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Un Rédacteur Factornews vous demande :

 
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Paper Beast

Frostis Advance par Frostis Advance,  email  @FrostisAdvance
Développeur / Editeur : Pixel Reef
Supports : PS4 / Playstation VR
​Dans le petit monde du jeu vidéo, certains noms font immédiatement tilt dans nos esprits. Eric Chahi en fait partie. Pourtant, cela fait presque 10 ans que l’homme derrière Another World n’avait pas sorti de jeu. Et pour son retour, notre frenchie a choisi de se lancer dans la réalité virtuelle sur PlayStation VR, la suite logique dans son parcours.

La data dans tous ces états

Depuis son annonce en avril 2019, Paper Beast me fait de l’œil. Je l’avoue sans aucun problème, c’est un coup de cœur graphique, mais aussi un coup de cœur d’ambiance. J’en avais eu un bref aperçu lors d’une démonstration à la Gamescom, et depuis, j’attendais patiemment la sortie de cette nouvelle expérience en VR. Et quand je dis expérience, je ne parle pas d’une petite démo de quelques minutes, mais d’un véritable jeu qui arrive à se démarquer par son gameplay et dans ce qu’il souhaite raconter.
 
Dès les premiers instants, on sent aussi qu’Eric Chahi et son studio Pixel Reef ont souhaité partir dans un petit délire. Interface d’ordinateur tout droit sortie d’un film de science-fiction des années 90, puis interactions dans un clip musical d’un futur fantasmé à la Futuroscope, pour enfin être téléporté je ne sais où, dans un désert aux couleurs pastel. Et tout cela, sans aucun texte, aucune interface. C’est ce que propose Paper Beast dès les premières minutes de jeu. Un peu déroutant au premier abord, la suite se déroule en revanche beaucoup plus logiquement, si on peut dire. C’est d’ailleurs à cet instant que j’ai repris ce que j’avais commencé à Cologne, à savoir cette rencontre singulière avec une sorte d’animal de papier. Et c’est à ce moment que la PlayStation VR fait le job qu’il doit faire : nous immerger dans un monde.
 
Un univers mêlant le numérique et la nature, avec un ciel rempli de nuages constitués de chiffres et de lettres, de grandes montagnes bleues, des rivières au milieu d’un désert de sable que l’on pense doux et chaud, le tout sous un soleil et une ambiance des plus paisible. Tout cela fonctionne étonnamment bien, d’autant qu’au fil de cette aventure, d’autres horizons se dessinent devant nous, avec une météo plus capricieuse dans certains lieux, amenant son lot d’orages et d’atmosphères un peu plus sombres. Sur le papier, on ne peut pas dire que l’équipe de Pixel Reef se soit plantée. D’autant que la réalité virtuelle aide vraiment énormément à s’imprégner de cet environnement bucolique et de faire partie de cette création tout droit sortie d’un rêve.

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Si cette patte artistique est parfaitement maîtrisée, il n’en est malheureusement pas toujours de même pour le reste. Les premières images du jeu et les vidéos laissaient à penser que Paper Beast est un immense monde ouvert, peuplé de créatures de papier possédant chacune des habitudes de vie. Certaines sont totalement pacifistes, tandis que d’autres sont clairement au-dessus de la chaîne alimentaire, et l’illusion d’un écosystème dans ce monde numérique est parfaitement présente. Néanmoins, elle n’arrive pas à cacher le fait que notre périple se déroule dans un long couloir entrecoupé d'aires de jeu spéciales. Et ce couloir est assez étroit. On peut tout de même noter qu’il est possible de se balader ici et là pour trouver quelques objets (qui ne changent en rien le cours du jeu) au détour d’un rocher ou planqué sous un tas de sable, mais le résultat est que le jeu est vraiment très scripté.
 
En se déplaçant avec la fameuse technique du rebond, afin d’éviter de vomir dans son salon, on comprend donc vite que la structure du jeu n’est pas des plus libre, du moins dans sa manière de découvrir le monde. Ce qui n’est pas du tout le cas des lieux faisant office de petits hubs avec une énigme environnementale à résoudre, afin de continuer son chemin. Dans ces aires de jeu, il faudra observer et comprendre par soi-même ce qui pourrait nous amener vers une porte de sortie. Les problèmes sont toujours assez simples à comprendre, mais la manière de les compléter l’est parfois un peu moins. Et c’est une des forces de Paper Beast, puisqu’on passera le plus clair de son temps à regarder ce qu’il se passe sous nos yeux. Apprendre et comprendre comment se comporte telle ou telle créature, expérimenter la physique des lieux et souvent, terraformer notre environnement, en nous servant de la faune et de la flore, ou tout simplement de la Dualshock 4 ou des PS Move, que je recommande fortement pour une expérience plus immersive. Des énigmes franchement simples dans les faits, comme déplacer du sable en se servant d’une sorte de verre de sable afin de créer cette petite pente qui nous servira à passer à l’autre zone, dévier le cours d’une rivière afin de la glacer un peu plus loin, ou exploiter une grosse tortue qui aidera une biche de papier à traverser cette tempête, etc., c’est ce que propose globalement Paper Beast.

Des hauts et des bas

Malheureusement, si Paper Beast excelle dans son ambiance et dans ses idées, la créature de papier se prend souvent les pieds dans les câbles du PS VR et ce qui aurait pu être un moment de joie se transforme en moment de frustration extrême. Plusieurs fois, il m’est arrivé d’être bêtement bloqué parce que la pente de sable que j’ai construit durant 15 minutes manquait de quelques millimètres pour me faire passer le niveau. Combien de fois ai-je pesté contre les PS Move qui décrochent totalement, rendant les mouvements bien plus aléatoires ? Ou encore sur les mouvements un peu aléatoires d’une créature qui n’a pas le même comportement que ses semblables ? Même si pour cela, à la limite, j’ai cru à une bonne intelligence artificielle.
 
Le vrai cœur du problème, s’il en est, se trouve globalement dans la façon de proposer les énigmes, et dans la courbe d’apprentissage qui est sensiblement en dents de scie. Je n’ai jamais eu cette sensation de grimper les étages d’un jeu, commençant par ce qui est simple, pour terminer sur une vraie énigme demandant d’utiliser tout ce que j’ai appris durant mon parcours. Non, à la place, j’ai plutôt eu l’impression d’être dans un wagon sur des montagnes Russes, utilisant des objets « one shot » et découvrant des scènes qui ont bien du mal à raconter une histoire. Dans les grandes lignes, on comprend le message livré par Eric Chahi et son équipe, mais tout cela est un peu bancal par moment.
 
Heureusement, Paper Beast arrive à délivrer ce qu'il avait promis, à savoir nous transporter dans un autre monde, loin de notre quotidien parfois anxiogène. Une balade sur une autre planète nous demandant d’observer, d’écouter, d’apprendre, de réfléchir et de prendre son temps. Un microcosme où il faudra aussi respecter les créatures avoisinantes, les aider et pourquoi pas, vivre à leur côté, au moins durant les 4 h et quelques avant d’arriver sur le clap de fin.
 
Et pour celles et ceux qui aiment créer des mondes, Pixel Reef a prévu un petit bac à sable, dans lequel il est possible de placer tout ce que l’on a croisé au cours de l’aventure, que ce soit les créatures ou les différents effets météorologiques. Sympa sans être transcendant, ce petit mode création a au moins le mérite d’être présent.

Paper Beast n’est pas parfait. Il trébuche quelquefois, mais arrive toujours à se relever afin de nous présenter son univers riche en surprises et haut en couleur. Une vraie petite perle pour le PlayStation VR comme on a envie d’en voir plus.
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