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Canis.Canem.Edit

Zaza le Nounours par Zaza le Nounours,  email  @ZazaLeNounours
Après nous avoir fait côtoyer, durant des années, des truands divers et variés éliminant leur prochain entre deux rails de coke, Rockstar s'autorise une petite récréation avec Canis.Canem.Edit. On troque les flingues contre un lance-pierres, les chemises à fleurs contre un uniforme d'écolier, les mégapoles rongées par le crime contre un pensionnat et la petite bourgade qui l'entoure. Les développeurs par qui le scandale arrive tenteraient-ils de se racheter une conduite ? Evidemment que non. Prenez vos cahiers, la leçon va commencer.

"Garçons ou filles, nous en ferons tous des hommes". Avec une devise comme celle-là, on se dit qu'il y a forcément quelque chose qui ne tourne pas rond à la Bullworth Academy, pensionnat censé transformer les éléments les plus perturbateurs en futures élites de la Nation. C'est ce que va bien vite découvrir Jimmy Hopkins, jeune sauvageon de 15 ans, abandonné dans cette sinistre institution par sa mère et son nouvel amant richissime, partis se la couler douce en croisière loin des soucis causés par le turbulent fiston.

À peine débarqué, notre anti-héros va se voir offrir un bref tour du propriétaire par Gary, jeune homme un peu dérangé. Cette visite sera l'occasion de découvrir les différentes bandes sévissant au sein de l'établissement : les nerds (malheureusement devenus "fayots" en français, un terme pour le coup pas super bien choisi), obèses ou maigrichons mais presque tous binoclards en uniforme vert, passant leur vie à la bibliothèque à jouer à Grottes & Gobelins ; les bourges, reconnaissables à leur pull bleu, descendance arrogante et prétentieuse résultant d'une longue tradition d'accouplements consanguins ; les blousons noirs, cuir sur les épaules, cheveux plaqués à la gomina (qu'ils ne manquent pas de lisser à la moindre occasion) et clope fixé sur l'oreille, qui passeront leur temps à bricoler dans l'atelier de mécanique ; les sportifs, identifiables à leurs casquette et veste de sport, ainsi qu'à leur musculature inversement proportionnelle à leur intelligence (vous vous rendrez bien vite compte que certains savent à peine lire) ; et finalement les caïds en polo blanc, dont le but dans la vie semble être de traumatiser tout élève passant en travers de leur chemin.

Bien évidemment, ces diverses bandes ne peuvent pas se voir en peinture, et passent donc leur temps à se mettre sur la tronche. Une situation qui n'est pas trop du goût de notre nouvel ami Jimmy qui va donc tenter de restaurer un semblant de paix dans cette situation plus explosive qu'un conflit au Proche-Orient, mais pas à la manière d'un médiateur de l'ONU : c'est à la force des ses poings et de sa grande gueule que Jimmy va tenter de remettre un peu d'ordre dans son nouveau terrain de jeu et de prendre le contrôle du bahut et des différentes bandes qui y sévissent.


T'ar ta gueule à la récré


Celà dit, il ne faut pas oublier qu'on est dans le pensionnat avant tout pour étudier. Les journées de Jimmy seront donc rythmées par les sonneries annonçant le début et la fin des cours. Des cours auxquels il faudra bien évidemment se rendre. Anglais, sport, techno, dessin, photo et chimie, autant de prétexte pour participer à des mini-jeux qui feront progresser notre personnage : le sport lui apprendra de nouvelles techniques pour triompher lors des bagarres, le dessin l'aidera à draguer les gonzesses, la chimie lui permettra de se confectionner de nouvelles armes, et ainsi de suite.

Cependant, un jeu Rockstar étant synonyme de zéro contrainte, rien ne vous empêche de sécher les cours pour explorer le pensionnat dans un premier temps, et la ville qui l'entoure une fois que vous serez libre de vous y promener. Et vu la quantité astronomique d'activités extra-scolaires qui se présentent à vous, il vous faudra forcément faire l'impasse de temps en temps sur un cours, à condition bien sûr de ne pas vous faire attraper par l'armée de pions qui patrouillent à travers l'établissement, et qui ne manqueront pas de vous recoller de force en classe s'ils vous attrapent.

Ainsi, vous pourrez donc participer aux missions faisant évoluer le scénario, mais également à des missions aléatoires plus ou moins vertueuses amenées par des individus que vous croisez au gré de vos balades : déposer un paquet dans le casier d'un élève ou taguer les murs du quartier des bourgeois, participer à des mini-jeux idiots (tir au but, jonglage, course de karts et de vélos...), ou encore effectuer des petits boulots comme tondre la pelouse ou livrer les journaux à vélo (oui, comme ce bon vieux Paper Boy), tout ceci étant bien évidemment l'occasion de vous remplir les poches en espèces sonnantes et trébuchantes. Bref, il y a largement de quoi occuper vos journées, d'autant plus que Jimmy doit systématiquement être au lit au plus tard à deux heures du mat', sous peine de s'effondrer comme une masse.


GTA : High School Stories


Le déroulement de Canis.Canem.Edit n'est donc pas tellement différent de celui d'un GTA : un grand environnement complètement ouvert, où vous êtes libre de faire à peu près ce que vous voulez. La recette ayant parfaitement fonctionné depuis GTA III, il n'y avait pas vraiment de raison qu'il en soit autrement ici, d'autant que Jimmy dispose d'une palette de mouvements des plus étendues : marcher, courir, sprinter, sauter, avancer accroupi, nager, grimper aux arbres, foncer sur son skate-board ou son vélo une fois ceux-ci disponibles, discuter avec tous les NPC du jeu (et plus si affinités), se battre, se cacher pour fuir les pions lancés à ses trousses, s'acheter de nouvelles fringues ou une nouvelle coupe de cheveux... Toutes ces possibilités d'action, plus ou moins indispensables, seront mises à contribution à un moment ou un autre de l'aventure, et vous seront bien évidemment expliquées au fur et à mesure de votre progression dans le jeu.

Une progression elle aussi calquée sur celle du premier GTA venu : le monde a beau être vaste, les différentes parties le composant (le pensionnat, le centre-ville, le quartier bourgeois, le quartier populaire et la zone industrielle) ne seront accessibles qu'à chaque début de nouveau chapître. Des chapîtres au nombre de cinq, durant lesquels vous verrez passer les saisons et évoluer le décor et les personnages en fonction : le centre-ville de Bullworth en plein hiver, avec son grand sapin illuminé et les élèves se promenant sous la neige avec leurs bonnets et leurs écharpes valent vraiment le coup d'oeil.


Baston générale


Un des points centraux du gameplay est constitué par les innombrables bagarres qui agrémenteront votre aventure. Plutôt simples à appréhender mais très dynamiques, elles vous mettront fréquemment aux prises avec plusieurs adversaires. Et pour sortir victorieux de la mêlée, tous les coups sont permis, du plus noble, comme un bon gros bourre-pif, au plus fourbe, comme un coup de genou dans les parties. Et ce n'est pas parce que l'adversaire est à terre qu'il faut s'abstenir de lui savater un peu les côtes pour la route.

La maniabilité est basée sur un système d'enchaînements de touches, permettant de réaliser des combos, ou d'attraper les adversaires par le col pour ensuite leur asséner un coup de boule en plein sur le pif, les mettre au sol ou les coincer dans la première poubelle venue. Lorsque leur jauge de santé, représentée par un cercle changeant de couleur à leurs pieds, est suffisamment basse, vous avez la possiblité de déclencher un mouvement d'humiliation, afin de leur montrer que vous n'êtes décidément pas là pour rigoler. Vous pourrez également utiliser différentes armes, que celles-ci soient dans votre inventaire (comme le lance-pierres, les pétards ou encore les boules puantes) ou bien ramassées sur le sol (brique, batte de base-ball, planche en bois, couvercle de poubelle, frisbee, ballons divers...).

L'extrême dynamisme des ces combats provient notamment des animations des belligérants, pas nobles pour un rond mais ô combien jouissives : plaquages, croche-pieds, coups dans le dos, on s'y croirait vraiment. Et quel plaisir de quitter le champs de bataille au milieu des gémissements de douleur des adversaires en train de se tenir le genou ou les côtes.


Vous les copains, je ne vous oublierai jamais


Mais le véritable coup de maître de Rockstar, c'est d'avoir une fois de plus réussi à créer un monde incroyablement vivant et réaliste, plus encore que dans GTA San Andreas, qui mettait déjà pourtant la barre très haut. Au gré de vos balades, vous croiserez un clodo dormant sous un pont, des élèves se grillant un clope derrière les dortoirs, quand ce n'est pas carrément un couple en train de se peloter, un caïd en train d'asticoter un nerd, les sportifs faisant des tours de terrain de foot... L'immersion et le plaisir de jeu sont vraiment absolus.

Bien sûr, le jeu n'est pas dénué de défauts, notamment techniques, Rockstar oblige. Le clipping sur les individus et certains éléments du décor est toujours présent, le framerate n'est pas au mieux de sa forme, et quelques bugs de collision sont toujours de la partie. Toutefois, la finition de l'ensemble est de bien meilleure qualité que les précédentes productions du studio, et l'aspect un peu brouillon auquel nous avait habitués la série des GTA se fait ici complètement oublier. Le principal défaut que l'on peut faire au jeu est d'être du genre plutôt facile : les missions ne vous poseront jamais de problème, pas plus que les combats, même contre plusieurs adversaires, et la progression se fait donc sans encombre, nuisant un peu à la durée de vie du jeu. Enfin, il vous faudra quand même une quinzaine d'heures pour finir simplement le scénario, et bien le double si vous comptez trouver tous les trucs idiots cachés dans la ville par les développeurs.

La réalisation quant à elle, est de très bonne facture. Bien sûr, on trouvera toujours quelques textures vilaines et une modélisation un peu simpliste de-ci de-là, mais rien de bien dramatique. Le travail réalisé sur les animations des personnages est vraiment exemplaire, et les cut-scenes sont une fois de plus à pleurer de rire : on ne remerciera jamais assez Take 2 de ne pas avoir eu la mauvaise idée de doubler en français les dialogues, tant ils sont interprétés avec une conviction qui fait plaisir à entendre.

Ca en deviendrait presque lassant, de devoir systématiquement encenser les jeux Rockstar. Mais comment faire autrerment quand on se retrouve avec un titre de la qualité de ce Canis.Canem.Edit, presque irréprochable à tous points de vue : l'histoire est prenante et magnifiquement amenée par un excellent travail d'écriture, le gameplay est fignolé à l'extrême et d'une richesse incroyable, et même la réalisation, d'habitude le talon d'achille des jeux Rockstar, se pare ici de ses plus beaux atours et d'une finition quasi-impeccable. Non vraiment, à part une difficulté toute relative, il n'y a presque rien à reprocher à ce jeu, et Rockstar nous prouve une fois de plus qu'il n'y a qu'eux pour maîtriser à la perfection le genre qu'ils ont créé.

SCREENSHOTS

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