à plus fort qu'elle. Hélas, le jeu nous la fait souvent à l'envers sans prévenir... eh oui, comme dans le premier épisode. S'il y a bien un indicateur de difficulté lors de la prise de mission, taquet qui bouge en fonction du matos équipé, il ne signale jamais le mur de difficulté dans lequel on fonce tête baissée. Tout au plus informe t-il le joueur qu'il va rencontrer des ennemis de difficulté "moyenne" lors de la-dite mission mais au sortir d'hyperespace, boom notre caboteur se fait détruire en moins de 5 secondes sans qu'on ait eu le temps de comprendre ce qui se passait. C'est hébété, au chargement de la dernière sauvegarde, que l'on comprend que le titre nous fait gentiment signe qu'il est temps d'aller grinder des crédits dans l'autre pan du jeu, ses activités générées procéduralement. En effet, chaque station et planète dispose d'un panneau et de guildes proposant des travaux divers et variés, du transport au déminage en passant par la chasse aux pirates ou le minage d'astéroïdes.



Et n'espérez même pas passer au travers des filets tendus par Double Damage. Il est tout simplement obligatoire de perdre, n'ayons pas peur des mots, des heures à farmer pour acheter ici un bouclier dernier cri, là un générateur ultra puissant ou pourquoi pas la Rolls Royce des chasseurs qui permettront de progresser dans la campagne. Passé le premier pic et la centaine de missions supplémentaires effectuées à contre-coeur, on commence à piger pourquoi les développeurs ont intégré l'aide à la poursuite. C'est pour tous ces moments passés à ne rien faire d'autre que répéter les mêmes patterns sélection de mission > voyage rapide > saut > voyage rapide > accomplissement de l'objectif, en boucle jusqu'à écoeurement. On en vient même à être tenté de désactiver dans les options les cinématiques d'arrimage, pourtant ultra classes mais qui font perdre de précieuses secondes lors de missions de transport local. Pareil, on pourrait se délecter de l'excellente bande originale dans les phases de balade en vitesse subliminique mais on préfère les voyages instantanés vers notre destination pour grapiller encore un peu de temps. D'ailleurs, petit conseil à l'attention des jeunes pilotes, commencez par vous payer un cargo et essorer les missions de transport local dans le système Texas (gros clin d'oeil à Freelancer) qui rapportent en moyenne 5 à 6k crédits en moins de 5 minutes sans affronter qui que ce soit et permettent d'acheter de quoi armer efficacement le premier vaisseau du jeu en deux petites heures seulement.

Une fois acceptée l'absurdité de ces arrêts au stand imposés par les développeurs à 3 ou 4 endroits précis dans la campagne, on profite de ce qui est un excellent shooter spatial arcade bourré de contenu, mais calibré pour une expérience résolument orientée autour des combats. Les aficionados du commerce de Freelancer peuvent passer leur chemin, RGO n'a ni l'envie ni les épaules pour présenter un système économique complexe. Tout au plus se contente t-on de revendre les marchandises glanées dans la galaxie au marché noir pour faire quelques crédits mais il n'est nulle part fait mention des meilleures routes commerciales entre les systèmes. Il ne faut pas oublier que le jeu a été bricolé par un studio de 5 personnes, avec tout ce que cela implique. Et finalement quand on voit le boulot accompli on est quand même admiratif car s'ils se concentrent sur la partie dogfight, ils le font bien. Plus tard dans le jeu par exemple, des mandats bonus confiés par des PNJs vous permettront d'obtenir de l'équipement unique, par exemple des missiles IEM. Et puisqu'on parle des autres protagonistes de l'histoire, sachez qu'après avoir satisfait leurs moindres désirs, une demi-douzaine d'entre eux acceptera de venir vous prêter main forte sur un simple appel, ce qui peut s'avérer utile lors des batailles impliquant de nombreux ennemis dont des croiseurs dans le dernier quart du jeu. Plutôt cool, non ?

Silence, Saturne !

Autre réussite du jeu, son enrobage visuel et sonore. On apprécie la direction artistique hard sci-fi, ses écrans CRT dégueulasses qui diffusent des images délavées et des gros boutons empruntés aux sous-marins des années 90 qui jonchent les tableaux de bord. Les sigles en néons en guise de décoration dans les rades des stations, le look, les modèles 3D et les animations des différents personnages rencontrés font là aussi très années 90-2000 sans que l'on sache si c'est voulu de la part de la bande a Baldree ou juste l'effet pervers d'un développement forcément rétréci pour caler au planning de production du jeu. C'est tout d'abord déroutant mais on adopte vite ces choix de design. Autre petit détail, chaque cockpit est présenté différemment et ils ont tous des petites animations de boot du système d'exploitation. Il faut donc se familiariser avec la réorganisation des ordinateurs de bord à chaque achat de vaisseau. Enfin, Outlaw ne cache pas son amour à Firefly, Star Trek (NDLR : DS9 je t'aime) et toutes ces séries qui font la part belle aux angles de caméras audacieux lorsqu'il s'agit de mitrailler des mécaniques spatiales rutilantes. Que ce soit lors de l'arrimage ou du décollage des stations ou à chaque voyage rapide, le jeu nous gratifie d'un petit traveling caméra du plus bel effet et dont on pourrait presque ne jamais se lasser.



Enfin, les feux d'artifice lors des rixes sont vraiment jouissifs. Mention spéciale aux explosions qui sont ce qu'on peut faire de mieux dans ce genre de jeu à l'heure actuelle. On ressent vraiment la puissance de chaque détonation jusque dans notre siège. Mais la cerise sur le gâteau c'est le soin apporté à toute la partie sonore du titre. Des petits solos de slide-guitar façon ouest américain qui viennent ponctuer les phases d'arrimage à la vingtaine d'heures de titres choisis soigneusement pour alimenter 7 radios uniques, le boulot abattu sur la bande son est titanesque. Stinger SSR 76.2 vous envoie par exemple la fine fleur du country alternatif et du blues rock dans les oreilles pendant que vous virevoltez autour de votre cible. Les assauts de postes de Police intergalactiques ont eux une toute autre saveur quand c'est sur fond du reggaeton ou des rythmes latinos diffusés sur Scorpion Latin 186.4. On se croirait presque dans la scène de poursuite en ville du 5e Elément. J'adore. Et que dire du reste, de l'ordinateur de bord qui vient commenter très calmement avec ses "Destination reached" "Ship inbound" "Shield down" tout ce qui se passe dans le jeu pour nous mettre dans l'ambiance à chaque instant, les rencontres avec d'autres pilotes qui viennent prendre de vos nouvelles ou vous vanner avant de vous attaquer. A bien y réfléchir, il n'y a bien que l'héroïne qui est plutôt mal lotie en terme de casting voix, aie.

Si on lui regrette son pendant grinding prononcé, on aurait aussi aimé voir un peu plus de folie dans ce Rebel Galaxy 2, notamment en ce qui concerne les interactions avec son monde. On retrouve le même schéma dans chacun des lieux visités : un marché, une baie de réparation, un concessionnaire, un bar. Les ennemis rencontrés ne prennent jamais la fuite lorsqu'ils se trouvent devant une puissance de feu clairement supérieure, idem pour les transports acculés. Il est beaucoup trop facile de duper les flics en achetant de quoi planquer la contrebande. Enfin il n'y a que trop peu de factions différentes. Le joueur de Elite Dangerous et Star Citizen regrette aussi qu'on ne puisse pas atterrir en manuel ou ne disposer pour toute option de simulation que la gestion de l'approvisionnement des modules en énergie. Encore une fois on comprend ces concessions imposées par la taille de l'équipe mais on espère qu'ils corrigeront le tir à l'avenir. Dernier petit point sur les contrôles : que l'on navigue au clavier-souris en vue troisième personne "à la Freelancer", à l'aide d'un HOTAS comme le Thrustmaster T16000m et sa manette des gaz testés avec ce jeu ou simplement à la manette, le jeu est très agréable à prendre en main. On conseille tout de même aux possesseurs de FCS de choisir le mode de difficulté Simulation pour profiter de l'amplitude de mouvements du joystick et se passer des aides au pilotage. A noter que si des profils existent pour les produits de la marque Thrustmaster, les possesseurs de FCS Saitek ou Logitech devront malheureusement tout configurer à la main.

Plonger dans Rebel Galaxy Outlaw, c'est accepter de s'embarquer dans une relation forcément conflictuelle. On aime son dogfight jouissif dès qu'on pose les fesses dans un de ses chasseurs, son univers hard sci-fi léché, le soin apporté au choix des morceaux qui composent sa bande son. Mais on ne peut se résoudre à passer sous couvert sa structure narrative qui prend clairement le joueur en otage pendant toute une partie de l'aventure, à grand renfort de grinding poussif et inutile. Déjà au registre des reproches sur le premier opus, cet artifice uniquement là pour gonfler artificiellement la durée de vie n'est clairement plus acceptable aujourd'hui.

SCREENSHOTS

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