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HITMAN 2 : Vivre en laisse et mûrir

billou95 par billou95,  email  @billou_95
Supports : PC / Xbox One / PS4
EXTERIEUR - JOUR - BANLIEUE PARISIENNE - VOIX OFF EN VO : "Welcome to Paris suburbs, 47. Your target is Thomas Gibert, a video games columnist who joined Factornews's editorial a few months back. He's also known as billou95, the charismatic leader of the "Vieux Cons Initiative", a terrorist group acting all over the Internet against games without taste. Oh and he's a true lover of the Hitman series so he'll be expecting you. Your mission is simple : we need you to infiltrate Factornews headquarters, end your target and retrieve HITMAN 2 review by all means necessary. I will leave you to prepare." FONDU AU NOIR
IO Interactive a plus de vies qu'un chat. Après un Hitman Absolution jugé décevant par les fans en 2012 et une première saison d'HITMAN aux chiffres de vente en deçà de l'attendu fin 2016, Square Enix décide d'arrêter les frais et de mettre un terme à son partenariat avec le studio. Stupeur et tremblements chez les fans qui comme moi y ont trouvé une très bonne formule prenant le meilleur des deux mondes à savoir le méticuleux Blood Money et le trop permissif Absolution. Heureusement pour nous, les danois n'avaient pas dit leur dernier mot et ont pu récupérer leur licence pour poursuivre le développement de ce reboot en solo. Deux ans plus tard, voilà qu'ils signent le retour de l'Agent 47, accompagnés par WB Games et cette fois-ci, fini l'attente encore chaque épisode, le jeu s'offre entièrement à nous dès la sortie.

Une première décision qui peut paraitre triviale, mais pour moi l'épisodique se prêtait diablement bien aux petits instantanés sandbox de ce HITMAN nouvelle génération. Outre les contrats présentés par les autres joueurs, on y découvrait chaque mois une nouvelle aire de jeu, de nouvelles cibles élusives en plus de la campagne et de nouvelles opportunités de meurtres. Surtout, le jeu se rappelait à nos bons souvenirs à intervalles réguliers tout au long de l'année, sans jamais perdre de sa saveur. Et puisqu'on parle de souvenirs, sachez qu'il en sera question puisque l'histoire reprend là où elle s'était arrêtée à la fin d'HITMAN, à savoir la divulgation de détails sur l'identité de 47 à son agente de liaison Diana Burnwood. Cette seconde partie va donc s'attarder sur le passé du tueur à gages et son lien avec le mystérieux client de l'ombre Lucas Grey qui s'en prend aux têtes pensantes de la société secrète Providence.

La guerre du clone

Un scénario qui donne plus dans le film d'espionnage que dans le biopic de tueur, le "Silent Assassin" y est d'ailleurs étonnamment plus bavard et franchement ce n'est pas la réussite du jeu. L'histoire s'éparpille, mal orchestrée dans des cinématiques en images animées qui ne dévoilent ici pas grand-chose, là beaucoup trop. Au final, ce déroulé en dent de scie n'offre rien de bien excitant et on se concentrera plus sur ce que le jeu fait de bien, la simulation de meurtres discrets. Ici pas de surprise, IO Interactive reprend quasi à l'identique les mécaniques introduites en 2016 : dans de gigantesques niveaux ou chaque PNJ semble avoir sa propre vie, le joueur doit abattre une ou plusieurs cibles de la manière qu'il lui convient. Il peut customiser son assassinat en étudiant les allées et venues des uns et des autres ou suivre l'une des intrigues pensées par les développeurs.

Ces opportunités scriptées se terminent par des morts exceptionnelles et insolites : baron de la drogue croqué par un hippopotame, vendeur d'armes tué par sa dernière invention, cheftaine d'une organisation du crime immolée devant une foule en délire, etc. Les scénaristes et designers s'en sont donné à coeur joie et il faudra de longues heures pour en faire le tour. Personnellement, j'ai toujours été un grand fan de l'improvisation "à l'ancienne", arriver à m'immiscer jusque dans les quartiers privés de la cible et d'attendre patiemment le bon moment pour l'étrangler à la corde à piano, sans bruit ni témoin. Dans les deux cas de figure, et c'est ce qui fait la force du jeu, les joueurs trouveront toujours une grande satisfaction, car ce ne sera jamais une partie de plaisir et il faudra constamment jongler entre les déguisements et les rondes des IAs ennemies.

D'ailleurs, le studio a procédé à un véritable ravalement de façade de l'intelligence artificielle : moins de scripts qui se cassent lorsqu'on interrompt le chemin d'un PNJ, cônes de détection plus réalistes, possibilité de voir les angles morts des caméras de sécurité, mais également des miroirs qui reflètent notre image et empêchent de prendre par surprise le premier quidam venu. HITMAN 2 prend de la hauteur sans prendre les joueurs de haut. Il offre aussi des niveaux bien plus vastes qu'auparavant, ce qui permet de se créer son propre challenge en fonction de ses envies, des plus nombreuses intrigues et de son expérience avec la série pour offrir un taquet de difficulté réglé non plus arbitrairement, mais défini en temps réel en cours de partie, de la facilité des assassinats scénarisés jusqu'au travail millimétré du tueur qui profite du bon moment pour frapper.

Mumbai Dangerous

Enfin HITMAN 2 est surtout un exemple de mariage parfait entre level design audacieux et game design à choix multiples. C'est bien simple, chaque niveau offre une nouvelle idée de design : de Hawke's Bay en Nouvelle-Zélande et son unique maison sur une plage dans laquelle on se fait littéralement piéger au véritable quartier résidentiel américain typique de Whittleton Creek et sa myriade d'options en passant par la fourmilière qu'est Mumbai et ses bas-fonds, il y a tant à découvrir, tenter et se surprendre à aimer refaire à l'infini dans HITMAN 2. Et ce n'est pas tout ! Petite nouveauté qui change tout lorsque l'environnement s'y prête : l'apparition de végétation permettant de se planquer et fondre sur les ennemis avant de les étrangler proprement dans les hautes herbes en toute discrétion. Dommage que cette caractéristique semble avoir été bricolée au dernier moment et que certains niveaux n'y fassent pas référence alors qu'il y existe pourtant des assets de fourrés non exploitables.

La gestion de foule a elle aussi été revue, on peut désormais se cacher au milieu de la population. HITMAN 2 reprend également le système de leviers déblocable après chaque run (nouveaux points d'entrée dans la map, planques de l'ICA, opportunités, objets spéciaux, etc.). En passant, la fameuse mallette de 47 qui permet de se balader avec son fusil de sniper sans se faire remarquer est enfin de retour dans le jeu ! Enfin gadget pour certains, élément rassurant pour d'autres, le Picture-in-Picture de Blood Money est également à la fête de cette suite. il s'active désormais à la volée pour nous indiquer lorsqu'un corps a été déniché ou lorsqu'un de nos meurtres programmés semble suspect à un PNJ. Pas vraiment indispensable surtout que les angles de caméras choisis dans toutes mes sessions de jeu ne mettaient pas à l'honneur les situations présentées. Le pendant multijoueur ne se résume lui plus à de simples leaderboards grouillants de statistiques en vue d'épater ses amis.

Tout d'abord, le hors-d'oeuvre coopératif Sniper Assassin jouable (également en solo) directement inspiré par le jeu mobile Hitman Sniper vous invite à éliminer à distance 3 cibles assistant à un mariage dans une luxueuse baraque autrichienne en un temps limité. Si le produit reste un gadget initialement offert pour faire patienter pendant les précommandes, il a le mérite de se dérouler dans un environnement original alors on ne va pas cracher dessus. Mais le gros du multi, c'est le Ghost mode dans lequel deux assassins s'affrontent pour tuer un maximum cinq cibles désignées aléatoirement les unes après les autres sans se faire voir. Lorsqu'une cible est choisie, les joueurs évoluant dans deux dimensions parallèles ont tout leur temps pour préparer l'élimination. Une fois qu'un des joueurs à tuer sa cible, l'autre à 30 secondes pour en faire de même, sinon le point va au premier tueur. Il est a noter que la mort d'innocents fait baisser le compteur de points. Attention cependant, le gros sticker "Beta" dont est affublé l'icône du mode dans les menus n'est pas là pour rien, lors de nos tests, de nombreux soucis de synchronisation entre les joueurs et leurs meurtres ont un peu ruiné le jeu (cible considérée comme morte alors que non, perte de points pour d'étranges raisons, etc.).



L'idée est bonne, excellente même, mais il reste encore du travail pour qu'elle ne soit pas injuste pour l'une ou l'autre des parties en présence. Du travail, il en reste aussi sur l'optimisation du jeu, le Glacier Engine restant quand même sacrément gourmand en temps CPU. On regrette aussi le manque de soin des cinématiques brouillonnes par rapport aux entractes réalisés avec soin dans le premier jeu. Il en va de même sur le contenu du premier épisode retapé dans le Legacy Pack qui n'offre que peu de nouveautés à part les objets du 2. Par contre, on se délecte à nouveau des voix de celui qu'on ne présente plus David Bateson et d'une Jane Perry toujours aussi parfaite dans le rôle de Burnwood qui font ici un boulot admirable. Un dernier mot à propos de la bande originale du jeu toujours plus Bond-esque que jamais. Elle reprend les thèmes iconiques introduits dans le précédent volet tout en rajoutant quelques morceaux industriels aux sonorités propres aux environnements visités.
Qu'on y vienne pour le grand spectacle des assassinats scénarisés ou pour le plaisir de s'infiltrer et zigouiller sa cible en toute discrétion il y en a pour tous les goûts dans ce HITMAN 2. Même si l'innovation n'est peut-être pas vraiment au programme, le jeu continue à nous émerveiller par l'ingéniosité de son level design et son challenge dosé en continu par le joueur. Alors oui, il s'affranchit d'un système de saison qui prenait sens dans le premier volume, mais il n'en reste pas moins fascinant.

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