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Gravity Rush - Remastered

kimo par kimo,  email
 
Après avoir séduit les possesseurs de PS Vita, Gravity Rush débarque sur PS4 dans une version bardée de contenu (comprendre, tous DLCs inclus) et de textures haute résolution.

La quête de Kat

Gravity Rush nous place aux commandes de Kat, enigmatique jeune fille aux yeux rouges accompagnée d’un chat à paillettes lui conférant de mystérieux pouvoirs. Lorsque notre héroïne se réveille dans la ville flottante d’Heckseville, elle ne se souvient de rien. Mais Kat n’a pas vraiment le temps de s’appesantir sur sa situation, car elle est rapidement prise à partie par les étranges événements qui ont lieux en ville. Heckseville est en effet coupée en morceau, envahie par des créatures venant d'une autre dimension, hantée par un voleur qui mène la police en bateau, Kat sera tour à tour le mouton noir et l'héroïne de cet imbroglio et rencontrera des personnages pour le moins haut en couleur tout au long de sa quête.

Gravity Rush ne se prend pas trop au sérieux et c'est tant mieux. Présentés sous forme de BD animée, les dialogues et les situations du jeu ne manquent pas d’humour bon enfant. L’ambiance qui se dégage de cette ville fantastique et de ses quartiers distincts est très sympathique. On sent bien qu’avec sa BO à la Joe Hisaishi qui tourne en boucle et sa candeur affichée le jeu cherche à produire de l’émerveillement à chaque tournant. L'effet est garanti sur le court terme, mais le récit est tout de même très explicatif et un poil longuet. Si l'univers est plaisant, on peut rapidement se lasser de l’ingénuité de l'histoire. Techniquement, venant d’un portage PS Vita, il ne faut pas s’attendre à des merveilles, mais le jeu est propre et fluide. Le portage est de très bonne qualité. Ça s'arrête là, mais la DA est toutefois capable d'en mettre plein les mirettes dans certains niveaux.

Vol Flottant

Côté gameplay, le principe de Gravity Rush est assez original. Comme son nom ne l’indique qu'à moitié, vous pouvez jouer avec la gravité pour marcher au plafond ou sur les murs, flotter et voler dans les airs, déplacer des objets et attaquer vos ennemis. D’une simple pression de bouton, vous faites flotter votre personnage entre ciel et terre, puis vous décidez dans quel sens atterrir, ou bien retomber. Si vous pouvez voler un petit moment, vos pouvoirs sont tout de même limités par une jauge qui vous mettra les pieds sur terre une fois vidée. N’espérez donc pas passer tout le jeu la tête en bas !

Sur le papier, on se dit que jouer avec la gravité va nous permettre de nous déplacer en toute liberté avec virtuosité. Dans la pratique, le système est un peu brouillon et laborieux. A moins d’avoir une très bonne technique, n’espérez pas traverser les niveaux à toute vitesse. Peut-être est-ce le résultat du portage sur PS4, mais on est souvent contraint à s’arrêter en plein air pour ajuster la direction de ses attaques ou de ses déplacements, ce qui casse un peu la fluidité de l’action. C’est particulièrement sensible lors des affrontements, puisqu’il faut systématiquement viser un point précis de l’ennemi pour le détruire. Sans système de "lock", de nombreux combats se résument à rater l’adversaire en l’attaquant de loin ou à flotter à 1 mètre de lui pour être sûr de ne pas le louper. La caméra n'aidant pas forcément à être efficace. Mais avec un peu d’entrainement on finit par dompter la chose, même si les contrôles restent imprécis jusqu’au bout.

Jouer avec les pieds

Si le jeu est tout entier basé sur un principe de déplacement, il n’y a aucun puzzle et quasiment aucune exploration lors des missions principales. La plupart du temps, le joueur affronte une troupe d’ennemis dans une série d'arène avant d'arriver à un boss. Si les adversaires sont plutôt variés, le petit nombre de compétences dont dispose le joueur pour les attaquer rend les combats un peu répétitifs à la longue. Le coup de pied volant est l’arme principale, puisque de nombreux environnements obligent le joueur à quitter terre pour se déplacer ou combattre. Il existe aussi un coup de pied au sol et en glissade dont l’usage est plus rarement utile. Le joueur dispose également de la possibilité de jeter des objets, mais entre la difficulté de viser avec précision et la vitesse des ennemis, cette option n’en est pas vraiment une. Il existe enfin trois « supers attaques », débloquées au fur et à mesure de la progression. Celles-ci peuvent être déclenchées régulièrement en appuyant sur un bouton. Ca fait assez peu, d'autant qu'il n'y a pas de combinaisons d'attaque à effectuer. L’intérêt du système de combat repose donc avant tout sur le déplacement et le positionnement. Heureusement, les comportements des différents ennemis obligent le joueur à rester mobile, donnant un peu de tension à des combats qui sinon ne serait pas palpitants.

Pour autant, tout au long des 20 missions principales, les situations de jeu peinent à se renouveler. En dehors des combats, qui représentent le plus gros du jeu, on jongle entre quelques séquences récurrentes : livraison d’objets en temps limité, progression d’une arène à l’autre ou bien trouver des objets disséminé dans la ville. Deux ou trois autres séquences plus originales viennent briser la routine du jeu, comme les séquences d'infiltrations, mais elles ne sont pas forcément très inspirées ou bien à même de nous pousser à exploiter le gameplay. Si les compétences de notre personnage sont originales, niveau inventivité des objectifs, ça reste assez classique. C’est un peu dommage.

Plafond de verre

Si le jeu manque de variété, il regorge par contre de contenu. Conçu sur le modèle de l’open-world, Gravity Rush en combine les qualités et les défauts. On y sent aussi les limitations technique de la PS Vita. Bien que le jeu possède de nombreuses quêtes annexes et challenges, et une ville assez grande à explorer, il n’y a par contre pas beaucoup de secrets à y découvrir. Hormis des cristaux – qui servent à améliorer votre personnage – et quelques objets cachés, le joueur n’a pas d’énormes motivations à fouiller les recoins de ce terrain de jeu, qui offre assez peu d’endroits pittoresques, de découvertes narratives ou d'improvisations de jeu ou d'interaction, comme peuvent le faire les open-world plus développés. Les quelques habitants qu'on y croise sont des clones sans autre fonction que de meubler. La ville se contente donc d'être un immense niveau de jeu un peu vide en terme d'opportunités ou de défis ludiques. 

Quant aux challenges, leur contenu est plutôt générique et redondant : combats, courses contre la montre, ou bien livraison en temps limité. Les missions secondaires offrent bien quelques petits scenarii sympathiques, mais recourent elles-aussi aux mêmes séquences de jeu. On retrouve donc constamment les mêmes choses que dans les missions principales, mais déclinées en petits séquences, moins les boss, qui sont quand même les séquences les plus intéressantes du jeu. Ce n’est pas désagréable, mais ça sonne là aussi un peu creux et on est peut être un peu déçu de ne pas avoir plus d'occasions pour tester les limites de nos pouvoirs gravitationnels. De plus, comme les seules récompenses de ces défis répétitifs sont là encore des cristaux, on est tenté de les laisser de côté pour se concentrer sur le scénario.



Parlons d’ailleurs du système de level-up dans lequel vous dépenserez ces fameux cristaux. Il semble surtout là pour motiver le joueur à accomplir les défis ou à explorer la ville pour en récupérer. Vous les utilisez ensuite non pas pour débloquer des compétences, mais uniquement améliorer celles que vous possédez déjà. S’il n’y a pas vraiment besoin de farmer pour finir le jeu, on peut s'interroger sur l'intérêt de cette montée en puissance dans un jeu où les mécanismes de combat sont les mêmes du début à la fin. Ce système semble mis en place pour donner l'illusion d'une progression ou augmenter un peu la durée de vie du jeu auprès des joueurs souhaitant accomplir tous les challenges. Car en effet, lors de ceux-ci, vous  utilisez votre personnage tel quel. En fin de partie, votre Kat est bien évidemment plus puissante et rapide. Du coup, en dehors des défis les plus difficiles, qui semblent infaisables sans ces upgrades, les autres perdent de leur intérêt. Bref, le système de progression ouvert parait un peu bancal et parvient sans doute moins à approfondir l’expérience de jeu qu'à le déséquilibrer.

TL;DR

Si Gravity Rush propose des combats plutôt sympas - surtout contre les boss - un système de déplacement rafraichissant et une progression pleine de bonne humeur, on atteint également assez vite les limites de ce qu'il a à proposer. Heureusement, il n'est pas non plus excessivement long, même si les challenges peuvent occuper un moment. ​N'oublions pas non plus que le jeu est un portage PS Vita vendu à prix réduit sur PS4. Si vous craquez pour sa DA ou son ambiance et que l'aspect répétitif du soft ne vous rebute pas, vous pourrez y trouver votre bonheur.
Ingénieux sans être particulièrement génial, Gravity Rush peut se révéler moins jouissif que son principe le laisse à penser. Répétitif et un peu creux malgré un contenu conséquent, le jeu n’est pas déplaisant pour autant et possède indéniablement un certain charme. Mais il faut sans doute un peu d’indulgence pour en profiter pleinement.
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