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Un Rédacteur Factornews vous demande :

TEST

Grand Theft Auto 3

Arnaud par Arnaud,  email  @drsynack
Grand Theft Auto 3 vous met dans la peau d'un type qui n'a pas de chance. Déjà, il n'a pas de nom. Ensuite, il s'est fait balancer par sa copine après un braquage (réussit) de banque. Et alors qu'il était tranquillement assis dans le panier à salade, un groupe de mafieux sont venus délivrer un Affranchi qui était à ses côtés. Pour compléter le tableau, un autre co-détenu lui propose de s'évader en voiture. Et en plus il flotte. Vraiment, il y a des jours où il ne faudrait pas se lever.

Mon nom est personne


Voilà le background. Vous êtes donc un prisonnier en cavale, il pleut, vous êtes poursuivi par la police et le grand black à côté de vous, nommé Height Ball, vous demande de l'ammener chez son boss car il a du boulot pour ceux qui savent tenir un volant. Il vous indique même une planque où ranger une voiture et vous reposer (et aussi accessoirement sauvegarder la partie).

Le boss en question a un fort accent italien, parle comme Don Corleone et vous parle de "ses filles" mais bien évidemment, rien n'éveille vos soupçons de personne totalement innocente. Ainsi, lorsqu'il vous demande d'en ramener une de l'hôpital, vous ne posez pas de question. Quand il vous demande de conduire le fils du Don de la famille, vous ne vous demandez pas ce que c'est qu'un "Don" (vous n'avez pas vu Le Parrain, avouez). Et quand on vous demande d'aller buter un dealer d'une drogue appelée 'Spank', vous pensez oeuvrer pour le bien de la communauté. La communauté Italienne de Liberty city, bien sûr.



Wasn't me


Vous l'aurez compris, GTA 3 vous propose des missions qui vont toujours vers une immoralité grandissante. Et c'est vachement bien. Pour une fois qu'on peut jouer au mafiosi... Et on est servi. En effet, le jeu vous place dans la ville de Liberty; elle est divisée en quartiers (Chinatown, Red Light District, Bellevue Park, etc..) qui en composent les trois grandes parties.

Au début, seul le quartier de Portland est disponible. Les missions vous seront presque toutes proposées par la Mafia qui est en guerre avec les Triades. Escortes, filatures, assassinats, destruction de preuves, plasticage, tout y passe, et il faudra mettre votre conscience de côté. Mais après avoir mit un terme à la guerre entre les deux familles, votre employeur n'hésitera pas à vous faire disparaître. Sauvé de justesse, vous vous échappez grâce à l'aide des très classieux Yakuzas et accédez à la deuxième partie de la ville. Et ainsi de suite (avec de grosses variantes, quand même) pour les trois grandes parties de Liberty City. Je vais arrêter là, on va pas tout vous dire non plus.

Inutile de préciser que la difficulté des missions est de plus en plus élevée. Que ce soit en terme d'objectifs ou de contraintes. Les missions sont extrêmements variées, et chacune d'elle vous rappellera au moins une scène de film de gangsters. Elles ne sont pas répétitives une seconde, et rejoindre des organisations de plus en plus puissantes est très gratifiant.

Mais il faut avouer que ce jeu est souvent très frustrant. Une fois atteint un certain niveau de difficulté (qui n'est pas réglable, à propos), les objectifs et conditions de réussite sont tellement élevés que le moindre écart dans les dernières secondes de la mission et tout est à recommencer. J'ai encore mal au poing d'avoir explosé mon bureau à cause du nombre incalculable de conducteurs gérés par l'IA qui ont changé de file sans aucune raison apparente et ainsi fait échouer un nombre tout aussi incalculable de missions très pointues.



2001 L'odysée de l'espace


Et cette IA est vraiment LE point faible du jeu. En dehors des déboîtements intempestifs, le comportement de ces conducteurs virtuel est vraiment insupportable. L'un va s'arrêter en plein milieu d'un carrefour parce que le feu est passé au rouge (alors que vous comptiez passer le carrefour en question à plus de 180 km/h), l'autre va paniquer parce qu'un coup de feu a été tiré et vous envoyer 40m plus bas sur les quais en sous-bassement de l'autoroute, ou encore une ambulance (dont le comportement est totalement imprévisible) va vous contraindre à écraser cinq passants. Mais la palme revient aux policiers, qui comme dans tous les jeux où ils sont présents (Need For Speed : Hot Pursuit, Midtown Madness), sont de véritables psychopathes qui ne vont pas hésiter à vous envoyer dans le décors d'une façon complètement improbable, frustrante et pour tout dire VRAIMENT énervante. J'estime avoir écrasé plus de passants innocents du fait de la Police que de ma conduite pour le moins sportive.

C'est bien simple, pour les missions qui mettent en scène la police, il faut prendre le véhicule le plus blindé possible, l'amener chez le maquilleur (non, pas celui de votre copine) pour qu'il change le moteur, refasse la peinture, et ainsi empêcher les forces de l'ordre de vous reconnaître.

Signalons au passage un manque total de réalisme, bien que ce soit un jeu clairement 'arcade'. Si vous vous pointez au garage avec 5 voitures de police aux fesses et que vous arrivez malgré tout à entrer et à payer les 1 000$, la Police va vous 'oublier' et repartir en patrouille. C'est à dire qu'ils vous voient entrer, vous voient sortir, mais comme vous n'avez pas la même voiture, ils s'en vont.

Tout ça, c'est à cause du 'wanted level'. En haut à droite de l'écran, il y a 6 étoiles noires. Lorsque vous commettez une infraction (par exemple renversez un piéton et qu'un flic vous voit), votre 'wanted level' sera de un. Si vous continuez, ouvrez le feu, tentez de semer la police ou autre, votre wanted level augmente, et par là-même les moyens mis en oeuvre pour vous capturer. Cela peut signifier une grosse dizaine de voitures, un hélicoptère qui vous canarde, et pourquoi pas des groupes spéciaux d'intervention en camion blindé. Or, il se trouve que lorsque vous faites maquiller votre voiture, votre 'wanted level' est remit à zéro.

A l'inverse, les différents gangs que vous pourriez avoir énervé (que ce soit en tuant leur chef, en ayant aidé à la guerre contre eux ou écrasé certains de leurs membres, etc...) vous reconnaîtront instantanément quand vous irez trainer vos pneus par chez eux et n'hésiteront pas à ouvrir le feu sur vous. Sans que cela dérange les Policiers qui pourraient passer par là, apparement. En revanche, si vous ouvrez le feu, les forces de l'ordre vous sauteront dessus. C'est pas juste.



GPS = Global Pourrit System ?


Un autre point faible du jeu est la carte située en bas à gauche de votre écran. Lorsque vous n'êtes pas en mission, elle indique les endroits où sont vos employeurs (aller les voir déclenche une mission) et où est votre appartement (pour aller sauvegarder). Et quand vous êtes en mission commandée, tout ceci disparaît pour laisser place aux informations nécessaires à son bon déroulement.

Par exemple, dans une mission pour les Yakuzas, vous devez voler 3 voitures, et les ramener en parfait état dans un garage discret. Sur la carte sont donc indiqués l'emplacement des trois voitures et du garage. Si vous abimez une voiture, comme elle doit être livrée intacte, apparaît sur le plan l'emplacement du garage pour la faire réparer.

Jusqu'ici tout va bien. Seulement, le problème est que la carte est toute petite et ne montre que votre entourage immédiat. Plus vous allez vite, plus l'échelle devient petite (donc plus vous voyez loin). De petites icônes indiquent quelle est la direction à vol d'oiseau du point indiqué sur la carte. Seulement, on n'est pas en oiseau, on est en voiture. Du coup, pour repérer le chemin le plus court jusqu'à notre destination, il n'y a pas d'autre choix que d'apprendre par coeur les rues de la ville, refaire 4 ou 5 fois la mission pour voir quel est le chemin idéal, et crier "inch allah". On aurait simplement aimé la possibilité de modifer soi-même l'échelle de la carte, que ce soit in-game ou via une interface différente.



Tu ne masterisera point avec un volant


Bien qu'ayant commencé à jouer avec le clavier, j'ai voulu à un moment tester mon volant à retour de force tip-top. Grosse déception : impossible de faire reconnaître les pédales au jeu. Je paramètre donc l'accélérateur et le frein directement sur le volant, et roulez jeunesse... Bof, le Force Feedback n'est pas géré, la précision est pathétique et l'angle de débatement abérrant. Heureusement, c'est parfaitement jouable au clavier, et on comprend pourquoi quand on sait que le jeu vient de la PS2 (paddle/clavier, même combat).

En parlant de PS2, sachez que niveau technique le portage est à peine correct. Les menus sont tout juste instinctifs et les réglages pour avoir un FPS honnête sont très laborieux, mais une fois bien programmés, tout va bien (sauf que même avec une GeForce 4 Ti 4600 à 600€ overloackée à 600 Mhz vous aurez les mêmes graphismes, à peu de choses près, que sur la console à 290€).



Mea Culpa


Mais GTA3 n'a pas que des points faibles ! Disons qu'ils sont assez récurrents pour qu'on doive se faire une raison et se dire 'Bon, tant pis, c'est comme ça', comme pour la plupart des jeux qui proposent une telle liberté. Un des grands points forts du jeu est le nombre astronomique de ce que je qualifierai de 'détails qui tuent'. Déjà, malgré l'étendue considérable de la ville, à aucun moment on n'a un sentiment de répétition dans les décors. Pas de copier/coller ici, chaque quartier, chaque rue possède ses propres textures. Il n'y a pas deux magasins qui ont la même vitrine. Même les effets cosmétiques comme les journaux se déplaçant au gré du vent sont lisibles ('The king is living !'). Le top étant lorsque l'on passe prêt du commisariat et que l'on entend des types se faire frapper, et un autre dire 'Where the hell are my tools !'.

On retrouve le même souci du détail lorsqu'on écoute la radio. Sur la petite dizaine de disponibles, bien qu'elles passent des musiques plutôt pourries, ce sont les commentateurs qu'il faut écouter. Enfin, si vous avez plus de 18 ans, sinon il faudra éteindre ça ! Le summum du bon goût étant la possibilité de copier autant de mp3 de sa collection que l'on souhaite et de pouvoir les écouter dans le jeu. Libre à vous de mettre la bande originale de 60 secondes chrono !

Promis j'le f'rai plus m'sieur l'juge.
D'un côté, Grand Theft Auto 3 est un chef d'oeuvre de réalisation. Liberté totale dans une mégapole quasiment à l'échelle 1, missions d'une variété incroyable, langage adulte (en Anglais, et c'est tant mieux), immoralité omniprésente. Mais ce tableau idyllique est un peu gâché par une IA à coucher dehors et qui vous fera piquer des crises de nerf digne d'une Milla Jovovitch sur un plateau de France 2 (si vous ne voyez pas de quoi je parle c'est pas grave). C'est ce qui manque à ce jeu pour en faire un véritable mythe, même si l'excellente réputation de la série est déjà éloquente. Les graphismes sont honnêtes, mais on sent bien les limitations de la console derrière que les développeurs n'ont pas pu (voulu ? eu le temps ?) véritablement faire disparaître pour laisser s'exprimer les cartes de dernière génération que nous autres utilisateurs PCs ne manquons pas de courrir après. Un excellent jeu, vraiment, mais boudiou pourvu qu'ils patchent l'IA !

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