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Ibb & Obb

billou95 par billou95,  email  @billou_95
Développeur / Editeur : Sparpweed Codeglue
Support : Switch
Ils sont déjà nombreux les jeux coopératifs à avoir atterri avec plus ou moins de succès sur la nouvelle petite reine du jeu à deux signée Nintendo. Pour son premier portage Switch et après le très très lent et toujours dans un très très long accès anticipé Chalo Chalo, les néerlandais de Sparpweed ne prennent pas trop de risques puisqu'ils rééditent l'un des plus gros succès de la première vague indie qui avait enchanté tout le monde lors de sa sortie en 2013 : Ibb & Obb.
Quand je dis tout le monde, c'est plutôt presque tout le monde puisque j'étais totalement passé à côté de ce jeu... comme un certain Journey que j'ai fait l'été dernier lors de son apparition sur l'Epic Games Store. Et ce parallèle n'est pas si anodin que ça, nous y reviendrons. Enfin bref, discutons d'abord de nos deux mignons petits héros plateformistes. Dans Ibb & Obb, deux joueurs (exclusivement, n'espérez même pas y jouer en solo !) enfilent leurs dragonnes et prennent en main les joy-cons pour progresser dans un plateformer aux puzzles assez légers fondés presque entièrement sur la loi de gravitation de Newton. Les adorables blobs verts et roses ont des possibilités simples : marcher, sauter et se grimper dessus. En dehors de ça, ils sont surtout assujettis à cette gravité qui règne en maître dans ce qu'on peut qualifier d'unique niveau ouvert du jeu et qui régit les deux "dimensions" du monde séparés par le plancher des vaches. Lorsqu'on pénètre dans le monde d'en dessous via des portails posés ça et là dans le sol, on se retrouve la tête en bas et on subit une gravité inversée.

Le jeu use et abuse constamment de ces effets de gravitation et nous demander par exemple de nous élancer depuis des plateformes toujours plus hautes d'un côté du monde pour tomber dans un trou dimensionnel et nous retrouver propulsés grâce à la force gravitationnelle sur des monticules à priori inaccessible de l'autre côté. Durant les 6 à 8 heures de l'aventure, le jeu évoluera progressivement en proposant diverses énigmes impliquant des portails colorisés dans lesquels ne peut traverser que Ibb ou Obb, des trampolines sur lesquels il faudra sauter d'un côté pour faire s'envoler notre collègue de l'autre, des bulles d'air qui propulseront les héros toujours plus haut, certaines phases dans le noir complet, etc. Pendant un temps ça fonctionne, ça fonctionne même bien. On se creuse la tête ensemble dans le canapé autour de la télévision pour résoudre les tableaux les plus originaux et on ne mentira pas en disant qu'il y a de l'idée dans le design. Mais passé les 2/3 du jeu, on ne se parle plus, on baille et on grogne : bref on sent les designers à plat, en réelle panne d'inspiration.

Oh l'Blob il vole hé !

Alors ils se contentent de ressasser les mêmes idées de puzzles et d'intégrer toujours plus d'ennemis à l'écran pour compenser ce manque de créativité. Le bestiaire justement est certes peu étoffé mais composé de petites boules de suif d'abord inertes puis rebondissantes qui auront rapidement l'envie de vous poursuivre partout. Seule solution pour les détruire, passer de l'autre côté du décor et marcher sur leur Yang fantomatique, ce qui transformera le Ying en une poignée de cristaux. Alors sur la fin il faudra non seulement être agile de ses pattes pour sauter et se laisser tomber pile au bon endroit pour passer dans le portail entre deux obstacles tout en évitant de rebondir sur un monstre, ouf ! En déroulant le générique du jeu, on se rend compte qu'on est mort plus de fois qu'on le souhaiterait et souvent pas vraiment de notre fait (bon OK, sauf quand on a passé 5 minutes à rire en se poussant mutuellement vers la mort). Aussi le concept d'Ibb & Obb s’essouffle assez vite et c'est bien là le problème. Les acharnés du 100% pourront partir en chasse de tous les cristaux cachés dans l'environnement ou terminer les 8 niveaux bonus à débloquer, mais ça s'arrête là.

C'est bien dommage car les deux amis ont plus d'un tour dans leur sac. Déjà, le titre est graphiquement inattaquable. Son minimalisme et la façon dont il déroule son monde devant nos yeux est un ravissement de tous les instants. Des formes simples, quelques à-plats de couleur et dégradés basiques, un horizon dégradé lui-aussi en contre-ton avec soin et des créatures étranges qui font la fête à chacun des checkpoints, il n'en faut pas plus pour nous émerveiller. Enfin si justement, il fallait une bande originale à la hauteur. Heureusement, le studio s'est payé les services de Kettel, electro-musicien lui aussi minimaliste qui signe ici l'un de ses plus beaux albums. Il en résulte un bel enrobage certes, mais laqué autour d'un bonbon au goût de déjà-vu et dont on fait le tour trop rapidement. Ca ne vous rappelle rien ? Et bien oui, voilà où je voulais en venir avec Journey. On est typiquement face à ce genre de titres originaux en leur temps mais qui sont beaucoup moins percutants aujourd'hui. Ici l'épreuve du temps et des plateformers mignons joue en défaveur de ce petit jeu-snack.

La réédition d'Ibb & Obb sur Switch souffre du temps qui passe. Elle est à conseiller avant tout à ceux qui jouent peu aux puzzles-plateformers. Les autres y verront un énième jeu du genre, mignon et bien mis en musique, mais qui s'essouffle un peu trop vite.

SCREENSHOTS

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