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LUNA: The Shadow Dust

billou95 par billou95,  email  @billou_95
Support : PC
Y'a des productions, on les verrait plus collectionner les récompenses dans un festival de films d'animation que se poser le cul entre deux chaises sur nos petits écrans. Et c'est un peu le cas de la toute première création signée Lantern Studio, LUNA: The Shadow Dust qui nous charme le temps d'un instant mais ne restera définitivement pas dans les mémoires des joueurs.
Articulé comme un court-métrage moderne, le titre a du mal a laisser filtrer son scénario énigmatique. L'histoire commence alors qu'un jeune garçon chute d'on ne sait où et se retrouve bientôt au sol de ce qui semble être une île paumée dans une nuit éternelle baignée dans un océan d'étoiles. Rapidement, le garçon se dirige vers l'entrée d'une immense tour et va devoir gravir les étages un à un pour affronter son destin. Il ne sera pas seul dans sa tâche puisqu'il comprend très vite que les lanternes qui trainent ça et là réveillent tout ou partie de ces lieux endormis. Très vite, il se liera d'amitié avec un matou imaginaire, une sorte de grosse boule de bowling à 4 pattes avec d'adorables (mais énormes, inspiration asiatique oblige) yeux blancs. Ca y est, le point mignonceté est atteint et on peut donc tout pardonner aux restes de l'aventure, s'imaginent les développeurs du "jeu". Seulement voilà, ce point'n click puzzler sans la moindre ligne de texte n'est pas ce qu'il y a de plus palpitant.

La quinzaine d'étages à traverser sont autant d'énigmes à déchiffrer et ce, vous l'imaginez bien, jusqu'en haut de la tour. Une fois la porte d'accès à l'étage fermée derrière soi, plus de retour en arrière possible. Il faut se débrouiller avec toutes les chevillettes à tirer, les bobinettes à choir, le gros semi-félin à poser sur des balances improvisées et les lanternes pour se frayer un accès vers le prochain bloc. Pas d'inventaire, pas de choix de dialogues, en un sens LUNA évite les écueils des jeux d'aventures Lucas Arts où l'on passait son temps à essayer toutes les combinaisons possibles jusqu'à l'absurde en revenant sur nos pas à l'infini. On se contente juste de presser la barre espace pour switcher entre le garçon et la créature et de cliquer pour les faire avancer/interagir avec des objets. Même si on aurait pu penser le contraire, l'enfant de la lune ne compense pas ces contrôles simplifiés par plus d'interactions. Il y a à tout casser 3 ou quatre interactions possibles par tableau, parfois moins.

Ombres chinoises

À de rares moments, le titre joue littéralement sur plusieurs tableaux, faisant passer la bestiole ou le gamin d'un côté ou l'autre d'un pan de mur : les actions à l'extérieur de la salle permettant d'en effectuer d'autres à l'intérieur, etc. Globalement on ne reste jamais bloqué, les challenges parlent d'eux-mêmes et on sait généralement ce qu'il faut faire pour avancer passée la première minute dans une salle. Seul le tout dernier puzzle est assez capillotracté et tranche un peu avec les précédents. Il y a tout de même des problèmes plutôt bien amenés comme celui nous faisant traverser différentes saisons. Mais on y fait finalement pas grand-chose, les mystères à résoudre se comportant comme des prétextes à mettre en avant les sublimes animations déployées par les artistes. En cela, LUNA se rapproche plus du dessin animé que du jeu vidéo à proprement parler. Surtout que si son scénario muet se délie sur la fin, il reste assez nébuleux pendant les 3 heures que dure l'aventure.

On se délecte donc de ces nombreux tableaux interactifs, des dessins fait main animés en 12 images par seconde 3 couches par image pour un effet patiné "fragile" à l'ancienne du plus bel effet, et y'a pas à dire, dans ce domaine le quatuor chinois est bourré de talent. Les 20 minutes de cinématiques crayonnées parfois à la va-vite pour plus de fulgurance associées à la bande originale de Wang Qian, bien que fortement inspirée par Journey des mots mêmes de l'auteur, fait le job de bout en bout. On regrette juste que la conclusion n'offre finalement plus de questions que de réponses. Qui sont ces villageois sur la planète en contrebas ? D'où viennent ces maudites ombres ? Pourtant, les développeurs ont laissé de nombreux indices sur le reste de l'histoire de leur jeu sur leur site web. D'ailleurs, si l'aventure vous tente, on vous invite à ne pas trop chercher à vous dessus renseigner avant de vous lancer, la page Kickstarter du projet par exemple étant à notre goût un peu trop bavarde sur son contenu.

Si on a du mal à lui pardonner un pendant jeu vidéo forcément en retrait et un scénario qui peine à se délier, LUNA: The Shadow Dust est un très joli petit film d'animation interactif et le fruit d'un travail d'artistes incontestable. Faut juste savoir dans quoi on s'engage en en faisant l'acquisition.

SCREENSHOTS

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