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Gothic 3

M0rb par M0rb,  email
Pour le retour sur PC du vrai jeu de rôle pour homme, celui où le charisme d'une moustache suffit à épargner 100 victimes et gagner 5000 XP, j'étais paré. J'optimisais ma fiche de perso depuis des semaines : spécialiste de rien si ce n'est la fuite, opportuniste et cleptomane, je serai Ladouve le manouche romantique et monomaniaque de la cueillette de fleurs.

Ich bin ein Gothic


Hélas ! Sans même une phase de création de perso le jeu commence et me projette en pleine baston : j'incarne le teuton moustachu anonyme de la licence, sorte de Gordon Freeman du RPG, et je dois péter la gueule aux orcs. Un point c'est tout.

Tandis que le village entier où je débarque se lance au combat, je lâche courageusement mon épée, rampe à couvert, pille les cadavres qui s'entassent et achève les plus mal en point d'une flèche dans le dos pour piquer l'XP qui revient à mes compagnons. Eh, après tout c'est moi le héros !

Bien loin de me couvrir de fleurs pour avoir sauver leur misérable patelin au péril de leurs vies, les habitants m'expliquent que les orcs ont gagné la guerre, asservi l'humanité, et qu'ils vont revenir séance tenante pour me botter les fesses. Je dois donc immédiatement contacter les rebelles pour organiser la résistance ! Ou pas : sitôt la confiance des rebelles acquise à coup de quêtes de dératisation et autres objets perdus, je découvre que je peux arrondir mes fins de mois en les trahissant à bon prix. Si-fait !

Nuancé et pas manichéen pour deux sous, le monde de Gothic vous laisse découvrir les motivations de chaque camps, de chaque personnage, et vous laisse libre de choisir pour qui vous allez oeuvrer. Les orcs, plus motivés par une quête mystique que par un syndical alignement loyal-mauvais, effectuent de gigantesques fouilles à travers le pays et n'accordent guère de temps aux affaires des hommes. Là où les humains les plus opportunistes se sont engagés comme mercenaires, les plus résignés et les plus faibles finissent esclaves, et les rebelles tantôt hippies désœuvrés tantôt fachos surarmés sont en pleine débandade. Sans parler des nations voisines avec les esclavagistes Hashishins qui fournissent les orcs et les Nordmariens qui les persécutent.

Chaque quête accomplie augmente votre réputation auprès de l'un des six peuples. A terme cette réputation vous donne accès à des compétences, des armures et aux quêtes du chef local, soit la perspective d'une plus haute trahison pour mon manouche indécis. Si la réputation n'influe pas sur les dialogues, une trop haute réputation chez l'ennemi vous vaudra toutefois d'être attaqué à vue. Ainsi de cette ville du sud où je devais jouer à cache-cache dans les ruelles avec les orcs pour pouvoir causer aux Hashishins et mener à bien une énième délation.

Vendre son prochain c'est bien, mais en l'absence de compétence charisme il va falloir dépenser tout ces XP dans des choses plus manuelles. Faute de phase de création de perso, l'orientation se fait en répartissant les dix points attribués à chaque niveau dans les caractéristiques ET dans les compétences (le niveau d'une carac déterminant les compétences accessibles). Pour ajoutter à la confusion il faut trouver une personne qui vous enseigne ça. Si ça parait logique d'acquérir une compétence via un enseignement, c'est moins évident pour les caractéristiques telles la Force. A noter qu'il existe tout un tas de moyen alternatifs de booster ses caracs : certaines quêtes, des livres, des reliques, potions ou plantes ... A l'image de Ladouve je suis convaincu qu'on peut se monter un perso du tonnerre uniquement en mangeant des plantes vertes !
Pour créer le perso de ses rêves il faut jongler avec les compétences de Combat, Chasse, Magie, Forge, Vol et Alchimie. En pratique Forge, Vol et Alchimie sont plus des bonus que des réelles alternatives de Gameplay. La magie offensive n'est vraiment intéressante que si c'est l'orientation principale, et que vous acceptez de vous défendre avec un bâton tout en vous arrêtant toutes les deux minutes pour boire des potions de mana. "Chasse" n'est intéressant que si vous souhaitez manier l'arc (à mon gout l'arme la plus sympa à utiliser) ou si comme moi vous êtes assez stupide pour focaliser sur une compétence "combat à deux armes" finalement pas si intéressante et que je ne trouvai qu'au terme de longues heures de jeu. Enfin les gros bill pourront se concentrer sur la force et les armes lourdes sans états d'âme. Mais dans tous les cas vous aurez intérêt à monter un minimum de compétences de combat à l'épée.


Très Chasse


Passé quelques missions à ramasser des jambons ou des sacs de farine juste pour la lèche, les épées n'ont pas le temps de rouiller : que vous transformiez la ville en un bain de sang ou que vous soyez juste parti à la cueillette dans les bois, il va falloir dégainer et se farcir le système de combat made in Gothic 3. Avec un peu de bonne volonté on entraperçoit l'ébauche d'un système de combat intelligent basé sur le rythme : savoir alterner défense, coups puissants, coups rapides et coups "chargés" est clé pour gagner un duel. Mais encore une fois en pratique ça ne se passe pas comme ça : avec une animation molle et un héros pénible à diriger quand il a commencé à taper, ces combats lents et sans feeling deviennent vite aléatoires contre plusieurs ennemis ou contre ces stupides loups, totalement irresponsables, qui décident d'enchainer les coups sans même laisser une possibilité de riposte à mon romano level 59. J'ai une race entière à trahir moi !

Si vous comptiez sur les raccourcis clavier pour alimenter à la volée vie et mana pour rythmer le combat façon diablo, oubliez ça. Appuyer sur le raccourci "potion de vie" vous fera rengainer votre arme pour déclencher l'animation "je-bois-coup-de-potion-pour-regagner-50-de-vie" avant de re-dégainer pour reprendre le combat. Le tout avec une latence omniprésente et les 75 points de dégâts infligés par les orcs qui ne vous ont pas attendu. Autre solution, ouvrir l'inventaire à la main: le moustachu rengaine, le jeu continue autour de lui sans qu'il encaisse de dommages. Il peut alors boire toutes les potions, et manger tous les jambons de son inventaire infini avant de revenir en jeu où il faudra à nouveau dégainer, à l'abri s'il-vous-plait pour éviter les bugs. C'est beau l'immersion teutonne.

On évitera aussi les magies de zone trop lentes à charger (un coup et il faut recharger sort et mana) pour préférer une bonne magie à distance ou finalement une bonne séance de camping à l'arc où on prendra plaisir à ajuster la trajectoire de ses flèches tout en maintenant une distance de sécurité avec l'ennemi.


Quick Loading...37,256 % done


Graphiquement comme techniquement Gothic 3 met sa claque, mais une claque en streaming. Prévoyez d'aller boire un café entre le lancement du jeu et la fin du chargement initial.

Si le premier village n'est pas vraiment magnifique, dès lors qu'on commence à voyager librement dans cet univers on commence a mesurer l'ampleur du boulot : plus on avance dans Myrtana et plus les paysages sont beaux, vastes, complexes. Malgré un premier contact un peu terne dans le design et la réalisation, on découvre un monde cohérent et varié, coloré et plutôt magnifique. Avec le temps on apprend à connaitre le pays et à se repérer rien qu'à la physionomie de telle forêt, la couleur du coucher de soleil, l'emplacement de telle coline, telle rivière, de la même manière qu'on finissait par se repérer dans un Vice City grâce à des bâtiments, voies ferrées...
Bien plus qu'une simple map d'élévation, c'est un monde détaillé, modélisé à la main avec mers, forêts, cours d'eau, aplombs rocheux, déserts et massifs montagneux, qui laisse l'impression d'un grand voyage. Cerise sur le schwartzwälder un "effet lenticulaire" floute le lointain pour détacher l'arrière plan et ajouter encore au côté pictural des paysages. Les villes médiévales-boueuses, sont vivantes et bordéliques avec chacune son identité, reconnaissable immédiatement.

Les décors ambitieux et la distance d'affichage, le nombre d'éléments présents à l'écran, tout cela a un prix et le jeu exige un bon CPU pour gérer tout ça. Les textures très haute résolution apprécieront la carte graphique 512 Mo et l'occupation mémoire du jeu dépassant les 900 Mo, mieux vaut prévoir 2 gigo de RAM. Malgré deux patchs le code semble encore plein des poils de barbe des bucherons bavarois chargés de l'optimisation du jeu. Un petit tour dans le fichier .ini ne sera pas du luxe. A côté de ça je n'ai eu a déploré aucun crash ou plantage, le jeu était stable.

Enfin, mention spéciale pour la musique, les dialogues entièrement doublés et leur localisation réussie.

Avec une finition approximative, des combats très médiocres et des quickloads interminables, Gothic 3 en rebutera plus d'un. Mais au delà de ces défauts ce qu'on retient c'est ce monde vaste, cohérent et vivant, où la liberté de choix dans la résolution des quêtes pose des cas (a)moraux permanents. Dans dix ans on évoquera entre potes les exploits collaborationnistes de Ladouve comme aujourd'hui on se remémore la larme à l'oeil les entourloupes de l'habitant de l'abri. Et ça, ça ne trompe pas.

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