Connexion
Pour récupérer votre compte, veuillez saisir votre adresse email. Vous allez recevoir un email contenant une adresse pour récupérer votre compte.
Inscription
En vous inscrivant, vous acceptez les conditions d'utilisation du site et de nous vendre votre âme pour un euro symbolique. Amusez vous, mais pliez vous à la charte.

Un Rédacteur Factornews vous demande :

 
TEST

Pixel Ripped 1995

billou95 par billou95,  email  @billou_95
Développeur / Editeur : ARVORE Immersive
Comme pas mal de gamins ayant grandi dans les années 80 vous êtes sûrement passés maîtres dans l'art de la dissimulation d'une Game Boy (oui UNE, même pas peur !) sous les draps, du maniement agile de la zappette pour ne pas vous faire attraper par vos parents TV et consoles allumées après l'heure du coucher. La forme de la croix directionnelle est à jamais gravée dans votre pouce gauche et la VHS promo Super Nintendo trône toujours au-dessus de la pile de vieilles K7 au fond du grenier.
Ce genre de souvenirs, vous en avez en pagaille et le studio ARVORE Immersive les a pas mal bousculés il y a deux ans avec leur exclusivité VR Pixel Ripped 1989. Le jeu mettait en scène Nicola, une élève de primaire qui eut pour mission de sauver le monde du Cyblin Lord, un démon échappé d'une cartouche de jeu vidéo. En compagnie du héros Dot, il fallait traverser tout le pan 8bits du jeu vidéo via 4 niveaux et autant de combats de boss, de Tetris à The Legend of Zelda, revisités pour l'occasion dans des "jeux dans le jeu" et de la pseudo-réalité augmentée. L'expérience 100% en mode assis nous demandait en effet de prendre en main une fausse Game Boy dans des situations variées et complètement originales sublimées à la Inception par la réalité virtuelle.

Deux ans et un paquet de bonnes critiques plus tard, Ana Ribeiro et sa bande de joyeux drilles font à nouveau dans le trip nostalgique avec une nouvelle production à destination, cette fois-ci, de tous les casques de réalité virtuelle : Pixel Ripped 1995. Suite directe de leur premier gros succès, il met forcément à nouveau à l'honneur les consoles de notre enfance, mais n'oublie pas de parler de cette époque charnière pour le jeu vidéo où l'on délaissait nos vieilles 16bits pour passer à la 3D. On contrôle désormais David Keene, un jeune américain qui passe le plus clair de son temps devant le tube cathodique du salon à jouer à son titre préféré : Pixel Ripped 1995 sur sa Power System (NDLR : qui est clairement au-dessus de la Turbo Drive, y'a pas photo !) flambant neuve, au grand damne de sa mère.

Fresh Prince of VR

Cette famille typique des années 90 est bien loin de se douter qu'elle sera au centre de la nouvelle aventure de Dot, à nouveau aux prises avec le Cyblin Lord qui a cette fois-ci dérobé la Pixel Stone et souhaite l'utiliser pour asservir le monde réel, rien que ça. David sera bientôt connecté (par AOL, clin d'oeil à l'interface maudite) à Dot qui viendra modifier ses jeux.



Avant toute chose, on retrouve dans ce second volume ce qui a fait le charme du premier épisode, le "jeu dans le jeu" de retour dans un paquet de situations de la vie réelle. Du glitch exploit de bornes démo dans une boutique de location de K7 vidéo pour terminer un challenge, au Mortal Kombat ultra référencé en réalité augmentée dans une salle d'arcade en passant par des séances de Road Rash à travers le pare-brise arrière d'une voiture, ce volume 2 de Pixel Ripped varie continuellement les plaisirs dans 6 niveaux hommages et 6 nouveaux combats de boss originaux à parcourir. On y trouve des références à Super Metroid, Starfox, Zool (!) et bien d'autres. On regrette juste que le titre ne se cantonne qu'à la réinterprétation et ose peut-être moins que son aîné les variations originales entre jeu et réalité.

Les mécaniques de gameplay suivent elles ce que le studio brésilien avait introduit avec PR'89, soit la repompe du système d'anneaux de Sonic. Si l'on possède au moins un cube pixel, on est assurés de rester en vie. Les niveaux en regorgent et à la différence de la plateforme rigide typée 8bits qui pouvait nous faire suer parfois sur l'original, les jeux sont ici plus accessibles et bien moins punitifs (mis à part le dernier boss et ses perspectives qui rendent fou). En cela, le travail de game design de ces ersatz d'anciennes gloires est assez bien fichu. Les jeux traversés ne sont également pas avares en points de sauvegarde puisque le jeu reprend également les phases de cache-cache très efficaces de son prédécesseur.

Saoulée par le gong

Le parfait exemple est cette scène où l'on est seul dans la chambre par une nuit d'orage. La pluie battante vient se fracasser sur les fenêtres et les éclairs illuminent brièvement la pièce alors qu'on se balade dans un clone de Castlevania IV. Dans les traits de Dot et accompagné par un PNJ boulet qui crie lorsqu'il se voit dans un miroir, il faut faire attention à ne pas marcher sur les planches de parquet ou à tirer sur les cloches pour réveiller sa mère dans la chambre à côté. Si c'est le cas, il faut rapidement lâcher la manette et attraper la télécommande sur la table de chevet pour éteindre sauvagement la TV et attendre que maman retourne se coucher en grommelant.



Les designers s'appuient également sur plein de petits détails du quotidien pour appuyer cette "réalité virtuelle". De nombreux personnages discutent entre eux pendant qu'on joue, ça parle, ça bouge, il y a de la vie autour du joueur. Malgré un budget limité, la technique dans notre version Quest n'est pas non plus à la ramasse, le jeu tourne très bien, offre un niveau de détails convaincant et aucun décrochage n'a été a déplorer pendant les trois petites heures de l'aventure. Le casque autonome d'Oculus en a dans le ventre et affiche sans problème tout ce qu'on lui envoie à la tronche. On peut aussi saluer le choix de la palette de couleurs, surtout lorsque le jeu agite les pixels de ses vieux jeux vidéo devant nos yeux. Mention spéciale au Streets of Rage 2 maison super coloré. Le pixel-art est soigné peu importe l'univers revisité et les passages en 3D polygonale sont eux aussi très réussis. On sent vraiment que les designers se sont fait plaisir, il n'y a qu'à voir les digitalisations "à la Acclaim" dans le niveau de la salle d'arcade.

Non vraiment il n'y a pas grand-chose à reprocher à cette petite production sud-américaine. Tout juste le casting voix donne un peu dans la sitcom cheap des années 90, mais on imagine que c'est voulu par les développeurs. Pixel Ripped 1995 est maintenant disponible sur SteamVR, Oculus Quest et Viveport. La version PlayStation VR arrivera courant mai.

On y ressent peut-être moins l'effet de surprise qu'avait procuré son grand-frère en son temps, notamment parce qu'il est plus scolaire que ce dernier. Mais alors que la grande majorité des développeurs nous inondent de FPS en VR, Pixel Ripped 1995 continue ses "jeux dans le jeu" soignés qui marchent toujours très bien, alors on repart avec plaisir dans cette nouvelle aventure.

SCREENSHOTS

Rechercher sur Factornews