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Ni no Kuni: La Vengeance de la Sorcière Céleste Remastered

billou95 par billou95,  email  @billou_95
Développeur / Editeur : Level-5 Namco Bandai Games
Supports : PC / PS4 / Switch
Il y a pas loin d'un an et demi, Miniblob clôturait sa critique du dernier Level-5 par "Ni no Kuni 2 se retrouve pris dans cette contradiction : agréable et excitant quand il est consommé du bout des lèvres, il devient un peu écœurant si on s'en gave sans modération.". On aurait pu rajouter a posteriori qu'à trop vouloir bourrer son jeu de contenu accessoire pour compenser la perte de la patte de l'expert Ghibli, la machine à rêves de Akihiro Hino en a oublié ce qui faisait l'essence de son jRPG. Comme pour faire pénitence et en attendant un 3e épisode déjà en développement selon son boss, le studio japonais nous ressort aujourd'hui le père fondateur en version remasterisée sur PS4 et surtout sur PC ! L'occasion était trop belle et voilà qu'on repart une nouvelle fois dans cet autre monde.
La réédition de La Vengeance de la Sorcière Céleste c'est tout d'abord le plaisir de pouvoir enfin "jouer à un film d'animation Ghibli" sur autre chose qu'une console Sony et rien que pour ça, on peut remercier les équipes de Level-5. Loué à l'époque pour la puissance de son arc narratif digne des productions Miyazaki, le jeu raconte les aventures d'Oliver, un petit d'homme qui vit avec sa maman dans la cité fictive de Motorville. Après le tragique décès de sa mère, Oliver réveille bien malgré lui le grand monarque des fées Lumi en pleurnichant sur sa peluche fétiche. C'est alors qu'il découvre l'existence d'une dimension parallèle sous le joug de la Sorcière Céleste et de son émissaire Shadar. Tous deux sont persuadés qu'Oliver est l'élu qui viendra libérer ce monde. Accompagné de Lumi, le jeune héros va tout d'abord récupérer son kit de magicien : un grimoire et une baguette. Ces accessoires en poche, le garçon va vite apprendre quelques sortilèges qui lui seront utiles tout au long de l'aventure avant de partir pour l'autre monde à la recherche d'une personne qui pourrait bien ressusciter sa mère. Si vous n'avez pas encore fui devant toute cette mièvrerie, il y a de fortes chances que vous accrochiez au scénario du jeu qui coche toutes les cases du bingo "anime dramatique".

Remonstered

Entre petits drames larmoyants et grandes épopées gonflées à la bravoure gratuite rythmées par les touchantes symphonies de Joe Hisaishi, on est effectivement en face d'un bon gros drame fantastique comme le Japon sait en produire. Et si ça ne suffit pas à vous mettre dans l'ambiance, vous pouvez compter sur les nombreuses séquences en dessin animé signées Ghibli pour vous rappeler que oui, vous naviguez bien dans un anime interactif. A côté d'une trame du jeu très classique : un grand méchant en toile de fond et des amis qui vont rejoindre la quête du héros en cours de route, Ni no Kuni se taille un système de combat au simili-tour par tour typique du développeur nippon inspiré par les Tamagotchis de notre enfance, système qui s'étoffe au fil des dix premières heures de jeu.

En effet, s'il commence l'aventure avec un bâton comme seule arme, Oliver et son groupe vont bientôt pouvoir apprivoiser des familiers qu’ils pourront envoyer combattre à leur place. Chaque bestiole possède ses propres aptitudes, ses forces et faiblesses, son équipement spécifique mais partage par contre ses barres de vie et de magie avec son maître. Ainsi on peut les classer dans trois catégories : les soldats, les supports et les soigneurs. Chacun des héros peut équiper jusqu'à trois créatures en combat et switcher entre eux à volonté. Seule la barre d'endurance de chacune des bestioles viendra tempérer tout ça, obligeant un familier surutilisé à aller se reposer quelques dizaines de secondes avant de repartir au turbin.



Malgré tout, cela fait un sacré éventail de tactiques possibles. Et s'il n'y a pas de stratégie gagnant-gagnant, il existe bien quelques animaux au-dessus du lot planqués dans les tréfonds du monde. Surtout qu'en plus, il est possible de faire progresser les statistiques des bêtes hors du champ de bataille en les gavant de friandises. Les orbes d'évolution font eux revenir le familier au niveau 1 mais lui octroient un niveau max plus élevé et de nouvelles compétences spéciales à débloquer. Si cela peut paraître risqué, il est vite nécessaire de passer par ce reset forcé de l'expérience pour affronter les gros boss plus sereinement. D'ailleurs en passant, on vous encourage vivement à ne zapper aucun combat que ce soit sur la carte ou dans les donjons sous peine de devoir passer par un grinding des familles imposé pendant le dernier quart de l'aventure. Tout le sel des batailles proviendra donc de la capacité du joueur à jongler entre ses alliés, savoir quand rappeler un familier à soi pour le laisser se reposer avant de réattaquer, mais aussi savoir parer les coups au bon moment ce qui peut conférer des bonus offensifs temporaires. Pas de doute, avec à son actif des titres comme les deux meilleurs Dragon Quest de l'histoire, la saga Inazuma Eleven ou plus récemment Yokai Watch, Level-5 connait son métier et sait faire des systèmes de jeux imbriqués les uns dans les autres.

Ni oui Ni no

J'en veux pour preuve l'alchimie qui s'invite au programme après un bon tiers d'aventure (et un combat sans fin contre un génie facétieux). Lorsqu'il ne bat pas la cambrousse à la recherche de la rixe opportune, Oliver joue les magiciens amateurs dans des puzzles faisant appels aux sortilèges qu'il apprend au fil de l'eau (crochetage, pont magique, pousse rapide, etc.). Enfin, Ni no Kuni vous invite régulièrement à récupérer des fragments de coeur auprès des PNJs rencontrés pour redonner ici du courage, là de l'enthousiasme à d'autres habitants du monde sous l'emprise de Shadar. Si le jeu s'en sert pendant la quête principale, de nombreuses quêtes secondaires y font référence et seront prétexte à des aller-retour entre les différentes cités pour récolter le bon fragment (et perdre de nombreuses heures, aussi). Pour ce qui est du mapping de ces actions aux boutons de la manette, rien n'a vraiment changé depuis la PS3 et ça c'est toujours un problème. Le jeu alterne sans cesse contrôles au stick et à la croix, ce qui fait qu'on se retrouve contorsionné lorsqu'on doit se balader dans les menus tout en fuyant afin d'éviter les baffes de nos adversaires. On en vient à parler du souci principal du jeu. Mettons les points sur les i tout de suite, on est ici loin de la définition idéale du remaster.



Si comme souvent avec cet exercice technique, le look cel-shadé du jeu a relativement bien vieilli, on se rend rapidement compte qu'à part un portage PC plutôt bien optimisé, les assets du jeu restent dans leur jus avec notamment des textures très basse résolution directement reprises de la version PS3 sans que cela ne dérange personne. Le plus flagrant exemple est lors de l'arrivée des héros en haut du volcan Kraa, on se retrouve nez-à-nez avec une texture hideuse étirée à la va-vite sur les décors lors du combat contre l'Ignicératops.

Et ce n'est pas un cas isolé. Malgré l'upscaling fainéant en guise de remaster et tout ce qui va avec, le portage s'en sort tout même en proposant des options rares sur PC : support manette complet sur Steam, y compris du Steam Controller en natif, la fin du flou pas artistique caractéristique de la PS3 et surtout des paramètres graphiques qui rendent enfin accessible le 4K en 60fps (30fps sur PS4). Seule la version Switch reste à la traîne, le studio s'étant contenté d'un simple portage de la version PS3 en 720p sans optimisation particulière. Pour revenir au jeu, il serait malhonnête de vous vanter ses charmes sans évoquer l'exceptionnel travail de doublage, que ce soit dans sa version originale japonaise ou dans sa traduction anglaise. On notera en particulier le boulot de Arata Furuta sur Lumi, réinterprété avec un délicieux accent Gallois par un Steffan Rhodri au meilleur de sa forme.
On ne boude pas notre plaisir devant cette réédition haute définition de Ni no Kuni premier du nom, tant il reste agréable à (re) découvrir malgré le poids des années. Et si on aurait vraiment aimé que Level-5 aille plus loin dans le dépoussiérage technique de son chef d'oeuvre, on se contentera de profiter enfin de cette co-production unique entre le maître de l'animation japonaise et le prince des créateurs de jRPG nos machines de combat modernes.

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