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Detective Case and Clown Bot in : Murder in the Hotel Lisbon

kimo par kimo,  email
 
Les Point & Click n'en finissent plus de ne pas mourir, et c’est une bonne nouvelle pour les amateurs. Si les succès de Wadget Eye Games, le retour de George et Nico dans le (trop sage) Baphomet 5 et les quelques incursions passées de Telltale dans le domaine ne vous ont pas rassasiés, il est toujours temps de se tourner vers des projets plus confidentiels. Detective Case and Clown Bot in : Murder in the Hotel Lisbon est le premier jeu du jeune studio portugais Nerd Monkeys et on y a joué.

Detective Case and Clown Bot hit the road

Il ne faut pas bien longtemps pour sentir l’influence de Sam et Max ou de Roger Rabbit dans ce Detective Case and Clown Bot. Vous y faites la connaissance d’un duo tout juste formé : l’inspecteur, Case, aussi incompétent que nerveux, et son partenaire Clown Bot, plus doué pour les blagues que pour l’enquête (ce qui n’est pas peu dire). Mais réduire le jeu à des similitudes qui en appelleront à votre nostalgie serait injuste. Ce roman de gare à la sauce portugaise compte bien sur sa propre identité pour séduire le joueur. Le style graphique n’y est pas pour rien, et l’excellente musique, alternant le jazz et le fado, donne un ton rafraichissant au tout. C'est d'autant plus important que les dialogues ne sont pas doublés. L'originalité du jeu ne s'arrête pas non plus à son univers : il possède aussi un système d'interrogatoire propre qui va tenter de sortir le joueur de ses petites habitudes. On ne pourra donc pas reprocher à Nerd Monkeys de se contenter d'exploiter paresseusement nos souvenirs, Detective Case and Clown Bot in : Murder in the Hotel Lisbon est une interprétation singulière d'un genre classique.


 
La première affaire de notre duo de choc est un mystérieux suicide à l’Hotel Lisbona. On découvre très vite qu’il y a anguille sous roche, les coups de couteau dans le dos n’étant pas une méthode de suicide très répandue. Le déroulement de l’affaire est plutôt réussi, avec des rebondissements convenus mais pas désagréables et assez drôles. Vous y rencontrez les personnages classiques du roman noir croisés au vaudeville burlesque : la femme sculpturale et vénale, le maitre d’hôtel servile, le barman qui refuse de parler. Le jeu dispose d’ailleurs de trois quêtes annexes assez croustillantes pour étendre un peu son univers. L’écriture en elle-même est par contre un peu inégale, mélangeant le vulgaire, le potache et l’absurde, elle mange à tous les râteliers. Si ce mélange est parfois maladroit, voir un peu lourd, le jeu trouve globalement un équilibre et parvient à provoquer la sympathie et à faire mouche régulièrement, à condition de ne pas se montrer trop sévère et de se laisser emporter par le tourbillon d’enthousiasme des développeurs, qui semblent avoir mis en vrac toutes leurs idées dans leur jeu sans le moindre soucis de cohérence.

Tu cliques ou tu pointes ?

Comme tout bon point & click qui se respecte, Detective Case and Clown Bot alterne la recherche d'objet et les dialogues. La subtilité de celui-ci est un système d’interrogatoire sous forme de mini-combat. Il vous faut combiner le bon objet avec la bonne question trois fois de suite pour faire craquer le témoin et obtenir des informations pouvant faire progresser votre enquête.
Certains de ces témoins sont plus sensibles à la froide logique calculatrice de Clown Bot, d’autres à la fougue de Case, et il faudra donc également choisir le bon interrogateur sous peine d’échouer. Sur le papier et dans sa mise en forme, l’idée est excellente : vous voyez votre victime se décomposer sous vos yeux via des animations succulentes et les répliques sont très régulièrement hilarantes. Malheureusement, ces séquences de jeu deviennent assez vite répétitives et laborieuses. 

Comme dans ce genre de système (Phoenix Wright, LA Noire) la logique du joueur et celle du jeu diffèrent souvent et ici, chaque erreur vous fait recommencer l’interrogatoire (et sa phase de dialogue introductif) depuis le début. Même si les chemins sont plus ou moins balisés, ce mécanisme rigide nous prive du plaisir de balancer des vannes foireuses et produit beaucoup de frustration quand les différences entre les accusations ne sont pas très nettes, ou bien quand on a utilisé le mauvais personnage pour compléter l'interrogatoire et qu'il faut recommencer. D’ailleurs, les méthodes des deux personnages ne diffèrent que dans le parler : le déroulement est le même jusque dans l’ordre des objets à utiliser. Un design plus souple aurait été malin et moins pénible pour le joueur, qui n’est ici pas vraiment encouragé à s’amuser avec le système de jeu sinon en se punissant lui-même.



Un autre problème vient aussi ternir le tableau : la récolte d’objet et la progression sont victimes elles-aussi d’une linéarité un peu frustrante. Il vous est impossible de commencer un interrogatoire sans posséder les objets nécessaires, mais ceux-ci peuvent très bien ne pas apparaître dans l’endroit voulu avant le bon moment. À chaque avancée de l’histoire, il faut donc revisiter les lieux pour les trouver, ce qui est pénible et peu logique et rend également le jeu très facile. Il y a tout de même de meilleurs moyens de fournir aux joueurs les objets nécessaires à son enquête, moyens qui auraient pu donner lieu à quelques puzzles supplémentaires, ceux-ci étant réduits à très peu en dehors des interrogatoires.

Notre progression est parfois également obscurcie par des conditions d'avancée un peu trop rigides. Impossible de déclencher un nouveau dialogue clé avant d’avoir réalisé toute la chaine de tâche associée. Pourtant, à quelques occasions, il est possible pour le joueur de résoudre l’énigme en sautant l’une de ces étapes, ou bien d’aller logiquement au poste de police avant qu’on ne lui demande explicitement de s'y rendre. Rien n’y fait, il lui faudra alors retourner faire ce qu’on attend de lui, ou aller là où il doit aller pour que le jeu nous autorise à continuer l’aventure. Ces décisions de design créent des situations un peu frustrantes pour peu de choses.

Si ces défauts viennent entâcher l'expérience de jeu, Detective Case and Clown Bot se parcourt tout de même avec plaisir et propose même pour les plus acharnés, un mode de jeu bonus Stand Up, des trophées et des succès cachés. Rien de révolutionnaire, mais ce premier jeu du studio portugais est l'occasion de découvrir une patte artistique particulière dans le monde parfois un peu conventionnel du jeu d'aventure pour vieux. À noter au passage que le jeu n'existe qu'en portugais et en anglais.
 
Merci à Ozgarden pour la copie et la découverte du jeu.
Pour un premier essai, DCACBI : MITHL est plein de bonne volonté mais pas exempt de défauts : son gameplay ne tient pas toutes ses promesses, l’écriture est un peu brouillonne et le jeu est bien trop facile. Reste qu'il possède quelque chose qui manque parfois à d’autres Point & Click : de la personnalité. À ce prix là (environ 10€) et à la condition de savoir passer outre ses défauts, vous pouvez vous laisser tenter.
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