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Castle Strike

Sidoine par Sidoine,  email  @sidoinedw
Oyez, oyez, gentes dames, gentils damoiseaux ! Laissez-moi vous compter les péripéties de Castle Strike, joyeux jeu au service de la veuve, de l'orphelin et de la stratégie en temps réel, qui parcourut le monde à la recherche du pays de cocagne, qui construisit moult forteresses et prit d'assaut des donjons pour délivrer les princesses éplorées que de vils sénéchaux gardaient prisonnières. Ainsi donc, il était une fois...

Castle Strike Back


Castle Strike est un jeu de stratégie en temps réel. Si, si. Le principe est connu mais comme vous n'y connaissez rien aux jeux vidéo, je vais vous expliquer : on construit sa base, on récolte des ressources, on achète des armées puis - enfin - on va attaquer l'ennemi. Pourtant ce jeu se démarque par un certain nombre de particularités. Comme son nom l'indique, il est centré sur l'assaut de forteresses et donc, par conséquent, il faut construire son propre château. En fait chaque joueur dispose de deux zones prédéfinies : l'une servant à la construction du château, l'autre - adjacente - à la construction du village. C'est dans la zone du village qu'on trouve la carrière et la mine de fer, les deux ressources à récolter, en plus des traditionnels arbres à abattre disséminés sur la carte. Chacune des deux zones propose ses propres bâtiments : par exemple le donjon et la caserne sont dans le château, la porcherie et la taverne sont dans le village. La plupart des fantassins apparaissent dans le château alors que les armes de siège et canons apparaissent dans le village, dans une charrette tirée par un bœuf qu'on pourra décharger au moment voulu.

En fait, par rapport aux autres jeux de stratégie en temps réel, celui-ci est nettement plus centré sur les batailles. La gestion des ressources et des constructions est simplifiée pour vous prendre le moins de temps possible. Ainsi, les bâtiments ne peuvent être construits qu'à un seul exemplaire et à priori on ne donne pas d'ordres directs à ses serfs chargés du travail. En fait on dispose de curseurs qui permettent de les répartir entre la récolte des différentes ressources et les autres tâches (réparation, construction, extinction de feux...). L'interface d'achat des bâtiments, des unités et des recherches est concentrée dans une série de panneaux qui peuvent être utilisés de n'importe où. On n'a pas besoin de quitter le champ de bataille pour acheter de nouvelles unités, par exemple. Bien sûr, le fait que le jeu soit centré sur les batailles signifie également que tout l'aspect de conquête de nouvelles ressources est absent. C'est pourquoi les ressources sont inépuisables, même les arbres repoussent.



L'art de la guerre


Venons-en donc aux combats proprement dit. On retrouve les armes habituelles : épées, lances, arcs, lances-pingouins, arbalètes, etc. La plupart des unités peuvent également monter à cheval : on achète les destriers à l'étable ou on les récupère sur le champ de bataille (quoique la plupart des montures meurent avec leur cavalier). Pour l'expérience que j'en ai eue, il n'y a pas de phénomène d'obsolescence, avec des unités qui finalement ne servent à rien. Il y a bien des unités d'élite qui ont la même fonction que les unités de base mais en plus puissantes, mais elles sont très coûteuses. À côté de ces soldats, on trouve évidemment les armes de siège, très variées, qui nécessitent chacune de un (si on peut parler d'arme de siège pour une échelle) à six hommes pour fonctionner. Ces armes serviront soit à grimper sur les murailles (les tours de siège ou les échelles), soit à ouvrir des brèches, soit à faucher vos adversaires. On dispose même du sapeur, qui creuse des tunnels pour faire s'effondrer les murailles ou pour ouvrir des portes. Enfin il y a les héros, qui peuvent être ralliés par des fantassins : on a alors le choix entre plusieurs types de formations qui donnent certains bonus, en attaque, en défense ou en vitesse.

La prise d'une forteresse se fait soit en escaladant les murailles à l'aide d'échelles ou de tours de siège, soit en ouvrant une brèche à l'aide d'armes de siège. Une fois à l'intérieur, on peut emprunter librement les escaliers pour pénétrer dans les tours et aller sur les remparts. L'opération est évidemment malaisée parce que les archers à l'abri derrière les créneaux font des dégâts considérables et il possible de disposer des armes de siège sur ses tours, ce qui, en plus d'être du plus bel effet (rappelez-vous du Retour du roi), est dévastateur. On pourra protéger ses hommes à l'aide de boucliers en bois mais ils n'en demeurent pas moins très vulnérables et il faudra souvent remplacer les soldats chargés de la manœuvre des armes de siège.

On pourra juste déplorer que tout cela est un peu confus, notamment parce que les formations sont mal respectées et qu'il est difficile de planifier des attaques - mais c'est là le lot de tous les jeux du genre, sauf qu'en l'occurrence, cela m'a plus gêné que d'habitude. Je ne comprends pas que personne ne se soit encore décidé à mettre un système de synchronisation des ordres, pour qu'on puisse par exemple demander à deux groupes d'unités d'attaquer simultanément deux endroits. Et un système de pause facile en simple joueur, comme dans nombre de jeux de rôle (Dungeon Siege par exemple) ne serait pas de trop non plus. Enfin je suppose que les pros du genre arrivent à se débrouiller malgré tout. Une bonne chose tout de même : cliquer sur n'importe quelle unité suivant la bannière d'un héros sélectionne toutes les autres unités en faisant de même. Il est peut-être quand même dommage qu'on soit obligé d'avoir un héros à la tête de chaque formation... Sans doute était-ce un moyen pour les rendre obligatoires sans qu'ils ne soient excessivement puissants.

Évoquons rapidement la construction du château. La construction de châteaux, je m'y connais. Je me rappelle encore le château jaune en lego tout en brique de taille deux que j'ai construit une bonne dizaine de fois dans mon jeune âge. Grâce à Castles, un vieux jeu d'Interplay, j'ai également construit des châteaux qui ont été régulièrement assiégés et ont prouvé leur solidité. Ah la joie de verser l'huile chaude sur la tête des assaillants ! On peut donc dire que je fais autorité en la matière. Malheureusement on est loin de pouvoir faire des châteaux aussi complexes dans Castle Strike, sans doute parce qu'il fallait s'accommoder des contraintes du jeu en temps réel, mon talent digne de Vauban est donc resté largement inutilisé. La construction du château consiste à dessiner des murs (le paresseux fera un rectangle), placer des tours, puis à cliquer sur un bouton : celle-ci est alors immédiate. Pour éviter les abus, il n'est pas possible de construire le château quand un ennemi est à proximité. Inutile de dire que j'ai été un peu déçu par cet aspect du jeu qui montre bien que les auteurs voulaient le centrer plus sur l'assaut des forteresse que leur construction.



La chanson de Roland


Roland dit : "Je sonnerai de l'olifant, Charles l'entendra, lui qui est au passage des ports ; je vous le jure, les Français reviendront de leurs pas." Olivier dit : "Ce serait grande honte et grand opprobre pour vos parents, et ce déshonneur les suivrait leur vie entière. Quand je vous l'ai dit, vous n'en avez rien fait ; maintenant, je ne vous approuverai pas de le faire : sonner du cor ne serait pas agir en brave! Mais vous avez déjà les deux bras tout sanglants ! - C'est que j'ai donné de beaux coups," répond le comte.

Roland dit : "Notre bataille est rude ; je sonnerai du cor. Le roi Charles l'entendra." Olivier dit : "Ce ne serait pas d'un preux! Quand je vous l'ai dit, compagnon, vous n'avez pas daigné le faire. Si le roi avait été ici, nous n'aurions pas subi ce désastre. Ceux qui gisent là n'en doivent pas recevoir de blâme. Par ma barbe ! Si je peux revoir Aude, ma gente sœur, vous ne serez jamais dans ses bras !"

Oui, c'était histoire que vous ne soyez pas complètement frustrés de la ballade épique promise dans l'introduction. Comme quoi j'ai un bon fond malgré tout.



Le solo et le multi


À mon sens, ce jeu vaut surtout pour le simple joueur. On trouve trois campagnes, une pour les Allemands, une pour les Anglais et une pour les Français, dont les scénarios se débloquent au fur et à mesure. Dans la campagne allemande, la seule que j'ai jouée, on dirige un brave jeune homme dont le château a été attaqué par un vilain. Son père est mort et sa sœur s'est fait enlevée. Très original comme vous le voyez. Les scénarios ne sont que rarement de la forme "construire une base et attaquer le château ennemi". En fait les scénarios sont très variés, faisant toujours appel à d'autres armes et d'autres tactiques, et il y a même une séquence d'infiltration qui pourra rappeler un scénario particulier de Warcraft III. La difficulté est variable mais en moyenne ce n'est pas trop simple : il ne suffit pas d'attaquer en masse et les scénarios sont véritablement intéressants à résoudre. Ils sont appuyés par des séquences narratives utilisant le moteur du jeu mais qui ont le bon goût de ne pas être les pénibles spectacles de marionnettes qu'on peut trouver dans la plupart des jeux du genre: on a simplement un narrateur qui commente brièvement ce qui se passe.

En revanche le multijoueur ne semble pas à la hauteur pour de nombreuses raisons. Bien sûr il y a quelques bons points, et le relief important n'en est pas un des moindres parce qu'il permet d'être vraiment exploité stratégiquement. Mais à côté de cela il y a tout un tas de défauts. Pour commencer, il y a la vulnérabilité du village. Si le château peut être entouré de multiples murailles et défendu de tours et autres, le village est en revanche laissé sans défense. Du coup, il est beaucoup trop facile de se débarrasser des serfs de l'adversaire, le laissant ainsi sans ressource et garantissant sa défaite. Le jeu aurait tout aussi bien pu s'appeler Town Strike. Ensuite si les ressources infinies sont une bonne chose en simple joueur, j'ai un doute pour le multijoueur, ça ressemble plus à un moyen d'avoir des parties qui n'en finissent plus. Je peux me tromper bien sûr mais c'est l'impression que cela m'a donné.

De fait le multijoueur est vraiment le parent pauvre du mode solo. On a le choix entre quelques cartes qui sont loin d'offrir la variété stratégique de Warcraft III (on peut aussi utiliser des cartes aléatoires). Il n'y a pas moyen de définir l'étendue de l'arbre technologique, ce qui est franchement dommage car des parties sans canons (détruisant trop facilement les murailles) auraient pu être intéressantes. Il n'y a que trois nations différentes, et elles se ressemblent toutes beaucoup - il n'y a que quelques unités propres à chaque peuple et elles ne sont que des versions améliorées d'unités de base. En fait, ça peut être amusant d'y jouer avec quelques amis de temps en temps mais sur ce point ce jeu n'aura sûrement pas le statut de Starcraft ou Age of Empire.



Castle des briques ?


Le jeu est plutôt joli. Le relief varié y joue beaucoup. Et puis tout est à l'échelle (ce qui d'ailleurs pose parfois de petits problèmes pour bien visualiser le champ de bataille). Il y a même quelques petits détails qui attestent de la qualité de l'ensemble : quand une unité monte sur un cheval, il y a une véritable animation, et non un saut brusque. Bien sûr, tout n'est pas parfait. On aurait aimé des châteaux plus variés, avec plus de tours différentes et des bâtiments qui s'intègrent aux murailles au lieu d'être posés au milieu de la cour. On aurait aimé un peu plus de détails dans le décor. Mais ne soyons pas trop exigeant, tout cela est d'un très bon niveau et fait son office. On pourra adapter le niveau de détail à la carte graphique, ce qui explique que les captures d'écran soient plutôt moches (j'ai une GeForce2 qui a fait son temps). L'ambiance sonore n'a rien de remarquable mais on notera que chaque peuple parle dans sa langue. Les Français parlent français (sans accent bidon) et les Allemands parlent allemand. Ach, gut ! Ce qui est moins gut, c'est que le jeu ne soit pas multi-utilisateur. Que ça m'énerve !

Au final, Castle Strike est un bon jeu qui vaut pour ses campagnes solo mais qui a été pourvu d'un mode multijoueur sans prétention qui pourra amuser occasionnellement. Il est suffisamment original pour qu'on n'ait pas l'impression de jouer à un énième jeu de stratégie en temps réel. Ah ! Et n'oublions pas qu'ils vécurent heureux et eurent de nombreux enfants.

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