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Hotshot Racing

billou95 par billou95,  email  @billou_95
Supports : PC / Xbox One / PS4 / Switch
On peut dire que de l'eau à coulé sous les ponts depuis notre première prise en main hésitante il y a déjà 3 ans sur celui qui s'appelait encore Racing Apex. A l'époque développé en solo par la toute petite équipe de Lucky Mountain Games, il proposait de la course armée dans des environnements low-low-poly et tenait plus de l'Interstate 76 mollasson sur piste que du Ridge Racer. Aidés depuis dans leur tâche par les rétameurs officiels d'Outrun 2 dans sa mouture Xbox Sumo Digital, les développeurs ont fait prendre un virage serré à leur jeu jusqu'à lui donner un nom aux vibrations plus nineties histoire de conforter leurs intentions. Et le moins qu'on puisse dire, c'est qu'à l'heure de sa sortie, ce changement radical vers le tout arcade a fini par payer.
Parce que oui, Hotshot Racing est un pur jeu d'arcade modernisé qui puise dans tout ce qui a été bien fait pendant ces 30 dernières années. Déjà, difficile de ne pas y voir une réminiscence de ceux qui tournaient sur les mythiques bornes d'AM2 en y jetant un coup d'oeil rapide. Limitation technique à l'époque, le choix d'un low polycount et d'une palette de couleurs flashy sont ici purement esthétique. D'ailleurs, en y regardant de plus près, on se rend compte que comparé aux quelques polygones qui se battaient en duel dans Racing Apex, le produit fini est ici ultra détaillé, ne serait-ce que dans le design de ses véhicules. Les environnements traversés, aussi, ne manquent pas de détails : un casino en bord de mer, un cimetière de Jumbo Jets dans le désert, un parc aquatique et son tunnel de verre, une station de ski perchée dans les Alpes, etc. Ah c'est sûr qu'on est loin des débuts de la 3D et leurs paysages statiques. Il y a des éléments mobiles partout, certains empruntés aux racers de Namco (l'hélicoptère, l'activité dans l'environnement côtier), d'autres aux légendes de Sega (la grande machine à sous, les zones de montagne).

Si on tend l'oreille, on lui reconnait également des liens de filiation avec les icônes arcade qu'on adore avec notamment des bruitages caractéristiques et un narrateur jovial qui commente vos choix dans les menus, vous introduit chacun des tracés avec une petite phrase toute faite et crie même "CHECKPOINT !" en cours avec une voix trafiquée pour rajouter l'indispensable effet reverb. La musique elle oscille entre de l'EDM très classique et quelques morceaux plus atmosphériques qu'on pourrait croire remixés depuis la BO de R4. Mais c'est surtout dans son gameplay qu'on retrouve un pot-pourri des meilleurs jeux du genre, attention, préparez votre bingo : des courses à toute vitesse sur des routes déraisonnablement larges (Outrun 2, j'ai !) et la capacité à déclencher des glissades d'une simple pression rapide sur la touche de frein (hmm ah oui, Riiiiiidge Racer) en plein virage pour accumuler des paliers de boost (comme dans les Burnout) à déclencher lorsqu'on le souhaite pour revenir dans la course ou dépasser ses adversaires juste avant la ligne d'arrivée (je connais ça, c'est Split/Second). Notre bolide à même tendance à décoller du sol légèrement sans perdre d'accélération lorsqu'on se fait bousculer (Daytona USA, CARTON PLEIN !). 

Yo Dawg, I herd you like 90s arcade racers

En ce qui concerne la panoplie de véhicules à notre disposition (4 pour chacun des 8 coureurs en lice) Hotshot Racing s'inspire ici clairement des années 90 avec entre autres des copies carbone de Nissan GT-R, Toyota Supra, des prototypes racés comme des similis Jaguar XJR-12/Porsche 962 et même une pseudo-Formule 3000 pour le clin d'oeil à Virtua Racing. Toujours dans sa volonté de jouer la carte de l'immédiateté, le jeu ne cache aucun système de progression ni statistiques compliquées. Les voitures sont toutes accessibles dès le début et classées en fonction des 3 critères essentiels du jeu : vitesse, accélération et dérapage. L'argent glané en course permettra juste de modifier la cosmétique de notre bagnole en achetant dans la boutique livrées, spoilers, bas de caisse ou pots Ninja façon Pimp My Ride. Les 16 niveaux du jeu se déroulent dans 4 environnements différents : côté méditéranéenne, désert américain, jungle Indonésienne et Alpes suisses.

Inutile donc d'y chercher une quelconque nouveauté, par contre le jeu sait mélanger tout ce qu'il emprunte à ses aînés sans se planter et c'est déjà pas mal. Si on a déjà tous joué à un jeu du genre dans notre vie, le fait de glisser sur ces tracés en 60fps fait son petit effet, que l'on soit dans la surprenante vue interne super détaillée ou sur la classique caméra externe (sauf dans les modes de jeu alternatifs où le framerate s'éffondre, la faute à un déluge d'effets spéciaux). Par contre, on ne peut pas en dire autant de l'IA qui nous laisse la dépasser allègrement en difficulté normale et se met à faire du rubber-banding sauvage "à la Mario Kart 8 Deluxe" et à vouloir nous faire sortir de la route à chaque instant dès qu'on passe en expert. Résultat, on se retrouve à conserver ses boosts sans en profiter jusqu'à la dernière minute pour terminer premier. De toute façon on fait très vite le tour du Grand Prix et des classiques modes de jeu "Policiers et Voleurs" ou "Fonce ou Explose" (élimination). On se dirigera très rapidement par ce qui fait le sel du jeu, son multijoueur complet. De deux à quatre joueurs peuvent s'affronter en écran partagé (même sur le petit écran de la Switch), ce qui reste l'attrait principal du jeu.



Et il fonctionne bien ce petit jeu autour d'un canapé et de quelques potes : on crie de rage quand on se fait dépasser à la corde par un collègue qui a accumulé du boost dans notre sillage, on harangue les foules lorsqu'on balance un boost au rupteur après s'être fait percuter par un pote. On regrette juste que la technique ne tienne plus la cadence dès qu'on passe à 4 et qu'on se retrouve à 30 images par seconde comme dans un certain jeu de Nintendo. Enfin, il y a le jeu en ligne, pendant carrément boudé par les joueurs, la faute à une règle arbitraire qui demande d'avoir à minima 4 joueurs connectés dans le lobby pour que la partie démarre... Et de toute façon, on ne retrouve pas les sensations du jeu local. Pour continuer sur nos déceptions, on trouve son level-design un peu trop sage. On aurait bien aimé des embranchements à certains endroits (c'est d'ailleurs le cas sur l'une des pistes montagneuses, mais la route est barrée), des tremplins pour sauter par dessus des adversaires et globalement plus de folie dans le design des courses qui se contentent de quelques lacets sur une route définitivement plate. Autre petit couac sur notre version Switch de test, on est dans l'impossibilité de désactiver les contrôles au gyroscope une fois en cours de partie. Il faut obligatoirement repasser par le choix du véhicule, ce qui peut être pénible à la longue.

En substance, malgré son look ravageur, Hotshot Racing ne plaira pas à tout le monde. Les joueurs solos feront le tour de sa vingtaine de circuits en une poignée d'heures et ce ne sont pas les quelques rixes contre une IA mal calibrée qui les tiendront en haleine bien plus longtemps. Par contre, s'ils ne sont pas trop regardants sur des parcours qui manquent d'un poil de variété, les abonnés aux soirées console-canapé entre amis et les nostalgiques des années 90 y trouveront un jeu de course arcade au gameplay impeccable, fluide et au fun immédiat.

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